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La Maraîchine Normande
3 juin 2014

PUGNY (79) - DENIS-JEAN, MARQUIS DE MAUROY


DENIS-JEAN, MARQUIS DE MAUROY

Armoiries Denis Jean Marquis de Mauroy


Dans sa jeunesse, il porte les titres de Comte et de Marquis, avant d'avoir reçu officiellement ce dernier. Denis-Jean de Mauroy, Chevalier, Marquis de Mauroy, Seigneur de Pugny, Châteauneuf, Nozay et autres lieux, naquit le 31 octobre 1737.


En 1752, à l'âge de 15 ans, il est sous-lieutenant au Régiment du Roi-Infanterie ; en 1753, il est émancipé ; en 1758, il est Capitaine au Régiment des Dragons de la Reine et appelé Comte de Mauroy ; en 1759, il est Guidon des Gendarmes Bourguignons et appelé Marquis de Mauroy ; Enseigne des Gendarmes d'Orléans en 1760 ; Sous-lieutenant des Chevau-légers de Berry (devenus d'Artois) en 1761 ; la même année, n'ayant que 24 ans, il prit rang de Mestre de Camp (Colonel) de Cavalerie.
Il fit la campagne d'Allemagne en 1757, 1758, 1759, 1760, 1761 et 1762.
Chevalier de St-Louis à 26 ans. Il reste Sous-lieutenant des Gendarmes du Comte d'Artois de 1763 à 1766. Il est fait Brigadier des Armées du Roi en 1770, à 33 ans.
De 1770 à 1773, il est Lieutenant-Colonel des Grenadiers Royaux de la Comté de Bourgogne et Colonel du Régiment de Médoc-Infanterie de 1773 à 1781 ; Maréchal de camp en 1780 et en 1786 il succède à son père comme Gouverneur des Ville et Château de Tarascon. Il est dit avoir émigré en 1791, ou selon d'autres en 1793 ; il semble plutôt que ce fut en 1792, car à cette date, il est à l'Armée des Princes et de 1793 à 1801, il est à l'Armée de Condé. Il est Commandeur de l'Ordre de St-Louis en 1797.


A la Restauration, il fut nommé Lieutenant-Général des Armées du Roi le 22 juin 1814 et Grand Croix de St-Louis le 23 août de la même année ; il était rentré en France à la suite du Roi Louis XVIII.


En 1780, Denis-Jean avait reçu du Roi une pension de 5.000 livres, "en considération de ses services et de leur ancienneté". Avant la Révolution, on le trouve membre de l'Assemblée provinciale du Poitou ; en 1789, il est Président de l'Assemblée de la Noblesse de Thouars, réunie pour les Élections aux États-Généraux.


Dans l'Histoire de la Révolution, par Louis Blanc, on lit ceci : "De la fin de juin 1791 à la fin d'août 1792, il n'y eut pas moins de 9 tentatives insurrectionnelles en Vendée. La dernière eut lieu aux environs de Bressuire, parmi de pauvres paysans que Mauroy et la Rochejaquelein ameutèrent au moyen de leurs domestiques. Baudry d'Asson, Delouche, maire de Bressuire, et leurs valets étaient les chefs ostensibles du mouvement. Bressuire est assiégée, mais les Gardes nationaux marchent contre l'insurrection qui est mise en déroute."
C'est le début des Guerres de Vendée. Parmi ces Gardes nationaux, ceux de la Châtaigneraie, de Fontenay et de Pouzauges, s'attardent en route pour piller, saccager et brûler le Château de Pugny (août 1792). Dès 1790, le Marquis de Mauroy y avait reçu des visites menaçantes et y avait subi des perquisitions à main armée ; il dut émigrer.

De nos jours, on retrouve encore chez les paysans des environs de Pugny des débris provenant du pillage du Château, de l'argenterie aux armes des Mauroy, une plaque de cheminée aux armes de Mauroy-Grassin, quelques papiers et jusqu'à la hampe du drapeau du Régiment de Médoc, aux armes du Colonel de Mauroy, timbrées de la couronne de Marquis, avec deux griffons pour supports, le tout au-dessous du nom du Régiment.


A l'armée de Condé, le Général Marquis de Mauroy, après avoir été Capitaine d'une Compagnie noble à pied, fut Colonel du Régiment des Grenadiers de Bourbon ; il en était premier Colonel, ayant sous ses ordres trois autres Officiers Généraux, 60 Officiers nobles à la suite et 18 compagnies nobles.
En 1793, on le cite comme Commandant des Gentilshommes Poitevins au siège de Maëstricht.

Le "Journal d'un Fourrier à l'armée de Condé", par Thiboult de Puisact, raconte les faits et anecdotes suivants :
"Mercredi 31 mai 1797. Malgré les défenses réitérées au sujet de la chasse, quelques gentilshommes passèrent dernièrement les lacs pour aller tuer des chevreuils. Les Garde-Chasses les ayant sommés de répondre sur ce fait, les Gentilshommes les reçurent avec dérision. Ceux-ci dressèrent les procès-verbaux transmis de suite au Grand Bailly du pays, lesquels les fit passer au Prince de Condé, en demandant justice à Son Altesse, plutôt que de porter l'affaire à la diète. Le Prince ne voulant pas se compromettre davantage avec les Allemands, mit de suite aux arrêts M. de Mauroy, Commandant la Division à laquelle appartenaient les coupables. M. de Mauroy est un vieillard de 60 ans, ancien Colonel de Médoc et maintenant Maréchal de Camp. Voyant M. de Mauroy aux arrêts, ces Messieurs, au nombre de onze, sont allés au Quartier Général, se rendre d'eux-mêmes en prison. Le Prince écrivit alors à M. de Mauroy, une lettre mise à l'ordre du jour, pour lui dire de sortir des arrêts."
Mardi 27 février 1799. Une lettre de M. de Mauroy à M. de Ribère, nous apprend que le Prince a reçu lundi un courrier lui ordonnant de suspendre son départ, jusqu'à ce que les Russes qui sont à Berzesk et aux environs, soient partis pour faire place.
Mercredi 7 août 1799. La Houssaye a été chassé avant-hier par la Compagnie n° 9. Le Prince a écrit sur cette affaire à M. de Mauroy.
Mercredi 16 octobre 1799. Le détachement est parti ce matin sous les ordres de M. le Marquis de Mauroy ; il est de 300 hommes et 20 officiers.
Lundi 4 novembre 1799. Le 2e bataillon, sous les ordres de M. de Mauroy, est à Ash.
Mercredi 20 juin 1798. M. de la Rochefoucauld vient d'épouser Mlle de Mauroy."

Presque tous les Mémoires sur l'émigration citent le Marquis de Mauroy.
On lit dans une poésie d'un Gentilhomme de l'Armée de Condé :
"... Mauroy dont la tête blanchie
Inspire le respect à tous les Chevaliers ..."

Lors de l'enlèvement du duc d'Enghien à Ettenheim, l'émissaire Français signale une localité voisine, comme un repaire d'émigrés et cite notamment les Officiers Généraux Mauroy et la Jolais. Tous les ouvrages relatifs à l'enlèvement du duc d'Enghien le citent aussi. Voici un passage du livre de Mr Boulay de la Meurthe :
"Janvier 1804. Le Marquis de Mauroy vit à Offembourg (Bade), avec un noyau d'émigrés autour de lui. Le Général Leval écrit de Strasbourg au Grand Juge, le 19 février 1804 : Vous êtes sans doute informé des intrigues qui se trament à Offembourg, par les émigrés qui y séjournent ; je dois néanmoins vous faire part de quelques renseignements que je me suis procurés à leur égard. Je suis instruit que c'est un certain M. de Mauroy, ancien Officier Général François, agent soldé et accrédité de l'Angleterre, qui le chef et le directeur de ces intrigues. Deux autres émigrés, également payés par l'Angleterre, marchent après lui et entretiennent une correspondance très-active avec la rive gauche du Rhin." Et plus loin : "Pendant qu'on enlève le duc d'Enghien à Ettenheim, Caulaincourt dirige une petite expédition sur Offembourg, mais le Marquis de Mauroy, mis en éveil par le Comte de Musset, s'échappe. On arrête un Capizucchi de Bologne, lieutenant aux Grenadiers de Bourbon, qu'on remet ensuite en liberté, ainsi que le Comte de Mellet, le Comte de la Saulais et le Marquis de Vauborel. On visait surtout M. de Mauroy et M. de Musset qui s'échappèrent ; aussi, dit-on que l'expédition de Caulaincourt échoua." "Le domestique du Général de Mauroy fut arrêté et enfermé à Strasbourg, avec ceux du duc d'Enghien. M. de Mauroy était le Directeur du Comité d'Offembourg, M. de Musset était son agent le plus actif, bien que subalterne et peu connu personnellement des Princes."

Le Marquis de Mauroy mourut à Paris le 7 janvier 1818. Il fut enterré au cimetière du Père-Lachaise, dans la même tombe que le Chevalier de Ribeyre, Emigré, Officier Général, et la Marquise de Poulpry, née Castanier d'Auriac. L'inscription porte : "Ci-Gît Denis-Jean, Marquis de Mauroy, Lieutenant Général des Armées du Roi, Grand Croix de l'Ordre Royal et Militaire de St-Louis, décédé à Paris le 7 janvier 1818."


Le Moniteur du temps donne le compte-rendu des funérailles et ajoute :
"Il fut toute sa vie un modèle d'honneur, de bravoure et de dévouement. Il fit à son devoir le sacrifice d'une immense fortune dont la Révolution le dépouilla, et il soutint toujours ce sacrifice avec le courage et la grandeur d'âme qui l'avaient porté à l'accomplir. Ce vénérable vieillard laisse pour tout héritage, le souvenir de ses vertus, à un gendre et à une fille qui sont tous deux l'honneur de la société, par les qualités les plus éminentes et les plus dignes de l'affection publique."


Quelques jours après, le même journal s'exprime ainsi :
"La cérémonie funèbre a eu lieu à l'église St-Laurent, avec la pompe et les honneurs dus à cet ancien et illustre Officier Général. L'église était remplie de personnages de distinction, de Pairs de France, de Lieutenants-Généraux. On y remarquait le Maréchal Oudinot, duc de Reggio et le Lieutenant-Général Mathieu Dumas, qui tous deux avaient fait leurs premières armes dans le Régiment de Médoc, sous le Marquis de Mauroy. Les cordons du poêle étaient tenus par quatre Lieutenants-Généraux : les Marquis de Bouzols et d'Autichamp, le Comte de Béthisy et le duc de Damas. L'abbé de Bombelles, Évêque nommé d'Amiens, fit l'éloge du défunt ; l'inhumation eut lieu au Père-Lachaise."

Le Marquis Denis-Jean de Mauroy avait épousé, avec contrat de mariage du 30 avril 1769, signé à Versailles, par le Roi et la Famille Royale, CATHERINE DE GRASSIN, fille de Haut et Puissant Seigneur Messire Simon-Claude de Grassin, Chevalier, Vicomte de Sens, Sgr de Malay le Roi, Maisoncelles, St-Fiacre, la Rothière et autres lieux, Maréchal de camp, Gouverneur de San-Tropez, Chevalier de St-Louis, et de Haute et Puissante Dame Christine-Bénédicte de Peytiers, née Baronne de l'Empire. C'est ce M. de Grassin, qui avait été Colonel-propriétaire du corps des Arquebusiers de Grassin, renommés sous Louis XV, par le faste de leur magnifique uniforme et aussi par leur haute réputation de bravoure. De ce mariage vint :
Denise-Jeanne-Catherine de Mauroy, mariée le 15 juin 1798, à Dubno (Russie), pendant l'émigration, à JEAN-BAPTISTE, BARON DE LA ROCHEFOUCAULD-BAYERS.
La Baronne de la Rochefoucauld mourut le 5 janvier 1837, laissant un fils. [François-Denis-Henri-Albert (1799-1854) né à Dubno]


(Extrait : Généalogie historique de la Maison de Mauroy - Imprimerie Emmanuel Vitte Lyon - 1910).

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