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La Maraîchine Normande
4 novembre 2014

1834 - SAINT-MARSAULT (79) - MEURTRE A LA SORTIE DE LA MESSE ...

Nous avons à rendre compte d'un fait nouveau qui ne le cède en rien à toutes les horreurs dont la Vendée a été déjà le théâtre.

 

Saint-Marsault

 

Dimanche dernier, 23 février, une patrouille ou colonne mobile, détachée du cantonnement de Menomblet, faisait halte à Saint-Marsault, au moment où les habitans sortaient de l'office divin.

Tout à coup deux ou trois soldats aperçoivent, du cabaret où ils étaient à boire, le nommé Brillouet de la même commune, qui passait avec un aiguillon sur l'épaule, allant chercher ses bestiaux au paturage. "C'est un chouan, disent-ils, il faut le tuer !"

Et en même temps ils se jettent sur Brillouet, le poussent à coups de baïonnettes jusque dans la porte de l'église. Le malheureux criait de toutes ses forces : "Ne me tuez pas je ne suis point un chouan". Mais les furieux ne l'en pressaient pas moins. Dans ce moment la femme de Brillouet, qui était restée à l'église pour assister au chapelet, est avertie qu'on assassine son mari.

Elle accourt toute éperdue en criant aussi : "Ne le tuez pas, c'est mon mari, ce n'est point un chouan !" A ces cris, le sergent, dit-on, qui commandait l'expédition, se retourne sur elle ; "Tu es aussi toi une f...... chouanne, lui dit-il ; tiens !" en même temps le coup part étend la malheureuse baignée dans son sang. Quelques minutes après elle avait cessé de vivre ...

Ce crime horrible est l'oeuvre de quelques misérables que repoussent leurs camarades comme indignes, à l'avenir, de figurer dans leurs rangs.


Voici donc un nouvel assassinat à ajouter à ceux de Cathelineau, Céline de la Robrie, d'Hanache, Roulet et tant et tant d'autres. Une fois enfin le ministère public fera-t-il son devoir ? Il n'y a guère à l'espérer. Et nous-mêmes nous devrons peut-être nous estimer fort heureux si nous ne sommes pas encore poursuivis pour avoir fait connaître l'affreuse vérité.

Le Vendéen
Journal du Poitou
7 mars 1834 - n° 89 - 3ème année

 

D'après les nouveaux renseignements que nous avons recueillis sur l'assassinat de la femme Brillouet, il paraît que cette malheureuse, déjà mère de six enfans, était enceinte de plusieurs mois. La balle lui a ouvert l'artère crurale et le sang en jaillissait avec tant de force, qu'on eût dit qu'il voulait couvrir l'assassin. Suivant quelques versions, le coup qui a tué la femme Brillouet était destiné à son mari qui l'aurait détourné avec la main.

Le procès-verbal rédigé par les auteurs du fait cherche à le présenter comme arrivé par imprudence ; c'est un simple accident. Vous verrez que ce sera le femme Brillouet qui aura chargé et armé le fusil et enfin aura tiré le coup sur elle même pour calomnier les soldats. On dit cependant que le sergent du 44e, auteur du crime, a été arrêté. Il paraît du moins qu'il n'est pas destiné à être marqué de la croix des Régnier et des Fréron.

Le Vendéen
Journal du Poitou
14 mars 1834 - N° 91

 

 

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