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La Maraîchine Normande
10 décembre 2014

BRESSUIRE (79) - 1831 - "L'ÉTENDARD DE FONTENOY"

BRESSUIRE

 

Bressuire, 3 mai 1831

Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?

La ville de Bressuire présentait le jour de la Saint-Philippe, un aspect militaire plus formidable qu'à l'ordinaire.
Les détachemens cantonnés dans les environs s'étaient joints à la garnison ; dès le matin, des soldats stationnaient aux barrières, et de nombreuses patrouilles circulaient dans les rues.

 

 

bleu à la fenêtre

L'intention que Diot avait manifestée, dit-on, de venir allumer lui-même le feu de joie, donnait lieu à ce vaste déploiement des forces publiques. Ces mesures ne parurent cependant pas suffisantes à l'autorité ; elle craignait que l'ennemi, protégé par les bois et les haies, n'arrivât sans être aperçu jusqu'aux portes de la ville. Pour éviter une surprise, un fonctionnaire, dont la pensée embrasse tout, imagina de placer un soldat en observation dans la lanterne du clocher, monument d'une élévation prodigieuse, d'où l'on découvre toutes les plaines environnantes. Ce soldat y était à peine installé, qu'il fit entendre un cri d'alarme, descendit rapidement et annonça qu'il venait d'apercevoir dans le lointain un drapeau blanc flottant au milieu d'une masse d'hommes en mouvement ... Plus de doute, le terrible Diot est en marche, il vient présenter le combat !!!


Les soldats de la ligne et les gardes nationaux s'apprêtent à le recevoir, cependant plusieurs heures s'écoutent et l'ennemi ne paraît pas. A quoi peut tenir un pareil retard ? Pour en connaître la cause ; le soldat remonte à son poste aérien, et, bientôt, il annonce que les objets qu'il a signalés ont à peine changé de place ; que cependant ils paraissent être continuellement en mouvement. Cette communication fait naître une foule de conjectures ; enfin on s'arrête généralement à la pensée que Diot a voulu, avant de donner le signal de l'attaque, exercer quelques instans ses troupes au maniement des armes. Dans cette position on se décide à marcher à sa rencontre ; avant tout cependant, quelques soldats sont envoyés en éclaireurs ; ils sont déjà sur le terrain où flotte le drapeau proscrit, mais ô mystifications ! ... au lieu de l'étendard de Fontenoy, ils trouvent sur une haie un drap mouillé exposé aux rayons du soleil ; et reconnaissent que les hommes en mouvement ne sont autre chose que des branches d'arbres agitées par les vents.


A cette nouvelle les braves de Bressuire refoulèrent leur courage et cherchèrent une consolation dans les divertissemens de la journée.

Revue judiciaire, civile, criminelle, administrative et commerciale
N° 23-24 - Tome III - 1ère année - Vendredi et Samedi 13 et 14mai 1831

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