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La Maraîchine Normande
24 octobre 2014

LA PREMIERE ARMÉE DE CHARETTE : PAYDRETS ET MARAICHINS ...

CHARETTE 3

 

... Charette, après s'être fait tant prier changea d'avis brusquement. peut-être avait-il lu dans les yeux de ces hommes tant d'audace irrésistible qu'il entrevit l'élan des assauts futurs. Il accepte, mais s'ils ont voulu un maître, ils l'ont. D'emblée, c'est un chef intransigeant qui parle : "Eh bien, soit ! vous me forcez à marcher à votre tête, j'accepte. Mais j'entends être le chef de mes soldats, comme je l'étais de mes matelots à bord. Le premier qui ne m'obéit pas, je le fais fusiller".


Et ces hommes, gens du pays de Retz, les Paydrets, gens du Marais, les Maraîchins (Moutons noirs), vont être la première armée de Charette. C'est avec eux qu'il fait le saut dans l'épopée. Il les mène au pied d'un calvaire, et tous font le serment "de mourir pour Dieu et le Roi". Ce serment de Fonteclose le liera plus que tous les traités.

Fonteclose


Du jour au lendemain, le voilà général. Mais pour l'instant, il n'était pas plus général que sa bande n'était une armée ; il y avait dans la tenue, les armes de ces hommes, une incohérence que Balzac a bien montrée dans Les Chouans. Les Maraîchins étaient pour la plupart des garçons de ferme et des gardes-chasse. Ils avaient amené leurs chevaux et leurs longs fusils pour la chasse aux canards. Avec eux, il crée un Corps de 40 cavaliers sans selle ni étriers. Voilà pour la cavalerie ! Passons à l'infanterie : il classe les hommes par paroisse en leur laissant les capitaines qu'ils avaient élus, hobereaux ou coqs de village. Mais bien peu ont des fusils ; quelques-uns ont des faux qu'ils ont transformées en sabres en les mettant à rebours au bout des manches allongés, le plus grand nombre n'a que d'énormes bâtons terminés par une boule garnie de clous.


Quelle tristesse ! quel ridicule aussi ! mais Charette qui, la veille, l'avait si bien senti, ce ridicule, semble ne plus s'en soucier, il se contente de ce qu'il a, passe des revues minutieuses, place des avant-postes qu'il va surprendre la nuit. Mais quelle instruction pouvait-il faire subir à ces hommes si indisciplinés, que c'était leur amour de la Liberté qui les avait amenés à se soulever ? Ils n'étaient pas là depuis trois jours que déjà ils méritaient le Conseil de guerre. Sans permission, ils étaient partis chez eux changer de chemise ou embrasser leurs parents. Je sais de jeunes soldats qui payent aujourd'hui bien cher de si mauvaises habitudes.


Charette n'avait donc pas le temps de jouer le sergent instructeur ou le chien de quartier, il avait une double éducation à faire ; la sienne et celle de ses soldats. Et sa première idée pourrait, sans la forcer, être qualifiée de géniale. Pour former un tel chef et de tels soldats, pour acquérir du cran, du coup d'oeil et de la cohésion, une seule méthode était applicable : c'était d'aller se battre ...

Extrait : article "Monsieur de Charette"
L'Etudiant Français
1927/05/25 (A7, N8)

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