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La Maraîchine Normande
25 mars 2014

CERIZAY (79) - JACQUES BASTY DE LA FOY, CITOYEN RÉPUBLICAIN

CERIZAY (79) - JACQUES BASTY DE LA FOY, CITOYEN RÉPUBLICAIN

 

P1240461

 

 

Une rue de la ville de Cerizay, en Deux-Sèvres, porte le nom de cet homme plutôt discret et mystérieux. Pourtant, sous la Révolution, il fut un témoin privilégié des différents évènements qui se sont déroulés à Cerizay et dans les paroisses alentours, évènements qu'il consigna quotidiennement dans un journal.

 

ESSAI BIOGRAPHIQUE

 

JACQUES BASTY DE LA FOY est né vers 1732.

 

Le 1er septembre 1759, à Pouzauges, il signe, en tant que parrain, l'acte de baptême de Lucie-Rose-Marie Houdet du Gravier, fille du Sénéchal de Pouzauges

Il y est cité en tant que « Maître Jacques Basty de la Foy, avocat » .

 

signature Basty de la Foy 3

 

Dans son Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, M. H. Beauchet-Filleau nous apprend que Jacques Basty de la Foy est devenu Sénéchal de la baronnie de Châteaumur, aux environs de 1765.

 

Le 10 août 1780, Ambroise Filatreau, aubergiste, et sa femme, vendent à Jacques Basty Delafoy, sénéchal de la baronnie de Châteaumur, des deux tiers d'un jardin au village de l'Aubrière, paroisse de Cerizay, moyennant 123 livres.

 

 

constant vaillant 002

 

 

Une lettre, datée du 25 février 1785, de l'Intendant du Poitou, Antoine-François-Alexandre Boula de Nanteuil, adressée à Jean-Marie Blactot, Subdélégué de l'Intendant de la Généralité de Poitiers au département de Bressuire, nous indique qu'à cette époque, Basty de La Foy était Syndic de la paroisse de Cerizais.

En voici le contenu :

"Je vous envoye, Monsieur, une ordonnance que je viens de rendre contre le nommé Guinaudeau, voiturier, de la paroisse de Saint-Mesmin-le-Vieux, afin qu'il rembourse au sieur de la Foy, syndic de celle de Cerizais, la somme de 3 l. dont il a fait l'avance pour l'enfouissement du cadavre d'un cheval appartenant au dit Guinaudeau. Vous voudrez bien la faire remettre à ce syndic.

Le sieur de la Foy, dans la lettre qu'il vous a écrite à cette occasion et que vous m'avez renvoyée, annonce que plusieurs particuliers de la paroisse de Cerizais ont perdu depuis peu des chevaux attaqués d'une espèce de galle. Comme cette maladie pourroit s'étendre, il est intéressant d'en arrêter les progrès. Je vous prie de prendre le plus promptement possible les informations nécessaires sur ses symptômes et ses ravages, afin que je voye à envoyer sur les lieux un artiste vétérinaire, si les circonstances l'exigent.

J'ai l'honneur d'être très parfaitement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

DE NANTEUIL."

 

ÉTATS GENERAUX :

 

Le sieur Jacques Basty de la Foy est présent à la première assemblée, pour la ville de Cerizay, accompagné de Pierre-François Baudry, qui s'est tenue le 9 mars 1789, sous la présidence du Procureur du Roi, René-Amable-Vincent de la Rivardière, seigneur de la Clemanchère, des hautes et basses, Bellefois, de Berlemont, du Lac et autres lieux, lieutenant particulier, assesseur civil en la sénéchaussée de Poitiers et en présence de Me Joseph-Olivier Piquet, greffier.

En mars 1789, il participa donc à la rédaction du Cahier des doléances, plaintes et remontrances de l'Ordre du Tiers-Etat de la province du Poitou.

Pour le Canton de Châtillon :

les sieurs Paillon, Basty de la Foy, Beaudry, Berthelot du Colombier, Courtin, Girard, Baudry, de Hargnes de la Millière, Tluireau, Robouam, Gouraud, Brunet, Pasquier, Bienvenu, Angevin du Coudray, "Turpaut, Bernard, Bertrand, Biraud de la Maison-Neuve et Roi.

 

La tourmente révolutionnaire approchant à grands pas, notre personnage semble vouloir supprimer la particule de son nom, puisque, le 2 septembre 1797, il est témoin d'un mariage, à Montravers ; celui de Pierre Plumaud et de Aimée Barrion, acte qu'il signe "Basty Lafoy". Cet acte nous apprend par ailleurs qu'il est alors âgé de 65 ans.

 

signature Basty Lafoy

 

Nous ignorons à quel moment, ni pour combien de temps, mais il aurait été emprisonné selon cet extrait de la « Justice révolutionnaire à Niort » :

« En décembre 1793, Françoise NOYRAULT, dite Sylvie, servante domestique du citoyen Basty-Lafoye, commune de Cerizay, district de Bressuire, est arrêtée sans armes, prévenue d'avoir pris part à la révolte, en tenant des propos inciviques, dans la commune de Cerizay, et d'avoir fait mettre en prison le citoyen Basty, son maître. »

 

Nous empruntons à Constant Vaillant ce qui suit : « Il n'est pas sans intérêt de faire plus simple connaissance avec notre notaire de Cerizay, Basty-Lafoi, patriote convaincu, qui, le 21 août 1792, vit sa maison pillée par les premiers révoltés. Au coeur de la mêlée, dans un camp opposé aux Blancs, il ouvrit un journal dans lequel il relate tout ce qui arriva à Cerizay depuis l'origine de l'insurrection jusqu'au moment où il quitta sa résidence. Le titre ? Aussi curieux que notre homme : "Mémoire sans conséquence pour se rendre compte à lui-même". Dans la copie de Mercier du Rocher, du troisième cahier de ses Mémoires inédits, nous empruntons ce passage qui raconte les tentatives réitérées de Stofflet et de ses auxiliaires pour réparer la défaite du 12 juillet à La Châtaigneraie :

"Le 20 juillet (2 thermidor), rassemblement général pour le mardi 22. Les armées de Stofflet et de Sapinaud doivent se réunir à Cerizay. Elles y sont arrivées le 23. Le 24, sont parties, puis rentrées un quart d'heure après. Chacun a reçu un ordre de se rendre chez soi. Richard est allé à Chanteloup.

Le 27 (9 thermidor), on a indiqué un autre rassemblement pour le 29 à Cerizay. Cinquante personnes doivent s'y rendre. Le 29, on a réitéré la convocation. Le 27, un homme a été sabré. Le mercredi 30, les révoltés de Noirlieu se sont portés sur la Chapelle-Gaudin et ont mis en déroute ceux qui escortaient les moissonneurs, leur ont tué 80 hommes, pris autant de fusils et 20 boeufs. Le 31 juillet, la troupe de Richard et de Renou est partie pour Chanteloup et est rentrée le lendemain 1er août (14 thermidor).

Le samedi 2 août, on a appris que les Bleus devaient venir le dimanche matin. Le général et la troupe ont évacué, la nuit. Les Bleus n'ont rien trouvé, ont pillé plusieurs maisons, n'ont tué personne, ont enlevé beaucoup de bétail et sont partis le même soir, 3 août.

Les Bleus ont forcé le même jour (c'est une colonne de Thouars) la garde de Noirlieu et ont tué plusieurs femmes et enfants.

Le lundi 4, la troupe, qui avait évacué à l'approche des Bleus, est rentrée à Cerizay, le sabre nu, menaçant ceux qui ne l'avaient pas suivie et pillant les maisons de ceux qui avaient suivi les patriotes. La bonne femme Rousseau a été tuée et les autres ont été renvoyés chez eux, après avoir été gardés à vue à l'état-major.

Les 6 et 7 août, mercredi et jeudi, rassemblement des armées de Sapinaud, 3.000 hommes (très peu de celles de Stofflet, de Renou, général de Noirlieu, et de Richard). Le Conseil tient le 7 au soir. On devait partir le 8 pour attaquer La Châtaigneraie. Mais Sapinaud n'a pas été de cet avis, il s'est retiré avec sa troupe dans son canton. L'attaque a été différée. Stofflet est allé chercher du monde, Renou est retourné à Noirlieu.

Le samedi 9, on a envoyé des billets de convocation pour se rendre à Cerizay le lundi 11 août. Le dit jour 11 août (24 thermidor), le bruit s'est répandu que les Bleus étaient tout à la fois à Saint-Marsault et à Chanteloup, ce qui a beaucoup alarmé la troupe catholique."

 

Basty-Lafoi profita de cette alarme pour quitter son domicile et se réfugier à Fontenay, où il donna à l'état-major républicain, le 15 août, ces renseignements précis :

 

Du 15 août 1794

Déclaration du citoyen Basty la Foi, de Cerizais.

(Fontenay)

"L'armée de Stofflet est composée d'environ deux mille hommes assez biens armés et organisés par divisions. Stofflet se tient ordinairement à Maulévrier et Isernay ; il commande en chef lorsque les divisions sont réunies.

Celle de Sapinaud, forte de deux à trois mille hommes d'infanterie et environ deux cents hommes de cavalerie non organisée, se tient à Saint-Paul en Pareds et dans les environs.

Celle de Richard, d'environ deux mille hommes, peu de cavalerie, se tient ordinairement à Cerizais.

Richard est de la commune de Cirière ; sa maison se nomme la Brechatière, à une demi-lieue de Cerizais. Il était ci-devant marchand de vaches ; il a cinq pieds six à sept pouces, assez bien proportionné, visage gravé de petite vérole, brun, habillé ordinairement d'une veste bleu-céleste, portant une ceinture.

Le déclarant a ouï dire que Stofflet avait deux pièces de canon ; il ignore où elles sont, il ne les a pas vues. C'est Stofflet qui procure de la poudre à Richard ; mais ils n'ont pas beaucoup de munitions, et il ne pense pas qu'ils en fabriquent. »

 

Le 9 vendémiaire an VII (30 septembre 1798), BATY-LAFOY démissionne de son poste de Commissaire municipal de Cerizay (Deux-Sèvres) ; il est remplacé par Joseph Bienvenu, chirurgien.

 Nous ne connaissons ni le lieu ni la date de son décès.

 LA MARAICHINE NORMANDE.

SOURCES :

Justice révolutionnaire à Niort (2e édition) - A. Proust - 1874

Tiers-Etat du Poitou - Procès-verbaux, cahiers de doléances et liste des électeurs.

Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou - Tome premier par M. H. Beauchet-Filleau et feu Ch. de Chergé

Constant Vaillant – Cerizay, ville historique et martyre - TOME 1 – 1980

Archives Départementales des Deux-Sèvres – État-civil.

Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790 Rédigé par Gabriel Barbaud – Archiviste. Vendée - Archives civiles - séries A, B, C. 1898

Archives historiques du Poitou – Tome 20 - 1889

 

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Commentaires
M
Il est décédé le 9 février 1801 à Cerizay, sauf erreur;
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