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La Maraîchine Normande
27 janvier 2014

SAINT-LAMBERT-DU-LATTAY (49) - LES INFORTUNES DU JEUNE DAVIS

LES INFORTUNES DU JEUNE DAVIS, DE SAINT-LAMBERT-DU-LATTAY

Parmi les jeunes victimes de la férocité des bourreaux de la Vendée, l'historien de la persécution révolutionnaire doit citer le jeune Davis, de Saint-Lambert-du-Lattay, qui traversa tous les périls de la tourmente.


Bien jeune encore, il avait suivi son père, qui succomba dans l'expédition d'Outre-Loire.

 

Le_Mans2

 


Après la déroute de l'armée catholique au Mans, Davis s'était caché au premier étage d'une maison. Il s'y était glissé par la fenêtre, en grimpant sur des monceaux de cadavres. Il en sortit bientôt après par une porte dérobée, et parvint à rejoindre les débris de l'armée en fuite.


Pendant quelques jours, marchant nu-pieds et tête nue, il fit route avec 15 soldats vendéens, et avec eux se cacha dans un bois de Saint-Herblon ; mais la faim l'obligea d'en sortir.


Espérant trouver grâce à cause de son jeune âge, il se rendit à Nantes. On lui donna d'abord la ville pour prison ; mais Carrier le fit ensuite renfermer à l'Entrepôt, où il eut à subir les tourments de la faim, de la contagion et des sévices en tout genre.


Carré le prit à son service en qualité de mousse. Le pauvre enfant ne faisait que changer de supplice. Souvent le maître brutal le renversait par terre à coups de poing, et lui mettait les pieds sur le corps, en lui criant : "Ce petit Brigand, il faut que je l'écrase."
Ce genre de vie dura deux ans.


Enfin, un jour, remontant la Loire de Nantes à Orléans, le petit mousse put s'évader sur un bateau de pêcheur, et se réfugia dans l'île de Béhuard, située au milieu du fleuve. De là, il traversa le Louet, et fut assez heureux pour trouver un batelier compatissant, qui le débarqua sur la rive vendéenne.


Le jeune fugitif se dirige alors vers Saint-Lambert-du-Lattay, où il a l'espoir de retrouver sa mère.
Il arrive à la maison maternelle avec son accoutrement de marin, et sous les haillons de la misère. Madame Davis ne peut le reconnaître.
- J'aurais grand désir de vous assister, mon enfant, lui dit-elle, le prenant pour un étranger ; mais les républicains m'ont tout volé, et mon mari est mort dans l'armée catholique, au-delà de la Loire.
- Moi aussi, dit l'enfant, j'ai fait l'expédition de la Galerne.
- Comment donc vous nommez-vous ?
- Davis, répond le petit mousse ; et vous, n'êtes-vous pas ma mère ?
Madame Davis jette sur l'enfant un long regard étonné ; puis, ôtant la casquette de marin qui masquait ce jeune visage :
- Ah ! c'est toi ! dit-elle, en poussant un cri d'inexprimable bonheur.
Elle venait de reconnaître son fils à une marque qu'il portait au front, et elle tombait évanouie, en disant : Mon enfant !


Plus de vingt ans après, Davis rencontra Carré dans une foire de Rochefort. Cet homme était tombé dans la dernière misère, et s'était fait marchand de bric-à-brac.
Davis se fit connaître à son bourreau et lui fit l'aumône.
Il se vengeait en Vendéen et en vrai disciple de Jésus-Christ. (1)

(1) L'abbé Conin, p. 177

Extrait
Le Martyre de la Vendée
pendant la révolution
L.-P. Prunier, Chanoine
1902

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