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La Maraîchine Normande
6 octobre 2014

BATTERIES DE COTES ET SIGNAUX A L'ÉPOQUE DE LA RÉVOLUTION

BATTERIES DE COTES ET SIGNAUX

A L'ÉPOQUE DE LA RÉVOLUTION

 

carte Bretagne

 

L'organisation de la défense des côtes est exposée d'une façon complète dans le remarquable rapport fait au nom de la Commission de la marine, signé Cabart-Danneville, député, et présenté à la Chambre dans la séance du 27 octobre 1894. Il suffit simplement, pour chaque province maritime, de dépouiller les archives locales et de faire entrer le résultat de ces recherches dans les grandes divisions de ce rapport, si l'on veut avoir une monographie plus détaillée dans les faits, plus restreinte au point de vue géographique. C'est un travail de ce genre qu'un de nos collègues prépare sur la milice garde-côtes dans le Morbihan.

Cette milice fut supprimée le 9 septembre 1792, mais entre cette date et celle du 3 janvier 1843, où parut l'ordonnance qui remit définitivement à l'armée régulière la défense du littoral, il y eut plusieurs organisations.

Le rapport cite d'abord celle du 9 septembre 1792 qui confie le service de surveillance à des gardes nationaux réquisitionnés ; celle du 3 janvier 1793 qui adjoint à ces derniers des canonniers nationaux sédentaires ; celle du 24 janvier 1798 qui remplace les canonniers par des artilleurs de l'armée. Il y en eut d'autres encore.

Je viens présenter pour cette période de 1792 à 1798 quelques détails complémentaires puisés dans mes papiers de famille et concernant notre littoral.

Le décret du 9 septembre 1792 fut complété pour la Bretagne par un arrêté des 5 et 6 mars 1793 signé des commissaires de la Convention nationale : Rochegude, Prieur et Fermont, et plus spécialement pour une partie du littoral de l'Océan, par un arrêté des représentants du peuple près de l'armée des côtes de Brest : Gillet, Cavaignac, L. Turreau, Méaulle, Ruelle, signé à Nantes le 18 août 1793. Cet arrêté contient 25 articles ; il est divisé en 5 titres : (1) Division par arrondissements ; (2-5) des commandants temporaires ; (6-15) du service de la garde des batteries et des signaux ; (16-21) de la solde des canonniers ; (22-25) mesures de sûreté générale.

Il débute ainsi : "Considérant que le service des batteries établies sur les côtes étant en pleine activité, il est nécessaire de fixer les règles d'après lesquelles ce service doit être fait et de déterminer l'indemnité des citoyens qui y sont employés ... arrêtons provisoirement ce qui suit."

Puis nous lisons à la fin : "L'arrêté des commissaires de la Convention nationale Rochegude, Prieur et Fermont, en date des 5 et 6 mars 1793, continuera d'être exécuté sur les côtes depuis Lorient jusqu'à Saint-Malo."

Le titre 1, article 1, est important au point de vue histoire locale. En voici le texte :

ARTICLE 1er

DIVISION PAR ARRONDISSEMENTS

"Les côtes depuis Noirmoutier jusqu'à Lorient seront divisées en 7 arrondissements ; le premier sera composé des isles de Noirmoutier, de Bouin, du Pillier et Pornic ; le second comprendra Paimboeuf et les autres postes de la côte sur la rive gauche de la Loire jusqu'à Pornic ; le troisième s'étendra depuis Saint-Nazaire jusqu'à l'embouchure de la Vilaine ; et le quatrième depuis la Vilaine jusqu'à l'entrée du Morbihan ; le cinquième depuis et compris Quiberon jusqu'à la rivière d'Ételle ; le sixième comprendra la ville et la citadelle du port de la Liberté et les batteries environnantes depuis Ételle jusqu'à la rade de Lorient ; le septième enfin, la place de Belle-Isle, les forts et batteries qui en dépendent, et les isles de Houat et Hédic."

Le 1er juin 1793, le général en chef de l'armée des côtes de Brest signe à Vannes la pièce suivante :

"Ayant connaissance du civisme ainsi que du zèle et des talens militaires du citoyen Ambroise Laumailler, incorporé au génie militaire, en vertu de l'autorisation à nous donnée par l'arrêté des commissaires de la Convention nationale en date du 5 mars dernier ;

Et désirant établir dans le département du Morbihan le même régime militaire qui l'a été  dans les départemens du Finistère et des Côtes-du-Nord ;

Nommons et constituons le citoyen Ambroise Laumailler pour commandant temporaire, dans l'étendue de la côte comprise depuis la Vilaine jusqu'à Port-Navalo, pour y remplir les fonctions attribuées à ce commandement par l'article VII du dit arrêté, par l'article VIII, et jouir des avantages qui lui sont affectés par l'article IX, le tout sous l'autorité du commandant en chef du département du Morbihan et celle des directeurs d'artillerie et du génie, avec lesquels il devra correspondre."

CANCLAUX

Dans une lettre de Laumailler du 28 fructidor, an II, je lis :

"Cet arrondissement ayant neuf lieues de côtes, comprend les cantonnements de Vannes, Sarzeau, Musillac, Questembert, Roche-des-Trois et Elleven ... Indépendamment de la surveillance et du service, tant dans l'intérieur que sur les côtes, je suis chargé de tout ce qui concerne l'artillerie et les fortifications. J'ai établi à Sarzeau un atelier pour la construction des affûts de côte, et à Vannes un atelier pour les réparations de fusils".

Le 12 juin 1793, le général J.-M. Beysser autorise Laumailler "à mettre en réquisition permanente 100 hommes de garde nationale, dont 75 seront pris à Vannes et le surplus à Ambon et Sarzeau, pour être répartis dans les cantonnements destinés à la garde des côtes".

Le nouveau chef temporaire, s'inspirant sans doute de l'ordonnance du 24 février 1759, établit de suite, pour son service, des cartes détaillées de la région.

Il indiqua sur ces cartes toutes les batteries par une petite ligne de redans ; tous les corps de garde et poste de signaux par un petit mât de pavillon ; de plus, une inscription à l'encre rouge précise le nom et la nature de l'ouvrage ou du poste ; cette mention est à l'encre noire pour les points importants mais non occupés. La plus grande de ces cartes donne la côte depuis la pointe du Croisic jusqu'aux roches de Penmarch. - Son importance est assez grande et je l'ai bien souvent adressée, en communication ; il serait trop coûteux de la reproduire dans notre Bulletin, mais le tableau ci-dessous permettra de reporter sur une carte d'état-major les renseignements qu'elle fournit.

 

liste 1

liste 2

liste 3

 

 Le 29 octobre 1797, le ministre décida la suppression des commandants temporaires, et Laumailler cessa tout service sur les côtes le 27 mars 1798.

Les postes de signaux, constructions légères, ont disparu depuis longtemps. Des batteries, il ne reste que quelques fondations de parapets. Je ne connais qu'un seul poste de gardes-côtes antérieur à la période révolutionnaire : celui de Kercambre.

 

DUCOURTIOUX

Société polymathique du Morbihan

Année 1909

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