VALLET (44) - LETTRE DU COMITÉ DE SURVEILLANCE DE NANTES - DÉCLARATION DU CITOYEN PHILBERT

ARMÉE DES COTES DE BREST
an 3e
Renseignemens sur la guerre de la Vendée.
Lettre du Comité de Surveillance révolutionnaire
de Nantes au Citoyen Bô, Représentant du peuple
à la Conv. Nationale (?)
dattée du 15 vendémiaire. (6 octobre 1794)

Enreg. f° 227
n° 2912

Le Comité de Surveillance du district de Nantes.
Nantes.

Le Comité de Surveillance de Nantes écrit au Citoyen Bô en datte du 13 vendémiaire 3e année que le Citoyen Louis Filbert [Philbert], et la Citoyenne Ve Brand (ou Braud ?) de la commune de Valette, viennent de se sauver des mains des brigands, après le sixième essai, et avoir été repris 5 fois. En arrivant à Nantes, ils ont été trouver les officiers municipaux sur le champ et leur ont donné les renseignemens qui suivent.

Le Citoyen Filbert [Philbert] a déclaré que quand l'armée révolutionnaire a passé dans la commune de Vallette, elle a assassinée quantité de patriotes munis de certificat de civisme dont voici les noms :
Sçavoir :

Jean Heneau, notable
Trotin, père (?)
François Trotin, fils (?)
Magdelesne [Magdelaineau (?)]
Jean Guerin
Potier (?)
JH Bouet,
Femme Bouet avec ses enfants

Mathurin Gabory et sa femme [Mathurin Gabory, âgé de 68 ans, fut tué à coup de sabre dans son jardin, lors du passage de l'armée républicaine, le 3 floréal an 2 - 22 avril 1794 - Jeanne Blanloeil, femme Mathurin Gabory, âgée de 68 ans, tuée à coups de sabre dans son jardin, lors du passage de l'armée républicaine, le même jour] (1)

Jean Pellerin
Jean Bretonnière
Laurent Bran (ou Brau)  de l'Aunay

Jean Branger [âgé de 18 ans, tué  de deux coups de feu à la tête, près la métairie de Launai]

Pierre Branger

Pierre Bouteillé [tué à coups de feu devant son domicile à la Botinière, lors du passage de l'armée républicaine, le 18 ventôse an 2 - 8 mars 1794]

Marchand de la Petite Boucherie [René Marchand, tué d'un coup de feu et d'un coup de sabre qui lui fendit la tête, le 20 ventôse an 2 - 10 mars 1794, dans une allée de la citoyenne Lallemand à la Guijotière (?), fut inhumé dans le jardin de laditte citoyenne Lallemand]

Marchand de la Tourtaudière [Pierre Marchand, âgé de 73 ans, tué d'un coup de feu, lors du passage de l'armée républicaine, dans le village de la Guijotière (?) devant la porte de la citoyenne Lallemand, le 20 ventôse an 2 - 10 mars 1794, fut inhumé dans le jardin de laditte citoyenne Lallemand]

Marchand de la Moulière

Julien Ripoche [tué de plusieurs coups de sabre à la figure et d'un coup de feu au corps, le 4 messidor an 2 - 22 juin 1794, dans une rue du village du Lorre (Les Laures)]

Godefroi Begalios (?), sa femme et ses enfants [Il pourrait s'agir de René Godefroÿ, époux de Marie Gabory, âgé de 55 ans, tué par la force armé commandé par Cordelier, en l'an trois (?) dans le clos  des Changuardières (?)]

Emeriau et sa femme
Tertrouin (?), sa femme et ses enfants

Julien Emeriau du Landros [du Landreau, tué, lors du passage de l'armée républicaine, d'un coup de feu à la tête, dans le grand ferré, le 18 nivôse an 2 - 8 mars 1794]

René Leroux
Blancher
Belliard fils

Louis Peraud [Perault] du Village de la Petinière [tué d'un coup de feu à la tête, dans le grand ferré proche la Noë Belair (Bel Air), lors du passage de l'armée républicaine, le 13 ventôse an 2 - 3 mars 1794]

Bourgé [Pierre Bourget, tué d'un coup de feu, dans la cour de la maison de la Pierre Blanche, le 18 ventôse an 2, 8 mars 1794, et inhumé dans le clos de vigne ...]

Et quantité d'autres dont ils ignoroient les noms, qui alloient au devant du général Cordelier, avec leurs certificats de civisme à la main, croyant être bien accueillis. Ils ont été tous fusillés de suite.

Louis Philbert, et la citoyenne Brand déclarent en outre, qu'il est sorti de la grande bretagne, le nommé Bouet  ancien chef de brigands, de la commune de Valette qui avait passé la Loire, qu'il est rentré en France avec plusieurs autres de sa compagnie ; il a dit qu'il y en avoit beaucoup d'autres qui cherchoient à retourner dans la Vendée nottamment un abbé de la Pommeraye nommé Legrand, et autres.

Noms de ceux qui composoient le Comité des Brigands :
Savoir

Letourneux fils, Cormerais, Ridert (?), Huissier, Blantoille, Tonnelier,

Noms des Généraux des Brigands, par Division
Charette général en chef des brigands : il a mis des divisions en plusieurs endroits de la Vendée.
Les deux De Bruc du Clairay, sont généraux de division du côté de Monières et communes environnantes,
Godiet de Clisson commande la Division de Vallette et autres communes voisines.

Sous Commandans des Compagnies
Lebas, domestique de la Villenouë commandoit 50 hommes
Pierre Pineau du Phialle, commandoit une compagnie
Le fils de Guérin de Corbellière,
Le fils de Grasset du Bois-Praud,
Le fils de Lebau du Bois-Gaudin
Jacques Marchand de Bonne-Fontaine
Antoine Gaudin du bourg
Yves Suteau de la Gronière (?)

L'abbé Aubert de la Binière, prêtre réfractaire, lequel disoit la messe au village de Braud et se retiroit chez la cheminant à l'Auffray et quelquefois chez Pineau
Fresneau et sa femme ont aussi déclaré que la ci-devant Demoiselle Bazins ditte de la Galissonnière, se retiroit dans la métairie de la Morallière.

Le même Filbert a déclaré encore que De Bruc du Clairay lui avoit envoyé quatre cavaliers brigands munis d'un billet montant à la somme de 200 # pour n'avoir pas voulu obéir à montée sa garde, et si... (?) Filbert [Philbert] n'avoit payé de suitte, il auroit été fusillé comme patriote. Après avoir eu reçu son argent, ils ne voulurent pas lui laissée le billet qu'il leur demandoit. Les quatre porteurs de ce billet étoient Guérin de Corbellière, Gérault de Marlière, Jacques Luceaux et Grasset.

Le Comité des Brigands à Vallette a nommé des commissaires pour faire les vendanges et ramasser les comestibles de chez les patriotes. Ces commissaires sont Rebion, des Loges, Pouponeau, François Maheux de la Ditonnière. Ils ont ajouté que Les brigands étoit au nombre de 400 hommes au Clion, et qu'une forte colonne devoit attaquer Montaigu, dont elle comptait s'emparer sous peu. Cette déclaration est signée à l'original Louis Filbert [Philbert] et Jeanne Cornu.

Le citoyen Bourdier commissaire national à Nantes a aussi déclaré que le nommé Robin ci-devant aide de camp de Lamberty, avoit répondu à un compliment qu'il lui faisoit, sur un beau sabre brillant qu'il portoit, il n'est pas seulement beau, mais il est bon, car j'ai pourfendu plus de 150 brigands qui vouloient se sauver lorsqu'on les noyoit cette nuit.

Pour copie conformes, signé Carrail, président, Castrie, Le Nouë, Paillou aîné, Vaumorent, Jacques Martineau, Pelé jeune, Durance,  Subtel.
Par P.S. : Il est ajouté. Il est bon que tu saches, dit-on à Bô, que ce Robin est commissaire des guerres à Bruxelles, place qu'il ne mérite pas de remplir.

Archives Départementales de Vendée
SHD B 5/10-63

(1) Recherches dans les registres paroissiaux de Valet.