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La Maraîchine Normande
6 novembre 2014

1834 - LE LOROUX - Bas-Briacé (44) - LA FAMILLE POUIVET MALTRAITÉE PAR DES SOLDATS ...

LE LOROUX, 3 juin 1834

BAS-BRIACÉ

 

Un délit, accompagné de circonstances graves, a été commis dans notre commune, déjà si célèbre par les vexations qu'on y a exercées depuis quatre ans.

Dimanche dernier, 1er juin, un caporal et trois soldats du cantonnement de la Chapelle-Heulin, se sont présentés en armes, à 10 heures et 1/2 du soir, chez le nommé Pierre Pouivet, de Bas-Briacé, homme du caractère le plus doux et le plus paisible, mais dont le crime est d'être, ainsi que la majorité des habitans du Loroux, fortement attaché à son roi et à sa religion.

Ces furieux, après avoir frappé à coups redoublés à la porte, demandèrent du vin. Pouivet, qui n'était encore pas couché, leur offrit de la boisson (c'est de l'eau qui a fermenté avec le marc des raisins), breuvage qui lui parut le plus salutaire dans la température actuelle, et surtout pour des hommes dans lesquels il crut apercevoir beaucoup d'effervescence.

Ce n'est pas ce qu'il nous faut, s'écrient nos hôtes ; nous voulons du vin, du vin ... ; sur le refus de Pouivet de leur en donner, ils l'accablent d'injures, lui prodiguent les épithètes de chouan, de brigand, se jettent sur lui, et lui écrasent un pied ; sa femme est frappée et renversée sur le berceau de son enfant, et sa mère reçoit à une épaule plusieurs coups qui lui ont occasionné de fortes contusions. Pouivet, quoique robuste et vigoureux, ne pouvait résister seul à quatre hommes, il se met à crier, au secours !


Aussitôt, des voisins accourent de tous côtés, et prennent part à la lutte qui, jusqu'à ce moment n'avait existé qu'entre les habitans de la maison et les soldats, mais qui devint alors des plus acharnées. Enfin, les agresseurs, forcés de céder au nombre, s'enfuirent précipitamment, en s'écriant de manière à être entendus de tout le monde : tu y passeras !


Le lendemain, Pouivet a porté plainte devant l'officier du cantonnement, qui lui a promis de punir les coupables ; mais le bon villageois, dont le coeur et la religion répugnent à la vengeance, a demandé à l'officier, pour toute satisfaction, qu'il ait à le préserver à l'avenir de la visite de ses soldats.

Le Vendéen
Journal du Poitou
Vendredi 13 juin 1834 - N° 13 - 4ème année

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