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La Maraîchine Normande
4 décembre 2013

ALEXANDRE-EMERIC DE DURFORT, MARQUIS DE CIVRAC et MARIE-HENRY-LOUIS DURFORT, COMTE DE CIVRAC

ALEXANDRE-EMERIC DE DURFORT, MARQUIS DE CIVRAC

RAMEAU DES MARQUIS DE CIVRAC



Né le 6 février 1770 à Paris - Fils de Jean-Laurent de Durfort-Civrac, comte, puis duc de Lorges, et de Adélaïde-Philippine de Durfort, comtesse de Lorges.

Jean-Laurent de Durfort-Civrac

 

Armes Durfort-CivracEntré au service en 1785 - Lieutenant en second dans le Corps Royal d'artillerie de l'Ecole de Strasbourg - Aide de Camp de M. le Maréchal de Broglie en 1788 au camp de Metz - Désigné par M. le Maréchal de Broglie pour être de ses aides de Camp,lorsqu'une armée fût rassemblée à Versailles en 1789.

Emigré en 1791, a été attaché à la Brigade de Colonel Générat Cavalerie - a fait la campagne de 1792 comme volontaire dans la Compagnie de Royal Piémont, Brigade du Colonel Générat - est entré en 1794, Capitaine à la suite dans le Régiment du Dresnay - a été embarqué pour l'expédition de Quiberon - a fait la même année la campagne de l'Ile d'Yeu - a été fait Colonel à la suite du Dragon au mois de mars 1814 - fait Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, le 20 avril 1814 - à la même époque, a été nommé Inspecteur Général à la Garde Nationale du département de Maine-et-Loire en 1815 - Lorsque les Vendéens prirent les armes dans cette même année  1815, il a été désigné par M. le Comte Ch. d'Autichamp pour commander le 1er corps de son armée - Il a été arrêté à Sainte-Hermine le 26 mai se rendant à sa destination et mené en prison à Fontenay, d'où il a été transféré à la Rochelle où il a été  tenu cinq semaines en prison, et a été mis en liberté que le 30 juin - En 1820 et 1823, il a présidé le collège électoral du 3e arrondissement de Maine-et-Loire, et ce département l'a élu député à la chambre septennale en 1824 - Maréchal de camp en 1832 - Pair de France en 1827, démissionnaire en 1830.


Le 27 mai 1832, lors du soulèvement de la duchesse de Berry, il fut arrêté quand Jacques Cathelineau, fils du généralissime, fut tué par les philippistes, conduit en prison, puis à la cour d'assises d'Orléans. Il ne fut libéré qu'au début de l'année suivante, jugé et acquitté, après huit jours de dramatiques débats et une magnifique plaidoirie de Me Eugène Janvier. Les accusés étaient au nombre de neuf : MM. le marquis de Civrac (Pair de France et Maréchal de camp), Moricet (ancien receveur particulier des finances), Guinehut, le curé Brouard (curé de Jallais), Lhuillier, Pineau, Sailles, Cailleau et Sinan.
Le 28 janvier 1833, Cour d'Assises du Loiret : "Après une demie heure de délibération, le juri rentre dans la salle, et son président déclare que sur toutes les questions, la réponse est : NON, LES ACCUSÉS NE SONT PAS COUPABLES.
Le verdict d'acquittement, écouté dans le plus profond silence, était à peine prononcé pr M. le président, que l'auditoire n'a pu contenir plus long-temps des applaudissemens plus promptement réprimés par le sentiment des convenances, que par la sévère allocution du président. L'adhésion la plus unanime à la sentence du juri, et une vive sympathie se sont manifestées en faveur des accusés, qui ont été rendus tout de suite à leurs nombreuses familles et à leurs amis.
Les félicitations les plus affectueuses adressées aux défenseurs et à leurs cliens, ont retardé un instant la sortie de l'assemblée ; chacun s'est retiré à minuit, le coeur plein des vives impressions que lui avait fait éprouver le haut intérêt des débats, le talent des défenseurs et la noble attitude des accusés."

(Pour connaître le déroulement de ce procès : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56614743.r=Durfort+Civrac.langFR)


Extrait du Journal des débats politiques et littéraires du 1er juin 1832 :
"- On nous écrit de Cholet, 26 mai :

Jacques-Joseph de Cathelineau"La vigueur déployée par le général Solignac était bien nécessaire, et nous en voyons les résultats. Les troupes, avec des ordres donnés avec franchise et énergie, agissent sans hésitation, et chaque jour nous apprenons que des personnages importans du parti légitimiste sont entre les mains de l'autorité judiciaire.
Je vous ai annoncé que quelques individus notables avaient disparu de Beaupréau ; on pensait qu'ils devaient être les chefs du mouvement dont nous étions menacés ; aujourd'hui on en est sûr.
Hier, dimanche, deux heures après-midi, le lieutenant de gendarmerie Masion et le sous-lieutenant Regnier, du 29e, étaient partis de Beaupréau avec 30 fusilliers, et s'étaient dirigés sur le vieux château de la Chaperonnière. En y entrant, ils interrogent un métayer et une femme de la maison : Avez-vous vu les chouans ? - Non, répondent-ils d'une voix tremblante, nous sommes seuls ici. - Ces officiers ont des doutes, ils prennent un trousseau de clefs et commencent leurs perquisitions. Dans une chambre ils trouvent plusieurs gazettes légitimistes de fraîche date. Leurs soupçons s'augmentent, car le métayer ne lit probablement point les journaux, et ils continuent leurs recherches avec plus d'attention.
Ils trouvent un pistolet sous de la paille, puis une corde dont le bout soulevait une trape ; elle est levée, en dessous est une autre trappe ; on la lève encore ; l'officier du 29e s'y présente, et aussitôt Cathelineau, se montrant armé d'un pistolet, l'ajuste, la balle frise le visage de l'officier, qui saisit le fusil d'un soldat et étend mort Cathelineau.
Au même moment des cris de grâce se font entendre : c'était le vieux M. de Civrac, pair de France, et l'un des plus grands propriétaires de l'Anjou, qui déclarait se rendre, et M. Moricet, qui faisait la même déclaration. On s'empare de ces deux nobles messieurs, ainsi que de douze de leurs agens. Les recherches continuées font découvrir, dans divers endroits du château, plusieurs paires de pistolets d'arçon, 600 cartouches, 25 kilogrammes de bonne poudre, et quelques milliers de bons de fournitures, dont je vous envoie ci-joint le modèle, avec date de 1832. A chaque coin de ces bons se trouve une fleur de lys.
Le détachement conduisait toute la capture à Beaupréau ; mais le chef de bataillon accouru au devant du détachement, donne l'ordre de se rendre directement à Cholet, et par humanité prête son cheval à M. de Civrac. A deux heures du matin ils sont arrivés à Cholet, conduits à la gendarmerie et mis en sûreté avec les 12 individus pris et amenés avec eux. Ils ont été interrogés par M. le juge-de-paix. il serait difficile d'exprimer la joie des officiers du 29e, de tous les militaires et des habitans de Cholet qui sentent toute l'importance de cette prise. Le détachement vient de repartir en chantant des airs patriotiques.
M. de Civrac avait beaucoup d'influence à Beaupréau et dans les campagnes voisines. Cathelineau, jeune, vigoureux, enthousiaste et fanatique (l'on a trouvé sur lui, chapelets, scapulaire et crucifix d'argent), fils du fameux général vendéen, anobli par Louis XVIII, pensionné par Charles X, était un homme bien dangereux. M. Moricet, ex-receveur particulier, est aussi un chef de parti qui n'est pas sans influence. Il est à présumer que bien d'autres individus vont se trouver compromis.
A l'instant se fait l'enterrement de Cathelineau ; des gendarmes arrêtent un nommé Supiot, homme très suspect, qui suivait le corps."

Il mourut le 16 septembre 1835, au château de Brangues (Isère) : Acte de décès ci-dessous :

"L'an dix huit cent trente cinq et le seize du mois de Septembre à dix heures du matin,
Acte de décès de Monsieur Alexandre Emeric de Durfort-Civrac, marquis de Civrac, âgé de 65 ans, propriétaire et Maréchal de Camp, habitant ordinairement à Beaupréau, Département de Maine-et-Loire, résidant depuis un mois et demi chez Monsieur de Quimsonas Emmanuel, gendre du défunt, habitant cette commune, Epouse vivante Dame Honorine de la Tour-d'Auvergne, marquise de Civrac, lequel est décédé chez Monsieur Emmanuel de Quimsonas ce jourd'hui à huit heures du matin, sur la déclaration à nous faite par Monsieur Henri de Durfort-Civrac, âgé de vingt-trois ans, propriétaire, habitant Commune de Beaupréau, Département de Maine-et-Loire et par Monsieur Emmanuel de Quimsonas, âgé de soixante ans, propriétaire et Maréchal de Camp, gendre du défunt, habitant cette commune, qui ont signé avec nous après que lecture du présent acte lui a été faite, fils du défunt.
Constaté par nous Louis Joseph Michaud de la Tour, maire de cette commune, faisant les fonctions d'officier public de l'Etat Civil soussigné.

signature de henri


Henri de Durfort-Civrac
Emmanuel de Quinsenas
Michaud de la Tour

Monsieur Henri Durfort-Civrac qui a fait la déclaration du décès de son père, déclare vouloir faire transporter le corps dans sa terre à Beaupréau, canton de Beaupréau, arrondissement idem, Département de Maine-et-Loire. En conséquence le corps lui sera remis à la charge par lui de le faire représenter au magistrat civil dudit lieu et passeport lui sera délivré en conséquence.
A Brangues, le seize du mois de septembre dix huit cent trente cinq et a signé avec nous officier civil.
Henri de Durfort-Civrac
Michaud de la Tour.


Sources : Histoire généalogique et héraldique des pairs de France ... - Volume 6 - par Jean B. courcelles - 1826
Service historique de la Défense (Vincennes)
Cour d'Assises du Loiret - Procès de MM. de Civrac, Moricet et autres - Mort de Cathelineau - Orléans - 1833
Mémoires de la Marquise de La Rochejaquelein - édition originale
Etat-civil de l'Isère

 

MARIE-HENRY-LOUIS DURFORT COMTE DE CIVRAC

Marie-Henry-Louis Durfort Comte de Civrac, est né à Beaupréau le 26 juillet 1812, d'Alexandre Emeric et de Françoise Honorine de la Tour d'Auvergne d'Apchier, héritière du château de Beaupréau.

acte de naissance de Civrac


Son grand-père était l'oncle de Lescure et aussi de Victoire de Donnissan, la future marquise de La Rochejaquelein, qui avait épousé en premières noces son cousin germain.

de Durfort de Civrac



CIVRAC 4Riche propriétaire en Maine-et-Loire, conseiller municipal de Beaupréau depuis 1840, conseiller d'arrondissement depuis 1842, conseiller général depuis 1848, il fut le candidat des conservateurs-légitimistes de la 4e circonscription de ce département au Corps législatif de 1852, et il l'emporta avec 9 772 voix (18 757 votants et 34 002 inscrits) sur M. Cesbron-Lavau, candidat officiel, 4 321 voix, et de Quatrebarbes, 4 410. Il conserva dans l'Assemblée son indépendance, et ne fut pas réélu le 22 juin 1857, n'ayant obtenu que 7 964 voix contre 9 536 à M. de Las Cases, candidat officiel.
Il engagea encore la lutte le 1er juin 1863, et obtint, sans être nommé, 11 757 voix contre 17 282 à M. de Las Cases. Il réussit à rentrer au Corps législatif le 24 mai 1869, avec 15 701 voix (30 817 votants, 41 238 inscrits), contre 14 810 voix au député sortant.
Il fut du tiers parti, signa l'interpellation des 116, et réclama des franchises municipales.
En 1870, il se prononça contre la déclaration de guerre à la Prusse.
Porté, le 8 février 1871, sur la liste conservatrice de Maine-et-Loire, il fut élu représentant à l'Assemblée nationale, le 8e sur 11, par 98 847 voix sur 120 174 votants et 151 588 inscrits. Il prit place à droite, fit partie de la commission d'enquête sur les actes du gouvernement de la Défense nationale, et vota : pour la paix, pour les prières publiques, pour l'abrogation des lois d'exil, contre la dissolution, contre le retour de l'Assemblée à Paris, pour la démission de Thiers au 24 mai et pour le septennat.
Mais il se sépara de la majorité monarchiste pour voter la loi des maires présentée par le ministère de Broglie. Il repoussa, en février 1875, l'ensemble des lois constitutionnelles. Les élection du 20 février 1876 renvoyèrent M. de Durfort-Civrac à la Chambre : député de la 2e circonscription de Cholet, avec 10 781 voix sur 11 675 votants et 19 008 inscrits, il reprit sa place à droite et se fit remarquer par la netteté de ses opinions et par la loyauté de son attitude politique.
Les gauches ayant adopté sa candidature à la vice-présidence de la Chambre, il fit partie du bureau depuis le 13 mars 1876 jusqu'à la fin de la législature.
En mai 1876, il interpella le gouvernement sur la révocation, par le préfet des Bouches-du-Rhône, de tous les maires et adjoints pris en dehors des conseils municipaux ; l'arrêté du préfet fut d'ailleurs retiré rapidement.
M. de Durfort-Civrac vota avec la minorité royaliste et soutint le gouvernement du Seize-Mai. Toutefois il ne voulut point de l'appui officiel du ministère lors des élections du 14 octobre suivant, et désavoua l'emploi des affiches blanches.

CIVRACRéélu par 12 097 voix (14 268 votants, 19 386 inscrits) contre 2 015 voix à M. Béchet, il vit son élection validée une des premières : M. de Durfort-Civrac prononça à cette occasion un discours par lequel il exhortait la majorité républicaine à respecter toujours la liberté électorale.
Il fut maintenu à la vice-présidence de la Chambre le 10 janvier 1878, ainsi que dans les sessions suivantes, et vota contre le ministère Dufaure, contre les lois Ferry sur l'enseignement, contre l'article 7 et l'application des lois aux congrégations, contre le divorce, etc.
Il obtint encore sa réélection le 21 août 1881, par 11 143 voix (14 365 votants, 19 685 inscrits), contre 3 102 voix à M. Arthur Janvier de la Motte.
Comme précédemment il siégea dans les rangs des conservateurs, combattit avec eux les ministères républicains, et mourut (février 1884) avant le terme de son mandat.

Le 17 mai 1853, il épouse Gabrielle-Geneviève-Louise de La Myre (né en 1830, décédée à Paris, le 13 janvier 1882). Deux filles naîtront de leur mariage :


Marie-Cécile-Geneviève-Honorine de Durfort-Civrac (26 novembre 1855 à Beaupréau - décédée à Beaupréau le 1er juin 1920) mariée à Paris VIIe le 28 août 1884, et à Sainte-Clotilde le 30, à Pierre de Blacas d'Aulps, Duc de Blacas (1853 - 1937)

acte naissance Marie-Cécile-Geneviève-Honorine


Laurence Elisabeth Henriette de Durfort-Civrac (30 octobre 1865, à Davenescourt - Somme) mariée le 16 février 1895, à Paris (7ème arr.) à Séraphin Aymard Eugène de La Baume-Pluvinel.

Acte de naissance de Laurence Elisabeth Henriette



Marie-Henry-Louis Durfort comte de Civrac mourut le 21 février 1884 en son domicile à Paris (7ème arr.), rue de Grenelle n° 81, à onze heures du soir.

Acte de décès Civrac

 

Henri_Louis_Marie_de_Durfort-Civrac


Sources :
L'Album Vendéen de Louise de La Rochejaquelein - Légende revécue - Clisson - 1826
Souvenirs de Belgrave-Square - par M. Auguste Johanet - 1844
Dictionnaire des parlementaires français - MM. Adolphe Robert & Gaston Cougny - 1890
Archives Départementales de Maine-et-Loire
Etat-Civil de Paris
Archives Départementales de la Somme

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Commentaires
C
Bonjour <br /> <br /> Je cherche SVP une illustration pour Alexandre-Emeric de Durfort<br /> <br /> Vous remerciant <br /> <br /> Joël Confoulan président du Conservatoire Patrimonial du Bassin d'Arcachon. 06 09 56 28 72
Répondre
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