MARILLET (85) - ÉGLISE SAINT PIERRE

 L'ÉGLISE SAINT PIERRE DE MARILLET

(Cadastre napoléonien de 1835)

 L'église St Pierre existait antérieurement à Philippe le Bel et dépendait de l'archiprêtré d'Ardin. Qualifiée de cure dès 1625, elle fut sans doute remaniée maintes fois au cours des siècles selon le même plan primitif, proche de l'art roman.

Les dernières restaurations connues datent :

1) de 1876 à 1878, par l'architecte départemental Clair, qui la dote d'une toiture d'ardoises et d'un sol cimenté recouvrant l'ancien dallage de pierres, lui-même recouvrant diverses sépultures intra muros ; les murs furent peints à ornements.

2) en 1996, au titre du patrimoine réfection à la chaux, tant à l'intérieur avec peinture dans le choeur, qu'à l'extérieur. Un cadran solaire fut découvert sur un mur qui donne sur le cimetière (primitivement, ce cimetière entourait l'église).

L'édifice comporte un plan en croix latine à nef unique, un choeur en hémicycle, une sacristie côté sud et un clocher situé sur le bras sud du transept.

Les vitraux offerts par la famille de Fontaines (dont les armes figurent à droite de l'autel) sont du XIXème siècle, ainsi que la plupart des statues. Du mobilier ancien, il ne reste que les bancs.

A la révolution, l'église vendue comme bien national, fut achetée pour sa préservation par Jérôme Moreau de Marillet, dont la tombe subsiste au chevet. Son épitaphe le qualifie "d'honnête homme et bienfaiteur de son église".

(Bulletin de Lois de la république française - 1829 - t. 11 - série 8 - n° 300)

[Il s'agit probablement de Modeste-Gérome-Gabriel Moreau, né aux environs de 1759 (les actes manquent pour le vérifier),  maire de Marillet jusqu'au 8 juin 1833, jour de sa mort en son domicile de Marillet, déclaration faite par Eugène de Fontaines, neveu de Modeste Moreau.]

Ses héritiers, la famille de Fontaines, la rendirent au culte, avec dotation de rentes, sous condition qu'un prêtre réside dans la paroisse et que la messe y soit perpétuée.

A noter que l'Abbé Baudry, curé de Marillet, refusa en 1791 la Constitution civile du clergé et fut exilé en Espagne avec de nombreux confrères.

[Jacques-Louis Baudry, né à Mervent, le 28 mai 1739, fils de Jacques Baudry et de  Louise Daguin.

Déporté en Espagne, l'abbé Baudry embarqua sur "L'Heureux-Hasard" aux Sables d'Olonne, le 10 septembre 1792.

"Ce jour, à cinq heures de relevée, s'est présenté à la municipalité de cette ville, le sieur Pierre Vassivier, maître de la barque l'Heureux-Hasard, qui a déclaré embarquer à son bord trente-neuf ecclésiastiques non assermentés et les conduire à Saint-Sébastien ou Bilbao, conformément à son rôle en date de ce jour ; lesquels ecclésiastiques sont :

1. Jacques Chabot, ex-chanoine de Luçon ;

2. Pierre-François Ardouin, ex-vicaire de St-Médard, d. de la Rochelle ;

3. Pierre Champin, prêtre desservant de la ci-devant abbaye de la Grainetière, district de Montaigu ;

4. Jean Bonnin, ex-vicaire de la paroisse des Clouzeaux, district de la Roche-sur-Yon ;

5. Jacques-Louis Baudry, ex-curé de Marillet, d. de la Châtaigneraie ;

6. Pierre-François Drouet, ex-vicaire de Landeronde, d. des Sables ;

7. Jean Guiberteau, ex-curé de Coulonges-les-Royaux, d. de Niort ;

8. Pierre-Gaspard Béraud, ex-vicaire de Saint-Pompain, même district ;

9. Jean Herbreteau, ex-vicaire de Venansault, district de la Roche ;

10 Etienne-Henri Giraudeau, ex-curé de la Châtaigneraie ;

11 René Desnoyers, ex-vicaire de Saint-Maurice-des-Noues, district de la Châtaigneraie ;

12 Louis-Claude-Marie Boissinot, ex-curé de Benet, d. de Fontenay ;

13 Charles-Jacques Genays, ex-curé de la Loge-Fougereuse, même district ;

14 Raymond-Pierre Hillairet, ex-curé d'Evrunes, d. de Montaigu ;

15 Pierre-Louis Rautureau, ex-curé du Breuil-Barret, d. de la Châtaigneraie ;

16 Antoine-Alexandre Fumoleau, ex-curé de la Chapelle-Palluau, district des Sables ;

17 Jean Mercier, ex-vicaire de Saint-Hilaire-de-Voust, district de la Châtaigneraie ;

18 François Laroze, ex-cordelier ;

19 Jean-Louis Olivier, de la congrégation de Saint-Lazare ;

20 René Chevalier, ex-curé de Notre-Dame-de-Tiffauges, d. de Montaigu ;

21 André Chabot, ex-curé de Doix, district de Fontenay ;

22 Jacques Blanchard, ex-curé de Saint-Sulpice-en-Pareds, d. de la Châtaigneraie ;

23 René Mosnay, ex-curé de Saint-Germain-l'Aiguiller, district de la Châtaigneraie ;

24 Gabriel Rezeau, ex-vicaire de Beaufou, district de la Roche ;

25 Claude-Florent-Sébastien Deschamps, ex-vicaire de Coudrie, d. de Challans ;

26 David-Pierre Chaigneau, ex-curé de Saint-Martin-de-Fraigneau, district de Fontenay ;

27 Joseph-Thomas Goicheau, ex-curé de Lesson, district de Fontenay ;

28 Gabriel-Célestin Giraud de la Clairie, ex-curé de Sainte-Gemme-des-Bruyères, district de Fontenay ;

29 Jean-Alexandre Davy, ex-vicaire de Villevesque, district d'Angers ;

30 Louis Raison, sous-diacre à Fontenay ;

31 Jean Fouasson, ex-curé de Saint-Georges de Montaigu ;

32 François-Adrien Fouasson, ex-curé de Vendrennes, d. de Montaigu ;

33 René Poissonnet, ex-curé de Longève, district de Fontenay ;

34 Jean-Louis Marchais, ex-curé de Saint-Jean-de-Beugné, d. de Fontenay ;

35 Louis Baritaud, ex-curé de Saint-André-d'Ornay, district de la Roche-sur-Yon ;

36 Mathieu Gautier, ex-curé de la Chapelle-Achard, district des Sables ;

37 Pierre-Denis-Marie-Louis Villeneau, ex-curé de Vairé, d. des Sables ;

38 Paul Boudet, ex-curé de Vix, district de Fontenay ;

39 Pierre Roguier, ex-curé de Saint-Maurice-le-Girard, du district de la Châtaigneraie.

Desquels prêtres ledit sieur Vassivier a promis et s'est obligé de rapporter, à son retour en cette ville, bonne et valable décharge, pour attester à cette municipalité leur débarquement dans les ports ci-dessus par lui indiqués ou tous autres où le temps le forcerait de relâcher en Espagne.

Et a signé : VASSIVIER."

(La préparation de la guerre de Vendée, 1789-1793 - Tome 3 / par Ch.-L. Chassin - 1892)

L'abbé Baudry est-il revenu d'Espagne ? Nous n'avons trouvé, hélas, aucune information sur ce sujet.  Le dictionnaire des Vendéens, aux Archives Départementales de Vendée nous indique que l'abbé Jacques-Louis Baudry serait décédé à Marans (Charente-Maritime), sans précision de date. Mais, après vérification, il semble qu'il y aurait eu confusion entre un Jacques Baudry et l'abbé de Marillet.]