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La Maraîchine Normande
2 juillet 2014

LE CHANOINE VICTOR-JACQUES-FRANCOIS MÉNARD, ÉCRIVAIN ET HISTORIEN

LE CHANOINE VICTOR-JACQUES-FRANCOIS MÉNARD

 

CHANOINE VICTOR MENARD


Né à Saint-James (Manche), le 27 avril 1836, décédé à Saint-Lô, le 21 avril 1901 ; Chanoine titulaire du diocèse de Coutances ; membre de plusieurs Sociétés savantes ; écrivain et historien français.
M. Victor Ménard appartenait à une des plus honorables familles de Saint-James. Alors que son frère se dirigeait vers les études médicales, M. Ménard se préparait à la carrière ecclésiastique. Il voulait être le médecin des âmes.

 

Acte naissance Victor Ménard chanoine


Dès son enfance, il avait manifesté une grande vivacité d'intelligence, en même temps qu'un goût prononcé pour l'étude. Ces deux qualités maîtresses, il les conserva durant toute son existence.


Un des meilleurs élèves du Collège de Saint-James, il passa ensuite à l'Abbaye-Blanche. Ordonné prêtre, le 2 juin 1860, l'abbé Victor Ménard résolut de se faire missionnaire. Il entra à la maison diocésaine des missionnaires de Périers que dirigeaient alors les RR. PP. Eudistes. Il y figura brillamment à côté des Barbey d'Aurevilly, des Devieux et des Gélon.


Fatigué par près de dix années d'apostolat, il rentra dans le clergé séculier le 1er mars 1869.


Mgr Bravard offrit à M. Ménard un poste de confiance en le nommant second chapelain à Saint-Lô, où il devait rester plus de quinze ans, d'abord pour s'occuper spécialement du pensionnat qui lui dut un essor merveilleux, puis pour succéder ensuite à M. Lepoil, premier chapelain du Bon Sauveur, que frappa la mort au mois de mai 1876.


En 1884, Mgr Germain crut devoir appeler M. Ménard à Coutances, en qualité de Chanoine titulaire. Il fut agréé du Ministère le 21 juillet 1884.


Une fois à Coutances, M. le Chanoine Ménard put se livrer aux études historiques et littéraires qui l'avaient toujours passionné.
"Dans ses livres historiques, M. Ménard n'admettait que ce qu'il avait reconnu vrai, après avoir consulté avec un soin rare toutes les sources où il pouvait puiser.
La méthode de l'Ecole des Chartes l'avait séduit, et il s'en montrait le fidèle disciple."


Son premier travail avait été, en 1876, la Biographie de M. l'Abbé de Bragelongue, Archidiacre d'Avranches sous les Evêques Daniel Huet et de Cotensa (in-8).


Mais ses trois oeuvres les plus importantes, et qui resteront, sont :

Une servante des Pauvres, ou la Mère Elisabeth de Surville, fondatrice de la Congrégation du Bon Sauveur, morte en odeur de sainteté à l'âge de 36 ans, 1682-1718, d'après les Mémoires inédits du P. Hérambourg (un vol. in-12 de 480 p.) ;

Histoire de la Ville et du Château de Saint-James de Beuvron, paru d'abord dans les Mémoires de la Société académique du Cotentin, auxquels le studieux chanoine collabora jusqu'à la fin, et qui ont aussi publié de lui quelques épisodes de la Révolution dans la région (un vol. in-8 de 400 p., 1894) ;

enfin, un travail très soigneux et très considérable sur Les Vendéens dans le Département de la Manche.


"Avant d'écrire, dit un critique, M. Ménard s'enquérait longtemps, laborieusement, de toutes parts, et par tous les moyens à sa portée, de toutes les données relatives au sujet qu'il avait entrepris de traiter ... Il recourait aux sources, compulsait les bibliothèques et les archives publiques et privées, consultait les hommes les plus compétents ... Les maîtres de l'érudition, comme les Léopold Delisle, les Siméon Luce, et beaucoup d'autres, ne se contentèrent pas de renseigner M. le chanoine Ménard ; ils donnèrent à sa méthode et à ses oeuvres des approbations qui ne pouvaient être plus élogieuses ... Tel était aussi le jugement de M. Lair, ancien proviseur, puis maire de Coutances, et d'un autre maître de l'érudition et de la science historique, quoiqu'il soit jeune encore, M. Lecacheux, auquel M. Léopold Delisle disait en parlant de l'Histoire de Saint-James, qu'elle était un modèle du genre.


"Un critique chez lequel le goût littéraire le plus pur et le plus délicat s'unissait à la même compétence en fait d'histoire documentée, M. Léon Aubineau, de l'Univers, devenait, contre son habitude, prodigue d'éloges, d'autant plus flatteurs qu'ils étaient soigneusement et fortement motivés, à l'endroit d'Une Servante des Pauvres. (Article reproduit dans le livre de M. Aubineau : Gens d'Eglise)
"La Vie d'Elisabeth de Surville nous a toujours paru un modèle d'hagiographie ...
Dans tous ses écrits, M. Ménard cite abondamment les sources où il a puisé. Ce sont de longues et nombreuses notes au bas des pages ; des pages ; des pièces justificatives à la fin du livre ou des chapitres ; mais, ce qui vaut mieux encore, ce qui relève d'une saveur particulière le texte même, ce sont des insertions harmonieusement fondues avec l'écriture même de l'auteur, qu'elles émaillent et qu'elles réhaussent, comme autant de joyaux précieux ...
Il avait d'ailleurs pour l'Art, dans toutes ses manifestations, un culte profond, délicat et éclairé, dont ceux qui l'approchaient pouvaient seuls mesurer l'intensité, parce que ses enthousiasmes n'éclataient pas bruyamment. Il aimait la vieille France et tout ce qu'elle nous a laissé de beau, de noble et de grand. Il aimait surtout ce que l'Eglise a produit ou inspiré : sa liturgie, son chant, l'architecture, la sculpture, la peinture qui, en se mettant à son service, ont mérité de recevoir en quelque sorte un reflet de sa grandeur ... Et comme l'Eglise vit toujours et ne se confine ni dans une période de temps, ni dans une forme unique d'un art quelconque, s'il avait des préférences, même très vives, il se gardait de toute exclusion systématique.
Aussi était-il résolument conservateur, n'aimant pas voir détruire, à moins d'une impérieuse nécessité, même ce qui était imparfait ou médiocre, mais préférant qu'on restaurât ou qu'on relevât, d'après les règles d'un goût pur et sobre, ce qui pouvait être conservé."


M. Ménard était membre de la Société académique du Cotentin et de plusieurs Sociétés savantes.
Ajoutons que le chanoine Ménard était un orateur de talent. "Il négligeait le plus souvent d'apprendre ses sermons avant de monter en chaire. Alors il se livrait à une improvisation qui, parfois, atteignait au sublime. Il avait tous les dons de l'orateur.

Au physique, des traits nobles et ouverts, un geste ample, une voix puissante. Il se distinguait par l'élévation de ses idées, la générosité et la noblesse de ses sentiments. C'était un prêtre dans toute l'acceptation du mot, un officiant modèle. Il récitait la Préface, cette invocation sublime, avec une telle majesté qu'il faisait passer dans l'âme de ses auditeurs, avec l'émotion qu'il ressentait, le frison du beau. Bossuet était son modèle et son maître. Il avait peu de goût pour  le monde et se plaisait surtout dans sa modeste maison des champs, sur les bords du Beuvron, qui lui rappelait les années de sa jeunesse, ravi d'entendre le chant des oiseaux qu'il aurait volontiers appelés ses frères, comme Saint-François d'Assise."

 

acte décès Victor Ménard chanoine


Extrait : Dictionnaire biographique international des écrivains
par Henry Carnoy
1987

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