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La Maraîchine Normande
5 mars 2014

NIORT (79) - JACQUES DE LINIERS ou SANTIAGO DE LINIERS Y BREMOND

Jacques de Liniers (1753-1810)

Jacques de Liniers



Jacques de Liniers naquit à Niort le 25 juillet 1753. Il manifesta de bonne heure un goût très accusé pour le métier militaire ; aussi, à peine eut-il terminé ses études chez les Pères oratoriens, qu'il entra à l'école de Malte, qui était comme l'école militaire de l'Europe. En 1768, il obtint le brevet de sous-lieutenant.

Jacques de Liniers acte naissance

 


L'Espagne préparait alors une expédition contre la régence d'Alger. De Liniers avait vingt-et-un ans ; il sollicite et obtient la faveur de faire partie de l'expédition. Soit sur terre, soit sur la mer, il déploie partout une activité infatigable, passe enseigne de frégate, se signale au siège du fort Mahon (le Minorque), d'où les Français, unis aux Espagnols, cherchaient à repousser les Anglais, et s'élève en 1782 (il n'avait alors que vingt-neuf ans) au grade de capitaine de frégate.


Aux qualités du soldat, de Liniers joignait les manières élégantes et l'éducation du gentilhomme. Aussi fut-il l'objet, de la part de la cour d'Espagne, d'une faveur toute particulière ; il fut chargé d'offrir au dey d'Alger, après le traité intervenu entre lui et la cour d'Espagne, les présents du roi Charles IV. Le dey l'accueillit avec une exquise bienveillance et le pria d'accepter, comme témoignage de son estime, un damas de grand prix. Heureux de cet accueil, le jeune capitaine implora la grâce de plusieurs captifs et il fut assez heureux pour voir ouvrir les portes des prisons à un grand nombre de Français, d'Espagnols et d'Italiens qui se trouvaient détenus sur la côte africaine. C'est au retour de cette brillante mission qu'il épousa, en 1783, Mlle de Menviel, d'origine française, née à Malaga.


En 1788, le roi d'Espagne crut utile à la sûreté de ses colonies du Rio de la Plata d'établir sur les côtes un certain nombre de chaloupes canonnières : il en confia le commandement à de Liniers avec le grade de capitaine de vaisseau. Une carrière plus vaste s'offrit dès lors à l'activité et à l'ambition du jeune Niortais. Le bonheur est rarement sans mélange : sa jeune femme mourut, lui laissant un fils de quatre ans. Peu de temps après son arrivée en Amérique, il contracta un second mariage et épousa, à Buenos-Ayres, le 3 août 1791, Mlle de Sarratea. Cette union devait le fixer définitivement vers ces belles rives de la Plata, dont le roi d'Espagne lui avait confié la garde.
En vue des combats qu'il doit nécessairement avoir à soutenir contre les flottes anglaises, il arme solidement le port de Montevideo, réussit à écarter pendant plusieurs années les bâtiments anglais et fait partout respecter son pavillon ; mais, en 1806, il ne peut empêcher la prise de Buenos-Ayres, mal défendu par le vice-roi Sobremonte.


Les Anglais jouissaient en paix de leur conquête, quand de Liniers quitte sa retraite, expose ses plans au gouverneur de Montevideo, lui communique l'ardeur dont il est lui-même animé, électrise les chefs, et se met en marche à la tête de 600 hommes d'élite. Des pluies torrentielles l'arrêtent tout d'abord ; il passe en bateaux des lagunes vaseuses, parvient à grand'peine à Saint-Joseph, franchit la rivière, gagne la colonie du Sacrement, où l'attendent dix goëlettes de vingt-quatre canons, neuf chaloupes et huit bâtiments de transport, et voit sa petite troupe se grossir peu à peu d'un grand nombre de colons, équipés aux frais des habitants. Près de commencer l'attaque, il fait lire au troupes cet ordre du jour : "Ce soir, si le vent le permet, nous passerons à la côte du Sud. Je ne doute pas du patriotisme ni de l'intrépidité des officiers et des soldats. Si, contre mon attente, quelqu'un tourne le dos, il y a à l'arrière-garde deux canons chargés à mitraille. La valeur sans discipline mène à la ruine ; des forces soumises à la voix qui les dirige obtiennent la victoire ; j'ordonne la plus stricte obéissance ... Buenos-Ayres reconquis, agissons avec réserve et douceur. Si quelques traîtres doivent être punis, laissez faire l'autorité. J'espère de mes dignes compagnons d'armes qu'ils me donneront la gloire d'exalter devant le trône du roi leurs traits de courage aussi bien que de modération. Soldats, courez à l'ennemi et faites retentir sur nos forts les noms sacrés de Dieu et du roi ; à votre tête marche de Liniers-Bremond, votre commandant général. Il ne recule jamais."

 

prisonniers anglais - de Liniers

 


La flotille s'ébranle, met en fuite une corvette anglaise, triomphe des vents et des courants contraires et jette l'ancre en vue de Buenos-Ayres. Avec une extraordinaire promptitude, l'artillerie et la troupe prennent position et commencent l'attaque. Encouragés par la voix de leur chef qu'ils retrouvent partout où le péril est le plus grand, les Espagnols culbutent les Anglais, les mettent en fuite et les refoulent dans les rues de la ville. Le gouverneur de Buenos-Ayres fait élever le drapeau blanc et propose un armistice, qui est accepté. Les troupes espagnoles se forment en bataille et, les tambours battant, près de 1.200 prisonniers de guerre déposent les armes en défilant sur les glacis du fort.


Ce glorieux fait d'armes provoque partout autour de de Liniers les sentiments d'admiration et de respect ; la cour de Madrid le confirme dans son commandement, et, en reconnaissance de ses services, le nomme d'abord brigadier de marine, puis chef d'escadre, et vice-roi, gouverneur des provinces du Rio de la Plata.


Cependant le temps des amères déceptions et des cruelles épreuves approchait. Au moment de la révolution, opérée en 1808 dans le gouvernement espagnol par Napoléon, la junte de Montevideo accuse de Liniers d'être dévoué à l'usurpateur du trône d'Espagne, se déclare en insurrection et soulève contre lui plusieurs provinces.
De Liniers fait face au danger et s'empare des chefs du complot ; mais, par un coupable aveuglement, la junte centrale d'Espagne, au lieu d'approuver sa conduite, lui envoie un successeur. De Liniers supporte cette injustice avec courage, est le premier à vanter les mérites du nouveau vice-roi et se retire à Cordoue. Il vivait en paix dans cette ville quand une insurrection éclate à Buenos-Ayres, à la suite de laquelle le vice-roi est chassé et l'indépendance proclamée. - Dans cette extrémité, la première pensée de Cisneros, le nouveau directeur, est de recourir à de Liniers. C'est en vain que M. de Sarratea, son beau-père, le conjure de ne pas céder aux sollicitations dont il fait l'objet : "Voudriez-vous, lui répond de Liniers, voudriez-vous qu'un général, un militaire, qui, pendant trente-six ans, a donné des preuves réitérées de son amour et de sa fidélité au souverain, le délaissât à la dernière époque de sa vie ? Ne livrerais-je pas à mes enfants un nom marqué au coin de la trahison ? ... Songez à David et aux Machabées, la victoire fut le fruit de leur foi. Ne vous inquiétez pas, mon cher père ; ayez comme moi confiance en Dieu. Celui qui m'a protégé dans le passé me sauvera de même dans l'avenir ... Partout mes enfants se présenteront sans rougir de me devoir la vie, et si je ne leur laisse pas de richesse, je leur donnerai un beau nom et de bons exemples à imiter. Faites connaître mes résolutions à toute personne qui vous demandera de mes nouvelles ; je n'y renoncerai pas, aurais-je le poignard sur la gorge."

 

Jacques de Liniers - sa mort

 


Sans perdre un seul instant, de Liniers dépêche à Montevideo son fils aîné, rassemble tous ceux qui sont restés fidèle à la royauté et se dispose à marcher contre les rebelles ; mais la révolution fait de jour en jour de nouveaux adeptes, et l'esprit d'insubordination gagne bientôt ses propres soldats. De Liniers, se plaçant à leur tête, les conduit au devant des indépendants. A peine sortis de Cordoue, et avant même d'être en présence de l'armée ennemie, ils désertent. De Liniers est fait prisonnier avec quelques-uns de ses compagnons d'armes ; mis en jugement et condamné à mort, il est fusillé à soixante lieues de Buenos-Ayres (26 août 1810).
Sa dépouille mortelle fut exhumée en 1862, par ordre du président de la République Argentine, pour être transférée à Parana, chef-lieu de la Confédération. Sur les instances du gouvernement espagnol, elle a été remise à son représentant à Buenos-Ayres pour être dirigée vers Cadix.

Deux-Sèvres par Charles Causeret - 1893

 

Quelques années plus tard, le roi Ferdinand VII,  remonté sur son trône après la défaite de Napoléon, honora la mémoire de Santiago de Liniers, en lui décernant à titre posthume le titre de comte de Lealtad (comte de la Loyauté). (Wikipédia)

En 1861, la reine Isabelle II fit ramener solennellement d'Amérique le corps de Liniers, qui est inhumé au Panthéon de l'île de Léon, à Cadix. (Wikipédia)

 

signature de Liniers

Jacques de Liniers statue

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