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La Maraîchine Normande
19 septembre 2014

LA LOI DES SUSPECTS A FONTENAY (85) - FRANCOIS-GABRIEL MANDÉ BRUNET DE MONTREUIL

LA LOI DES SUSPECTS A FONTENAY

FRANCOIS-GABRIEL MANDÉ BRUNET DE MONTREUIL (1792-1795)

 

Fontenay-le-Comte

 

 

Messire Gabriel Mandé Brunet de Montreuil et Dame Marie Jacquette Merland, son épouse, habitaient rue des Capucins, à Fontenay, une maison de maître fort simple, mais convenablement aménagée. Maison à double étage, quatre chambres au premier, deux greniers, une chambrette au second, avec les commodités habituelles du rez-de-chaussée : cave, salon, salle à manger, cuisine et chambre de domestique.
A deux pas, l'écurie et son fenil ; puis le jardin : le tout séparé du logis par une courette intérieure.
L'immeuble était assez coquet pour qu'un jour la République n'hésitât point à en faire la résidence de l'un de ses généraux.
Il abritait, en attendant, M. de Montreuil, sa Dame et leurs deux domestiques.


On vivait une époque où les foyers heureux (hélas !) étaient rares chez nous. Sur celui des Brunet surtout planaient de gros nuages, nuages plus épais du fait que depuis un an, loin d'eux, s'était enfui le seul fils qu'il leur restât des trois enfants que le Ciel leur avait donnés. [1° Marie-Rose, baptisée le 10 novembre 1756 ; 2° N*** (un garçon), inhumé dans l'église de N.D. de Fontenay le 25 octobre 1760, âgé d'environ 15 mois ; 3° Gabriel, baptisé le 13 janvier 1766 (registres du greffe)]


Dans l'enthousiasme de ses vingt ans, officier de cavalerie comme son père autrefois, Gabriel de Montreuil avait émigré (parti sur la fin de 1791).
Sans qu'il l'eut intentionnellement cherché, l'exil évidemment lui ménagea la seule chance qu'il eut, gentilhomme vendéen, de garder sa vie sauve. Mais en s'y condamnant, il ne soupçonnait pas (et qui l'aurait pressenti ? ...) qu'il astreindrait à une vie d'angoisses et de tortures sans nom la vieillesse des siens, désormais rangés, à cause de lui, au nombre des suspects.


Le moindre des ennuis, qu'imposa Fontenay à ses suspects, fût la visite domiciliaire.


Le 7 octobre 1792 "le citoyen maire (François-Thomas Biaille de Germon) a rappelé à l'Assemblée les dispositions de la Loi du 28 août dernier, qui ordonne que par des officiers municipaux ou par des citoyens par elle commis il sera fait des visites domiciliaires pour constater la quantité des munitions et le nombre des armes, chevaux, charrettes et chariots qui se trouveront chez les citoyens et désarmer ceux qui seront jugés suspects.
Sur quoi l'assemblée, ouï le procureur de la commune, a nommé pour commissaires les citoyens Louis-Joseph Fillon, commandant de la Garde Nationale et Jean-Michel Bertin, greffier du tribunal civil de cette ville, à l'effet de faire des visites domiciliaires chez tous les citoyens de cette commune ... Si, lors des dites visites, il se trouve chez quelqu'un des dits citoyens, des armes cachées, dont il n'aurait pas fait la déclaration, ces armes seront confisquées ; les dits commissaires désarmeront aussi les citoyens cy-après, qui sont regardés comme suspects, savoir :" au total 21 noms, dont "Montreuil, père d'émigré".
Signalé dès le début, Brunet-Montreuil eut sa place naturellement tout indiquée sur une autre liste, que dressa la municipalité vingt jours après, désignant au Directoire du district les pères et mères dont les fils étaient absents.


Passé la visite ordonnée le 7 octobre 1792, il ne restait plus d'armes aux mains des suspects. Donc rien à craindre ! ...


Mais c'était compter sans les chasseurs du Midi qui, ce jour-là, manquaient à l'appel. Ils n'étaient pas à Fontenay.
Et Marcé, le grand général bleu, n'avait pas encore, non plus, été battu au Pont de Gravereau, comme il le fut le 19 mars 1793.
Exaspérés, déconfits par ce désastre, nos foudroyants chasseurs ne virent plus en rêve, tournés contre eux, que piques et fusils blancs.
Il fallut, sur les instance et en vue du plus hypothétique des désarmements, renouveler les perquisitions. On les fit les 24 et 25 Mars 1793 [Registre XI, folios 179-181. Les six commissaires civils, six chasseurs et leur Commandant ne trouvèrent pour tout potage que "deux fleurets" séditieux, les armes du citoyen Joly Sr Pic ayant déjà fait l'objet d'une déclaration régulière.]


Le 10 septembre suivant, un Arrêté départemental, daté de la veille, portait : "Toutes les personnes de la ville de Fontenay, reconnues inciviques ou suspectes de l'être, seront tenues de céder tous les lits de leurs maisons, même ceux dont elles se servent, aux citoyens des campagnes, requis contre les rebelles ..."
Deux jours plus tôt, le Conseil général du Département avait en effet statué sur le mode de réquisition des citoyens de la Vendée contre les ennemis de la République.
"... Sur quoi, l'Assemblée municipale arrête que dès le 11 septembre il sera fait une visite générale dans toutes les maisons de la ville et fauxbourgs pour en constater ... le nombre d'officiers et soldats qu'il y a dans chacun, ce qu'on peut y loger encore, sçavoir aussi le nombre de chevaux ..."
La mesure, étant cette fois généralisée, apparut moins vexante. D'ailleurs, de quel beau prétexte humanitaire, patriotique ne se couvrait-elle pas ? ...
Mais la visite domiciliaire, avons-nous dit, comportait le minimum des tracasseries réservées aux suspects. Leur emprisonnement, leur mise en otage, la séquestration de leurs biens constituèrent à leur liberté privée des outrages autrement grands.

SÉQUESTRATION


Le Conseil général du District de Fontenay avait posé, dès septembre 1793, le principe de l'inventaire et de l'apposition des scellés par tel commissaire délégué "sur les meubles et effets des particuliers connus ou soupçonnés d'avoir pris part aux projets des rebelles de la Vendée".


De plein pied, certes, les Brunet de Montreuil entraient, d'après l'Administration, dans cette catégorie de citoyens. Aussi le 16 octobre 1793, Bossis et Mouillade se mirent-ils en devoir d'enrubanner de leurs scellés les meubles et effets de la dite famille.


Cette attention ne plut qu'à demi à M. de Montreuil, qui du fond de sa prison osa bien se récrier :
"Citoyens,
Depuis plus d'un mois, je suis détenu à la maison de réclusion et, marcy dernier, mon épouse y a été conduite.
A cette dernière époque, les scellés ont été apposés sur un de mes cabinets et sur la porte d'une ormoire en pierres d'une des chambres de ma maison. La raison qui a pu déterminer le commissaire chargé de l'opération de mettre les scellés sur l'ormoire en pierres est faux sans doute parce qu'on n'en avait pas la clef, car cet ormoire ne contient que mon linge de corps ; mais quelque soit le motif de cette aposition, comme les scellés doivent, conformément au décret du 17 septembre dernier, être promptement reconnus et que d'ailleurs j'ay un pressant besoin de linge pour mon usage, je demande qu'il vous plaise faire reconnaître et lever incessamment les scellés qui ont été mis sur mes ormoires, et ce en ma présence ou d'un fondé de pouvoir de ma part, et me décharger du gardien étably à la garde de ces scellés.
Brunet Montreuil.
Fontenay-le-Peuple, ce 28 du premier mois de l'an IIe de la R. une et indivisible". (19 octobre 1793)


Aux doléances apparemment justes de l'intéressé, satisfaction fut donnée le 3 novembre par les soins du Comité de surveillance.
"Aujourd'huy treizième jour du second mois de l'an second de la R.F. une et indivisible, Nous Jean-Augustin Belliard et Etienne Croizé père, commissaires nommés par le Comité de surveillance de la section du midi, cy-devant de l'Hôpital de cette ville, en vertu de son arrêté datté du 1er novembre 1793 l'an IIe de la R.P. une et indivisible, à l'effet de reconnoître et lever les scellés apposés le cinquième jour de la 3e décade du 1er mois de l'an second (16 octobre), par les citoyens Bossis et Mouillade sur les papiers de la femme Montreuil, de faire examen et inventaire des dits papiers, saisir et remettre au Comité ceux qui paroîtroient suspects ;
A quoi procédant après nous être transporté dans les maison et appartements de la ditte femme Montreuil et avoir annoncé à Simon Augustin, établi gardien séquestre des dits scellés l'objet de notre mission ; nous aurions vérifié et reconnu que les scellés apposés par les dits citoyens Bossis et Mouillade tant sur la serrure d'une petite armoire située dans le fond d'une chambre haute dans laquelle la ditte femme Montreuil avoit déclaré aux commissaires qu'étoient les papiers de son mari qui avoit la clef de la dite armoire, que sur une autre armoire plus grande dans le haut de laquelle la dite femme Montreuil a déclaré ignorer ce qu'il y avoit et dont elle a également dit que son mari avoir la clef, étoient sains et entiers, nous les aurions rompus et lacérés pour en ouvrir la porte et faire l'examen des dits papiers, lesquelles ouvertures et examen nous aurions faits avec les clefs que nous auroit remises Henriette Chotard servante de la ditte femme Montreuil en sa présence et celle du dit Auguin, gardiataire ; que malgré le scrupuleux examen que nous aurions faits des dits papiers nous n'en aurions trouvé aucuns de suspects et qui méritât la surveillance publique ; ceux que nous avons trouvés dans la grande avec plusieurs mains de papiers blancs.
De tout quoi nous avons dressé le présent procès-verbal en présence de la ditte Henriette Chotard et du dit Simon Auguin qui a signé avec nous commissaires le présent procès-verbal pour la décharge de ses fonctions, dont nous l'avons effectivement déchargé des suittes et remis les clef et papiers aux soins et surveillance de la dite Chottard, qui a promis en avoir soin comme de choses appartenantes à ses maîtres et déclaré ne sçavoir signer de ce enquises.
Donné et fait par nous commissaires susdits les jour, mois et an que dessus.
Etienne Croizé père
Simon Daniel Auguin
"Belliard commre".


Le jour même où Belliard et Croizé procédaient de la façon qu'ils décrivent, les prêtres insermentés, sexagénaires et infirmes, se voyaient conduits et enfermés au pensionnat du Couvent de Notre-Dame.
Ce n'était pas l'indice d'une ère de pacification prochaine.


L'accusateur public, de son côté, s'adressant (2 novembre 1793) "aux maires et officiers municipaux, aux juges de paix et à tous les bons citoyens", éprouvait le besoin d'aiguiller leur zèle vers la délation.


Et Dillon, à la même heure, Dillon, l'un des membres les plus influents du Conseil général, ne cachait pas sa désolation de ce que Fontenay ne pourvût pas davantage la guillotine. "Une commission militaire contre les insurgés vendéens, écrivait-il, nous semble nécessaire". Un mois plus tard (11 décembre) il l'avait.


Sous ce régime de la terreur provinciale organisée, alors qu'à Paris déjà les maîtres se nomment Danton et Robespierre, qui pourrait s'étonner que renaisse l'instrumentation judiciaire ? ...

"Aujourd'hui" donc "25 niv. an II (14 janvier 1794) de la R.F. une et indivisible, je soussigné Charles-Louis Daudeteau, juge du tribunal de District de Fontenay-le-Peuple, département de la Vendée, commissaire nommé par l'arrêté du Directoire du District en date du 23 niv. à l'effet d'apposer les scellés sur les titres, papiers, meubles et effets de Montreuil et faire inventaire par bref état de ces derniers articles, me suis transporté sur les neuf heures du matin en la maison du dit Montreuil seize rue des cy-devant Capucins, assisté du citoyen J.B. Blondel notable de cette commune, et entré dans la dite maison, j'y ay trouvé la citoyenne Montreuil détenue au lit pour maladie.

Dans le salon en entrant à main droite sont les meubles qui suivent : ..."
Et l'inventorieur, ayant de la cave au grenier couru dans toutes les chambres, dans la cour et dans l'écurie même, s'arrête : "... Qui sont tous les meubles et effets trouvés dans la dite maison, lesquels effets et meubles et les scellés par moy apposés sur l'ouverture de la serrure du cabinet où sont les papiers j'ay laissé la garde de Jean Roy, filleur de laine en cette commune, lequel a promis s'acquitter de la commission avec exactitude et fidélité et la plus grande surveillance et a déclaré ne savoir signer.
Fait, clos et arrêté le présent [procès-verbal] en la dite maison en présence du citoyen Blondel et assistant sur les quatre heures et demi de relevée du dit jour pour être de suite remis par moy à l'Administration du District avec la clef du cabinet où sont les scellés et s'est le dit Blondel avec moy soussigné.
Blondel
Daudeteau."


Lors de l'occupation de l'immeuble par le général Beaupuy, celui-ci voulut (c'était son droit) qu'un inventaire préalable se fit.
"Aujourd'huy, quinze thermidor l'an second de la R.F. une et indivisible (2 août 1794), je soussigné Charles Louis Daudeteau, commissaire nommé par l'arrêté du Directoire du District de Fontenay-le-Peuple, département de la Vandée en datte du jour d'hier étant au pied de la pétition du général Beaupuy, tendante à faire faire inventaire des meubles et effets étant dans la maison de Montreuil et à faire faire l'estimation des fruits et légumes du jardin, le tout étant par luy occupé,
Me suis transporté dans la dite maison pour, en vertu du dit arrêté, procédé au récolement des effets que j'avais laissé en évidence par mon procès-verbal du 25 niv. dernier, lorsque j'ay apposé les scellés dans la dite maison et d'après l'inventaire que j'en ay faite.
Et étant entré, etc ..."


Par la juxtaposition des deux pièces, on constate qu'à part "8 à 900 bottes de foin" disparues et deux barriques de vin blanc, qui de pleines qu'elles étaient "sont vuides". La physionomie du lieu n'avait pas changé.


"J'observe, appuie Daudeteau, que le gardien des scellés et la nouvelle fille de confiance de la citoyenne Montreuil ont dit que la maison, au moment de l'apposition des scellés, était remplie de militaires, qu'elle n'a cessé de l'estre depuis et que nécessairement les effets ont esté, pour le service, transporté d'une chambre à une autre, qu'il auroit pu même en estre enlevé par les allants et venants continuellement dans la maison et sans qu'ils ayent pu s'en apercevoir ...
Les citoyens Fougère et Brisson ci-devant expert, faisant pour le général Beaupuy, ont estimés à 20 pistolles les fruits et légumes du jardin et ont déclaré ne sçavoir signer.
J'ay fait mon présent récolement, assisté du citoyen Méry adjoint à l'état-major qui, au départ du général Beaupuy pour la Châtaigneraye, a esté par luy chargé de cette opération, lequel a refusé de signer le présent.
... Et ay clos mon présent procèz-verbal de recolement des effets cy-dessus sur les six heures du soir de ce dit jour.
Daudeteau."


En juin 1795, les scellés tenaient encore bon. A preuve que M. de Montreuil, légalement contraint de déclarer son revenu, sollicita du District la communication de pièces qui, pour ce faire, lui étaient indispensables.

EMPRISONNEMENTS


Hostile aux suspects, la haute Administration fontenaisienne n'aurait eu qu'un sommeil agité si, pendant que leurs biens demeuraient sous scellés, ses victimes n'avaient pâti sous les verroux.
Mais non seulement ici la prison couronna l'oeuvre. On pourrait quasi dire qu'elle y préluda.
Prélude ignoble si l'on songe que la première mesure adoptée par le Département à l'égard des suspects fut de les prendre en otages !

L'odieux de la décision, que préconisait depuis cinq mois le Comité de Surveillance, révolta dans sa conscience puritaine la municipalité elle-même, qui protesta, qui plaida par un Mémoire ad hoc la cause des innocents : "Qu'ont donc fait vos concitoyens pour mériter d'être exclusivement l'objet de vos soupçons ? Comment ont-ils mérité cette injuste préférence ? Est-ce parce que la Loi s'est constamment exécutée et les autorités toujours respectées ? Est-ce parce que nous avons toujours conservé au milieu de nous une tranquillité inaltérable ? ... Mais ce n'est pas seulement votre défiance spéciale et injuste contre nos concitoyens qui nous affecte ; ce sont les dispositions de votre Arrêté contraire à tous les principes du droit naturel, aux droits imprescriptibles de l'homme, qu'aucune Administration ne peut lui ravir.
Comment est-il possible de déclarer ces citoyens suspects sans avoir de preuves ? ...
Tout est perdu, tout est livré à un despotisme intolérable ou à la plus affreuse anarchie si, sans délit prouvé, on peut être puni ou déclaré responsable sur sa tête ou ses biens des crimes qui peuvent être commis ... Chacun de nous regarde avec inquiétude ; et reportant nos regards sur nous-mêmes, nous nous trouvons irréprochables ; mais qui peut se flatter de n'être pas soupçonné ? ...
Sans doute vous regardez comme suspects tous ceux que vous regardez comme mécontents. Eh ! bien, au lieu de faire disparaître les mécontents, vous les multiplierez ... Chaque homme arrêté fera peut-être dix nouveaux mécontents ... Chaque jour amènera de nouveaux actes d'une rigueur illégale.
Hâtez-vous, citoyens, nous vous en conjurons, de revenir sur une mesure, qu'avec le temps nous sommes assurés de vous voir condamner vous-mêmes ..."
Le Département passa outre aux observations justifiées qu'on lui soumettait ; et, par ses ordres, quarante suspects au moins furent enfermés d'abord au ci-devant Pensionnat de l'Union Chrétienne et, le 20 mars, à la maison de l'Ancien Département (la maison de l'Ancien Département était située rue du Puy-Lavau).

 

Fontenay-le-Comte


Le 21 mars, ils décident que "le Conseil général de la commune de Fontenay-le-Peuple" (qui les avait prises en garde dès la veille, "mettra sur le champ en liberté, avec toutes les précautions que les circonstances exigent, toutes les personnes détenues en otage ... à la charge néanmoins de se représenter, s'il est encore nécessaire de les rappeler." (On était sous le coup de la déroute, infligée aux troupes républicaines et de leur repli forcé sur La Rochelle, où se transportaient en même temps le quartier général et les Commissaires de la Convention).
Les otages furent immédiatement délivrés : M. et Mme de Montreuil étaient du nombre.
"Aucun délit prouvé (c'est leur bourreau qui parle) n'avait nécessité leur réclusion" (Arrêté du Département du 21 mars 1793)


N'importe ! ... Comme si le spectacle en eut été réconfortant pour eux, ils avaient eu juste le temps de voir jouer sur la place publique la machine à décapiter que de nouveau la prison leur ouvrit ses portes. (La "machine à décapiter" exécute 4 particuliers le 26 mars et 2 le 30.)
On arrivait fin Mars. Depuis neuf jours à peine on respirait. D'où vint donc cette volte-face ? ...


Le Département s'en explique :
"L'assemblée, considérant que les motifs qui avaient nécessité, dans la séance du 21 de ce mois, l'élargissement des personnes détenues en otage ne subsiste plus ; - que les dispositions de la force publique réunie en cette ville ne donnent lieu à aucune crainte sur la vie de ces personnes ; - que les circonstances où se trouvent le Département font un devoir à l'assemblée de reprendre toutes les mesures de sûreté ; - que ces mesures sont indispensables pour empêcher toute communication des gens suspects avec la force armée ; - quelles sont déjà commandées par les fausses allarmes, les nouvelles décourageantes que la malveillance ouverte répend, que le patriotisme feint accrédite, qui jette l'effroy parmi les citoyens et qui tendent à une désorganisation généralle ; - que dans des moments aussi périlleux, l'assemblée guidée par cette suprême loi "le salut du peuple", doit employer envers toutes les personnes suspectes tous les moyens qui peuvent l'assurer ;
Le procureur général et les procureurs sindic entendu,
Arrête que toutes les personnes comprises dans la liste dressée en vertu de l'arrêté du Directoire du Département du 13 de ce mois, leur domestique mâles, ensemble toutes les autres personnes suspectes appellés au chef-lieu du Département ou y résidant seront remis dès cette nuit dans l'église du ci-devant couvent de Notre Dame et le plus tôt possible dans les appartements qui seront préparés sous la surveillance des citoyens Esnard et Guichet, commissaires de l'assemblée, lesquels sont autorisés à faire toutes les dispositions nécessaires pour la sûreté et la commodité des personnes détenues ;
Arrête en conséquence qu'il sera fait par le Conseil général de la commune un réquisitoire au Commandant militaire pour fournir les détachements dont on aura besoin pour l'exécution du présent arrêté, de laquelle le Conseil général de la commune est chargé et demeure responsable en ce qui concerne l'arrestation tant des domestiques mâles des personnes et des personnes elles-mêmes, comprises dans la liste du 13 de ce mois, que des autres individus qui seront portés sur les autres listes à dresser. - Fait à Fontenay-le-Peuple en Conseils généraux le 30 mars 1793, l'an IIe de la R.F.
Ladouëpe pour le président, J.-M. Cougnaud secrétaire général."


La "suprema lex" invoquée rendit plate et muette tout d'un coup l'édilité si brave, si loquace quinze jours auparavant.


Il est vrai aussi qu'en diplomate habile autant que scélérat, le Département avait, à l'endroit du citoyen Maire, touché la corde sensible : il l'avait au préalable gentiment invité à venir conférer.
Pour inflexible ensuite que parut l'arrêté, on y avait pourtant mis du velours. La vilaine expression de "otage" en était biffée. Et l'on promettait (quoi de mieux ? ...) de tout installer pour la meilleure commodité des détenus". Des petits princes, alors ? ... Les "listes à dresser" eussent-elles donné le frisson ? ... Mais puisqu'on posait en vedette "le salut du peuple" ! ..." Le salut du peuple prime tout.
Le commandant Piet fut mandé à la maison commune. L'effectif qu'on voulait, il le donna : "32 hommes, distribués en huit détachements, à la tête de chacun desquels marcherait un officier municipal".
Et la chasse commença dès cette nuit du 30 au 31 mars.


Le citoyen Brisson (Paul), à qui la tâche incomba de réveiller M. de Montreuil, rendit compte en ces termes :
"Ayant trouvé Montreuil et sa femme ... il les a conduits au lieu indiqué ; qu'il n'a point trouvé le domestique mâle du dit Montreuil, quelque perquisition qu'il ait faite ; que le dit Montreuil lui a dit que son domestique était allé à sa terre de Montreuil conduire des chiens ; que d'ailleurs il avait été forcé d'aller à la campagne pour cedder son lit à des volontaires nationaux logés en grand nombre chez lui".


Une semaine après (8 avril), - était-ce au nom de la "commodité" promise ? - on avisait les détenus que tous leurs bois de lits seraient à six heures du matin, le lendemain, transférés aux Lazaristes.


Sans le dessein conçu et réalisé par l'armée vendéenne de prendre Fontenay, les arrestations n'auraient fait qu'y pleuvoir ; et M. de Montreuil et ses pareils n'eussent eu en perspective que la détention ininterrompue. [Le 15 avril, arrivaient encore à la maison des ci-devant Religieuses de Notre Dame cinq prisonnières de marque : la veuve Chevalier, dit du Pontreau, la femme Brunet-Tryé, la femme Saint-Mars, la veuve Grignon de Pouzauges et la femme Moreau des Mouillières, du Plessy, sur six prises en otages).


Mais l'entrée victorieuse de Bonchamps, de Lescure et des autres le 25 mai 1793 améliora pour les captifs le cours des évènements : elle leur valut la libération.


Serait-elle définitive ? ... Aucun n'y pouvait songer et pour cause.
La Terreur plus que jamais dominait en France.
De son côté, l'armée royale, n'ayant point d'intérêts majeurs à conserver Fontenay, le quitta presque aussitôt (28 mai) pour Châtillon-sur-Sèvre et pour Cholet.
Elle le quitta même sans inquiéter autrement les membres de l'Administration fontenaisienne.

Comme auparavant, les suspects allaient donc être à la merci d'adversaires implacables.


Mais ceux-ci, pour le fouler d'un pied plus sûr, déblayèrent premièrement le champ de leur manoeuvre.
A l'instigation des Royalistes vainqueurs, un comité provisoire, assumant la charge de l'administration urbaine, s'était formé à Fontenay, De Niort, où prudemment s'étaient enfuis les représentants Bourdon, Auguis et Goupilleau, partit l'ordre un beau matin (11 juillet 1793) d'arrêter ses membres les plus dangereux et de saisir leurs papiers.


Le maire de la ville, Biaille-Germon, ne parut pas non plus, en dépit de son évolution dernière, un maire suffisamment souple. On lui fit savoir, en le suspendant de son emploi (arrêté du 6 août), que ses progrès étaient jugés trop lents.


Avec la même élégance on exécuta quelques municipaux irréductibles. (29 août 1793).


Et alors, le député Fayau ne parla plus que d'"exterminer", l'administrateur Dillon de "purger la terre".
Phraséologie risible, avant-coureuse (hélas !) de toutes les heures sombres ! ...


13 septembre 1793. - "A neuf heures du matin, il a été reçu un exemplaire et deux placards d'un arrêté du Conseil général du Département du cinq de ce mois, avec une lettre d'envoi relatif à l'arrestation des aristocrates et gens suspects avec ordre de faire afficher de suite les placards et de se conformer aux dispositions de cet arrêté ..."


Même jour. - "A huit heures du soir, il a été reçu un paquet, ouverture duquel fait il s'est trouvé contenir une liste des aristocrates et gens suspects au nombre de 39, qui seront arrêtés par la municipalité de Fontenay-le-Peuple et la force armée, dont elle jugera à propos de se faire accompagner (malgré le chiffre indiqué là, nous n'avons pu, sur les rapports des commissaires, relever que 38 noms : 24 d'hommes et 14 de femmes) ..., la dite liste faite en Conseil général du Département de la Vendée ce jour, signée N.-P. Gallot pour le président, Laval fils secrétaire ; et une lettre du procureur général sindic du dit Département au Conseil général, en date de ce jour, signée Bouron, portant envoi de la liste ci-dessus et par laquelle il marque de faire procéder cette nuit à toutes ces arrestations".


Le texte imprécis des ordres qu'on leur passait obligea les édiles à questionner le Département qui leur répondit : L'arrestation que les membres du Conseil sont chargés de faire a pour objet la réclusion des personnes dans le ci-devant Pensionnat de la Communauté de Notre Dame en cette ville ..."


"Aussitôt cette lettre reçue, le Conseil général a nommé les citoyens Testard, maire, Guillet, Brisson, Morillon, Chisson et Fillon jeune, officiers municipaux, Papin, Martineau, Guéry, Merson notables-commissaires pour faire les arrestations et réclusions ... Chacun des dits commissaires a pris une portion de la force armée, requise par le Conseil général du Commandant de la place et sont tous partis pour remplir chacun en droit soi leur mission sur l'heure de minuit.


Les dits commissaires de retour ont rapporté, sçavoir ...
3° Le citoyen Morillon qu'il a trouvé Brunet Montreuil chez lui ; que lui ayant demandé sa femme, il a répondu qu'elle était absente depuis longtemps ; qu'ayant fait perquisition de sa personne dans la maison du dit Brunet, il ne l'a point trouvé ; qu'en conséquence il n'a pu conduire dans la dite maison [de réclusion] que le dit Brunet".


A trois heures du matin, le lendemain, le Pensionnat comptait 24 prisonniers ou prisonnières.
Soit maladie, soit absence, 14 manquaient à l'appel.


Ce n'est qu'un mois plus tard (15 octobre) qu'on y amena Mme de Montreuil, enfin retrouvée.


S'imagine-t-on bien ce que devaient être à la longue ces immeubles de circonstance, transformés en prisons, où s'entassaient pêle-mêle hommes, femmes, vieillards et enfants ?


Les représentants du peuple dans les départements de l'Ouest, autant que les inspecteurs des Hôpitaux militaires, sont écoeurés au souvenir de la misère et de la malpropreté qu'on y entretient. [Les premiers (12 novembre 1794 s'avouent "pénétrés de l'horreur des tableaux que leur ont offert des malheureux combattant contre la mort, couchés dans la fange, abandonnés sans secours". (Papiers Charrier Fillon, dossier n° 39) "Nous avons trouvé, disent les seconds (14 janvier 1795) les prisonniers dans l'état le plus déplorable, couché sur de la paille pourrie, encore se plaignait ou de n'en avoir pas assez, des vieillards, octogénaires, des nourrices sans lait, des moribonds couchés sur la terre ayant pour tout secours du pain d'orge moisi et de l'eau, sans feu ni couverture, tremblants de froid et de misère, rongés par les chagrins et la vermine, accablés du poids de leur existence". (Papiers Charrier-Fillon, dossier n° 39]


La liberté qu'on y tolérait n'allait pas même jusqu'à permettre aux détenus de s'alimenter suivant leurs ressources. "Nourriture égale et frugale" : tel fût l'apothtegme d'où jaillit de l'officine municipale, après son règlement restrictif et captieux du 13 octobre, l'arrêté du 8 décembre 1793.


"A cette date, écrit l'abbé Largeault, les maisons d'arrêt regorgeaient de détenus."

 

chouan

Le 15 décembre 1793, dans la matinée, on apprend que les Vendéens approchent (De fait, les Vendéens ne menaçaient point immédiatement Fontenay. Mais le mouvement qu'avait esquissé Charette, récemment élu général en chef (12 décembre) en se portant des Herbiers sur Pouzauges, pouvait donner aux bleus l'illusion de croire que de Pouzauges il descendrait sur la Châtaigneraie et sur Fontenay.) Le représentant du peuple, Lequinio, envoie de Rochefort [à Fontenay] l'ordre de faire fusiller tous les prisonniers sans forme de procès à la première apparition de l'ennemi. Mais les Administrateurs de la Vendée se hâtent de rendre inexécutable cet ordre atroce en faisant partir immédiatement les reclus pour Niort.


Le même jour, dans la soirée, tous à l'exception des malades et des vieillards, se mettent en route à pied, faute de voitures. Il y avait là de toutes jeunes filles, des hommes et des femmes de qualité et environ 25 religieuses, tant de Fontenay que de Luçon.
Les détenus vendéens restèrent un mois entier dans les prisons de Niort, où ils eurent à supporter toute espèce de privations.


Au lieu de les ramener à Fontenay, comme ils le demandaient, l'Administration de la Vendée décida qu'on en enverrait une partie à Brouage et l'autre partie à Celles.
L'antique abbaye de Celles reçut ces nouveaux hôtes le 15 janvier 1794".


C'est là que nous retrouvons, constamment soumis à la vie peu gaie des captifs, M. de Montreuil.
Dans les archives de sa prison nouvelle, deux fois seulement réapparaît son nom.


La première fois, le 30 mai 1794, jour du décès de Ch. Joseph Duval de la Vergne, 60 ans, de Fontenay-le-Peuple : "étaient présents les citoyens Gabriel Mandé Brunet de Montreuil, René Ch. d'Orfeuille (ex-capitaine d'infanterie, âgé de 76 ans) et Jacques Hocquet de Haute-Porte".


Le 7 novembre suivant, sur l'invitation du Comité de surveillance de Fontenay, le maire de Celles, un nommé Roche, eut à relever les noms de ceux que la Révolution retenait encore dans ses geôles : parmi les 73 énumérés au tableau qu'il dressa pour sa commune, tient rang "Gabriel Mandé Brunet de Montreuil, 72 ans, ancien officier de cavalerie, fils d'ex-noble, de Fontenay-le-Peuple, père d'émigré".
Peu après, M. de Montreuil était rendu à sa ville natale.


Robespierre, par qui régna la Terreur, ayant vécu, une ère d'allégeance et de moindres rigueurs semblait devoir éclore spécialement à ceux qui poursuivait sans motif une odieuse tyrannie.
C'était le cas du noble vieillard dont nous parlons.
Mais les autocrates du Département estimèrent trop tôt gagnée la liberté dont il eut joui. Avoir subi tant d'épreuves physiques et morales, à leurs yeux, n'était rien.


A cette heure là d'ailleurs s'élaborait une loi stigmatisant à nouveau les émigrés et leurs complices (loi du 15 novembre 1794).


Aussi, le 14 novembre 1794, Porcheron exécutait-il la commission dont l'avait chargé le District de Fontenay et qui consistait à faire "enlever un lit de la maison Brunet-Montreuil "pour être conduit à la maison de réclusion pour l'usage du dit citoyen Brunet. ["C'est un lit garni de son bois, d'un matelas sans être piqué servant de paillasse, d'un traversin, rideaux en cadis rouge, courte-pointe en satin rouge, ciel et dossier en velours sizelé couleur rouge, couvre-pieds de cotonnade bleues et ses vergettes."]


Moins comble que jadis, la prison n'avait rien perdu de son triste et dégoûtant aspect. Au contraire ! ... Cependant, elle offrit à M. de Montreuil une consolation, si consolation il y a dans une infortune aussi grande : il put revoir, emprisonnée comme lui, Mme de Montreuil.


Les deux époux, en effet, avaient de force été séparés l'un de l'autre à la mi-décembre 93, lorsque fût ordonné si précipitamment l'exode sur Niort.
Mme de Montreuil, dont l'âge et la complexion moins résistante avaient succombé aux privations quotidiennes, dut rester à Fontenay.
La maladie qui la minait par ce temps d'épidémie mortelle, atteignit même une telle gravité, qu'on lui permit d'aller mourir ou guérir chez elle.
Dieu voulut qu'elle guérit.
Mais la guérison, pour elle, réentraînait l'emprisonnement (sans pouvoir assigner la date précise de son retour en prison, il est à peu près certain qu'en Août 1794 - alors que le général Beaupuy s'emparait de la maison - c'était chose faite.)
Et c'est ainsi qu'au bout d'un an presque, les "bons vieux" se revirent, même là, avec quelque joie.


Peut-être Mme de Montreuil en avait-elle eu le pressentiment, lorsque fin octobre elle fit rédiger une pétition "tendante à obtenir des effets de sa maison et ce pour son usage journalier."


Grâce à une intervention, qui désormais ne fera jamais défaut à la famille Brunet de Montreuil ("le citoyen Jacques Etienne Merland, fondé de pouvoir de la citoyenne Brunet, son frère (procès-verbal de délivrance d'effets), la pétitionnaire obtint non pas tout ce qu'elle voulait. C'eut été trop beau !


Elle en obtint une bonne partie "savoir : un charnier, dans lequel il s'est trouvé une pièce de lard pezant environ quatre livres, deux chaudrons, deux poëlons, un pot à soupe, une poëlle à frire, deux casserolles, un plat à soupe, deux plats ronds de service, deux douzaines d'assiettes, quatre verres, une paire de chenets et une pince, un flasq, deux douzaines de torchons, quatre tabliers de cuisines et un paquet de cordes à étendre du linge, lesquels dits effets ont sur le champ étés conduit à la maison de réclusion pour l'usage de la pétionnaire." (Procès-verbal de délivrance d'effets, 6 novembre 1794).


Cette magnanimité relative du District et du Département détonait si fort avec leur âpreté d'antan que M. de Montreuil crut qu'il pourrait enfin se faire entendre de ceux qui violentaient si méchamment sa liberté personnelle et celle de Sa Dame depuis deux ans :
"Aux citoyens Administrateurs du Comité révolutionnaire de Fontenay-le-Peuple.
Gabriel Brunet de Montreuil, âgé de 72 ans, mis en prison depuis le 14 septembre dernier (v. s.) et Marie Jacquette Merland, son épouse, vous demandent, en conformité de la loi, les motifs de leur arrestation. Ils ont lieu d'attendre de vous cet acte de justice.
Fontenay-le-Peuple, le 14 frim. l'an IIIe de la R.F. une et indivisible.
Brunet Montreuil".


Pour unique réponse, l'Administrateur fit part aux incarcérés de ce que notre parler moderne appellerait "leur fiche".
On y lit : "Gabriel Brunet Montreuil et Marie Jacquette Merland, son épouse, de Fontenay-le-Peuple, le mari âgé de 69 ans - un garçon âgé de 27 ans, émigré - le mari en réclusion à Selle depuis le 14 septembre 1793 (v. style) et la femme à Fontenay-le-Peuple par ordre du Département, ex-noble.
Avant la Révolution, ils avaient 8.000 livres de revenu et depuis la Révolution 7.000 livres quitte de toute contribution, - ne voyant que des gens suspects, fanatiques prononcés, regrettant l'ancien régime, ayant un fils émigré.
Pour copie conforme,
A Fontenay-le-Peuple, ce 14 frim. l'an IIIe de la R.F. une et indivisible (4 décembre 1794).


Et voilà quel était leur abominable, leur impardonnable crime ! ... Et c'est pour les en laver que la Révolution, dont la charte veut que "les droits de l'homme en société" soient "premièrement la liberté ..." imposa à ces deux vieillards trois visites domiciliaires, deux appositions de scellés, trois ou quatre détentions ! ...


Libéré depuis peu (tous deux furent mis en liberté le 17 décembre 1794), toujours suspect, François Gabriel Mandé Brunet de Montreuil, dont la vie fut abreuvée d'aussi cruelles amertumes, entra le 27 décembre 1795 dans l'éternel repos.

G. GAILLARD
Prêtre, curé de Montreuil.
Société d'émulation de la Vendée
1915-1922

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