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La Maraîchine Normande
24 septembre 2014

BEAULIEU-SOUS-LA-ROCHE (85) - NOTICE + RENÉ PELLETIER, CHIRURGIEN-MAJOR

BEAULIEU-SOUS-LA-ROCHE

Son nom - Beaulieu est mentionné en 1111, d'après le Pouillé d'Aillery, sous la dénomination de : Bello-loco devenu en français : Beau-Loc (Hommage d'Alphonsé, 1260) et Bealieu (Archives de la Vienne, 1393), qui est le nom patois encore utilisé aujourd'hui.
Avant d'être "Beaulieu-Supra-Rocha-Yon vers 1533 le bourg s'appelait "Beaulieu sur La Mothe-Achard, ainsi qu'on le remarque en un Aveu (Archives d'Anjou). Ce terme a son intérêt.
Beau-Lieu a connu pour son nom les diverses fortunes de l'histoire depuis la Révolution.
C'est ainsi que dans les actes publics, il est appelé tour à tour : Beaulieu-sous-Bourbon ... Beau-Lieu sous Napoléon pour redevenir "Beaulieu-sous-la-Roche."
Une des premières traces de la paroisse qu'on possède a été trouvée dans la Chapelle du Breuil au Bernard : c'est le sceau du Chapelain de Beaulieu, trouvé par M. l'abbé Baudry en 1863.
Il porte la tête de saint Jean-Baptiste. Des symboles de l'équinoxe d'automne, une femme serpent (la Mélusine) ou une femme poisson (la Sirène), une poule y sont aussi figurés.

 

Beaulieu sous la roche

 

LES CLOCHES DE BEAULIEU

Deux cloches vénérables chantaient et pleuraient tour à tour les joies et les deuils de la paroisse.
"Renée-Marie", faite par Jean Variez, fondeur à Nantes, l'an 1829, pesait 400 kilos et donnait le la du diapason. Sur sa robe de bronze se lisait l'inscription suivante :
"J'ai été nommée à Beaulieu, Renée-Marie, par René Pelletier, chevalier de la Légion d'honneur, ex-chirurgien-major, et Marie-Anne-Emilie Guilbaud, femme Pelletier, M. Delarose, curé, M. de l'Épinay, maire, Jean Goulpeau, François Ferré, Louis Chaillot, Charles Martineau, marguilliers."

 

acte de naissance René Pelletier


M. René Pelletier était né à Beaulieu, en 1768 (le 16 février).

A l'exemple de son père, il se livra à l'exercice de la chirurgie, profession assez peu définie qui consistait alors, surtout à la campagne, à faire autant de médecine vétérinaire que de médecine humaine. Toutefois notre chirurgien possédait la connaissance de tout ce qui constitue l'art de guérir, et il sut le prouver lorsqu'il fut appelé à soigner les malades et les blessés de l'armée du général de Charette. Au moment de l'insurrection vendéenne, René Pelletier fut l'un des premiers à prendre les armes pour la défense des causes sacrées de la religion et de la monarchie. Dès le début il se trouve à Landeronde, faisant partie du premier soulèvement ; puis on le retrouve partout où se portèrent les troupes de Joly, de Delaunay, de Savin, de Charette. Son nom figure dans maintes réquisitions pour la subsistance de l'armée à côté de celui du général de Charette, avec titre de chirurgien-major de l'hôpital des blessés, hôpital qui était vraisemblablement installé au Poiré-sur-Vie. Son dévouement fut admirable tant qu'il y eut des blessés, tant qu'il y eut un débris d'armée. Vers 1797, il épousa demoiselle Marie-Victoire de Rossy, de laquelle il eut trois enfants. Mme Pelletier, née de Rossy, étant morte prématurément à Beaulieu, le 24 avril 1803, René Pelletier, âgé de 36 ans, se remaria à Saint-Georges-de-Pointindoux, le 1er février 1805, avec Marie-Anne Guilbaud, âgée de 18 ans, domiciliée à la Chauvinière, dont il n'eut pas d'enfant. Cette dernière, qui fut une femme d'élite, éleva avec une admirable tendresse les enfants du premier mariage de son époux.

 

acte de décès René Pelletier


René Pelletier, en récompense de son dévouement dans les armées royalistes, fut fait par la Restauration, chevalier de la Légion d'honneur. Il reçut une autre décoration qui serait, pense-t-on, la croix de Saint-Michel. Étant adjoint au maire, il est décédé à Beaulieu le 27 mai 1827, âgé de 59 ans.
Mme Pelletier-Guilbaud, en 1828, se retira à sa terre patrimoniale de la Gâcherie, en Commequiers, où elle est décédée à un âge assez avancé.


Messire François Delarose, d'Aizenay, desservait alors la paroisse depuis 1808, ayant succédé à M. Audureau. Il mourait le 1er novembre 1828, curé de Beaulieu et de Martinet, et fut enterré dans l'ancien cimetière, actuellement place publique où s'élève la statue de la Sainte Vierge.

Le nom de M. René Pelletier qui se lisait sur la cloche (Renée-Marie) rappelait donc cette époque héroïque où la Vendée se leva pour la défense du trône et de l'autel. Celui de M. de l'Épinay rappelait aussi ces luttes gigantesques pour les plus saintes causes, luttes auxquelles la noble famille de l'Épinay avait pris une part glorieuse. En effet, M. André de l'Épinay, dont il est ici question, était le fils aîné de M. Jean-Jacques Mercier de l'Épinay et de dame Marie-Anne Eulalie Lodre de la Guissière. Son père, lieutenant au régiment de la Fère-Infanterie, avait eu sous ses ordres, et dans sa compagnie, Napoléon-Bonaparte. Nommé lieutenant-colonel d'artillerie, le 23 mai 1791, il fut destitué le 12 frimaire an II. Chevalier de Saint-Louis, il demeura digne de ce titre glorieux et prit part à l'insurrection vendéenne, sous les ordres du général de Suzannet. Ayant survécu à la guerre, il périt victime d'un terrible accident de voiture aux Sables-d'Olonne où il fut inhumé. Né en 1780, M. André de l'Épinay fut donc bercé au bruit des luttes politiques et des troubles sociaux les plus terribles de l'histoire. Sa jeunesse se passa dans les angoisses d'une guerre civile atroce. Son âme se fortifia au contact des plus héroïques faits d'armes, dont sa vénérable mère, qu'il eut la joie de conserver longtemps au vieux castel de la Guissière, put lui rappeler le souvenir en termes encore tout vibrants d'émotion.


Châtelain de la Guissière, tandis que son frère s'établissait au Plessis-Gâtineau, en la Chapelle-Achard, il avait embrassé la carrière des armes à l'exemple de son père. Capitaine de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, par la confiance du gouvernement royal, il fut maire de Beaulieu jusqu'en 1845. Il avait épousé Louise-Esprit de la Chesnelière, sa cousine. Lorsqu'il mourut (juin 1846), (sa veuve en 1850), il laissait trois filles, Mmes Ragot de Champbonin, Réveillé de Beauregard et Serventeau de la Brunière. C'est cette dernière, née Zoé de l'Épinay, qui veuve de André-Auguste de la Brunière (1808-1857), sans enfant, fonda l'école des filles de Beaulieu en 1864, et fut une insigne bienfaitrice de la paroisse, laissant l'exemple des plus hautes vertus. ...

Le premier pasteur, au sortir de la Révolution, fut Messire Pierre Joseph Audureau qui, exilé pendant ces tristes jours, fut, à son retour de la terre d'exil, nommé curé de Beaulieu. C'était en juillet 1803. Qu'il était triste l'état de notre pauvre église ! son veuvage s'était tant prolongé ! son clocher de robuste allure, sous sa flèche de bois, à la couverture d'ardoises moussues, avait été délesté de ses hôtes sonores, probablement pour fournir du métal aux canons des hordes révolutionnaires. Seule, une clochette de quelques kilos, vestige vénéré sans doute de quelque pieux ermitage, installée là-haut pour la circonstance, salua de sa cage aérienne l'arrivée de l'envoyé de Dieu. Mais quelque grêle que fût sa voix, elle faisait écho au joyeux carillon des cathédrales, qui, au jour de Pâques 1802, avait chanté la résurrection de l'Eglise de France. Des larmes bien douces, n'en doutons pas, durent couler de bien des yeux qui n'en versaient plus, taris qu'ils étaient par les émotions de vingt années de douleur et de deuil. Etait-ce enfin la paix ! C'était plus : le triomphe incontesté des armes vendéennes. Peuple de géants, ces Vendéens avaient conquis de haute lutte pour la France la liberté de prier. En ce jour la paroisse de Beaulieu prenait conscience de cette victoire. Le prêtre qu'elle recevait apportait dans les plis de sa robe sacerdotale les gages de cette paix religieuse si chèrement achetée. J'imagine que Louis Raimbert, honoré de la charge de sacristain, dut sonner d'une main ferme le bourdon modeste, dont la voix s'amplifia des mille échos de la vallée du Jaunet et du doux murmure des bois. De la Guissière à la Rochette, du Désert aux Chauvinières, de la Cantaudière au Plessis, du Grand Pay à la Cosnière, du Précanteau à la Robertière, la nouvelle se répandait et mettait la joie dans les foyers, où avaient si longtemps régné l'angoisse et la terreur. Réorganiser une paroisse n'était pas chose facile ! Du reste, les rangs du Clergé avaient été tellement décîmés par le martyre, et son recrutement quasi-impossible ... qu'il fallait bien aux survivants étendre le rayon d'apostolat. C'est ainsi que Messire Audureau desservit (1803-1806), trois années durant, Beaulieu, Saint-Georges-de-Pointindoux et peut-être Martinet, il dut être vite épuisé. Les privations de l'exil l'ayant déjà bien ébranlé dans ses forces physiques, il dut s'éloigner, laissant la paroisse sans successeur immédiat.


Deux années passèrent, et messire François Delarose vint occuper le siège vacant. Reprendre la tâche de restauration qui s'imposait, redonner à la maison de Dieu un aspect convenable, malgré les bonnes volontés, n'était pas chose facile, ni oeuvre d'un jour. Qu'on s'imagine l'état de nos campagnes, après ces années d'épreuve ... Aussi la clochette mentionnée dut continuer longtemps encore à chanter, dans sa tour bien vaste pour son faible diamètre, les joies des berceaux, le bonheur des unions, comme à pleurer les deuils du peuple chrétien de Beaulieu et des environs.


Cette cloche demeure comme une relique précieuse, à l'école de la Croix-des-Vignes. Elle y fut placée en 1930, lorsque le carillon actuel l'obligea à descendre du beffroi, où elle s'était fait oublier depuis nombre d'années ... Du poids de 20 kg, elle suffit à annoncer l'heure des classes de nos chères petites filles. Sur sa robe de bronze, une croix sur pied évasé est accostée de deux médaillons, dont l'un encadre l'image en relief de saint François-d'Assise, l'autre, les initiales de la formule de bénédiction, familière au saint patriarche. Elle est datée de 1754, avec mention d'auteur : "F. Gourbillo, fait par moy."
A cette cloche sont attachés maints souvenirs des heures héroïques de la Révolution ...

Parmi les évènements qu'eut publier la Clochette, les registres paroissiaux signalent le mariage de M. Guillaume Gabriel, de Rorthays de la Rochette avec dame Rose Grelier, veuve de M. Hyacinthe Lorin. Ce mariage eut lieu le 7 mai 1806, bénit par Messire de La Rochefoucault, curé de Saint-Gilles-sur-Vie, en présence de M. Jacques-Louis de La Rochefoucault-Bayers, beau-frère de l'époux, de Augustin-Aimé de La Rochefoucault, son neveu, de M. Pierre-Joseph Audureau, curé de Beaulieu, M. de Rorthays était veuf de dame Marie Aimée de La Rochefoucault, dont la mort tragique a été narrée par M. Guillaume Ambroise de Rorthays, dans son "Testament politique d'un vieux vendéen". Son émotion de fils passe tout entière dans ces lignes. Ce trait est raconté par les bons vieillards, sous le manteau de la cheminée, depuis des générations, à la Rochette, à La Bouguenière, au Plessis, au Précanteau, et les familles dont les ancêtres en ont été les acteurs, éprouvent encore une légitime fierté d'avoir prêté asile à la noble persécutée, ainsi qu'à son petit enfant, en des circonstances particulièrement dangereuses. Elles seront heureuses de le voir relaté au bulletin paroissial. Leur attachement pour la noble famille de Rorthays y trouvera un aliment nouveau.


"B..., citoyen républicain, jacobin sans-culotte, était un des chefs les plus exaltés parmi les petits Robespierre villageois. Il servait de guide et d'espion aux fédérés mayençais. Il dénonçait et faisait fusiller ses voisins, ses amis, ses parents, voire même de francs républicains, si leurs maisons contenaient de l'or, de l'argent, des objets précieux dont il pouvait s'emparer.


Notre héros éprouvant une horreur invincible pour le bruit du canon et l'odeur de la poudre, avait soin de se tenir éloigné des champs de bataille. Ses sages et prudentes précautions avaient préservé de tout accident fâcheux sa précieuse personne.


Il répétait souvent : Dans les campagnes, pour préserver nos troupeaux de la voracité des loups, nous devons détruire non seulement les animaux féroces, mais encore leurs petits, leur race tout entière. De même, pour la patrie, nous devons nous défaire, non seulement des nobles, des bourgeois, banquiers, commerçants, puisqu'ils sont riches, mais encore de leurs enfants, jusqu'au dernier de leurs enfants, ces ennemis futurs de la république.


Il prétendait me donner la mort, saisir la première occasion favorable pour assassiner mon père, sans courir de danger, et, le couteau sous la gorge, contraindre ma mère à l'épouser. Il espérait, par ces honnêtes moyens, si simples et bien naturels à cette époque, s'emparer et jouir, sans bourse déliée, des biens de la famille. S'il n'était pas brave, il savait calculer.


Ma mère, pour fuir le voisinage de ce misérable, abandonna la Vendée, suivit mon père à l'armée royale de l'Anjou. Après le passage de la Loire, accablée de fatigue et de misères, manquant souvent de pain, inquiète du sort de son enfant, ma mère fut attaquée de la dyssenterie à Mayenne. Abandonnée, lorsque l'armée eut quitté cette ville, couchée sur la paille, privée des secours de la médecine, après d'affreuses souffrances, elle succomba près de mon père. En 1793, j'étais âgé de 18 mois. Elle me confia à une brave et honnête paysanne, dont elle connaissait le dévouement. L'excellente femme, s'exposant à la mort pour me soustraite à la persécution, me transportait et me cachait de ferme en ferme. J'étais voué au blanc, jusqu'à ma 7e année. Elle me conduisait dans les sentiers les plus sales, les plus boueux et m'encourageait dans mes ébats les plus désordonnés. Lorsque nous abandonnions la promenade, il eût été difficile de décider si j'étais voué au blanc ou au noir. Elle me donnait des tartines de raisiné. Du raisiné ! Tous mes caprices, tous mes désirs étaient satisfaits. Quelle vie heureuse je menais à cette époque. Elle me prodiguait donc du raisiné en abondance, persuadée que je ne manquerais pas de me couvrir la figure d'une couche épaisse de ce mets délicat dont j'étais très friand et de me rendre méconnaissable. Elle se trompait.


Un jour, B.... la surprit dans une métairie isolée où elle nous croyait à l'abri de toute recherche. Tiens ! te voilà, Maniche, lui dit-il, qu'est-ce que tu fais de ce b... là ? Quoiqu'il soit barbouillé des oreilles au menton, du menton jusqu'aux yeux, on voit cependant, qu'il a la peau trop blanche pour être le fils d'un paysan ... Mon Dieu, citoyen ... Comment mon Dieu ! Il n'y a pas de Dieu ... Citoyen, le fils d'un paysan, quand il est encore trop jeune, pour avoir été souvent exposé au grand air, aux ardeurs du soleil, il a la peau toute aussi blanche que le fils d'un ci-devant ... C'est bon ... Bientôt nous verrons cela ... Et il s'esquive au plus vite. Il était bien armé, mais il avait aperçu dans les champs voisins, des laboureurs qui, trouvant ses allures suspectes, avaient, le fusil en main, suspendu leurs travaux pour surveiller sa conduite. Il avait raison, car il tenait à la vie ; il devait prendre cette précaution dans cette contrée éminemment royaliste que protégea l'armée de Charette, tant que dura la guerre.


Cette excellente Maniche n'existe plus depuis longtemps. J'ai toujours conservé de sa mémoire un tendre et pieux souvenir. Elle m'aimait comme son enfant. Et n'était-elle pas pour moi comme une seconde mère ! Elle m'avait sauvé la vie en s'exposant à la mort ..."

 

VENDEEN

 

 

Un poète de nos amis, un aimable et docte compatriote, M. Paul Fillon, a fixé ces gloires en un sonnet qui lui fait le plus grand honneur et que je me fais un bonheur de reproduire ici.

 

LE GUERRIER VENDÉEN DE 1793


La relique, au-dessous de la croix noire, atteste
Que je n'ai nul remords, n'ayant aucun effroi,
De défendre l'autel et de servir le Roi ;
S'il le faut, contre cent devant un seul, je reste.

Regardez ce coeur rouge ; il est là, sur ma teste ;
Ce chapelet bénit, je le porte sur moi ;
Il est de mes aïeux le gage de leur foi ;
Je me signe avec lui pour vaincre par ce geste.

Soumis aux nobles chefs dont les chers noms sont beaux,
Vêtu de laine brune, et chaussé de sabots
Je suis l'humble soldat qui combat et qui prie.

J'ai fait dans mon logis si pauvre, le grand voeu
De mourir pour ce ciel et ce coin de patrie,
"Laissez-moi mon église et rendez-moi mon Dieu !"
("Ma Vendée, sa gloire").

... Cloches de Beaulieu vous ferez écho au Te Deum triomphal de notre Vendée, terre sainte de l'Europe. Et votre carillon ne sera pas le moins beau et le moins empressé.

J. ROUSSEAU
Curé de Beaulieu
Bulletins Paroissiaux
1933-1934

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