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La Maraîchine Normande
8 décembre 2014

KOEUR-LA-PETITE (55) - 1831 - PANACHE BLANC CONTRE PANACHE TRICOLORE - M. LE CURÉ CONTRE M. LE MAIRE

KOEUR-LA-PETITE (MEUSE)

KOEUR LA PETITE

 

Il y avait à Koeur-la-Petite, un maire sage qui y entretenait la paix. Il a été remplacé par M. Fion, cultivateur du lieu. Celui-ci ayant demandé en vain à M. le curé de remplacer, par un panache tricolore, le panache blanc qui couvre la niche du St-Sacrement. M. le maire est allé prendre l'avis de M. le procureur du roi de St-Mihiel, et le jour de l'Ascension, avant les vêpres, comme M. le curé encensait le St-Sacrement pour l'exposer, M. le maire est entré à l'église avec la garde nationale, tambour battant, la baïonnette au bout du fusil. M. le curé a voulu parler. On a entendu le seul mot "Mes frères" ... A l'instant, M. le maire a crié : "Vous n'avez pas de frères ici", et un roulement de tambour a couvert toutes les voix. M. le curé a renfermé le St-Sacrement et a chanté vêpres.


Le jour de la Pentecôte, au matin, M. le maire et deux officiers municipaux sont allés au presbytère ... Le maire a demandé à M. le curé s'il voulait recevoir un panache tricolore dont il faisait personnellement cadeau à l'église, pour la niche. M. le curé a répondu qu'il l'accepterait volontiers, mais que les fabriques ne pouvaient recevoir aucun fonds ni effet mobiliers sans autorisation royale ; qu'il invitait M. le maire à obtenir cette autorisation, et qu'alors il accepterait volontiers ; mais que d'ailleurs cela n'empêcherait pas de chanter la messe ce jour-là, parce que l'outrage que le St-Sacrement avait reçu dans son église, le jour de l'Ascension ne permettait pas de l'y exposer, jusqu'au moment où M. l'évêque de Verdun en aurait jugé autrement. M. le maire a répondu qu'il voulait l'exposition et la bénédiction, ou point de messe ; et, prenant la réponse de M. le curé pour un refus, il a placé des sentinelles à la porte de l'église, avec la consigne de n'y point laisser rentrer M. le curé, et il a fait changer la serrure de l'église pour que la clef de M. le curé ne pût pas l'ouvrir.


Le mardi suivant, M. le procureur du roi est allé à Koeur-la-Petite ; il est descendu chez M. le maire, y a fait appeler entre autres deux marguilliers dévoués à M. le curé, et les a interrogés devant M. le maire, et dans tout le village on dit que M. le procureur du roi a approuvé M. le maire et a condamné M. le curé. Le fait est que depuis lors l'église reste fermée et que M. le curé ne peut pas y entrer.


Revue judiciaire, civile, criminelle, administrative et commerciale
N° 52 - Tome III - 1ère année - Samedi 11 juin 1831

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