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La Maraîchine Normande
14 janvier 2015

FOUSSAIS ('(85) - BÉNÉDICTION D'UNE CLOCHE EN 1856

Foussais

 

FOUSSAIS (85)
BÉNÉDICTION D'UNE CLOCHE EN 1856

Le 30 mai 1792, M. l'abbé Girard, curé de Foussais depuis 1774, prenait le chemin de l'exil et se retirait en Espagne ; et pendant dix longues années, les cloches ayant été brisées par les révolutionnaires, le clocher resta muet, mais dès l'annonce du Concordat qui allait être signé, l'exilé s'empressa de revenir et le 15 novembre 1801, il reprenait possession de sa cure et de sa paroisse. Son premier soin fut de relever les ruines spirituelles et matérielles, et c'est ainsi qu'en 1802, il fit fondre sur la place publique, devant toute la population, une petite cloche, qui, jusqu'en 1856, fut l'unique cloche paroissiale, et c'est à cette époque, qu'à la suite de circonstances que nous allons relater, elle fut remplacée par une plus grosse que nous possédons encore.


Le 16 mars 1856 naissait à Paris, le prince impérial, et dans tous les clochers de France, au chant du Te Deum, les cloches annoncèrent l'heureuse nouvelle, et à Foussais, les sonneurs mirent une telle ardeur que la cloche fut fêlée, d'où gros émoi dans toute la paroisse. Le conseil de Fabrique se réunit donc sous la présidence de Monsieur Pierre Ardouin, maire de la commune, et l'achat d'une autre cloche, dont le poids serait, si possible, de 800 kilos, fut immédiatement décidé, et il fut également arrêté qu'une souscription serait faite à domicile, dans toutes les maisons, sans aucune exception, de Foussais et de Payré, et que le reste serait fourni par les deux communes.


Mais, la cloche ayant été brisée à l'occasion de la naissance du prince impérial, M. l'abbé Badreau, curé de la paroisse, eut l'idée de solliciter l'aide de sa Majesté l'Impératrice Eugénie, et voici la lettre qu'il s'empressa de lui envoyer, par l'intermédiaire du député de la circonscription :


"La paroisse vendéenne de Foussais à sa Majesté l'Impératrice
Madame,
Un évènement heureux et providentiel, la naissance du prince impérial, a été funeste à notre pauvre paroisse de campagne.
C'est le lundi, après le dimanche des Rameaux, qu'on s'est aperçu que notre unique cloche était fêlée ; c'est en sonnant le "Te Deum" pour célébrer la naissance de l'enfant auguste que Dieu a donné à la France, qu'elle a été achevée.
Il nous faut la remplacer par une autre d'une puissance plus forte, car la paroisse est grande en superficie, mais pauvre.
Ce sera, Madame, par des sacrifices bien accablants que malgré la gêne du temps, nous y parviendrons. On la désire du poids de 800 kilogrammes.
Mais ces sacrifices, Madame, seront bien allégés si votre Majesté veut avoir la charitable générosité de nous venir en aide, comme nous vous en supplions au nom de votre auguste enfant.
Avec votre gré, Madame, avec le gré de sa Majesté l'Empereur, la cloche porterait les noms de Louise-Eugénie. Votre Majesté en serait la marraine et l'enfant impérial en serait le parrain. Nous en serions véritablement heureux.
Cette modeste cloche, Madame, sera un monument de l'hommage le plus profond et du plus respectueux dévouement avec lequel nous avons l'honneur d'être, Madame,
de votre Majesté, le très humble et très obéissant serviteur.
BADREAU
Desservant de Foussais."


Les archives ne nous disent point si la demande eut le succès espéré, mais ce que nous savons, c'est que la cloche ne porta pas les noms de Louise-Eugénie, et que le parrain et la marraine n'en furent ni l'Impératrice ni le Prince impérial.


Nous lisons en effet que dans sa séance du 4 juin 1856, le Conseil décida : 1° que le fondeur de la cloche serait Monsieur Bollée, du Mans ; 2° qu'elle serait du poids de 600 à 650 kilogrammes ; 3° que le parrain en serait M. Aimé Bailly, qui choisirait lui-même la marraine.


De plus, dans une autre séance extraordinaire, le 9 juillet, le Conseil décidait également : 1° que M. Jean Pouvreau serait le charpentier choisi pour monter la cloche ; 2° que le prix de son travail serait fixé par M. Bollée lui-même ; 3° que le bois serait d'essence de beau chêne, choisi par le dit Pouvreau et accepté quant au prix, la qualité et la quantité par l'administration de la Fabrique ; 4° que le scieur de long serait Pierre Pipet, qui serait payé selon l'usage du pays ; 5° que René Gaborit, serrurier, ferait et fournirait les boulons nécessaires à raison de 1 fr. 50 le kilog.


Et le mardi 29 juillet 1856, en vertu d'une délégation de Mgr Baillés, évêque de Luçon, M. l'abbé Badreau lui-même, curé de la paroisse, bénissait la cloche, du poids de 639 kgs, en lui donnant les noms de Hilaire-Radegonde.


Le parrain en était M. Aimé Bailly, propriétaire, membre du Conseil général du département de la Vendée, membre du Conseil académique du même département, juge de paix du canton de Saint-Hilaire-des-Loges, président du Conseil de Fabrique de la paroisse de Foussais ; et la marraine Mlle Alexandrine Pineau, fille de M. Alexandre Pineau, demeurant en son château de Serigny, et de Dame Eugénie Gusteau ; Pie IX étant Pape ; Augustin Delamare étant évêque de Luçon ; Pierre Ardouin, maire de Foussais ; et M. Pipet, maire de Payré.

Bulletin paroissial de Foussais - 1935 - AD85

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