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La Maraîchine Normande
24 octobre 2014

PLUDUNO - SAINT-LORMEL (22) - LE MASSACRE DE MÉRIADEC-PRUDENT DE GOUYON DE SAINT-LOYAL

MÉRIADEC-PRUDENT DE GOUYON
UNE VICTIME DE LA RÉVOLUTION

 

 

Mériadec-Prudent de Gouyon preuves noblesse

 

 

Si, en Bretagne, peu de familles peuvent lutter d'illustration avec la famille de Gouyon, peu ont vu périr un aussi grand nombre de leurs membres dans la Révolution et sous l'Empire.
L'avènement de Bonaparte ne la préserva pas, et tout le temps de son règne, Napoléon s'acharna sur elle avec une rage et cette haine qui ont causé la mort de tant d'innocents.


Les détails qui suivent ont été écrits d'après des souvenirs de famille et d'après des pièces tirées des registres de l'état-civil de Pluduno.


Mériadec-Prudent de Gouyon de Saint-Loyal, né à Saint-Servan le 10 octobre 1770, était fils de Servan-Jean de Gouyon et de Prudence-Catherine Onfroy.

[Extrait des Registres des baptêmes de la Paroisse de St-Servan de Saint-Malo en Bretagne, portant que Mériadec-Prudent Gouyon, fils légitime de Messire Servan-Jean Gouyon et de Dame Prudence-Catherine Onfroy, Sieur et Dame de Saint-Loyal, naquit le 10 octobre 1770, fut baptisé le même jour, et eut pour parrain ... Messire Jean-François Gouyon son frère. Cet extrait est signé du Mont Recteur de St Servan et légalisé.]

 

acte naissance Mériadec-Prudent de Gouyon


Dès les premiers temps de l'insurrection, il se joignit aux chouans et combattit parmi eux dans le pays qui s'étend entre Lamballe et Dinan.


Saisi une première fois au vieux château du Plessis-Tréhen, (en Pluduno), dont le voisinage de la forêt de la Hunaudaye avait fait longtemps un asile sûr, il fut envoyé prisonnier à Rennes et renfermé à la tour Le Bât, où nous le trouvons en compagnie de deux autres royalistes : un prêtre, l'abbé Bétaux, qui avait été recteur de Saint-Jacut-de-la-Mer, et un gentilhomme des environs de Rennes, Joseph du Boishamon.
Leur sort n'était pas douteux, et la guillotine les attendait sur cette place du Palais qui a vu couler tant de sang.


Grâce au dévouement de Mlle Hamelin, qui, dans ces temps de terreur, sut arracher bien des victimes à la mort, les trois prisonniers reçurent une clef et une petite scie cachée dans un pain. A l'aide de cette scie, ils coupèrent les barreaux de fer de leur prison et après avoir couru dix fois le risque d'être découverts, après de terribles angoisses, ils parvinrent à franchir tous les obstacles et se trouvèrent libres.


M. de Boishamon aurait voulu décider son compagnon à l'accompagner en Anjou ; malheureusement, il ne put le persuader et M. de Gouyon se dirigea vers la côte, dans l'espoir de passer en Angleterre.

 

La Bonne Eglise


Il venait d'arriver dans les environs de Plancoët, se cachant tantôt dans les fermes, tantôt dans les bois, lorsqu'il fut dénoncé. Il était alors sur le territoire de Pluduno, dans une ferme située près de l'Arguenon, appelée la Bonne-Église, (actuellement en Saint-Lormel), et s'était caché sous un tas de fagots. C'est là qu'il fut découvert et percé de coups de baïonnettes.


Des personnes qui l'avaient vu dans le pays le reconnurent, et leur témoignage servit à dresser son acte de décès. Le cadavre fut transporté dans le cimetière de Pluduno, où il fut inhumé.

[Massacré le 12 thermidor an III, 30 juin 1795]

PROCES-VERBAL


Le 13 thermidor l'an III de la République française une et indivisible, nous, juge de paix du canton de Plancoët, sur l'avis nous donné ce jour par Françoise Rouxel, fille de Pierre Rouxel, qu'un particulier à elle inconnu a été tué le jour d'hyer, environ les huit heures du matin, dans l'aire de la Bonne-Église où elle demeure, en la commune de Pluduno, qu'elle a fait transporter le cadavre en la précite demeure.


Nous sommes transportés en ladite métairie avec le citoyen Jean-Baptiste Morel, officier de santé, etc., et après que ledit officier de santé à décousu le suaire, il nous a fait voir et nous avons vu que ce particulier paraît âgé de 27 ans, de taille d'environ cinq pieds trois à quatre pouces, les cheveux châtains, qu'il a trois playes sur la partie gauche du coronal, une autre sur la partie gauche du temporal, une autre située à la partie moyenne et supérieur du coronal, qui ne pénètrent qu'au crâne, lesquelles plaies paraissent avoir été faites avec sabres et baïonnettes ; une autre située sur la pommette gauche, une autre située sur la base de l'os temporal, lesquelles playes pénètrent dans l'intérieur du crâne, qui paraissent avoir occasionné la mort du prédit particulier ; de plus trois autres playes, etc.
Fait et conclu sur le lieu après lecture, sous les seings de Baron et Legoff, citoyens actifs, celui d'Olive Rouxel, ladite Françoise Rouxel ayant déclaré ne savoir signer de ce requise, sous notre seing, celui de l'officier de santé, et de notre adjoint, lesdits jour et an.
Signé : BARON ; LEGOFF ; OLIVE ROUXEL ; MOREL ; CHINON ; BAMEULLE, juge de paix.


Nous, susdit juge de paix, déclarons et certifions avoir parfaitement reconnu le particulier, du corps duquel nous avons raporté (sic) le présent procès-verbal, pour être celui qui fut arresté, endormi, en la maison du Plessis-Tréhen, commune de Pluduno, à peu près dans le temps de l'arrestation de Cormatin et autres officiers royalistes à Rennes, lequel particulier ayant été conduit à Plancoët, nous l'interrogeâmes en la maison commune et lequel répondit s'appeler Duchesne et être royaliste, que sur les renseignements que nous avons pris des noms, âge, lieu de naissance, profession et domicile du susdit particulier, nous avons été informé et su exactement que son nom véritable était Mériadec-Prudent Gouyon, fils de Servan-Jean Gouyon et de Prudence-Catherine Onfroy, demeurant ordinairement à Saint-Servan ; que depuis il était chouan dans partie des communes des environs, qu'il était échappé depuis peu des prisons où il avait été conduit à la suite de son arrestation au Plessis-Tréhen.
Fait à Plancoët, le 20 thermidor, l'an III de la République française.
Le présent pour être remis à l'officier public de la commune de Pluduno en double d'iceluy, lesdits jour et an.
(Signé :) BAMEULLE, juge de paix.


Le 20 thermidor, l'an III de la République française, le juge de paix du canton de Plancoët m'ayant fait parvenir ce jour un extrait de son procès-verbal du 13 de ce mois de l'état du cadavre d'un particulier tué le douze du même mois dans l'aire de la métairie de la Bonne-Église, en cette commune, et les renseignements qu'il a pris depuis et qui sont constatés dans son certificat de ce jour au pied dudit extrait, suivant lesquelles pièces il est appris que ledit particulier décédé et inhumé dans le cimetière de cette commune était Mériadec-Prudent Gouyon, fils légitime de Servan-Jean Gouyon et de Prudence-Catherine Onfroy, demeurant ordinairement à Saint-Servan et qu'il paraît être âgé d'environ 26 à 27 ans, duquel décès, je soussigné, officier public de la commune de Pluduno, ai rapporté le présent acte.
Fait en la maison commune de Pluduno lesdits jour et an.
Trois mots rayés nuls, cinq mots en interligne approuvés.
(Signé : ) O'MURPHY.

Pour copie conforme : DU BOISHAMON.
Revue de Bretagne de Vendée & d'Anjou
Trente-troisième année
Tome II - 1ère livraison - Août 1889

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