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La Maraîchine Normande
16 décembre 2013

TRIBUNAL CRIMINEL RÉVOLUTIONNAIRE - ANTOINE BROUSSE

TRIBUNAL CRIMINEL REVOLUTIONNAIRE

PARIS

BROUSSE convaincu d'être auteur ou complice de manoeuvres, tendantes à ébranler la fidélité des citoyens, et à les corrompre ...

BOUSSE, compagnon serrurier (demeurant rue des Fossés-Saint-Victor, section des Sans-Culottes), vendu, sans doute, à l'aristocratie, prend à tâche de parler et d'agir contre le système républicain. Ce point n'est point en secret qu'il tient cette conduite criminelle.
Il affecte de s'adresser à des groupes de citoyens.


J'ai servi, leur dit-il, je puis vous être utile. Disposez de moi ; disposez de ma bourse ; je suis à même de vous distribuer 25 louis. Le comte d'Artois ne me laisse point manquer d'argent. Enrôlez-vous, croyez-moi. Dans huit jours, le roi de Prusse, mon ami, viendra s'unir à nous.
Il tire de sa poche des écus de six livres ; il les baise ; il déplore le sort du ci-devant roi, qu'il appelle "son pauvre Capet". Brousse travailloit chez Leyrit, Serrurier au Marché-Neuf. Le 12 août 1793 (vieux style), les autres compagnons apportent et suspendent, dans la boutique, un drapeau tricolore. A la vue de ce signe de la liberté, une fureur contre-révolutionnaire s'empare de l'âme de Brousse.
Je f....., s'écrie-t-il, au feu votre drapeau. Je ch..... dessus. Je ne le souffrirai qu'après que vous en aurez supprimé les couleurs blanche et rouge. Il se jette sur le drapeau, l'arrache, le déchire, et y substitue un chiffon blanc.
On le dénonce au comité révolutionnaire de la section de la Cité. Les membres de ce comité reçoivent plusieurs déclarations, et livrent Brousse au tribunal révolutionnaire.
A l'audience, les dépositions unanimes des témoins, justifient l'accusation.
Les jurés déclarent :
1° Qu'il est constant que, dans l'intervalle du 15 juillet au 15 août dernier, il a été pratiqué des manoeuvres tendantes à ébranler la fidélité des citoyens envers la nation française, et à les corrompre, pour favoriser les progrès des ennemis de la république ;
2° Qu'Antoine Brousse est convaincu d'être l'auteur ou le complice de ces manoeuvres.
Le Tribunal, faisant droit sur les conclusions de l'accusateur public, condamne Brousse à la peine de mort, conformément à l'article 4 de la 1ere section du titre Ier de la 2me partie du code pénal.
Déclare que les biens de Brousse sont confisqués au profit de la république.
Ordonne que ce jugement soit exécuté sur la place de la Révolution, ... imprimé et affiché.
Jugement du 15 brumaire, l'an 2 de la république.
(5 novembre 1793)


GAZETTE DES TRIBUNAUX
T. 9
(Novembre 1793 - avril 1794)

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Commentaires
N
En voilà un qui n'avait pas froid aux yeux !
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