DÉCOUVERTE DE CACHES DE CHOUANS - DÉTAIL OFFICIEL DONNÉ PAR LE GÉNÉRAL LEFEBVRE AU PREMIER CONSUL BONAPARTE

DÉTAIL OFFICIEL
DONNÉ PAR LE GÉNÉRAL LEFEBVRE,
AU PREMIER CONSUL
BONAPARTE.

Lui annonçant la DÉCOUVERTE de plusieurs lieux cachés, qui servaient de retraites aux chefs des Chouans ; LISTE générale des Noms, Prénoms, (des chefs qu'on a arrêté dans ces souterrains ; NOMS, de ceux qui ont été tués sur-le-champ, pour s'être révoltés. TOTAL général d'un grand nombre d'habits, d'uniforme anglais, de Souliers, de Bottes, de Fusils, de Bayonnettes, de Sabres, de Cartouches, et un grand nombres d'autres objets qui ont été trouvé dans ces SOUTERAINS, La prise aussi d'un des fameux chefs très connus qu'on a Fusillé sur le champ de Bataille.

Le général Lefebvre au général BONAPARTE,
premier consul de la République - du quartier général, à Paris, le 6 ventôse, an 8.

Citoyen consul,

Je m'empresse de vous faire part des dépêches intéressantes que je vient de recevoir du général Gardanne, commandant la 14e, division militaire.

Il résulte de ces dépêches qu'il est parvenu à découvrir dans les environs de la commune de chânu, divers lieux cachés où les chefs des chouans ont l'habitude de se retirer pendant la paix, et lorsqu'ils sont poursuivis par la justice. Ils y avaient déposés une partie des armes et des équipemens fournis par les anglais, ce général est parvenu à cette découverte par les déclarations de deux chouans qui étaient à sa disposition, et qu'il a menacés de faire fusiller.

En effet, ces deux hommes lui on indiqué un nommé Aubine, serrurier, de la commune de chânu, qu'ils savaient avoir connaissance parfaite de ces lieux cachés. Dans le premier on a trouvé des armes, des effets et des papiers en quantité ; dans le seconc, servais d'asyle à frotté, on a surpris son secrétaire et un nommé Lagrenade, le premier a été tué de suite parce qu'il s'est défendu ; le second à promis des renseignemens utile, si on voulait lui conserver la vie.

C'est par ses informations qu'il a été découvert cinq autres caches, qui renfermaient les nommés Filleul, dit Dufour, major-général, Champy, aide-major, et Auguste, aide-de-camp de Caumarque : ce dernier est resté sur le champ de bataille. On a trouvé de plus, dans un magasin souterrain, environ deux cents habits d'uniforme anglais, beaucoup de souliers, de bottes, une trentaine de fusils, quantité de bayonnettes, de sabres, de cartouches, et divers autres objets. Le nommé Lagrenade a annoncé que le père de Frotté devait arriver d'Angleterre, sous six jours, le secrétaire, qui a été tué, devait aller au devant de lui. Cette expédition a été dirigée par le citoyen Lafite, capitaine-adjoint à l'adjudant-général Bribs, qui a montré dans cette circonstance beaucoup de zèle et d'intelligence.

Par une autre dépêche, le même général m'annonce que le nommé Lavictoire, qui commandait une compagnie de vingt-cinq hommes dans les environs de la même commune de Chanu, a été pris les armes à la main, et fusillé sur le champ ; qu'après la mort du chef, les hommes qu'il commandait se sont soumis aux lois de la république, et que cette expédition a achevé de purger diverses communes environnantes, qui étaient un vrai repaire de chouans. Ce dernier succès est dû au citoyen Bertrand, capitaine de la colonne mobile de la corneille à la conduite duquel le général Gardanne donne des éloges.

Salut et respect,

LEFEBVRE

De l'im. rue Jacque, n° 170
1798