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La Maraîchine Normande
2 février 2014

LA POMMERAIE-SUR-SÈVRE - TREIZE-VENTS (85) - ABBÉ LUCIEN BACLE - INVENTEUR DE LA MACHINE A PLANTER LES CHOUX

Il était d'usage en Vendée, et surtout dans le bocage de planter autant de milliers de choux que d'hectares exploités. La Vendée était alors au début du XXe siècle le premier département français pour la production du chou. Le travail était pénible, le dos courbé jusqu'à terre des journées entières. Pour éviter ces efforts physiques, une machine serait la bienvenue.

 

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L'abbé Lucien BACLE, curé de Treize-Vents en 1924, veille au salut de ses paroissiens mais est aussi un passionné d'agriculture et d'élevage. L'abbé inventeur ira jusqu'à réaliser plusieurs expériences. Depuis plusieurs années déjà, il avait ébauché les plans d'une planteuse. Mais c'est à Treize-Vents, avec l'aide du forgeron de la commune M. Auguste RETAILLEAU, et de M. BRIN, ingénieur Choletais, que sera réalisé le premier prototype de "la Machine à planter les Choux". La petite merveille est prête, il ne reste plus qu'à l'essayer.

 

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En juin 1925, la ferme de LA BATE, située près du bourg connaît une affluence record. La machine à planter les choux est attelée aux boeufs, et ils sont nombreux les agriculteurs qui sont venus, beaucoup n'y croyaient pas, les plus anciens de la commune avaient envoyé les jeunes en observateurs. Sont même présents des spécialistes de la Chambre d'Agriculture et de la Préfecture.

M. Baptiste MAUDET mène les boeufs et la machine fonctionne, une première planche de choux est réussie, mais aussi vite piétinée par les spectateurs empressés d'approcher l'engin.

L'abbé BACLE exulte, et le soir on arrose entre amis cette journée historique au presbytère.

Plusieurs démonstrations vont connaître un succès de curiosité identique. Comme tout prototype, la machine est encore imparfaite et des modifications et réglages seront nécessaires. Pour des formalités administratives et de brevet, l'abbé BACLE se rendra à Paris.

 

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Après quelques contacts avec des américains intéressés par l'invention, l'abbé BACLE aurait refusé de vendre sa trouvaille, et déclare "Elle restera française et une fois au point sera diffusée sous le joli nom de LA ROYALE". C'est ce modèle qui, des années 1930 à 1950 sera commercialisé et apprécié dans le bocage vendéen.

L'abbé BACLE décédera le 2 novembre 1953 à l'âge de 84 ans à la maison des prêtres du Landreau aux Herbiers.

(affiché sur place)

Bâcle abbé La Pommeraie - Treize-Vents

L'ABBÉ BACLE, UN INVENTEUR MODESTE

La Pommeraie ! Une toute petite agglomération sur les bords de la Sèvre Niortaise, à l'extrémité du département de la Vendée. Si un jour vous avez l'occasion de passer par là, ne manquez pas de vous y arrêter et d'entrer à l'église. Vous y verrez à droite sur le mur verdi par l'humidité, les plus belles fresques que vous ayez jamais vues dans aucune église du monde. Ces vieilles peintures mises à jour, à la suite d'un décapage, représentent les sept péchés capitaux.

C'est une merveille devant laquelle tous les connaisseurs et les profanes s'extasient.

Mais il y a une autre merveille aussi à la Pommeraie, oh ! bien modeste celle-là. Elle se cache sous une soutane verte et rapiécée, dans une maison isolée, au bord de la route de Bressuire. C'est un prêtre habitué, l'abbé Bacle, l'inventeur de la machine à planter les choux.

Nous savions, pour l'avoir entendu dire maintes et maintes fois, que les inventions n'enrichissent pas leurs auteurs. Nous avons pu le constater tout à notre aise.

- L'abbé Bâcle est ici ? demandons-nous à la personne qui a la garde de la maison.

- Mais oui, Monsieur ! Entrez donc.

A peine avons-nous eu le temps de jeter un coup d'oeil dans l'humble cabinet de travail où nous sommes introduit, qu'un vénérable prêtre s'avance vers nous : l'abbé Bacle.

Assez grand, les cheveux blancs, le regard très doux. Il est un peu gêné de nous recevoir en négligé, mais dès que nous lui parlons de son invention, son visage s'illumine, non pas qu'il tire un orgueil quelconque de cette découverte, mais parce qu'il est heureux d'avoir rendu service à l'agriculture en général et à l'agriculture vendéenne en particulier.

AU PAYS DES "VENTRES-A-CHOUX"

La Vendée, comme on le sait, se place, au point de vue agricole, au premier rang des départements français. C'est elle qui possède le plus important cheptel. C'est certainement elle aussi qui cultive le plus de choux. Cette culture est tellement intense, qu'on a dénommé les Vendéens "les Ventres-à-choux". Or, c'est à un "ventre-à-choux" qu'on doit d'avoir découvert, la machine à planter ces délicieux légumes.

L'abbé Bacle, qui est actuellement âgé de 70 ans, est originaire de la Pommeraie-sur-Sèvre La Flocellière (né le 4 mars 1870). Après avoir exercé son ministère dans plusieurs petites paroisses de Vendée, il fut nommé, il y a une dizaine d'années, curé de Fougeré, commune des environs de la Roche-sur-Yon.

Bacle acte naissance

Fils de cultivateur, étroitement mêlé aux choses de la terre, le brave curé, tout en s'intéressant au salut de ses paroissiens, s'occupait aussi de leur bien-être matériel.

Il allait les voir souvent et même lorsqu'ils étaient occupés à travailler.

Lui-même ne dédaignait pas de temps à autre, de mettre la main à la pâte.

CE QU'EST LA MACHINE A PLANTER LES CHOUX

Et puis un jour, l'idée lui vint d'améliorer le sort de ces travailleurs de la terre. La plantation des choux et des betteraves constituait un gros et fatigant travail. L'abbé Bacle résolut de le supprimer en inventant une machine.

Cette machine, dont nous avons pu voir le premier modèle à la ferraille, était constituée d'abord, par une bande dans le genre d'une bande de mitrailleuse, et ensuite, par un plateau qui distribuait les plants les uns après les autres à des bras ou pinces de fer recouvertes de caoutchouc. Ces pinces en tournant déposaient les plants dans la terre préalablement préparée.

L'avantage de cette machine ? L'abbé Bacle va nous le dire :

- Elle plante 60 pieds à la minute, alors qu'un bon travailleur arrive à en planter de 8 à 10.

Et puis, elle supprime le fatiguant travail de la plantation à la main, qui consiste à se courber et se redresser des milliers et des milliers de fois dans une journée.

Il va sans dire que depuis 10 ans, la machine de l'abbé Bacle a été modifiée. Elle plante non seulement les choux et les betteraves, mais elle sème aussi les pommes de terre et même les haricots.

- Vous exploitez toujours votre invention ?

- Non ! Je l'ai cédée depuis quelques années déjà à M. Chatelain, de Sigournais.

- Quel est le prix de votre machine ?

- 2.000 fr. environ ; mais vous comprenez, avec la crise qui sévit actuellement, les agriculteurs ne peuvent guère acheter.

Espérons que dans un avenir prochain, les conditions économiques s'améliorant, les cultivateurs vendéens pourront tous profiter de la merveilleuse invention de l'abbé Bacle et souhaitons qu'un jour viendra où ce modeste curé de campagne, qui a tant fait pour l'agriculture de son pays, aura lui aussi, sa statue ou son buste dans quelque coin de terre vendéenne.
Il l'a bien mérité.

J. BONNENFANT
L'Ouest-Éclair - Journal quotidien d'informations - 1935 - 13 janvier - numéro 13947

 

 

L'ouest-éclair abbé Bâcle

le cultivateur 1928

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Commentaires
M
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Je recherche cette planteuse que nous avons utilisé. C'était une planteuse 2 rangs avec 2 roues en fer (elle existe avec des roues caoutchouc).
Répondre
La Maraîchine Normande
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