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La Maraîchine Normande
1 novembre 2014

SAINT-HILAIRE-DE-CHALÉONS (44) - LOUIS-JOSEPH GUÉRIN, CHEF DE LA DIVISION DU PAYS DE RETZ - JEAN-BAPTISTE GUÉRIN, SON FRERE

LOUIS-JOSEPH GUÉRIN (dit l'aîné)

 

acte de naissance de Louis Guérin

 

Louis-Joseph Guérin est né le 6 septembre 1766 à Saint-Hilaire-de-Chaléons (44)

 

Simple marchand de volailles au début de la Révolution, Guérin fut l'un des chefs les plus marquants de la Basse-Vendée. S'étant joint aux royalistes de Bourgneuf et du pays de Retz, en mars 1793, il servit d'abord comme officier sous les ordres de Ripault de la Cathelinière, prit une large part à l'échec infligé au Port-Saint-Père à l'armée républicaine, figura en janvier 1794 à l'attaque de Nantes et disputa le Bas-Poitou à l'armée de Mayence.

Lorsque les républicains, commandés par le général Haxo attaquèrent l'île Bouin, au nombre de six à sept mille hommes, ils s'y dirigèrent en trois colonnes. La première par Beauvoir. Privé des divisions Joly et Savin, qui étaient rentrées dans leurs cantonnements, Charette n'avait que trois mille hommes à opposer aux troupes du général Haxo. Il ne se prépara pas moins à faire face aux trois colonnes ennemies et divisa, dans ce but, sa modeste armée en trois corps : l'un de deux cent cinquante hommes était commandé par Guérin et gardait le passage du Sud ; un autre de quatre cents hommes, aux ordres de M. de Couëtus, avait pris position sur le chemin de Bois-de-Cené, et le troisième - le plus considérable - commandé par le général Charette en personne, occupait la route de Beauvoir. On était au mois de décembre ; le froid était très vif et la terre tellement recouverte de glace, que tous les officiers et cavaliers vendéens durent abandonner leurs chevaux et combattre à pied. On avait d'abord songé à couper les chaussées pour empêcher l'entrée des patriotes dans l'île. Mais les habitants ayant fait observer que ce moyen de défense les exposerait à une ruine complète, on sacrifia à leurs intérêts la sûreté de l'armée. Il est en effet certain que si les digues avaient été rompues, les colonnes ennemies auraient été submergées par les eaux. Quoi qu'il en fût, les républicains tentèrent, à la pointe du jour, une fausse attaque à laquelle Guérin résista. En même temps Charette tenait en échec le corps qui venait de l'Epoi, et de Couëtus repoussait plusieurs fois celui de Bois-de-Cené. La colonne du sud, voyant qu'il était impossible de pénétrer dans l'île, se scinda elle-même, afin de tourner les marais et prendre M. de Couëtus entre deux feux. Le surplus des troupes républicaines voulut profiter de cette manoeuvre pour envelopper Guérin et lui couper la retraite. Mais ce fut en vain. L'intrépide officier vendéen, à la tête de sa poignée d'hommes, disputa pied à pied le terrain dont il avait la garde, et il ne se décida à la retraite que lorsqu'il fut absolument privé de munitions. Le lendemain seulement, il put rejoindre le corps d'armée à Saint-Etienne-de-Mer-Morte. En ce même moment les républicains pénétraient sans obstacle dans l'île et forçaient de Couëtus à se réunir à Charette. Un combat sanglant suivit de près ce double évènement. Les Vendéens, dont les forces étaient de beaucoup inférieures à celles des patriotes, et qui n'avaient plus de cartouches, semblaient ne pouvoir échapper à la rage de leurs ennemis. Charette, avec son irrésistible vaillance, en décida autrement. Après avoir fait abandonner les chevaux et enclouer les canons, il ordonna une charge à la baïonnette et se jeta le premier dans la mêlée. Un quart des combattants royalistes - soit environ sept cents hommes - périrent dans cette périlleuse retraite. Mais l'honneur du drapeau était sauf.

Lorsque Charette eut été nommé général en chef de la Basse-Vendée, il organisa une expédition dans le Haut-Pays. Au cours de cette expédition, l'armée resta quatre jours à Pouzauges. Le soir même de son arrivée, des cavaliers qui avaient été à la découverte rapportèrent que dans un bourg voisin, ils avaient aperçu une trentaine de cavaliers qui leur semblaient être des patriotes de la contrée. Sur cet avis Guérin fut détaché, la nuit même, avec cinquante cavaliers et deux cents fantassins. L'infanterie arriva d'un côté et la cavalerie de l'autre en criant : "Vive la république ! Aux armes, camarades ; ce sont les brigands !" Les républicains sortirent à moitié endormis de leurs maisons et furent presque tous tués à l'arme blanche. On trouva dans ce bourg quantité d'étoffes de diverses couleurs dont on se servit pour l'habillement des soldats de l'armée vendéenne et vingt-sept chevaux équipés. A titre de récompense, Charette voulut faire présent de ces chevaux à Guérin ; mais ce dernier les refusa, et se contenta de les faire monter par quelques-uns de ses cavaliers d'élite que le général sur sa demande voulut bien admettre dans sa garde.

 

 

VENDEENS 7

 

 

A la mort de la Cathelinière, Guérin réunit les débris de la division du pays de Retz, et, en décembre 1794, il fit sa jonction avec Charette. Il contribua beaucoup au succès de cette campagne ; on peut même dire que sans lui le général vendéen eût été écrasé par les troupes de la République. A la Vivantière, point de concentration, Charette lui donna la périlleuse mission de marcher en avant-garde, promettant de le suivre et de remporter la victoire. Guérin obéit et fut couché en joue à quinze pas. - Tu me manqueras, cria-t-il à son adversaire ! En effet, le coup partit sans l'atteindre et le soldat républicain tomba percé de coups. Ce fut le signal de l'action : action sanglante où deux colonnes républicaines furent détruites et une troisième mise en déroute. Grisé par le succès, Guérin voulut attaquer Legé, mais Charette s'y opposa et ordonna la retraite sur le château de Pondevie.

Au combat de Bazoges-en-Paillers, qui, après avoir été longtemps douteux, se termina à l'avantage des Vendéens, Guérin commandait la gauche et contribua largement au succès de la journée.

L'intelligente bravoure dont il avait fait preuve dans ces différentes affaires mit la personnalité de Guérin en pleine lumière. Aussi, lorsqu'on organisa définitivement l'armée de la Basse-Vendée, fut-il nommé chef de la division du pays de Retz, la plus considérable de toutes.

A l'attaque de Challans, où se trouvait également Stofflet, Guérin, qui était encore à l'avant-garde, culbuta avec une furie toute française les premiers postes ennemis ; mais les Vendéens durent bientôt céder eux-mêmes devant les charges réitérées des dragons de la République, qui au cours de l'une d'elles s'emparèrent de deux drapeaux blancs.

Le 17 juillet 1794, un corps d'armée républicain, fort de quatre mille hommes, était sorti des Sables-d'Olonne et s'avançait sur Legé, où Charette avait - on le sait- établi son quartier général. Mal renseigné sur l'importance de l'ennemi qu'il avait devant lui, le général vendéen marche à sa rencontre à la tête de quinze cents hommes à peine ; cette infériorité n'empêche pas les royalistes d'attaquer hardiment les Bleus, et tandis que Guérin s'avance par la vallée de la Chambaudière, Charette fait filer sa colonne de manière à prendre les troupes républicaines entre deux feux, les débusque des hauteurs qu'elles occupent et les poursuit jusqu'au ruisseau de Papin, près Legé. Mais en ce moment un détachement patriote sort du bourg et prend les royalistes en flanc jusqu'au village de Piberne. La situation devient grave. Charette ordonne une charge à la baïonnette ; mais c'est en vain. L'arrivée des Hussards de la Mort oblige l'armée vendéenne à battre en retraite. C'est dans cette retraite que Guérin arracha Charette à une mort presque certaine. Un des hussards républicains courait en effet sur lui, l'épée au poing, lorsque le vaillant divisionnaire le renversa d'un coup de feu. Charette - il est juste de l'ajouter - n'oublia pas la noble action de Guérin, dont il fit son intime ami et à la division duquel il confia le soin de sa garde personnelle.

Plus attaché que jamais à la fortune de Charette, Guérin signa l'arrêté de Beaurepaire du 6 décembre 1794 et le traité de la Jaunais, en mars 1796, et, à l'exemple de son chef, il reprit les armes au mois de juin suivant. Il assista à l'attaque du camp des Essarts et enleva dans les environs de Palluau un convoi républicain. Il fit dans cette dernière affaire trois cents prisonniers, mais laissa échapper le conventionnel Gaudin.

 

saint cyr en talmondais

 

Le débarquement du comte d'Artois sur la côte vendéenne n'ayant pu s'effectuer, et le rassemblement formé pour recevoir le prince devenant par là même inutile, Guérin proposa d'attaquer le bourg de Saint-Cyr, entre Luçon et les Sables-d'Olonne. Les républicains s'y étaient, en effet, vigoureusement retranchés et avaient fait de l'église une véritable citadelle imprenable sans artillerie. Les Vendéens, obligés de traverser les marais pour s'y rendre, n'avaient cependant pu amener aucun de leurs canons. Le rôle des assaillants n'en était que plus difficile. Sans hésiter, Guérin s'avance seul au pied de l'église et somme les patriotes de se rendre.

- Nous mourrons plutôt, lui répondent les assiégés. Et immédiatement ils commencent un feu des plus nourris par les meurtrières qu'ils ont pratiquées dans les murs de l'édifice. Bodereau, qui commande la première compagnie des chasseurs royaux, fait observer à Guérin qu'il est impossible d'enlever la position sans artillerie. Mais le divisionnaire ayant menacé Bodereau de faire passer la division avant les chasseurs, celui-ci, pour n'être pas privé de l'honneur de combattre au premier rang, fait avancer sa compagnie l'arme au bras, et ne s'arrête qu'à cinquante pas de l'église. Pendant ce temps le feu des républicains redoublait de vigueur, faisant dans les rangs vendéens d'innombrables victimes. En vain les royalistes abrités dans les maisons voisines cherchent-ils à riposter : leurs balles se perdent dans l'épaisseur des murs de l'église. C'est alors que le brave Guérin, qui a déjà eu deux chevaux tués sous lui, met pied à terre, en fait faire autant à ses officiers et ordonne l'escalade. Les assiégés accueillent cette nouvelle tentative par un feu plus meurtrier encore, qui couche à terre le jeune Guinebeau de la Grossetière, le chevalier de la Voûte et nombre de soldats.

Dans le but de cacher aux républicains l'approche de ses troupes, Guérin fait mettre le feu aux maisons les plus voisines de l'église, mais l'exécution de cet ordre jette dans les rangs vendéens un certain désordre qu'accroît bientôt l'arrivée du général de Charette dont les soldats ne reconnaissent pas ceux de Guérin. Pour faire cesser cette fatale méprise qui a déjà coûté la vie à plusieurs des siens, ce dernier, sans souci de la mort, se précipite au devant des nouveaux arrivants.

- Il faut cerner l'église et enfoncer les portes, s'écrie Charette. Guérin, que ce hardi projet enthousiasme, monte son troisième cheval et se jette dans la mêlée. On lui annonce tout à coup qu'un de ses officiers, grièvement blessé, ne peut être dégagé. Il veut voler à son secours, mais au même moment deux balles lui traversent la poitrine et le renversent sans vie sur le sol. [Le 25 septembre 1795]

Les soldats découragés ne songent plus désormais qu'à la fuite, que vient précipiter l'arrivée du général républicain Delaage, suivi d'un millier d'hommes. Toutefois, les chasseurs royaux parviennent auparavant à soustraire à l'ennemi le corps de l'héroïque divisionnaire. Transporté au Bourg-sous-la-Roche, il y fut inhumé à la suite d'une imposante cérémonie à laquelle assistait Charette. Le vicaire Gogué et le Père Doussin se disputèrent l'honneur de lui rendre les suprêmes devoirs, et le dernier prononça, dit-on, une oraison funèbre qui arracha les larmes à toute l'assistance.

Ainsi périt l'un des meilleurs officiers de la Basse-Vendée et le chef ordinaire de l'avant-garde de cette armée. Guérin n'était à vrai dire qu'un simple paysan, mais la nature l'avait doté de qualités bien supérieures aux mérites de l'éducation. D'un courage sans égal, et d'une parfaite intelligence des choses de la guerre, Guérin était adoré de ses soldats, qui - soit dit en passant - se montraient très flattés de voir l'écharpe du commandement sur la veste de bure d'un des leurs. Qu'il s'agit d'entraîner les troupes au combat, de rétablir l'ordre après un échec ou de réprimer un acte de lâcheté, Guérin était merveilleusement apte à tout ; aussi la simplicité de son caractère, l'empêcha-t-elle seule d'obtenir le suprême honneur du généralat.

On lui attribua cependant l'échec de Saint-Cyr. Le chef qui ne remporte pas la victoire n'a-t-il pas toujours tort ? Le seul reproche qu'on eût pu adresser avec quelque justice à Guérin, c'était de tolérer trop facilement chez ses soldats le pillage et la violence. Mais dans l'ardeur de cette guerre de partisans, les officiers, même les plus écoutés, jouissaient-ils bien toujours d'une autorité suffisante pour empêcher ces regrettables excès ? Lorsque Charette réprimandait Guérin à ce sujet, celui-ci se contentait de répondre : "C'est très vrai, mon général, mais nos hommes se battent si bien !"

Les deux balles qui avaient mortellement frappé Guérin portèrent au parti royaliste un irrémédiable coup ; et de cette époque datèrent l'amoindrissement de la puissance de Charette et la décadence de la Vendée militaire.

VOIR : http://www.vendeensetchouans.com/archives/2014/11/01/30874217.html

 

GUÉRIN LE JEUNE (JEAN-BAPTISTE) 

 

acte de naissance de Jean Baptiste Guérin

 

Jean-Baptiste Guérin est né le 17 juin 1769 à Saint-Hilaire-de-Chaléons (44)

 

Frère du précédent, fit également toute la guerre vendéenne comme officier de l'armée de Charette. Il se distingua dans plusieurs affaires, et notamment à l'attaque du camp retranché de Fréligné dans lequel il pénétra l'un des premiers et où il reçut une balle en plein visage. Il fut un des signataires de la paix de la Jaunais et fit partie de la ligue qui combattait les idées belliqueuses de Charette. La cause de ce dernier paraissant perdue, Guérin l'abandonna complètement, en février 1796, et se rendit avec La Roberie et plusieurs cavaliers vendéens au poste républicain de Vieillevigne pour mettre bas les armes.

On a même dit - mais heureusement pour sa mémoire le fait n'est pas prouvé - que, conduit devant le général Hoche, Guérin avait promis, comme La Roberie, de faire prendre son ancien chef, et qu'il avait tenu en partie sa promesse. Nous ne voulons pas croire que le jeune Guérin se soit rendu coupable d'une telle ignominie et qu'il ait aussi indignement souillé un nom que les vertus guerrières de son aîné ont rendu à tout jamais illustre.

Ce qu'il y a de certain, c'est que le général Hoche, indigné lui-même de leur misérable conduite, donna ordre à l'adjudant général Simon d'arrêter La Roberie et Guérin et de les conduire avec plusieurs de leurs cavaliers au château de Saumur.

Ancien chef de la division de Vieillevigne, Guérin le jeune n'a point figuré dans l'insurrection de 1799 ; mais en 1814 il a souscrit l'adresse des Vendéens au Roi.

 

LA FONTENELLE DE VAUDORÉ

Revue du Bas-Poitou

1892 (1ère livraison)

 

CHANSON EN L'HONNEUR DE LOUIS GUÉRIN

Oui ce brave Louis Guérin,
Il est notre consolation,
Notre soutien,
comme un foudre de guerre,
Le sabre en main,
Il "fout" les bleus par terre,
J'en sois témoin.

 

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