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La Maraîchine Normande
17 janvier 2014

LE SERMENT SCOLAIRE EN 1792 A LA FLECHE

La Flèche

 

LE SERMENT SCOLAIRE EN 1792
A LA FLECHE

Entre tous les serments - et ils furent nombreux - que demanda le régime révolutionnaire, c'est le serment scolaire qui eut le moins de succès. Ceux-là même qui le prêtèrent n'y attachèrent pas d'importance. La surveillance, du reste, n'était pas encore exercée sur les écoles, et pour cause : depuis le début de la Révolution, les écoles s'étaient vidées peu à peu, et les maîtres et maîtresses, faute d'élèves, ne pouvait ni obéir ni contrevenir à la loi et à leur serment.

La curieuse lettre, publiée ci-dessous, nous montre qu'en 1792, on commençait à s'inquiéter des écoles et de l'esprit des maîtres. On crut nécessaire d'obliger ceux-ci à  demeurer fidèles à leurs serments et comme un grand nombre ne l'avait pas prêté, on leur en rappela l'obligation. On retrouve sous la plume du procureur Péan cette énormité tant répétée de nos jours, "les enfants appartiennent à la Patrie" ; il sont bien aussi un peu à leurs parents, je pense ? ...

Je n'ai pu rencontrer nulle part une formule de ce serment, peut-être ai-je mal cherché ? J'espère qu'un confrère sera plus heureux que moi.

PAUL CALENDINI.

A Messieurs les officiers municipaux à Sainte-Colombe.
La Flèche, 24 avril 1792.
Messieurs,
La loi impose aux personnes des deux sexes chargées de l'instruction, l'obligation du serment. Les enfants appartiennent à la Patrie, et c'est un devoir d'empescher que leurs âmes sensibles reçoivent des impressions contraires aux principes qui doivent assurer leur bonheur.
Je vous invite donc Messieurs, à requérir le serment prescrit et à éloigner de l'éducation ceux ou celles qui le refuseront.
Le Procureur Sindic du District.
PÉAN.

Au bas : Lu et publié au prône de la grande-messe à Sainte-Colombe, le 6 mai 1792.
MOUSSET,
Curé de Sainte- Colombe.

Annales Fléchoises et la Vallée du Loir
Janvier-Décembre 1911

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