Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
10 février 2014

JEAN-MATHIAS GERMON, CURÉ DE TALMONT

germon

 

Acte naissance J


JEAN-MATHIAS GERMON est né à Chavagnes-en-Pareds, le 31 mars 1761. Ordonné prêtre en 1788,  il fut vicaire puis curé constitutionnel de Talmont.


Le 11 juin 1792, il dénonça au district des Sables ses confrères fidèles.


DIRECTOIRE DU DISTRICT DES SABLES
PROCES-VERBAL DE LA SÉANCE DU 11 JUIN 1792

Séance où présidait M. Dardel et assistaient MM. Bouhier, Robert et Mercereau ; présent, le commissaire procureur syndic ...
Sur les dix heures du matin, sont entrés au directoire le sieur Jacques Lesage, officier municipal de la commune de Jard ; le sieur Louis-Vital Leteur, maire de Saint-Hilaire-la-Forêt ; le sieur Jean-Louis Nicolleau, curé dudit lieu, et le sieur Jean-Mathias Germon, curé de la ville de Talmond, lesquels ont dit qu'ils se présentent en exécution de l'arrêté du 9 de ce mois, qui les requiert de se rendre faire leurs déclarations sur des faits graves qui menacent la tranquillité publique dans plusieurs paroisses de ce district.
M. le président ayant instruit lesdits sieurs des faits pour lesquels ils sont mandés, ils ont fait leurs déclarations de la manière suivante :
MM. l'officier municipal et le procureur de la commune de Jard, comparants, ont dit :
"Pendant longtemps, ils ont eu le bonheur de voir régner le calme et la paix dans leur commune ; mais, depuis trois mois ou environ, ils s'aperçoivent d'une fermentation sourde, qui de jour en jour fait des progrès rapides et semble enfin prête à éclater d'une manière terrible ; ils croient que les causes de cette fermentation sont les menées du sieur Rampillon, leur curé, qui, après avoir donné l'exemple de la soumission aux lois, en prêtant le serment qu'elles prescrivent, intrigue cependant auprès du peuple pour le porter à mépriser la Constitution et ses organes ; ce prêtre tient depuis quelque temps des conciliabules avec des ecclésiastiques réfractaires ; il a annoncé publiquement qu'il voulait rétracter son serment et donner à l'église qu'il avait offensée une réparation solennelle ; il ménage cependant le moment de cette rétraction pour travailler d'autant mieux les âmes faibles et ignorantes et se faire un parti décidé dans sa commune ; lorsque ses trames seront ourdies et leur effet assuré, il publiera hautement sa rétractation et les mauvais principes que contient, selon lui, le serment imposé aux fonctionnaires publics ; enfin ce prêtre dangereux publie une prétendue bulle du pape, où les prêtres amis de la Loi sont anathématisés et déclarés schismatiques."
M. Germon, curé de Talmond, a déclaré :
"Il tient d'un particulier, dont il ne peut dire le nom, parce qu'il a eu sa confidence par le secret de la confession, qu'il doit y avoir, le vingt-huit de ce mois, une grande insurrection dans les paroisses de Girouard, Sainte-Flaive, Talmond et Saint-Hilaire-de-Talmond. Dans ces paroisses, les sieurs Maroilleau et Savin, prêtres desservants la cure de Saint-Hilaire-de-Talmond, voyagent continuellement pour exciter le peuple à la sédition et à se tenir prêt, muni de toutes espèces d'armes pour le vingt-huit juin ; il se répand, d'ailleurs, que, si l'on osait faire partir ou enlever les prêtres de Saint-Hilaire-de-Talmond, le maire de ce lieu ferait publier la loi martiale, pour soulever le peuple contre les ordres émanés des pouvoirs légitimes et contre ceux qui les mettraient à exécution ; ledit prêtre Maroilleau lui a dit à lui-même que le serment qu'il avait prêté était un serment impie ; que, tous les actes qu'il avait faits comme curé de Talmond étaient nuls et sacrilèges, et que bientôt il s'en repentirai ; au mépris des canons et des règlements diocésains, ledit Maroilleau s'est permis de confesser et de faire communier au temps pascal une grande partie des paroissiens de Talmond et lieux circonvoisins, sans le consentement de leurs curés légitimes ; enfin ledit Maroilleau a conseillé à la femme du nommé Coutanceau d'engager son frère qui était malade, et qui se serait sans doute confessé à lui, sieur Germon, de renoncer de tout son coeur, au moment où il recevrait l'absolution, à la Nation et à la Loi."
MM. les maire et curé de la commune de Saint-Hilaire-la-Forêt ont déclaré :
"Depuis plusieurs mois, la paix et l'ordre sont entièrement troublés dans leur paroisse ; la majeure partie de leurs concitoyens, en abandonnant leur église et en suivant uniquement celle de Saint-Hilaire-de-Talmond, sont, depuis ces changements de principes religieux, travaillés en sens contraire de la Constitution. Ils ont vu et lu une lettre écrite de la main du sieur Rampillon, curé de Jard, signée seulement des lettres initiales dudit sieur, de rétracter son serment, en ajoutant que Monsieur Rodrigue (l'évêque), n'avait jamais eu une mission légale et qu'il ne lui en avait point reconnu. Ledit sieur Rampillon a dit au sieur curé d'Avrillé : Je vais rétracter mon serment, tu devrais en faire autant ; mais, au moins, monte en chaire et annonce que tu n'es pas vraiment curé d'Avrillé. Ledit Rampillon a prêché en sens inverse de la Révolution, le sieur Parenteau, prêtre, qui était auparavant dans les bons principes et lui a remis une prétendue bulle du pape, qui l'a effrayé. Il leur a été rapporté qu'un prêtre non sermenté avait donné, pour pénitence, à deux citoyens qu'il avait confessés, de se rendre sur un chemin assassiner un patriote qu'il leur désigna ; les pénitents, rendus au lieu indiqué, ayant réfléchi sur l'atrocité de leur procédé, furent trouver le particulier indiqué pour être assassiné et lui firent part de l'infame complot qui leur était proposé ; ajoutant, le sieur Jaunâtre, avoir pensé que c'était le sieur Duroussy, administrateur de ce district, qui était menacé ; à quoi le sieur Duroussy lui aurait répondu qu'il y avait de l'exagération, mais qu'il y avait quelque chose de réel.
Lesdits sieurs Jaunâtre et Nicolleau ont dit ne pas connaître le prêtre qui s'est rendu coupable de ce forfait ; mais qu'ils ont lieu de croire que c'est un prêtre voisin de leur commune. Enfin ledit sieur Jaunâtre a ajouté que le sieur Maroilleau, curé de Saint-Hilaire-de-Talmont, avait offert vingt louis au sieur Bourmaud, maire de Jard, pour donner sa démission et se tourner de son côté."
Lecture faite, par le secrétaire, des déclarations ci-dessus, les sieurs déposants ont déclaré y persister et ont signé :
Le Page ; Germon, curé de Talmond ; Jaunâtre ; Nicolleau, curé de Saint-Hilaire-la-Forêt ; Leteur."

... Le Directoire arrête que les sieurs Maroilleau, Savin et Rampillon seront dénoncés par le commissaire syndic à l'officier de police du canton de Talmond ...

Nous ne savons à quel moment précis, mais Jean-Mathias Germon rétracta son serment. Nous le trouvons ensuite réfugié en Italie. Revenu en France, en 1795, il exerça clandestinement son ministère dans les paroisses voisines de Saint-Pardoux, où habitait son beau-frère.
En 1798, il était curé à Mazières-en-Gâtine et c'est là qu'il fut arrêté et déporté en Guyane, où il réussit à survivre.
Le 12 décembre 1800, il embarqua sur La Jeune Annette et revint à Saint-Pardoux. Il fut invité, en avril 1801, à devenir le curé de Saint-Aubin-le-Cloud. Il le resta jusqu'à sa mort, le 12 février 1837, âgé de soixante-quinze ans.

 

Acte de décès de J



Sources :
L'Album Vendéen - de Louise de La Rochejaquelein - La Légende revécue - Clisson 1826 (+ portrait)
La Terreur sous le Directoire - Victor Pierre Retaux-Bray - 1887
Archives Départementales de Vendée

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité