ENTRAMMES (53) - JEAN-MARIE DE MAILLÉ DE LA TOUR-LANDRY
Jean-Marie de Maillé de la Tour-Landry, fils de Charles-Louis de Maillé de la Tour-Landry et de Marie-Françoise de Savonnières, naquit au château d'Entrammes, le 6 décembre de l'année 1743.
Il fut d'abord vicaire-général de Mgr de Hercé, évêque de Dol. Élevé, en 1782, à l'épiscopat, il occupe le siège de Gap, d'où, en 1782, il passa à celui de Saint-Papoul, évêché de peu d'étendue, mais d'un revenu considérable, suffragant de l'archevêché de Toulouse.
La Révolution força Mgr de Maillé à quitter son diocèse ; il vint à Paris, où il se fit connaître par le zèle qu'il déploya pour le saint ministère dans ces temps de persécutions. Il fut presque le seul prélat qui resta en France et qui continua à remplir ses fonctions épiscopales pendant les temps les plus orageux de la Révolution.
Ce fut lui qui donna les ordres sacrés à MM. Triquerie, ancien principal du collège de Laval, et Tessier, vicaire de la Sainte-Trinité de Laval, qui, pendant la plus grande terreur, ne cessèrent d'exercer avec zèle, au péril de leur vie, leur ministère dans notre ville.
Pendant les mauvais jours de la Terreur, Mgr de Maillé sut éviter le sort cruel réservé aux prêtres. Arrêté après le 18 fructidor, il fut envoyé à l'Ile de Ré, en attendant sa déportation à la Guyane. Enchaîné sur une charrette, durant le voyage, n'ayant, au milieu de l'hiver, qu'une mauvaise couverture pour se couvrir, il supporta avec patience et dignité les épreuves qu'on lui fit souffrir.
Son séjour à l'Ile de Ré dura jusqu'à la fin de l'année 1799, époque où Bonaparte, arrivé au pouvoir, rendit la liberté aux prêtres déportés.
Mgr de Maillé fut, en 1802, nommé au siège de Rennes. Il parvint à réorganiser son diocèse ; les efforts qu'il eut à faire pour atteindre ce but, détruisirent sa santé.
Le 27 novembre 1804, âgé de soixante et deux ans, il mourut à Paris. Quelques jours après ses obsèques, les curés de Paris, en témoignage de leur reconnaissance, célébrèrent pour lui un service très solennel, auquel assistèrent tous les évêques qui se trouvaient dans la capitale.
Extrait :
Notice historique sur la commune d'Entrammes (Mayenne) par M. L. La Beauluère - 1855