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La Maraîchine Normande
24 décembre 2013

LÉGENDE DE NOEL - LE SAPIN DE M. D'AUVRIGNY

L'ARBRE DE NOEL
DE MONSIEUR D'AUVRIGNY

Auvrigny est le nom d'un bourg de la Thiérache, là-bas, tout à l'extrémité du département de l'Aisne, dans cette contrée, un peu sauvage, qui confine à l'Ardenne et touche la Belgique. Ce petit coin de France, pays d'origine de tous les tresseurs de paniers et très à l'écart des grandes routes, resta longtemps arriéré : au début de la Révolution, Auvrigny n'était qu'un village de cinquante feux, quelque peu distant d'une vaste maison qu'on nommait le château, et qu'habitait un bon gentilhomme campagnard, vieux célibataire, fort simple d'allures et très accueillant. De temps immémorial le village et le château avaient entretenu les meilleures relations : le comte d'Auvrigny était charitable, les paysans se montraient dévoués ; au moindre embarras ils avaient recours à leur seigneur, qui se chargeait de trancher à l'amiable tous leurs différends et qu'ils trouvaient toujours prêt à intervenir dans leurs démêlés avec la maîtrise des eaux et forêts ou avec les gardes de M. le duc d'Orléans.
Sans mettre fin à cette bonne entente, les évènements de la Révolution amenèrent un certain refroidissement entre les villageois et leur seigneur. Les gazettes n'arrivaient pas, il est vrai, jusqu'à Auvrigny : elles y auraient trouvé, d'ailleurs, si peu de lecteurs, que leur influence eût été à peu près nulle : pourtant, les esprits forts s'agitaient ; on n'était pas sans relations avec la petite ville du Nouvion et même avec Vervins où venait d'être installé le tribunal de l'arrondissement et, encore qu'on n'en eût que l'écho, on n'ignorait rien des grands évènements qui se passaient à Paris. Il était venu de Laon, au moment des élections, des messieurs ceints de larges ceintures et empanachés comme des timbaliers, qui avaient prêché aux paysans ébahis les bienfaits de l'égalité et le bonheur de l'indépendance ; ils avaient bien ajouté que tous les nobles étaient faux comme Judas et cruels comme Barbe-Bleue ; mais les paysans d'Auvrigny n'en connaissaient qu'un, lequel leur avait toujours paru franc et généreux, de sorte que les discours des jacobins de Laon étaient restés sans effet.
Le comte, lui, n'avait rien changé à ses habitudes ; comme il avait du jugement, et même de l'esprit, il se garda bien d'émigrer ; n'ayant aucun droit du seigneur à regretter, il ne montra point de colère lors de l'abolition des privilèges ; lorsqu'il vit que, peu à peu, les villageois qu'il avait toujours traités en amis, se déshabituaient, par méfiance ou par fierté, de venir le consulter, il affecta de ne point s'en apercevoir, et continua comme par le passé à vivre en philosophe qui n'attend rien de personne et que l'opinion des autres ne gêne point.

On était à l'hiver de 1793, la veille de Noël, et le comte d'Auvrigny, fidèle à un vieil usage de la région avait fait dresser dans le vestibule du château un magnifique sapin coupé dans son parc et qu'il agrémentait de petites lanternes, de rubans, de jouets, de friandises, joyeusement suspendus aux sombres branches de l'arbre. Il était de tradition, chaque année, que les enfants du village, sous la conduite de leurs parents, vinssent faire la cueillette de ces merveilles, à laquelle succédait un succulent goûter de crèmes et de pâtisseries : les paniers des mamans, apportés vides, débordaient au retour de provisions et de chauds tricots ; les hommes mêmes trouvaient dans la poche de leur houppelande de poussiéreuses bouteilles de vin ou des cruchons de vieille eau-de-vie ... C'était une fête dont on se réjouissait deux mois à l'avance et dont on parlait jusqu'à Pâques.
Or, en cette année de malheur, le comte n'avait pas cru devoir renoncer à cette charitable coutume, encore qu'il s'aperçût bien, depuis quelque temps, que la mésintelligence s'accentuait entre le village et le château. Même il avait eu, ce jour-là, l'idée d'une magnifique crèche où l'on voyait l'image en cire du divin Enfant, étendue sur la paille dans une grotte en écorces d'arbres disposée au pied de l'arbre de Noël, sous les gros rameaux qu'un nuage de farine blanche semblait charger de givre. Le vieux gentilhomme, qui prenait plaisir à présider lui-même à cet arrangement, mettait la dernière main à son oeuvre, lorsqu'il entendit sonner à la porte du château ; s'imaginant que l'impatience de ses invités devançait l'heure, il se hâtait d'allumer ses dernières veilleuses, lorsque son domestique introduisit, au lieu de la bande d'enfants attendue, le maire du village, - on disait le procureur-syndic, - nommé Gérard, et son adjoint, qui s'appelait Birou.
Le comte leur tendit la main, qu'il prirent avec un peu d'embarras ; il les connaissait de longue date, l'un et l'autre : Gérard, paysan presque illettré, n'était pas un mauvais homme ; Birou, au contraire était envieux, beau parleur et prétentieux : il savait à peu près lire l'imprimé et cette supériorité lui donnait un prestige énorme aux yeux de ses concitoyens ; il s'était fait recevoir membre du club des Jacobins de Guise et il venait même de s'abonner à une feuille révolutionnaire qu'il déchiffrait tant bien que mal, sans y comprendre un traître mot ; c'était lui qui faisait marcher la commune, c'était lui également qui était parvenu à inculquer à ses concitoyens que leur dignité d'hommes libres ne leur permettait plus de frayer avec leur ci-devant seigneur, que, pour sa part, il ménageait fort, étant obséquieux de sa nature et jugeant, avec prudence, qu'on ne pouvait prévoir "comment les choses tourneraient".

auvrigny sapin


Donc Gérard et Birou se présentèrent au comte d'Auvrigny, fort étonné de cette visite intempestive. Birou jeta à l'arbre de Noël un regard assez ironique mais il sut se contenir ; Gérard salua d'un air contraint et, comme le gentilhomme les remerciait d'avoir mis tant d'empressement à précéder leurs concitoyens, l'autre balbutia :
- Oh ! ce n'est pas positivement pour cela que nous ... n'est-ce pas, Birou ?
- Non, non, répliqua Birou en ricanant niaisement, ce n'est point là ce qui nous amène.
Le comte les invita à passer dans son cabinet et à exposer le motif de leur visite, se déclarant prêt à les entendre en attendant ses invités ; mais Birou prenant la parole :
- Eh bien ! pour parler net, citoyen, vos invités, ne viendront pas.
- Comment ? ... Pourquoi ? ...
- Je le regrette, oh ! je le regrette ! se hâta d'ajouter Birou. Le citoyen Gérard peut vous dire combien la chose me peine ... mais ils ont pensé ... ils ont cru ...
- Quoi enfin ?
- Que les circonstances ne permettaient peut-être pas à des patriotes de se mêler à certaines pratiques entachées d'aristocratie ...
C'était une phrase de sa gazette : le comte se mordit les lèvres.
- Voyons, Birou, dit-il, croyez-vous que ce qui était bien il y a quelques années puisse être mal aujourd'hui ?
- Non certes ! ... je voulais dire ...
- Et à moins que la morale n'ait changé, ce dont j'ai grand'peur, sommes-nous en droit de critiquer aujourd'hui ce que nous approuvions jadis ?
Birou, ne se sentant pas de force à soutenir la discussion sur ce ton, esquiva la question et répliqua par un de ces arguments qu'il avait entendus émettre à la jacobinière de Guise et qu'il replaçait à tout propos sans en comprendre la portée :
- Tranchons le mot, citoyen, fit-il ; si nous nous abstenons désormais de venir défiler devant votre arbre de Noël, c'est qu'une manifestation si puérile révolte la raison et blesse l'égalité.
- Quand j'aurai le temps, monsieur Biron, répondit le gentilhomme, vous voudrez bien m'expliquer en quoi l'image d'un enfant couché sur la paille d'une crèche peut offusquer vos sentiments égalitaires ... Mais brisons là ; nous reparlerons de mon arbre de Noël quand les temps seront moins troublés, et quand les gens seront moins sots ; mais j'imagine que cette renonciation à un vieil usage qu'aimaient vos pères ne vous portera pas bonheur.
Et, se posant en homme qui congédie ses visiteurs, il ajouta :
- Vous n'aviez pas d'autre communication à me faire ? ...
- Pardon, excuse, fit à son tour Gérard. J'étais venu vous consulter sur quelque chose d'assez délicat : Birou qui parle bien, mais qui parle trop, ne m'a pas laissé le temps d'en causer avec vous. Voici de quoi il s'agit.
Et le brave procureur syndic exposa, que, depuis trois ans qu'il remplissait à Auvrigny les fonctions d'officier municipal, il s'était tiré tant bien que mal de sa besogne ; il rappela que, bien souvent, au début, il était venu prendre conseil du châtelain ; puis il s'était efforcé de s'en remettre à son propre bon sens et aux lumières de ses co-administrés ; mais cette fois le cas était grave ; si grave qu'il n'avait pas jugé devoir moins faire que de venir s'éclairer auprès de "l'homme le plus instruit de la commune". Il avait, en effet, reçu l'avant-veille, par l'entremise du commissaire du pouvoir exécutif de Laon, une lettre émanant du comité de Salut public et l'invitant à dresser le plus tôt possible la liste des suspects de la commune d'Auvrigny.
- Or, continua-t-il, j'ai eu beau me creuser la tête, j'ignore ce que c'est un suspect ... Birou n'en sait pas davantage ; j'ai consulté Havard, Dequesne, Jendelle, Rendon, toutes les fortes cervelles de l'endroit ; aucun d'eux n'a jamais ouï parler d'un suspect, c'est un mot que nous ne connaissons pas, et je viens tout droit vous demander si vous savez ce que c'est.
Le comte dévisagea rapidement ses deux interlocuteurs ; voyant qu'il n'y avait pas chez eux ombre de malice et que leur embarras était réel :
- Oui, reprit-il sérieusement, suspect est une expression nouvelle que je n'avais, pour ma part, jamais entendu employer avant ces derniers temps ... Et quel usage doit-on faire de cette liste que vous avez à dresser ?
- Je dois, dès qu'elle sera écrite, l'expédier directement au comité de Salut public qui - voyez la lettre - prendra aussitôt des mesures en conséquence.
- Eh, eh ! la chose est urgente, en effet ; eh bien ! mon brave Gérard, voici ce que le comité demande : il veut tout simplement connaître les noms de ceux de vos administrés qui se sont le plus signalés, depuis le commencement de la Révolution, par leur patriotisme et leur haine de l'ancien régime.
Et comme Birou dressait l'oreille, le comte ajouta négligemment :
- Il est probable que la Convention est sur le point de distribuer des emplois et des dotations : les suspects, en langage officiel, désignent ceux qui sont susceptibles d'obtenir une récompense nationale.
- Je l'avais pensé, remarqua Birou.
- Ca ne m'étonne pas, Birou ; comme vous me l'avez dit récemment : "La République a terrassé l'hydre du fanatisme et triomphé de tous ses ennemis ;" elle n'a plus maintenant qu'à songer à ses amis et vous voyez qu'elle ne les oublie pas ... Je n'ai qu'un regret, c'est de ne pouvoir figurer sur cette liste d'honneur.
- Bah ! insinua bonnement Gérard, si ça vous faisait bien plaisir ...
- Non pas ! diable ! Mon nom d'aristocrate vous desservirait sûrement auprès du comité ... d'ailleurs, je n'ai rien fait pour mériter de le voir à côté des vôtres, à vous qui avez lutté pour la liberté.
Le maire paraissait prodigieusement embarrassé.
- Alors, quoi ? fit-il, sur cette liste de suspects, - drôle de mot, - je vas y mettre Birou.
- Excellente idée ; mettez-le en tête ... Allons, allons, ajouta le comte en se tournant vers Birou qui minaudait, ne faites pas le modeste ; ça vous revient de droit. Tenez, Gérard, placez-vous à ma table, et écrivez sur-le-champ : Liste des suspects de la commune d'Auvrigny ...
Le paysan, de ses gros doigts, traçait en caractères énormes les mots qu'il épelait à demi-voix : il s'appliquait si bien que la sueur perlait à son front et que sa langue pendait entre ses dents ; enfin, il en sortit à son honneur.
- Là ! voilà le titre ; maintenant, les noms :
Birou, d'abord ; puis, qui encore ? Je ne veux pas n'en donner qu'un, ce serait mesquin.
- Evidemment, approuva le comte, vous auriez l'air de lésiner ; mais, voyons, vous me citiez tout à l'heure Havard, qui crie à la lanterne ! quand je traverse le village ; c'est un bon celui-là ; et Rendon ; qui braconne tous mes faisans sous le prétexte que le droit de chasse n'existe plus ; encore un qui est un chaud partisan du nouveau régime ; et Jendelle, qui a abattu la croix du cimetière ; et Dequesne qui nous tutoie tous et n'ôte plus sa casquette par la raison que la politesse est l'ennemie de l'égalité ... En voilà qui ont donné des gages au nouveau régime ...
Gérard écrivait chacun des noms qu'avait cités le comte ; quand  il eut terminé, il leva la tête d'un air satisfait :
- Si j'y mettais également mon nom ? fit-il.
- Je ne vous le conseille pas, Gérard, répondit le comte ; en qualité de procureur de la commune vous allez signer cette liste, il est plus convenable de ne pas vous désigner vous-même.

Le coeur un peu gros de n'y point figurer, le maire d'Auvrigny expédia, le soir même, sa liste de suspects au comité de Salut public. Dans le village, le bruit de l'incident s'était répandu : Birou n'avait pu se tenir de parler ; il s'était vanté qu'avant peu ces messieurs du comité l'appelleraient à Paris pour lui décerner une récompense : - de l'argent peut-être, ou une bonne place, accompagnée d'une couronne civique. Aussi fit-il bien des envieux lorsqu'un beau matin on vit sa maison envahie par la gendarmerie du Nouvion, sous la conduite d'un agent du Comité de la Sûreté générale, lequel fit monter Birou dans une belle berline sur les panneaux de laquelle on distinguait encore, malgré les grattages, l'écusson fleurdelisés des princes d'Orléans. Jendelle et les autres furent enlevés de même et le soir, en mangeant la soupe, Gérard ne put s'empêcher de soupirer en disant à sa femme :
- Si le comte m'avait laissé faire, je roulerais à cette heure, avec eux, sur la route de Paris.
Ce à quoi la femme répondit aigrement :
- Ca t'apprendra à écouter les conseils d'un ci-devant !

auvrigny charrette



Et, de fait, Gérard ne remit plus les pieds au château ; il boudait ; le comte, de son côté, ne venait guère au village ; pourtant, comme il était allé, un jour, chez le charron, il fut frappé du silence et de l'aspect désert du bourg ; il s'informa près d'un vieil homme qui venait de le saluer, à l'ancienne mode.
- Ah ! monsieur le comte, répondit celui-ci, il n'y a plus de gars valides dans le village ; vous savez bien que le gouvernement a demandé les noms de ceux qu'on devait récompenser et le maire en avait désigné cinq qui ont été aussitôt appelés à Paris ; mais, voyant cela, les autres n'ont pas laissé de repos qu'on ne les propose à leur tour, et M. Gérard s'est vu forcé de rédiger une seconde liste des suspects de la commune d'Auvrigny où il a mis, comme qui dirait, tout le monde ; il n'a même pu résister au plaisir de s'y nommer aussi ; de sorte qu'on a vu arriver un jour toute la brigade de gendarmerie de Vervins, avec un grand chariot, où ils ont entassé nos hommes ; il y a six semaines qu'ils sont partis, tout joyeux et chantants ; mais il faut croire que la place qu'on leur a donné est bien absorbante, car il y en a pas un qui ait encore trouvé le moyen de donner de ses nouvelles.

Et voilà comment le comte d'Auvrigny, aristocrate avéré, se débarrassa de voisins inquiétants et vécut bien tranquille, dans son château, tout le temps que dura la Terreur, tandis que ses paysans figuraient, avec dix mille autres, tout aussi peu dangereux et aussi peu coupables, dans les prisons de Paris.
Quand vint Thermidor, le gentilhomme s'entremit autant qu'il le put pour obtenir leur liberté ; mais il y avait alors tant d'injustices à réparer que des mois se passèrent sans qu'il réussît.
Il était devenu le père nourricier du village qui ne contenait plus que des vieillards, des femmes et des enfants : il tenait table et bourse ouvertes pour ces pauvres gens qui ne faisaient rien sans prendre ses avis et qui le considéraient comme leur providence ; Auvrigny était revenu au vieux temps d'avant 89, alors que le village et le château fraternisaient ; les paysans qui n'avaient plus d'autres ressources que la générosité de leur seigneur, l'appelaient Monsieur le Comte et respectaient ses faisans ; lui, continuait à ne manifester aucun étonnement des revirements successifs qu'avait subis, à son égard, l'esprit de la population.
On remarqua seulement qu'à l'approche de l'hiver, il fit à Paris plusieurs voyages : on en comprit le motif lorsqu'on vit, quelques jours avant la fin de l'année 1794, rentrer à Auvrigny, un par un et très penauds, les suspects qui l'avaient quitté, si glorieux, quelques mois auparavant ; ils restaient très sobres de détails sur leur aventure à laquelle ils ne comprenaient pas grand'chose ; mais ils ne tarissaient pas de louanges sur le comte qui s'était employé avec un zèle infatigable à les sortir de leur prison.

Aussi y eut-il foule au château, la veille de Noël. Le comte n'avait pas fait d'invitations, pourtant ; et s'il avait dressé l'arbre traditionnel, plus chargé de surprises encore qu'à l'ordinaire : tout le village se trouvait là, respectueux, plein de reconnaissance ; et comme le maire Gérard se tenait modestement derrière ses administrés, le gentilhomme alla le prendre par la main et l'attira près de lui.
- Ah ! monsieur le comte, fit le paysan, que ne vous ai-je écouté ! Tout de même, vous nous avez donné une fière leçon ! ...
- Eh quoi Gérard, pas de rancune ?
- Pas l'ombre, monsieur le comte ! Car si j'avais su, au vrai, ce que c'était qu'un suspect, c'était vous, vous seul, que j'aurais mis sur la liste : j'aurais fait cette sottise - quand j'y pense, j'en ai le cauchemar.
- Eh bien ?
- Eh bien ! j'ai vu comment les choses se passaient, vous n'en seriez pas revenu ; tandis que nous, des paysans, on nous a oubliés tout de suite, dans le nombre. Il n'y a que Birou ...
- Birou ?
- Vous savez bien, l'esprit fort ; il s'est démené tant et si bien, protestant qu'il avait droit à une récompense et qu'il exigeait une place, qu'on s'est décidé à lui en donner une : on l' incorporé à la douzième demi-brigade ; il est maintenant caporal au ci-devant régiment des chasseurs du Gévaudan.
Comme ils revenaient tous deux près de la crèche toute illuminée, Gérard, montrant au gentilhomme les visages extasiés des enfants qui se passaient de main en main les jouets décrochés des branches :
- Et peut-être bien, monsieur le comte, ajouta-t-il, qu'il donnerait tout de suite ses galons pour être ici ce soir avec nous.

Légendes de Noël
contes historiques
G. LENOTRE
1911

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