Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
8 janvier 2015

MUGRON (40) - LES FRERES DARBO, PRETRES

LES DARBO, DU MUGRON

MUGRON 3

 

Ils étaient trois frères prêtres : Jean-Baptiste, vicaire de Doazit en 1790, Pierre et autre Pierre, nés à Mugron, d'une famille noble. Un quatrième frère avait épousé une demoiselle de Candale, soeur de Sophie mariée à Dartigoeyte.


Pierre, l'aîné (Mugron, 11 novembre 1749), barnabite en 1767, professeur d'humanités dans les collèges de Lescar, Bazas, Guéret, St-Andréol, et particulièrement à Montargis, passa en cette ville une grande partie de sa vie. Il fit la guerre, dit-il lui-même, à tous les vices, et tous les vices se liguèrent contre lui. Il fut épuré dans le creuset des tribulations, rassasié d'opprobres, voué à la misère, chassé de son asile, traîné de prison en prison jusqu'au 9 thermidor, époque à laquelle on l'envoya dans une maison de réclusion. Ses amis obtinrent sa liberté. Il erra de château en château dans le Gâtinais, et finit par se retirer à Mugron au sein de sa famille. Plus tard il écrivit le récit de ses malheurs. Il y a là une belle page de l'histoire révolutionnaire de Montargis et pays circonvoisins.


Darbo, Pierre, frère cadet (Mugron, 20 novembre 1753), fit ses études à Aire jusqu'à la philosophie inclusivement. Il passa à Lescar, et fut reçu barnabite en 1778. Ordonné diacre par Mgr de Laneuville, prêtre par Mgr de St-Sauveur, évêque de Bazas, fort jeune il professa la philosophie et dirigea les Ursulines de cette ville ; puis il fut dix ans professeur aux collèges de Guéret et de Bourg-St-Andéol. Mgr de Savines, évêques de Viviers, ayant prêté le serment avec la presque universalité de ses prêtres :


Je me rendis à ses sollicitations, dit Darbo, qu'en lui observant ainsi qu'à la municipalité que je n'obéissois à la Loi qu'en qualité de fonctionnaire civil. Cette distinction me valut bientôt la persécution la plus vive. Je n'échappai qu'en me réfugiant dans les montagnes du Vivarais. Un charbonnier, brave homme, bon chrétien, me reçut dans sa famille ; je devins son berger, je gardai son troupeau dix-huit mois. Quoique dans un désert des plus affreux, on vint à soupçonner quelle étoit ma retraite. Mon hôte perdit courage. J'eus recours à un nouvel expédient. Déguisé en postillon, me disant conducteur d'une malle pour le Représentant du Peuple Dartigoeyte, je traversai tout le languedoc. Dartigoeyte avoit été mon condisciple. Il est parent par alliance d'un de mes frères. C'est ce qui m'enhardit à user plus tard de cette supercherie. Elle me réussit. Arrivé à Toulouse, où il exerçoit son autorité souveraine, je fus passablement accueilli, et, par un sentiment d'humanité, il me fournit tous les moyens pour arriver et rester tranquillement dans ma famille. C'étoit la seconde année de la République. Mes premiers soins furent de me procurer une entrevue avec M. Lamarque. Il me reçut avec cette bonté qui lui est ordinaire, et depuis cette heureuse époque j'ai mené la vie la plus laborieuse. J'ai utilisé tous mes moments, malgré toute la force des persécutions. Mugron, Nerbis, Campagne, Mont-de-Marsan, le territoire de Tartas, enfin Gaujacq sont les lieux où j'ai rempli les devoirs de mon ministère, n'ayant jamais eu aucune liaison ni correspondance avec les intrus et les schismatiques.

Extrait :
Les Diocèses d'Aire et de Dax ou le Département des Landes sous la Révolution Française 1789-1803
par M. Jospeh LÉGÉ - Tome II - 1875

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité