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La Maraîchine Normande
29 mars 2014

9 AOUT 1793 - INTERROGATOIRE D'UN JEUNE VENDÉEN - FRANCOIS GELOT

INTERROGATOIRE D'UN JEUNE VENDÉEN  -  FRANCOIS GELOT

L'intérêt de ce document consiste dans les détails qu'il nous donne sur la manière dont se formaient les armées vendéennes, sur leur organisation, leurs chefs et leur marche depuis le départ d'Angers, le 27 juin 1793, jusqu'à l'affaire de Doué, le 5 août suivant.

François Gelot, simple tisserand du faubourg Bressigny, n'est pas seulement un personnage inconnu, et dont nous n'avons pu retrouver que l'acte de baptême. Âgé de près de dix-huit ans (né le 24 septembre 1775, dans la paroisse de Saint-Michel-la-Palud, il était fils de François Gelot et de Renée Buinier), et non pas de seize ans ou environ, comme le dit notre document, il ne dut l'honneur d'un long interrogatoire qu'à son air intelligent, et à l'espoir conçu par les membres du comité révolutionnaire d'Angers de recevoir de lui des renseignements importants. Les réponses du jeune tisserand et les faits qu'elles contiennent sur la formidable insurrection qui tenait la Convention en échec, frappèrent vivement ses interrogateurs. Tout en attribuant à leur prisonnier diverses appréciations et qualifications faciles à reconnaître, parce qu'elles ne s'accordent pas avec le reste de son interrogatoire, ils le consignèrent dans son entier sur leur registre, et ils le transmirent même de suite à la municipalité de Paris.
C'est d'après la copie envoyée à cette municipalité que nous publions l'interrogatoire de Gelot. Il nous a été communiqué par M. André Salmon.

Aujourd'hui neuf août mil sept cent quatre-vingt-treize, l'an deuxième de la République une et indivisible, sur les cinq heures du soir ;
Nous, membres du Comité révolutionnaire et de surveillance, nous sommes transportés aux prisons de la tour, situées en cette ville, à l'effet de visiter les prisonniers faits sur l'armée des rebelles. Où étant, nous avons requis le citoyen Blanchard, concierge desdites prisons, de nous conduire dans l'endroit où étaient lesdits prisonniers, et arrivés, nous les avons tous questionnés les uns après les autres ; en ayant remarqué parmi eux, deux desquels nous pouvions recevoir des renseignemens importans, nous nous sommes retirés dans une chambre faisant partie du logement du concierge, à l'effet d'y interroger les deux prisonniers que nous avions distingués et que nous y avions fait amener.

Ensuite est comparu le nommé François Gelot, natif d'Angers y demeurant faubourg de Bressigny, âgé de seize ans environ, tisserand de son état.

A lui demandé pourquoi il se trouvait du nombre des prisonniers faits sur l'armée des rebelles ?
A répondu que, lors de la prise d'Angers par les rebelles, et lorsque ceux-ci se sont portés sur Nantes par Ingrandes et Ancenis, il les a suivis sans armes, et qu'il évalue le nombre de rebelles, qui ont pris Saumur et Angers, à environ vingt-cinq mille, avec douze ou treize pièces de canon, et que le nommé Stofflet les commandait, avec quatre cents hommes de cavalerie. Qu'une partie de cette armée était de fusils, de piques, et un très grand nombre, comme lui déposant, sans armes, à qui ils recommandaient de prendre des bâtons, et de les porter comme des fusils, en ajoutant que cela fait nombre et en impose : recommandation qu'ils sont dans l'usage de faire dans toutes les actions qu'ils engagent.

A lui demandé combien l'armée des rebelles a mis de jours pour arriver aux portes de Nantes ?
A répondu environ huit jours ; qu'ils se sont d'abord portés sur Ancenis, où ils ont passé plusieurs jours, et de là à Varades. Que tout le long de la route, ils ont forcé les habitans à marcher avec eux pour grossir leur armée. Que dès leur arrivée devant Nantes, à huit heures du matin, le jour de la Saint-Pierre, Stofflet donna l'ordre d'attaquer les retranchemens de droite et de gauche pendant que les canonniers étaient sur la grande route. Que l'aile gauche a fléchi plusieurs fois, que les chefs les ont toujours ramenés au combat qui a duré jusqu'à sept heures du soir avec opiniâtreté. Que le feu de Nantes a fait un carnage épouvantable parmi les rebelles. Que le commandant de leur cavalerie a eu la cuisse emportée d'un biscayen, de laquelle blessure il est mort depuis ; qu'il ne se rappelle pas son nom (Cathelineau), mais que depuis huit jours on lui a fait un service à Cholet.

A lui demandé pourquoi l'armée a cessé de combattre à sept heures du soir ?
A répondu qu'ils ont été rebutés de la résistance des Nantais, et de la perte que leur armée rebelle avait éprouvée, tant en hommes qu'en chevaux d'artillerie ; qu'à ce moment leur armée de l'aile gauche s'est mise dans une déroute complète, en abandonnant leurs canons et en jettant leurs fusils pour la plupart pour mieux courir ; que ce n'est qu'une heure après que leur commandans, qui avaient toujours fait soutenir la déroute par quelques pièces de canon du centre, s'apercevant qu'ils n'étaient pas poursuivis, ont ramené une partie des fuyards qui ont emmené les canons qu'ils avaient abandonnés ; qu'ils ont profité de la nuit pour se retirer précipitamment et dans le plus grand désordre à Ancenis, où ils ont restés deux jours, ayant été instruits par leurs espions qu'ils n'étaient pas poursuivis ; que d'Ancenis ils ont traversé la Loire dans de grands bateaux, avec leur artillerie, et qu'ils se sont rendus à Saint-Florent-le-Vieux, à trois lieues de leur débarquement, et que les chefs de l'armée des brigands craignaient que l'armée de Saumur s'emparât de Cholet et Mortagne, qui se trouvaient absolument sans défense, tous les habitans du canton faisant partie des diverses armées qui avaient marché contre Nantes, ce qui avait aussi favorisé la prise de Châtillon par Westermann.

A lui demandé où il s'est rendu en quittant Saint-Florent-le-Vieux ?
A répondu qu'il s'était rendu à Cholet dès le surlendemain de son arrivée à Saint-Florent ; que l'armée qu'il venait de quitter s'y est rendue peu après, grossie des paroisses des environs ainsi que des habitans de Cholet ; que cette armée, forte d'environ vingt mille hommes, se porta sur Châtillon et y surprit, sur environ midi, celle de Westermann.

A lui demandé quels étaient les chefs qui commandaient l'armée des brigands, lors de l'affaire de Châtillon ?
A répondu que c'étaient Stofflet, Larochejaquelein, d'Autichamp et plusieurs autres.

A lui demandé si les chefs de l'armée catholique sont braves, et s'ils se mettent à la tête des troupes ?
A répondu que les trois dénommés ci-dessus sont les seuls qui s'y présentent ; et que les autres s'éloignent et se tiennent toujours sur les derrières de l'armée, pour faire avancer leurs paysans.

A lui demandé combien l'armée catholique a fait de prisonniers à l'affaire de Châtillon ?
A répondu environ huit cents, qui ont été conduits à Cholet et renfermés dans une église.

A lui demandé comment ils traitent les prisonniers ?
A répondu qu'ils leur demandent d'abord s'ils veulent prendre parti parmi eux, qu'ensuite ils les abandonnent à la garde des paysans, qui leur font éprouver les plus mauvais traitemens. Qu'il arrive souvent que, faute d'avoir des subsistances pour eux-mêmes, ils laissent leurs prisonniers en manquer plusieurs jours de suite ; mais que les patriotes et les gens humains, qui sont restés dans ces endroits, s'empressent de leur envoyer ce dont ils ont besoin, en pain, viande, soupe et comestibles rafraîchissants.

A lui demandé s'ils gardent longtemps les prisonniers ?
A répondu qu'ils en renvoyent de temps en temps, lorsque la demande leur en est faite par quelques habitants du pays ou par des gens de leurs armées, et qu'ils ne les renvoyent qu'après leur avoir coupé les cheveux ; mais qu'il pense que le véritable motif est le défaut de subsistances.

A lui demandé si l'armée des rebelles qui a attaqué Westermann était forte en canons ?
A répondu qu'il y en avait environ douze ou quatorze pièces.

A lui demandé si les chefs de l'armée des rebelles ont des magasin de blé ?
A répondu qu'il ne leur en a jamais connu nulle part ; mais, que, quand ils en ont besoin, ils en font demander aux cultivateurs du pays qu'ils occupent, qui ne leur en refusent pas, sur des bons qu'ils qu'ils leur donnent.

A lui demandé quels moyens employent les chefs de l'armée des rebelles pour la subsistance lorsqu'elle se met en marche ?
A répondu qu'ils ne calculaient que sur le temps qu'ils devaient mettre à terminer l'expédition qu'ils projetaient ; que chacun des soldats emportait de chez lui du pain dans ses poches, ou en mettait au bout de sa pique ou hallebarde, et que le plus grand nombre enfilait un pain rond, de trois livres environ, et le portait en jacole comme l'on porte la giberne ; qu'ils font suivre encore quelques voitures de pain et des boeufs, quand ils doivent séjourner en quelqu'endroit ; qu'il leur arrive souvent d'être une journée sans manger faute de précautions.

A lui demandé si au quartier général, à Mortagne, il y a beaucoup de canons, de boulets et de poudre à tirer ?
A répondu qu'il en avait vu dans un seul endroit environ quarante pièces, et qu'il y en a beaucoup plus dans un autre lieu où il n'a pu pénétrer ; mais que la plupart de tous ces canons sont hors de service, les uns étant démontés et les autres encloués ; qu'il a ouï dire qu'ils s'étaient procuré tous ces canons dans les différents châteaux du pays, et dans les différentes affaires qu'ils ont gagnées ; qu'il a vu aussi un grand nombre de caissons et d'hôpitaux ambulants pris sur l'armée patriote ; qu'il n'a pas remarqué de boulets d'aucun calibre, sinon à son passage à Saint-Florent une centaine de boulets du calibre de dix-huit, pour servir la pièce qui est toujours braquée sur la traversée de la Loire ; qu'il ne croit pas qu'ils aient d'autres munitions en boulets, gargousses et cartouches que celles renfermées dans les caissons, qui s'épuisent chaque jour.

A lui demandé si les rebelles ont quelques communications avec la mer ?
A répondu qu'il ne leur en connaît aucune, et que toutes leurs tentatives ont été infructueuses.

A lui demandé si les rebelles ont constamment une armée sur pied, et comment ils la font subsister ?
A répondu qu'il ne leur connaît d'autre armée permanente que celle connue sous le nom de Bonchamp, composée en grande partie de Bretons, de contrebandiers, d'anciens gabeleurs et de gardes de chasse, et que cette armée, qui a été au moins de dix mille hommes, est réduite actuellement à peu près au tiers, le surplus ayant été tué dans les différents combats qu'ils ont éprouvés ; que cette armée permanente n'a aucune paye, qu'on lui fournit seulement les subsistances, les chaussures et l'habillement, et encore avec beaucoup de peine, car beaucoup en manquent ; que leur cavalerie n'est point organisée, qu'elle est composée en partie de gens du pays qui marchent à leur volonté ; que Stofflet a aussi un certain nombre de cavaliers qui lui servent d'ordonnances pour envoyer dans les différens villages du lieu où il se trouve, pour faire sonner le tocsin, et forcer les habitants de se réunir au noyau qu'il a constamment avec lui, pour se porter ensuite sur les lieux qu'il veut attaquer.

A lui demandé s'ils ont des hôpitaux, et s'il y a beaucoup de malades ?
A répondu qu'ils en avaient dans tous les endroits qui sont dans leur possession, comme Saint-Florent-le-Vieux, Cholet, Mortagne, Châtillon et beaucoup d'autres endroits ; que tous ces hôpitaux sont surchargés de malades et de blessés.

A lui demandé quelle est la monnaie qui a cours dans les pays conquis par les rebelles ?
A répondu qu'on n'y voit pas une seule pièce de monnaie, et que tous les assignats nationaux y ont court, ainsi que tous les autres papiers mis en circulation par les différentes communes, ainsi qu'il se pratiquait avant l'émission des petits assignats nationaux pour toute la France ; qu'il a connaissance que les chefs de rebelles ont fait une proclamation par laquelle ils ordonnent à tous les habitans du pays de prendre ces différents papiers.

A lui demandé quel était le costume des soldats rebelles, ainsi que celui des officiers ?
A répondu qu'ils sont généralement vêtus d'une veste de siamoise et d'une grande culotte de même étoffe, qu'ils choisissent à leur goût, excepté d'Autichamp qui parfois prend une redingote de drap bleu.

A lui demandé quelle est leur organisation militaire, et s'ils ont des compagnies formées sous des dénominations différentes, et s'ils ont beaucoup de déserteurs de nos armées, et s'il connaît des compagnies formées sous la dénomination de compagnies des Allemands, des Gardes-Suisses ou compagnie des Vengeurs de la Couronne ?
A répondu qu'il n'a pas remarqué beaucoup de déserteurs, si ce n'est environ une cinquantaine d'hommes, qu'il croit Suisses ou Allemands, et qu'il nous désigne comme les prisonniers autrichiens qui étaient à Angers lors de la prise de cette ville par les brigands, desquels il en a connu plusieurs. Que quant à leur organisation en compagnies, il a remarqué seulement une compagnie composée de ces étrangers, formant l'escorte du drapeau blanc qui marche avec la grande armée ; mais que, lorsqu'ils sont au combat, ces mêmes hommes se dispersent ainsi que tous ceux qui composent l'armée, et se battent ainsi avec eux sans ordre ni tactique et pêle-mêle, que les commandants sont toujours derrière et leur disent : "allons, mes enfans, avancez, avancez !" ce qu'ils exécutent en se glissant derrière les haies, dans les blés, les fossés et derrière les murs, où ils se couchent par terre, chargent leurs fusils, se relèvent, le déchargent et continuent de la même manière, jusqu'à ce qu'ils aient l'avantage ou la déroute. Observe en outre que lorsqu'ils sont réunis en trop grand nombre, et pour éviter l'effet du canon, les chefs leur crient : "égaillez-vous, mes gas ! égaillez-vous, mes gas !" ce qu'ils exécutent à l'instant en se séparant par pelotons dans la campagne et en tirant toujours. Ajoute de plus que, depuis quelque temps, les chefs leur recommandent de ne pas se coucher par terre, en les menaçant que le premier qui se couchera, on lui brûlera la cervelle ; que, malgré ces défenses, un certain nombre continuent de se coucher, aussi sont-ils traités de lâches par leurs chefs.

A lui demandé si, quand ils vont faire des expéditions, ils ont des tentes, des marmites et autres effets de campement, des boulangers et des bouchers à la suite de l'armée ?
A répondu qu'il n'a jamais remarqué aucuns effets de campement ; qu'ils n'ont point de boulangers à la suite de l'armée, mais bien des bouchers ; que, lorsqu'ils partent pour une expédition, la plupart du temps ils ignorent où on les mène ; qu'ils couchent dans la campagne, partie sur la terre et partie dans les granges et maisons qui se trouvent dans les environs ; que lorsqu'ils sont près de l'endroit où ils doivent livrer le combat, les chefs les en avertissent, en leur recommandant de bien faire leur devoir, au nom de la religion et du roi, qu'alors on leur distribue des cartouches ; que dans tout le voyage on ne leur fait aucune distribution de vin et eau-de-vie, que ceux qui veulent boire ne peuvent souvent s'en procurer que dans les fossés et autres lieux où il y a de l'eau.

A lui demandé s'ils ont beaucoup de canonniers instruits, et comment se fait ce service ?
A répondu que chaque pièce de canon avait un ou deux canonniers instruits, que le surplus, qu'ils désignent sous le nom de servants, ne le sont point ; qu'il y en a à-peu-près huit attachés à chaque pièce, qu'ils sont reconnus par un chevron brisé en ruban blanc sur la manche droite de leur veste, les chefs de pièce en ont deux l'un sur l'autre ; que ces servants s'exercent lorsqu'ils sont tranquilles.

A lui demandé s'ils font faire l'exercice à leur infanterie et à leur cavalerie, lorsqu'ils sont dans quelques endroits tranquilles ?
A répondu qu'il n'a jamais vu faire aucun exercice, ni à l'infanterie ni à la cavalerie, parce qu'ils ne forment point de corps permanents ; qu'ils ont même de la peine à trouver un nombre suffisant d'hommes pour monter la garde, parce que cette armée étant composée en très grande  des gens du pays, chacun d'eux se retire chez lui pour vaquer à ses affaires domestiques.

A lui demandé comment les habitans de la Vendée se sont procurés des fusils de fabrique et de calibre anglais, ainsi que des carabines du même pays ?
A répondu qu'il ignorait comment ils se les étaient procurés ; que quelques-uns lui avaient dit que ceux dont ils étaient armés, ils les avaient gagnés dans les différentes affaires qu'ils avaient gagnées sur les patriotes.

A lui demandé s'il avait remarqué dans cette armée des espingoles ?
A répondu n'en avoir vu qu'une, rouillée et hors d'état de servir ; qu'il y en a fort peu qui soient armés de pistolets, que la moitié au moins est armée de sabres.

A lui demandé quelles étaient les dispositions des habitans de la Vendée, lorsqu'il a été pris à l'affaire de Doué, et s'ils sont fatigués de cette guerre ?
A répondu qu'il leur entendait souvent dire : "quand ça finira-t-il ? Nous serions mieux chez nous à nos travaux ; nos blés et nos récoltes vont se perdre !" Et il ajoute que la majeure partie n'y va que forcément ; mais qu'ils n'osent pas faire paraître leur répugnance, parce que leurs chefs leur disent continuellement qu'ils gagneront, et les entretiennent sans cesse de fausses nouvelles, relativement à ce qui se passe dans l'intérieur de la République.

A lui demandé si les habitans du pays ont quelquefois connaissance des décrets de la Convention nationale, et s'ils savent que la Constitution est faite et acceptée par la majorité de la nation ?
A répondu qu'il ne parvient dans l'intérieur du pays aucune nouvelle politique ; que les nobles et les prêtres leurs disent toujours que nos armées sont dissoutes, que nous sommes sans moyens pour leur faire la guerre, et que, d'ici à fort peu de temps, ce sera affaire finie et qu'ils auront l'avantage ; que lorsqu'il leur arrive de trouver des papiers dans les pays où ils passent, les chefs et les prêtres s'empressent de les déchirer et les brûler.

A lui demandé s'il croyait que, si les habitants connaissaient les décrets que la Convention avait rendus en leur faveur, ils se rendraient et mettraient-bas les armes ?
A répondu qu'il est certain que le très grand nombre s'empresserait à mettre-bas les armes ; que sans cela même, ils le feraient s'ils le pouvaient sans risque.

A lui demandé quels sont les noms des chefs des rebelles qui lui sont connus, et quels étaient ceux qui commandaient à la dernière affaire de Doué ?
A répondu qu'il connoissait M. de Scépeaux, qui a l'affaire de Doué commandait avec Piron. Il ajoute que le Scépeaux a épousé la veuve du nommé Lahaye, fils du sieur Laboulaye, d'Angers, qui a son domicile dans le faubourg Bressigny à Angers, et que le sieur Laboulaye est bon citoyen ; que le Scépeaux est un jeune homme d'environ vingt-cinq à vingt-six ans, assez bien fait et de la taille de cinq pieds environ ; qu'il connaît encore pour chefs des rebelles Larochejaquelein, d'Autichamp, Stofflet et d'Elbée, et beaucoup d'autres petits cadets de noblesse dont il ne se rappelle pas les noms.

Et le déclarant a signé.
Signé FRANCOIS GELOT.

Revue de l'Anjou et de Maine et Loire
Tome premier
1852

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