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La Maraîchine Normande
31 juillet 2014

INAUGURATION DE L'ARC DE TRIOMPHE DE L'ÉTOILE, LE 29 JUILLET 1836

INAUGURATION DE L'ARC DE TRIOMPHE DE L'ÉTOILE
LE 29 JUILLET 1836

Enfin, l'Arc de triomphe de l'Etoile fut inauguré le 29 juillet 1836.


Nous pouvons dire enfin, car Napoléon en avait décrété la construction le 18 février 1806, pour commémorer les victoires françaises. On aurait pu croire que l'entreprise aurait été plus vite exécutée, puisque Chalgrin posa la première pierre du monument dès le 15 août 1806, jour de l'anniversaire de l'Empereur.


On enferma dans cette pierre des monnaies et des médailles, et elle porta cette inscription : "L'an 1806, le quinzième d'août, jour de l'anniversaire de la naissance de Sa Majesté Napoléon le Grand, cette pierre est la première qui a été posée. Le ministre de l'Intérieur étant M. de Champagny."

 

Chalgrin arc de triomphe


Avec Chalgrin, l'architecte Raymond fut chargé des travaux ; mais Raymond donna sa démission en 1810, et Chalgrin mourut en 1811.


Comme l'arc n'avait pu être achevé pour le mariage de l'empereur avec Marie-Louise, le 1er avril 1810, on en édifia un simulacre, qui se composa d'une charpente recouverte de toile, afin que Napoléon pût passer dans la voiture du sacre.


Quatremère de Quincy nous révèle que l'accord entre Chalgrin et Raymond n'avait pu s'établir ou durer longtemps : "Les deux artistes, dit-il, ne furent ou ne parurent d'accord que tant que dura l'établissement des massifs de la fondation. Leurs démêlés virent le jour dès que l'édifice sortit de terre. Chacun des deux avait un projet différent : M. Raymond avait orné son arc de colonnes engagées ; M. Chalgrin avait disposé dans le sien des colonnes isolées, c'est-à-dire adossées. Au lieu de décider entre les deux dispositions, on décida que l'arc serait sans colonnes ...


La lenteur des travaux était due primitivement à la difficulté d'établir des fondations solides. Car le sol de l'emplacement choisi était calcaire et, après avoir creusé à 24 pieds de profondeur, on dut établir plusieurs assises de grosses pierres de taille.


On avait prévu d'abord un arc de triomphe haut de 44 mètres (il en a 49 m 483), une longueur de 45 (au lieu de 44), une épaisseur de 23 mètres (elle est de 22 mètres seulement).  L'arcade du centre aurait eu 30 mètres de hauteur sous la clef et une largeur de 15 mètres. Les arcades latérales auraient eu une hauteur de clef de 18 mètres et une largeur de 9 mètres.


Les évènements de 1814 firent interrompre la construction.


Les travaux furent repris en vertu d'une ordonnance royale du 9 octobre 1827, pour célébrer l'expédition d'Espagne. Huyot et Goust en furent chargés, mais comme Huyot présenta un projet qui s'écartait du plan primitif, Goust fut chargé seul de l'entreprise, sous la surveillance d'une commission d'architectes, composée de MM. de Fontaines, Debret, de Gisors et Latarre.


L'Arc de triomphe fut élevé jusqu'à la première assise de l'architrave de l'entablement. Les modifications proposées par Huyot consistèrent à gagner les angles des deux massifs de l'arc de colonnes avec leurs piédestaux, de sorte que les champs pour les sculptures eussent été moins larges et que la saillie des colonnes eût donné plus d'effet à l'aspect du monument et qu'enfin l'appareil architectonique de l'édifice eût dominé celui des sculptures.

 

huyot arc de triomphe


L'ouvrage de Goust mit, au contraire, plus en valeur ces sculptures, au détriment de l'ensemble architectural.
Quand Huyot reprit la direction des travaux en 1828, l'élévation de l'arc jusqu'à l'entablement ne permettait plus de procéder aux changements qu'il avait suggérés. C'est alors qu'il fit exécuter la voûte ogive intérieure, destinée à supporter le dallage supérieur et la sculpture d'ornement de la grande voûte.


Après la Révolution de juillet, l'Arc de triomphe reprit sa première affectation.


Au mois de juillet 1831, l'architecte Blouet fut chargé de le terminer. Il exécuta l'attique, comme Huyot l'avait conçu. Il fit construire la grande salle voûtée intérieure, le dallage de la plate-forme, la balustrade supérieure, l'acrotère qui surmonte l'édifice, le pavage sous l'arc principal. Il dirigea aussi les travaux de sculpture. Faut-il rappeler quelles sont ces oeuvres sculpturales ? L'admirable Départ, dit la Marseillaise par Rude, le Triomphe par Cortot, la Résistance et la Paie, par Antoine Etex ? Au-dessous du grand entablement se trouvent six bas-reliefs, représentant la victoire d'Aboukir, les funérailles de Marceau, la bataille d'Austerlitz, la bataille de Jemmapes, la prise d'Alexandrie et le passage du pont d'Arcole.
Les quatre Renommées des tympans sont de Pradier. Les tympans des petits arc représentent l'Infanterie, par Bra, la Cavalerie par Valois, l'Artillerie par Detay père, la Marine par Seurre jeune. Sous les petits arcs, quatre bas-reliefs, représentent les victoires du Sud par Gérard, les victoires de l'Ouest par Espercieux, les victoires de l'Est par Valches, et les victoires du Nord par Bosio neveu.


On consacra à l'Arc de Triomphe :

 

DEPENSES ARC DE TRIOMPHE


On devait choisir l'anniversaire de la Révolution de juillet, qui était devenu normalement la fête du gouvernement de Louis-Philippe, pour inaugurer l'Arc de triomphe le 29 juillet 1836.


A cette date, chaque année, le roi passait en revue, et on comptait lui donner une particulière solennité, mais la nécessité de la prudence troubla la fête.


En effet, les complots contre la vie de Louis-Philippe succédaient aux complots : à peine en avait-on déjoué ou démasqué un qu'un autre menaçait.
Le préfet de police Griquet apprit que, pendant la fête d'inauguration, l'existence de Louis-Philippe serait sérieusement en danger.
Ce n'était pas ce qui devait faire trembler le roi qui, dans de pareilles circonstances, notamment, lorsque eurent lieu les attentats de Fieschi et d'Alibaud, manifesta un remarquable courage.


Le ministre des Finances d'Agout écrivait au président de la Chambre Dupin :
"De sinistres avis nous parvenaient de tous côtés. Il nous en arrivait d'Italie, de Suisse, d'Espagne et d'Angleterre, tous concordants et précis. Partout nos contumaces, des réfugiés polonais et italiens, des gens de la jeune Italie annonçaient un nouvel attentat plus habilement combiné que les précédents, et dont le succès n'était pas mis en doute. La correspondance des départements en disait autant. Ajoutez l'arrivée à Paris d'une multitude de bandits et la découverte des traces de projets plus exécrables les uns que les autres".


Le 23 juillet, le Moniteur inséra une note :
"Les ministres se sont réunis aujourd'hui chez le président du Conseil ; ils se sont ensuite rendus à Neuilly auprès du roi, et il a été décidé qu'il n'y aurait pas de revue le 29 juillet."


D'autre part, le président du Conseil, Thiers, envoya aux ambassadeurs la dépêche suivante pour les mettre au courant de la mesure prise :
"Les ministres se sont rassemblés à l'insu du roi ; ils ont conféré entre eux, et, après une longue et mûre délibération, ils ont décidé de ne pas compromettre de nouveau la fortune du pays par un de ces rendez-vous qui exaltent toutes les imaginations qui, en temps ordinaires, n'y songeraient pas. Ils se sont rendus chez le roi et lui ont exposé une résolution irrévocable, à cet égard. Le roi a été simple et n'a montré aucune exagération de courage ; il a discuté les raisons des ministres, il a cédé avec une répugnance visible, mais avec la simplicité d'un esprit parfaitement raisonnable et qui fait, en chaque occasion, plutôt ce qui lui semble sage que ce qui lui plaît personnellement. Il était touché aussi du danger de ceux qui l'auraient entouré, et il s'est rendu à toutes les raisons réunies qu'on a fait valoir auprès de lui."


Naturellement, on prétendit qu'on voulait donner moins de solennité à la fête pour éviter de choquer les puissances qu'aurait peinées la célébration des victoires françaises, qui leur aurait rappelé leur défaite.
Quoi qu'il en soit, on avait la certitude que les conspirateurs connaissaient le moyen de pénétrer en grand nombre, et armés, dans la tribune officielle avec des complices munis de fusils chargés qui se seraient mêlés au défilé de la Garde nationale.
Le gouvernement ne pouvait courir ce risque. On avait cependant pris toutes les précautions possibles. Il devait être établi autour du monument une enceinte circulaire disposée en gradins, et présentant extérieurement un revêtement en planches assez élevé pour empêcher l'escalade. Outre l'avenue réservée pour le défilé, des entrées latérales bien gardées auraient seules donné accès dans l'enceinte aux personnes munies de billets. Mais ces précautions paraissaient encore insuffisantes.


A six heures du matin, le 29 juillet, des salves d'artillerie annoncèrent l'inauguration. De bonne heure une foule insoucieuse se porta aux alentours de l'Arc de triomphe.


A sept heures, le président du Conseil, Thiers, assisté du ministre de l'Intérieur, Montalivet, présida à l'enlèvement des toiles qui voilèrent les sculptures, en présence des architectes et des sculpteurs qui avaient achevé le travail. Il faisait alors un temps magnifique. Les ouvriers du monument s'étaient donné rendez-vous au pied de l'édifice. Ils y disposèrent un drapeau tricolore portant une inscription constatant leur sympathie et leur admiration pour les morts ainsi célébrés.
Une magnifique décoration avait été élevée provisoirement autour de l'Arc de triomphe. Cette décoration de colonnes triomphales aux écussons des armées françaises, flanquée de vingt petits médaillons aux noms glorieux d'autant de journées de victoires, était d'un superbe effet. Pendant toute la journée, une musique militaire exécuta des airs de l'Empire et de la Révolution. Plus de cinq cents colonnes rostrales, unies par des guirlandes s'étendaient des deux côtés de l'avenue des Champs-Elysées jusqu'à la hauteur de Chaillot. Le reste de l'avenue jusqu'à la barrière était orné de décorations dans le style arabe. Une illumination en verre de couleur devait se développer dans cette longue étendue, mais elle fut contrariée par la pluie qui tomba abondamment dès trois heures, et aboutit à de forts orages.
On comptait beaucoup sur l'effet que produisit l'éclairage au gaz de l'Arc de triomphe, qui d'ailleurs résista à la pluie et à l'intensité du vent.


Des médailles furent frappées postérieurement pour perpétuer le souvenir de cette inauguration ; les officiers de la Garde nationale en reçurent une d'argent ; les soldats en obtinrent une de bronze.

GUY DE LA BATUT
Revue : Lisez-moi Historia
N° 57
Juillet 1936

 

ARC DE TRIOMPHE 2 AVRIL 1810

ARC DE TRIOMPHE PROJET 1838

"Projet de couronnement exécuté aux fêtes de Juillet 1838 et au-dessous projet de couronnement exécuté à l'occasion de la translation des Cendres de l'Empereur Napoléon le 15 décembre 1840"

ARC DE TRIOMPHE NAPOLÉON

Entrée du convoi de Napoléon à Paris, sous l'Arc de Triomphe, le 15 décembre 1840 - Photo Agence Rol

ARC DE TRIOMPHE 1845

ARC DE TRIOMPHE 1852

ARC DE TRIOMPHE CENOTAPHE 1919

Cénotaphe [Monument élevé à la mémoire des morts de la Grande Guerre], 13 juillet 1919 - Photo Agence Rol

ARC DE TRIOMPHE SOLDAT INCONNU 1921

21 janvier 1921 - Inhumation du soldat inconnu - Photo Agence Rol

 

 

Arnauld Divry - Les 660 noms inscrits sur l’Arc d
Arnauld Divry - Les 660 noms inscrits sur l’Arc d

Voir : Arnauld Divry : Les 660 noms inscrits sur l'Arc de Triomphe : http://arnauld.divry.pagesperso-orange.fr/Les-660-Noms_1836_1895.pdf

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