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La Maraîchine Normande
6 février 2014

GUYANE - 12 DÉCEMBRE 1842 - MARTYRE D'UN ENFANT DE DOUZE ANS

L'ESCLAVAGE AUX COLONIES FRANCAISES

GUYANE  -  12 DÉCEMBRE 1842  -  MARTYR D'UN ENFANT DE DOUZE ANS

"Qu'on se figure dans la solitude des bois de la Guyane, loin du regard des lois et de l'opinion, douze malheureux esclaves sous la puissance d'un homme indigne de ce nom, des esclaves patients à souffrir, si patients que leur maître ; tout le jour ivre de tafia, dur, menaçant, cruel, et le soir appelant dans son lit les malheureuses négresses qu'il a meurtries et qui se soumettent pour avoir grâce de la vie. Pas une loi divine ou humaine qui ne soit incessamment violée.

esclaveAu nombre de ces esclaves était un jeune enfant de douze ans. Un jour le maître envoie Auguste dans un bateau chercher du pain, à un bourg éloigné. L'enfant se laisse voler le bateau et le pain, il n'ose revenir. Le lendemain il est ramené par un soldat.
"Qu'on l'attache sur une échelle, et qu'il soit fouetté jusqu'au sang", dit le maître au nègre commandeur. L'enfant reçoit cinquante coups de fouet, et comme il n'y avait plus de place pour les coups, on le retourne et on le fouette de l'autre côté ! L'enfant est ensuite attaché  la face tournée contre un poteau ; une corde en noeud coulant placée à son cou, le force à rester debout. La flagellation recommence alors, et pendant qu'elle s'exécute, le maître, pour étouffer les cris de la victime, met dans sa bouche un bambou qu'il recourbe par les extrémités sur sa nuque. Le bras du commandeur était las et son coeur aussi peut-être. Le maître saisit le fouet, et c'est avec le manche qu'il frappe maintenant le corps sanglant.
La mère de l'enfant était là présente avec les autres esclaves ; il y avait là aussi un soldat français, et les esclaves tremblaient, et la mère se tut, et le soldat laissa faire.
Il restait au maître à exercer son droit de mort, droit que lui refuse la loi. Depuis six longues heures le malheureux enfant répandait son sang et ses pleurs, à deux pas de sa mère, qui pendant ce temps travaillait pour le maître. Ce maître, ce bourreau revint, il était allé faire sa sieste, et le repos avait donné à sa fureur de nouvelles forces qu'il épuisa sur le corps mutilé de l'esclave. Enfin, tirant la corde, il pendit l'enfant.
Lorsque la mère vit que son fils ne touchait plus la terre, son coeur saigna. Pour cacher son désespoir, elle détourna la tête ; voilà tout ce que cette mère esclave put faire pour son enfant.
Tout cela s'est passé de point en point le 12 décembre 1842, à une journée de Caïenne, et a été constaté judiciairement le 21 janvier suivant en audience de la Cour d'assises. Le meurtrier a été condamné à huit ans de travaux forcés." (Le Constitutionnel, 8 juillet 1843, Supplément.)


Huit ans de travaux forcés ! Quels sont donc les crimes pour lesquels la loi réserve la peine de mort ? Mais que dire de ce soldat français assistant paisiblement à un tel spectacle ? - Oh ! il avait raison ce philosophe qui a dit : "Les esclaves sont encore plus coupables que les tyrans."

L'Écho de la Fabrique
N° 49 - 15 septembre 1843

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