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La Maraîchine Normande
1 décembre 2013

DANGERS DES FALSIFICATIONS DE L'HISTOIRE

LA GUERRE DE LA VENDÉE

marianne_la_gueuse-2-9735eM. Clémenceau, dans son fameux discours de La Roche-sur-Yon, le 30 septembre dernier, crut pouvoir se permettre, devant les 2.000 budgétivores qui l'écoutaient vaguement, la serviette au menton, les coudes sur la nappe, d'insulter la mémoire de ceux qui, dans la grande guerre de 1793, combattirent et moururent pour la défense de Dieu. Il leur jeta à la face les accusations les plus odieuses et tenta de les transformer en "brigands". D'autres l'ont fait avant M. Clémenceau, qui n'ont pas eu pourtant la même audace ou la même ignorance que lui qui impute aux Vendéens la formation de ces "colonnes infernales", dont la Terreur se servit pour dompter par la ruine totale du pays l'insurrection invaincue.

Mais ce que ni M. Clémenceau ni aucun historien officiel ne pourra faire, c'est de changer la réalité des choses, c'est de supprimer les atrocités de la guerre inexpiable conduite sur la terre de Vendée contre des vieillards, des femmes, des enfants ; c'est de rayer d'un trait de plume des annales de notre pays les hontes du proconsulat d'un Carrier.

Cependant, les hommes de science sont muets ; ils ne parlent pas des crimes commis dans la répression d'une révolte parfaitement légitime. L'omission est leur grande force ici, comme en bien d'autres cas. Où donc trouverait-on un livre d'histoire, rédigé par un professeur de l'Université, par l'un de ces pontifes célèbres dans les cénacles d'officiels, décoré de tous les Ordres possibles et candidat à quelque siège académique. Où donc trouverait-on un livre d'histoire faisant connaître impartialement les crimes commis contre les Vendéens ? Ne soyons pas trop exigeants : en face du geste de Bonchamps à l'agonie, sauvant la vie de 5.000 prisonniers républicains, je voudrais seulement vous narrer deux épisodes de la guerre de Vendée, - ce qui se passa aux Epesses et à la Charnière : (voir les liens ci-dessous)

http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2013/11/27/28524800.html

http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2013/11/27/28524691.html

DANGERS DES FALSIFICATIONS DE L'HISTOIRE

De telles scènes sont horribles. Elles appartiennent à l'histoire. Si nous avions en face de nous des hommes de science, ils en parleraient, non seulement par souci de l'exactitude matérielle des faits, mais parce que des crimes comme ceux-là expliquent l'état d'âme d'un pays tel que la Vendée, invinciblement fidèle à ses convictions et aussi à sa haine contre les descendants des bourreaux d'autrefois.

En vérité, il s'agit bien, pour nos historiens d'êxacts et véridiques ! Ils suppriment carrément tout ce qui les gêne, tout ce qui est obstacle à l'oeuvre d'éducation ou de perversion nationale dont ils sont les agents. De tous les manuels, l'histoire religieuse a complètement disparu. L'histoire militaire - "l'histoire-batailles", comme ils disent dédaigneusement - est en train de disparaître à son tour, sous l'extraordinaire prétexte qu'il ne faut point pousser les enfants à haïr les autres peuples.

Ce n'est plus l'histoire, et ce n'est plus l'enseignement de l'histoire. C'est quelque chose de complètement différent, une série de récits qui ont un fonds de vérité en eux-mêmes, mais qui deviennent inexacts par cela seul qu'on les soustrait au cadre où les faits se sont déroulés. Rien n'est plus méprisable au point de vue scientifique auquel nos adversaires affectent toujours de se placer. Mais, il faut le reconnaître, rien n'est plus efficace sur l'opinion. Par l'histoire truquée, falsifiée, on est arrivé à créer un esprit public, auquel presque personne n'a la force nécessaire pour se soustraire. Tout ce qui fut jadis est considéré et nous paraît tel à nous-mêmes, - j'entends à la grande masse d'entre nous. Ils sont rares ceux qui ne se croient pas obligés de condamner la révocation de l'Edit de Nantes comme un déni de justice, alors que le préambule même de l'Edit de Nantes contenait une clause de révocation et qu'au surplus les Huguenots avaient vingt fois violé ce contrat synallagmatique. Et nul ne proteste au surplus lorsqu'un historien quelconque blâme violemment les catholiques d'avoir pris les armes contre la Convention qui les proscrivait, alors qu'il couvre de louanges les réfugiés de 1685 qui livrèrent à la Prusse, à la Hollande, à l'Angleterre le secret de nos industries et prirent spontanément du service dans les armées étrangères. Leur histoire frelatée vient à bout des raisonnements les plus fermes, des intelligences les plus sûres. Elle est certainement un tout-puissant moyen pour égarer l'opinion.

On ne peut se le dissimuler, c'est là un danger national et des plus sérieux, parce que nous avons au contraire besoin de nous retremper dans la vérité historique pour reconstituer ce qui est vraiment dans la tradition, dans l'évolution normale de notre race et de notre peuple.

Les spectacles de notre temps, pris en eux-mêmes, sont quasi incompréhensibles ; ils n'ont certes pas la moindre valeur éducative. Ce n'est plus l'évolution naturelle et non dépourvue de grandeur d'une vaste société humaine aspirant au progrès politique ou social. Ce sont les convulsions d'une société malade, qui sans règle et sans idéal, se jette au hasard dans n'importe quelle aventure pour peu qu'elle espère y trouver une jouissance immédiate.

Et cependant, jusque dans ces convulsions, l'homme averti peut apercevoir que la foule obéit à certains atavismes, à certaines lois posées naguère par sa vie nationale. S'il connaît son histoire, il comprendra par exemple que tous les balbutiements de notre législation ouvrière ne sont qu'une série de tentatives timides pour reconstituer, en l'adaptant aux besoins des temps modernes, l'admirable organisme des corporations ouvrières.

Si nous savions l'histoire, si nous la savions dans sa réalité, et non pas comme la présentent tous les feuilletonnistes déguisés en historiens, quel fil conducteur n'aurions-nous pas dans toutes nos difficultés intérieures ou extérieures !

Ainsi donc il apparaît que c'est une nécessité pour nous-mêmes d'apprendre cette histoire que nous ignorons, que nous dédaignons. Sans doute il n'est pas nécessaire que nous apprenions le détail des faits ; du moins, il faut que nous en pénétrions le sens général pour pouvoir agir en citoyens éclairés, utiles à leur pays.

Nous devons faire aussi oeuvre de vulgarisation et faire connaître autour de nous la vérité historique. Peu importe le moyen ! Que l'on se serve de la parole publique, du journal, de la brochure, du manuel historique, une oeuvre utile peut être faite et c'est cela qu'il faut chercher. Il est possible que ce soit le manuel, le précis exact et intéressant des évènements, qui constitue actuellement l'oeuvre la plus urgente ; on est effrayé de voir combien, à côté de remarquables ouvrages de haute science, il est peu de manuels réellement bons, rédigés par des catholiques. Quand on songe que rien n'a été publié encore, en cette forme accessible à tous, sur notre histoire nationale depuis 1870 ! Et notre indifférence nous conduit à ce résultat étrange que l'histoire qui devrait être notre plus précieux auxiliaire, à nous catholiques, devient notre ennemie !

L'oeuvre est grande, je le veux bien. Elle ne doit pourtant effrayer aucune bonne volonté. Il ne s'agit pas de faire des choses extraordinaires : cherchons simplement à mettre au point et à répandre ce qui est exact, strictement vrai. Démasquons les prétendus savants officiels et refaisons notre histoire de France avec la même loyauté que nos pères employèrent à en tracer les fastes glorieux.

JOSEPH DENAIS-DARNAY

Les Conférences
1908 - Huitième année - Tome I
Paris - Maison de la Bonne Presse
5, rue Bayard, 5

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  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
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