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La Maraîchine Normande
2 décembre 2013

COMMISSION RÉVOLUTIONNAIRE DANS LE BAS-MAINE - REBELLES DE LA VENDÉE

TRIBUNAL REVOLUTIONNAIRE

La commission révolutionnaire qui jeta la terreur dans le Bas-Maine et y fit couler des flots de sang, fut établie à Laval, l'an second de la république une et indivisible et impérissable et le premier de la mort du tyran, par les représentans du peuple dans le département de la Mayenne et près de l'armée de l'Ouest, Bourbotte et Bissy, exerçant par délégation. La lettre d'organisation, datée du 2 nivose, (22 décembre 1793), après avoir exposé la nécessité de juger dans ce département les brigands débandés de l'armée des rebelles de la Vendée et cette autre classe de révoltés appelés chouans, arrête qu'il sera formé une commission provisoire révolutionnaire composée d'un président, d'un accusateur public, de trois juges et d'un greffier, qui jugera définitivement et sans appel dans les vingt-quatre heures tous les rebelles qui seront traduits devant elle, et ceux qui auront été leurs complices, soit en les recevant chez eux, soit en favorisant leur évasion ou en les aidant dans leurs projets de contre-révolution. Les pouvoirs de cette commission ne furent d'abord que d'un mois, mais on verra combien ils furent prolongés ; ils n'avaient pour bornes que les limites du département dans l'étendue duquel la commission était autorisée à se transporter, selon le besoin.
Sur la demande des six commissaires, le représentant Laignelot, leur adjoignit bientôt, pour la bonne tenue des séances, le bon ordre et le silence, deux huissiers, un commis-secrétaire-greffier, et un correspondant de la commission et de l'accusateur public, desquels la signature ne figure dans aucun jugement. Deux prêtres apostats entrèrent dès le principe dans ce tribunal odieux : l'un, Volcler, maire à Lassay, en qualité d'accusateur public ; l'autre, Guilbert, procureur de la commune de Laval, comme greffier. Ces deux infames se firent constamment remarquer par leurs votes à mort ; le premier surtout fut un tigre altéré de sang, et si le tribunal eût toujours suivi ses conclusions, pas un infortuné n'aurait évité le supplice.

Instituée et installée le deux nivose, à Laval, la commission, comme un tonnerre aussi terrible qu'inattendu, parut dès le lendemain à Mayenne, et pendant plusieurs jours remplit la ville d'épouvante. Ce fut elle qui condamna ces infortunés Vendéens dont nous avons admiré la mort héroïque. Quatre séances lui suffirent pour livrer quarante-trois innocens au glaive des bourreaux.

Dans la première, qui se tint le 3 nivose même (23 décembre) elle jugea quatre soldats de la légion germanique qui avaient pris parti dans l'armée royale et qui, dit la sentence, n'entendaient presque pas la langue française. Voici leurs noms, leurs âges, et les lieux de leur naissance :
1 - Mueller Henri, âgé de 41 ans, Hanovrien ;
2 - Schwalm Lucain, âgé de 23 ans, de Mayence ;
3 - Wagener Pierre, âgé de 20 ans, de Namur ;
4 - Engel Joseph, âgé de 19 ans, Hongrois.
Ces étrangers furent mis, par ordre de la commission, entre les mains de la troupe qui était alors à Mayenne, pour être exécutés militairement et sans délai.

Le lendemain 4, le tribunal pressé d'aller porter l'effroi en d'autres villes, tint deux séances, dont la première à 10 heures du matin, la seconde à 4 heures après midi.
Vingt-quatre victimes y furent condamnées,
Savoir :
LE MATIN
1 - Louis Breuvet, âgé de 30 ans, de Saint-Laurent-de-la-Plaine (Maine-et-Loire) ;
2 - Etienne Ledru, âgé de 45 ans, de Chalonnes (Maine-et-Loire) ;
3 - Jacques Michaud, âgé de 25 ans, de Scadigni (Secondigny) près Parthenay (Deux-Sèvres) ;
4 - Jean-Baptiste Chénier, âgé de 25 ans, de Chambretan  ;
5 - Louis Leroi, âgé de 32 ans, de Saint-Sauveur ;
6 - Jean Ollivier, âgé de 32 ans, des Cercueils (Maine-et-Loire) ;
7 - Pierre Leroux, âgé de 42 ans, de la même paroisse ;
8 - Pierre Charruau, âgé de 18 ans, de Saint-Loir, près Vihiers (Maine-et-Loire) ;
9 - Joseph Russard, âgé de 19 ans, d'Alerme, près Parthenay (Deux-Sèvres)
10 - Guillaume Prudhomme, âgé de 18 ans, de Montreuil-des-Landes (Ile-et-Villaine) ;
11 - François Juga, âgé de 18 ans, de Javenai, (Ile-et-Villaine) ;
12 - Louis Ceril, âgé de 16 ans, d'Ardèle, près la Châtaigneraie (Vendée) ;
13 - René Barat, âgé de 38 ans, de la chapelle Saint-Florent ;
14 - Pierre Salé, âgé de 15 ans, de Chambrolle, près Châtillon (Deux-Sèvres) ;
15 - André Degain, âgé de 22 ans, de Gené (Maine-et-Loire) ;
16 - Claude Mellier, âgé de 35 ans, d'Agaunard, près Vihiers (Maine-et-Loire) ;
17 - François Cir, âgé de 36 ans, de Bencar, près les Sables-d'Olonne (Vendée) ;
18 - Mathurin Jannard, âgé de 42 ans, de Chollet ;
19 - Jean Breuvet, âgé de 22 ans, de Saint-Laurent-de-la-Plaine ;
20 - Louis Remaud, âgé de 25 ans, de Salle-le-Vihiers (Maine-et-Loire) ;
21 - François-Daviot, âgé de 35 ans, de Rochefort-sur-Loire (Maine-et-Loire) ;
22 - Jean Godineau, âgé de 35 ans, de Saint-Lambert (Maine-et-Loire) ;
23 - Pierre Giron, âgé de 32 ans, de Mazine (Maine-et-Loire) ;
24 - Pierre Obron, âgé de 32 ans, de la Chapelle-du-Genet (Maine-et-Loire).

Le 5, à deux heures de l'après-midi, le tribunal révolutionnaire se réunit encore, pour immoler quinze victimes :
1 - Jean-Ambroise Begeard, âgé de 27 ans, du Filet, (Maine-et-Loire) ;
2 - Renée Chaperon, veuve Hervé, âgée de 57 ans, de Chollet ;
3 - Marie Verdat, âgée de 29 ans, de Cernier, près Fontenai-le-Comte (Vendée) ;
4 - Jacques Mussot, âgé de 47 ans, de Saint-Maurice-le-Girard (Vendée) ;
5 - François Grimault, âgé de 18 ans, de Saint-Florent ;
6 - Pierre Thibault, âgé de 39 ans, de Montagne, près Montaigu (Vendée) ;
7 - Jean Gentilhome, âgé de 22 ans, de Roussion (Loire-Inférieure) ;
8 - Joseph Froger, âgé de 22 ans, de Lavalette, près Nantes ;
9 - Mathurin Suchet, âgé de 28 ans, de Basse-Goulaine, près Nantes ;
10 - Pierre Bourasseau, âgé de 42 ans d'Evrunes, près Mortagne (Vendée) ;
11 - Mathurin Hautpied, âgé de 29 ans, d'Argentré-sous-Vitré (Ile-et-Villaine) ;
12 - René Rondart, âgé de 40 ans, de Tiffauges ;
13 - Jean Huteau, âgé de 21 ans, de Saint-Martin, près Saint-Florent ;
14 - Nicolas Aubert, âgé de 21 ans, de Saint-Martin-du-Pavé (Maine-et-Loire) ;
15 - Jean Deneau, âgé de 22 ans, du Bas-Maine.

Après ces assassinats juridiques, la commission, couverte du sang de ses victimes, se transporta directement à Ernée, où elle avait été précédée par la terreur de son nom. Dès le 7 nivose, elle y prononça la sentence de mort contre Philippe-Joseph Perreau, âgé de 47 ans, né à Poligni, département du Jura, ancien officier des Gardes-Françaises, qui avait abandonné les drapeaux sanglans de la république, pour s'enrôler sous l'étendard vendéen qu'il défendit avec valeur. Blessé d'une balle qui lui perça la jambe, au passage de Château-Gontier, à Laval, il n'en avait pas moins suivi ses compagnons d'armes dans leur marche pénible. Dans la même sentence, furent enveloppés Pierre Chagnon, son fidèle serviteur, âgé de 30 ans, originaire de la Charente ; Louis Planet, de Chollet, âgé de 22 ans, et un jeune homme de 16 ans, Charles Guibert, de Bournezeau (Vendée). Leur jugement fut exécuté sur le champ par les troupes cantonnées à Ernée, à la diligence des deux prêtres apostats qui s'empressèrent d'annoncer cette heureuse expédition à leurs dignes collègues.

Pendant que l'abominable tribunal se livrait de la sorte à toute sa férocité, il reçut d'un représentant du peuple la lettre suivante qui lui arracha quelques victimes :
"Alençon, le 15 nivose l'an II de la république.
Garnier de Saintes, représentant du peuple, à la commission révolutionnaire séant à Laval.
Parmi les brigands que vous avez tous les jours à juger, il s'en trouve qui par leur jeunesse, méritent de fixer la clémence de la convention nationale : ce sont les filles au-dessous de dix-huit ans, et les garçons au-dessous de seize. Ces individus peuvent encore un jour être rendus à la société, et, jusqu'à ce que la convention nationale ait statué sur leur sort, il suffit de les tenir en état d'arrestation. Quant à ceux qui n'ont pas plus de douze ou quatorze ans, comme ils sont susceptibles de toutes les impressions du BIEN, je ne vois aucun inconvénient de les placer entre les mains de bons patriotes, en prenant leurs noms qui seront inscrits dans leurs municipalités, ainsi que ceux des enfans dont ils se chargeront.
Salut et Fraternité.
GARNIER DE SAINTES."

L'auteur de cette lettre n'était pas, on le sait, un homme de clémence ; cependant il ne put voir sans indignation que des juges barbares condamnassent au dernier supplice des enfans intéressans, dont le crime était d'avoir suivi leur père, de s'être attachés au sort de leurs infortunés parens. La commission frémit en apprenant qu'il lui serait ravi quelques victimes ; elle regretta de n'avoir point prévenu cet obstacle imprévu par de plus nombreuses exécutions, et, dans la crainte que de nouvelles mesures ne vinssent encore arrêter ses coups, elle se hâta de reprendre le cours de ses séances, qu'elle avait pendant plusieurs jours interrompues. Volcler était absent : le tribunal n'en procéda pas moins, le 16 nivose (5 janvier) au jugement de neuf Vendéens qui furent sur le champ fusillés à Laval. L'apostat dut ressentir une horrible douleur en rentrant dans cette cité. On avait immolé des justes, et il n'avait point voté leur mort. Son âme républicaine brûlait de la soif du carnage, et un représentant du peuple lui défendait d'égorger de tendres enfans !
Du moins il ne voulut point paraître avoir pris part à cette mesure de compassion incivique ; du moins il ne voulut pas être accusé jamais d'avoir eu pitié des brigands ! Sur ses conclusions, la lettre de Garnier de Saintes, fut enregistrée parmi les actes du tribunal révolutionnaire, pour que la responsabilité en pesât toute entière sur le représentant. Hélas ! on ne peut se flatter de la douce pensée que ces juges féroces épargnèrent depuis lors tous les enfans de l'âge désigné ! Avant la lettre de Garnier, les jugemens de la commission relataient exactement l'âge de chaque condamné ; la plupart des jugemens qui furent portés ensuite le taisent comme à dessein. Les monstres ! en publiant l'âge de leurs victimes, ils n'auraient pu toutes les immoler, ou ils se seraient exposés à une juste vengeance ; au lieu qu'en le cachant avec soin, comme ils le firent, il leur était facile de frapper indistinctement. Le témoignage des habitans de la Mayenne vient d'ailleurs à l'appui de nos assertions ; plusieurs personnes dignes de foi nous ont assuré avoir vu mourir des enfans des deux sexes dans l'âge le plus tendre. Il est, du reste, à remarquer que la commission révolutionnaire, chaque fois qu'elle avait des enfans à juger, rappelait avec une scrupuleuse attention la lettre du représentant qui ordonnait de les soustraire à la mort. Elle se serait fait un crime de les sauver ! Mais si elle ne put les envoyer au supplice, elle s'appliqua à les remettre à des concitoyens d'un patriotisme à toute épreuve, avec obligation de leur procurer une éducation nationale, corriger les vices de leur jeunesse et les instruire des droits éternels de l'homme.

Quoique reçue le lendemain de sa date, la lettre du représentant ne fut enregistrée que le 20, après deux jugemens de la commission séant à Laval, dont l'un du 16, qui condamna les neuf Vendéens dont nous venons de parler, le second du 17, qui en condamna 19 autres.

Victimes du 16 nivose an II (5 janvier 1794).
1 - Mathurin de Lumeau, de Lanoue (Morbihan) demeurant à la Chaussaie, près Saint-Florent (Maine-et-Loire) ;
2 - François Rabonneau, de Saint-Crépin, près Chollet ;
3 - Charles Michaut, de la Chaise (Vendée) ;
4 - René Frettin, de Chazé (Maine-et-Loire) ;
5 - Pierre Maillard, de Marigné (Maine-et-Loire) ;
6 - Louis Blet, de Saint-Pierre-de-Chemillé ;
7 - Michel Galard, de Toiré (Maine-et-Loire) ;
8 - Daniel Onfrai, d'Iré (Maine-et-Loire) ;
9 - Jean Bretineau, de Saint-Sébastien, près Nantes.

Victimes du 17 nivose, (6 janvier).
1 - Pierre Gaboriau, de Langeron (Maine-et-Loire) ;
2 - Jean Hortion, de Jalais (Maine-et-Loire) ;
3 - Jacques Chauvigné, de Chalonnes ;
4 - Gabriel Dubest, Manceau ;
5 - René Rompillon, de Joué (Maine-et-Loire)
6 - Louis Chopin, de la Gibaudière (Maine-et-Loire) ;
7 - Jean Jaunaux, de (illisible) près d'Angers, (Maine-et-Loire) ;
8 - Antoine Viot, de Martigné-Briant (Maine-et-Loire) ;
9 - Julien Erdurot, de la Chapelle-Basse-Mer (Loire-Inférieure) ;
10 - Gabriel Goulette, de Basse-Goulaine (Loire-Inférieure) ;
11 - Jean Vincent, de Foussé (Vendée) ;
12 - Mathurin Bigeard, de Liré (Maine-et-Loire) ;
13 - René Berton, de Saint-Martin-des-Fontaines (Vendée) ;
14 - Jean Bernard, de St-Erblon (Loire-Inférieure) ;
15 - Urbain Chauvran, de Favrais (Maine-et-Loire) ;
16 - René Harvay, de Saint-Pierre-de-Chemillé (Maine-et-Loire) ;
17 - François Girard, de Chavaigné (Vendée) ;
18 - Jean Lagroie, de Soulaines (Maine-et-Loire) ;
19 - Jean Bourrot, de (illisible), près Vihiers (Maine-et-Loire).

Pendant sept jours, la commission suspendit ses séances. Nous présumons qu'elle attendait l'instrument fatal, appelé guillotine, dont il ne paraît pas qu'elle se soit servi avant le 24 nivose, an II, (13 janvier 1794). A peine la triste machine fut-elle introduite dans la ville, qu'elle y vomit à grands flots le sang des royalistes. En cinq jours, du 24 au 28, elle emporta soixante-sept têtes, dont vingt-huit d'hommes et trente-neuf de femmes. Tous ces infortunés furent condamnés par le tribunal révolutionnaire, comme appartenant à l'armée de la Vendée, ou en ayant favorisé, secouru, accueilli les soldats. On ne devra pas être étonné de trouver souvent des habitans du Maine parmi les victimes vendéennes, puisque un grand nombre de nos compatriotes s'étaient enrôlés sous les drapeaux de l'armée catholique, dans ses différens voyages à travers le département de la Mayenne.

Le Bas-Maine ne fut-il pas comme une seconde Vendée ? Le Bas-Manceau, ne s'est-il pas rendu digne du nom glorieux de Vendéen ? Qu'un écrivain franchement royaliste entreprenne l'histoire de notre province pendant la révolution, il étonnera la France entière par d'admirables récits ; il fera sortir de la tombe une foule de héros.
Ici nous éprouverons le besoin de confesser au lecteur que nous ne prétendons pas faire autant de saints de toutes les victimes de la commission révolutionnaire, dont nous rappelons la mémoire. Sans doute, dans l'immense multitude des condamnés, quelques uns purent déshonorer leur cause par de coupables excès ; déjà nous l'avons avoué, certains chouans se permirent des actions répréhensibles ; mais, nous l'avons dit également, leurs crimes ne furent, à beaucoup près, ni aussi nombreux, ni aussi énormes qu'on voudrait nous le persuader, et souvent hélas ! ils ne leur échappèrent que comme de tristes représailles.

Citons maintenant soixante-sept victimes :
Du 24 nivose (13 janvier).
1 - Esprit (illisible), de Boussai, près Clisson (Loire-Inférieure) ;
2 - Jean Lemesle, de Gené (Maine-et-Loire) ;
3 - Louis Lemesle, son frère ;
4 - Pierre Biaucé, de la Varanne, (Maine-et-Loire) ;
5 - Pierre Suard, de la Tessoile, près Chollet ;
6 - Jean Pailaiseau, de Louvaine (Maine-et-Loire) ;
7 - Pierre Boultrau, de Meslay, (Anjou) ;
8 - Pierre Boutau, de Saint-Georges, près Chollet ;
9 - René Segretain, du Bas-Maine ;
10 - Pierre Meunier, du Bas-Maine ;
11 - François Herpin, des environs de Chollet ;
12 - Jacques Lhomme, du Bas-Maine ;
13 - Jacques Meunier, du Bas-Maine ;
14 - François Duhallais, du Bas-Maine ;
15 - Jean Meignan, du Bas-Maine ;
16 - Mathurin Meunier, du Bas-Maine ;
17 - René Bedouet, du Bas-Maine ;
18 - Louise Chiron, de Maulévrier ;
19 - Perrine Leclerc, de la Jubaudière, près Chollet ;
20 - Marguerite Morin, de Chinon ;
21 - Angélique Tessier, de Saint-Hilaire-de-Talmont (Vendée) ;
22 - Marie Chevallier, des environs de Beaupréau ;
23 - Rose Merat, de la Chapelle-Aubri (Maine-et-Loire) ;
24 - Perrine Chopin, veuve Boutré, des environs de Chollet ;
25 - Perrine Gautroneau, de Saint-Melaine (Deux-Sèvres) ;
26 - Charlotte Turpeau, idem ;
27 - Marie Mauger, de la Chapelle-Basse-Mer.

Du 25
1 - Perrine Arnauld, de Chollet ;
2 - Rose Arnauld, sa soeur ;
3 - Perrine C..baux, de Chollet ;
4 - Marie Gouffier, veuve Sicard, de Moulé, près Chollet ;
5 - Jeanne Rouget, de Doué (Maine-et-Loire) ;
6 - Marie Hucher, de Beaupréau ;
8 - Jeanne Pelitot, de Boudebaux (Maine-et-Loire) ;
9 - Perrine Glenet, de la Chapelle-du-Genet (Maine-et-Loire) ;
10 - Perrine Morin, veuve Augereau, de Beaupréau ;
11 - Marie Gilbert, de Saint-Laurent-sur-Sèvres ;
12 - Julie Gilbert, sa soeur ;
13 - Marie Jameau, de Chollet ;
14 - Perrine Jameau, sa soeur ;
15 - Mathurine Perrigni, femme Adam, de Chollet ;
16 - Augustine Leroi, veuve Montpellier, de Bruffière (Vendée) ;
17 - Marie Menard, de Martigné-Briant ;
18 - Marie du Billot, de Chollet ;
19 - Madeleine Botteau, de Bruffière ;
20 - Marie Guitton, veuve Guilelmeau, de Pont-James.

Du 26 nivose, (15 janvier).
1 - Françoise Rousseau, de Chollet ;
2 - Marie Rousseau, de Roche-Trivière ;
3 - Marie Retaillon, de Mortagne ;
4 - Marie Rochart, de Beaulieu ;
5 - Jeanne Gui, veuve Colommier, du Mai (Maine-et-Loire) ;
6 - Marie Leprou, de Denais ;
7 - Renée Audouin, de Saint-Florent ;
8 - Jeanne Simon, de Chollet ;
9 - Louise Veau, femme Bourrasseau, de Saint-Christophe (Maine-et-Loire) ;
10 - François Basse, du Bas-Maine ;
11 - Jean Fouquet, du Bas-Maine.

Du 27 nivose (16 janvier).
1 - Julien Tribois, du Bas-Maine ;
2 - François Cobard, id. ;
3 - François Criet, id.

Du 28 nivose (17 janvier).
1 - Jean Livet, du Bas-Maine ;
2 - Jean Levêque, id. ;
3 - Jean Bodin, id. ;
4 - Jean Sabin, id. ;
5 - Pierre Pochard, id. ;
6 - Jean Guignard, id.

Le 29, une seule victime fut immolée par le tribunal révolutionnaire, Joseph Ruffin, de Laval, accusé, comme les autres Manceaux dont les noms précèdent, d'avoir eu des intelligences avec les Vendéens, donné l'hospitalité à leurs femmes et à leurs enfans, cherché à les soustraire et à la fureur de leurs ennemis et aux horreurs de la faim.

Le décadi et le jour suivant se passèrent sans exécutions ; mais l'affreuse commission fit bientôt oublier aux habitans de Laval ce repos de quelques heures. Comme un lion affamé qui se réveille d'un pénible sommeil, elle reparaît tout-à-coup plus féroce que jamais et demande à grands cris de nouvelles victimes. ... (dont 14 prêtres et cinq Vendéens.)

Le 3 pluviose (22 janvier)
Marie-Thérèse de Lort, femme Hay, et ses quatre filles : Sophie, Emélie, Eléonore et Cécile.
Céleste-Jeanne Alain, veuve Ledoyen de Saumur ;
Marie Richardeau, de Bagneux ;
Angélique des Mesliers, de Nantes ;
René Robin, Bas-Manceau.

Le 4 pluviose (23 janvier), fut aussi un jour de sang. Sept autres victimes furent immolées, savoir :
1 - Vincent Lhomme, Bas-Manceau ;
2 - Louis David, de Saint-Hilaire-des-Bois ;
3 - Pierre Thibault, de Saint-Hilaire-de-Loulay ;
4 - Pélagie Coquillon, de Chollet ;
5 - Marie Ganne, de Chollet ;
6 - Marie Papin, de la Jumelière ;
7 - Marie Chariot, veuve Fortin, de Chollet.

Le 6, fut condamné monsieur Joseph-François Dupont-Grandjardin, ex-député à l'assemblée législative. Les républicains mirent tout en oeuvre, pour faire exécuter avec lui M. René Anjubault-Laroche, son agent, qu'ils tenaient aussi dans leur fers. Le représentant Esnue Lavallée se donna toute sorte de mouvement pour accélérer le jugement de ce dernier ; il écrivit avec instance au comité révolutionnaire de Laval, l'engageant à hâter, par ses sollicitudes, le supplice d'Anjubault, afin, disait-il, que l'agent et le seigneur fissent le pendant. "Faite en sorte, ajoutait-il, et pressez la commission militaire de Laval de faire prompte diligence, afin qu'à l'arrivée de Talmont, Anjubault soit prêt à recevoir les mêmes honneurs". Les désirs du sanguinaire tribun furent accomplis. M. Anjubault fut jugé à tems, et exécuté avec le prince. ... A la nouvelle de cette atrocité, les Lavallois, déjà consternés par tant d'abominations, n'osèrent plus se montrer dans les rues, et, pendant quelques jours, la ville ressembla à un désert dont le silence n'est troublé que par les cris affreux des bêtes féroces et leurs violentes excursions. Long-temps encore après ce terrible spectacle, les femmes ne se sentaient pas la force de jeter les yeux sur la porte fatale ; à peine même pouvaient-elles se décider à traverser la place qui conduit au Château ; elles croyaient à chaque instant voir ces têtes sanglantes, ces joues hideuses, qui avaient effrayé jusqu'aux soldats républicains.

Nous ne savons si la commission fut elle-même épouvantée de ses propres excès ; toujours est-il que pendant trois jours elle laissa reposer la guillotine.
Mais les 17, 18, 19 pluviose, sa rage, trop long-tems concentrée, s'exhala de nouveau contre les royalistes, et, dans un autre accès, les 22 et 23, ne les épargna pas davantage.

Victimes du 17 pluviose (5 février 1794)
1 - Jeanne Vigneron, de Chollet ;
2 - Pierre Froger, du Loroux ;
3 - Jean Girard, de Bendoche ;
4 - Louis Rocher, du Bas-Maine ;
5 - Françoise Mezière, idem.

Victimes du 18 pluviose.
1 - Jacques Chesneau, du Bas-Maine ;
2 - Michel Bruneau, du Genet (Anjou) ;
3 - Pierre Rezé, d'Argenton (Deux-Sèvres) ;
4 - Louis Hardouin, de la Jaille ;
5 - Louis Ragué, du Bas-Maine ;
6 - Pierre Nau, de Gormor, près Vihiers ;
7 - Jean Fournier ; de Bourg-la-Roche ;
8 - François Perron, de la Chapelle-Basse-Mer ;
9 - Pierre Besson, des Echaubroignes ;
10 - Laurent Pasquier, de Gormor ;
11 - René Deslandes, de Miré ;
12 - François Jannis, de la Chapelle-Basse-Mer.

Victimes du 19.
1 - Urbain Bourreau, de Chanzeau ;
2 - Jacques Moutois, du Loroux ;
3 - Jacques Chevalier, de Mareuil ;
4 - François Forget, du Bas-Maine.

Victimes du 22
1 - Jean Royer, de Guémenée ;
2 - Joseph Abeillard, de Vesin ;
3 - Michel Abdin, père du Bas-Maine ;
4 - Michel Abdin, fils, id. ;
5 - Joseph Peschard, id. ;
6 - Noël Hatin, id. ;
7 - Louis Hutain, id. ;
8 - Sébastien Guédon, id. ;
9 - Joseph Gaulard, id. ;
10 - Joseph Coutard, id.

Victimes du 23
1 - François Leblanc, de Nantes ;
2 - Marie Garreau, sa femme ;
3 - Jeanne Benettau, veuve Boisnard, de Montaigu ;
4 - Marie Bennettau, sa soeur ;
5 - René Bignon, du Bas-Maine ;
6 - René Hussau, id. ;
7 - Claude Gerenflan, id.

Victimes du 29 pluviose.
1 - Jean Raimbault, de Chollet ;
2 - Henri Horion, de la Bazouge (Vendée) ;
3 - Julien Sauvé, du Bas-Maine ;
4 - René Jacquelin, id. ;
5 - Catherine Bresson, de la Tessoile ;
6 - Perrine Cossonneau, de Drain (Maine-et-Loire) ;
7 - Françoise Cossonneau, sa soeur.

Victimes du 3 ventose (21 février 1794).
1 - Etienne Lemestre, des Ponts-de-Cé ;
2 - René Cartau, d'Angers ;
3 - Jacques Buffebran, du Bas-Maine.

Victimes du 4.
1 - Jean Huet, du Bas-Maine ;
2 - Jean Nourri, id. ;
3 - Pierre Nourri, son frère ;
4 - Jean Lévêque, du Bas-Maine ;
5 - Nicolas Lévêque, son frère ;
6 - Jacques Rallier, du Bas-Maine ;
7 - Jean Piquerouillé, id. ;
8 - Michel Alain, id. ;
9 - Michel Geslot, id. ;
10 - Michel Fouchard, id. ;
11 - Julien Rallu, id. ;
12 - Pierre Brehin, id.

Du 6
1 - Marie Muret, de Chalonnes ;
2 - Marie Soulard, de Mortagne ;
3 - Marie Leroi, id. ;
4 - Catherine Pau, de Beaupréau ;
5 - Madeleine Goislot, id. ;
6 - Renée Branchereau, femme d'Oisy, de Saint-Florent ;
7 - François Baque, de Nogent-le-Rotrou.

Du 7
1 - M. du Hé ;
2 - Julienne Chasseloup, de Saint-Hilaire ;
3 - Marie Braude, de Fontenai ;
4 - Marie Gaiterie, femme Martin, de Beaupréau.

Du 8
1 - Sulpice Mabon, du Bas-Maine ;
2 - André Olive, de la Chapelle-Basse-Mer.

Du 9
1 - Pierre Maline, du Bas-Maine ;
2 - Pierre Chevreuil, id. ;
3 - René Beûnier, id. ;
4 - Michel Bodin, id. ;
5 - Jean Marie, de Bourges ;
6 - Pierre Gandon, du Bas-Maine ;
7 - Jeanne Barbary, veuve Branchereau, de Chollet ;
8 - Renée Dupont, id.

Bientôt les prisons étaient vides à Laval, et la commission se disposait à porter la mort dans les autres villes de la Mayenne. Elle ne voulut pas être arrêtée par deux Chouans (Jean Gueusset et Pierre Champitre, Bas-Manceaux) qui souillaient encore les cachots ; sans respect pour la décade, elle prononça leur sentence, le 10, et dès le lendemain elle se mit en marche pour Lassay, traînant après elle son instrument chéri, la fatale guillotine. ...

Extrait
Les Martyrs du Maine, ou
la persécution à mort
Par M. Théodore Perrin
1830

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Commentaires
H
Bonjour, un de mes aïeux, Jacques Chauvigné de chanzeaux a été arrêté par les républicains qui sont venus le chercher chez lui en décembre 1793, comme il est indiqué sur l'acte de naissance de sa fille jeanne, née 10 juillet 1792 qu'elle a déclaré le 29 germinal de l'an cinq, (j'y comprends plus rien) et il est précisé que sa femme Marie Gautier est veuve, peut-être que c'est celui qui est cité plus haut? chalonnes ce n'est pas très loin de chanzeaux. Bizarre, elle a déclaré son enfant trois ans après!!!
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La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
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