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La Maraîchine Normande
23 juillet 2013

CHAMPIGNY-SUR-VEUDE (37) - L'AFFAIRE DE L'ABBÉ LESUIRE, CHANOINE DE LA SAINTE CHAPELLE

CHAMPIGNY-SUR-VEUDE

champigny sur Veude


L'AFFAIRE DE L'ABBÉ LESUIRE, Chanoine de la Sainte Chapelle

Prosper Lesuire est né à Richelieu le 25 juin 1748 de Louis Lesuire, notaire et procureur en ladite ville. Devenu chanoine de la Sainte-Chapelle de Champigny, il a été désigné comme précepteur du Collège. Il touche à ce titre 200 livres et les revenus du clos du Collège. Ayant d'autre part obtenu du duc la desserte de la chapelle du château de Richelieu, il est plus souvent dans cette ville que dans celle de Champigny et ses fonctions de précepteur en souffrent grandement, ce qui indispose nobles et bourgeois contre ce "Richelais".

Le 6 juin 1790, sur la place, à l'issue des vêpres à la Sainte-Chapelle, l'abbé Lesuire rencontre M. de Sanglier, colonel de la Garde nationale, plusieurs chanoines étant présents. La conversation tourne à l'aigre. Le fond n'est pas bien défini : "il s'agit d'un pari. Prosper Lesuire tient des propos que de Sanglier juge "indécens et offensans pour la Garde nationale" et "hostiles à l'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme". Pour Lesuire, "c'était du badinage". De Vandel lui-même estime que "les propos tenus par l'abbé ne pouvaient être qu'une plaisanterie".

La nouvelle de cette altercation fait rapidement le tour de la ville : les esprits s'échauffent. La Municipalité assemblée charge Me François Drouin, notaire et procureur de commune, désigné comme électeur du département d'Indre-et-Loire, de présenter au directoire du département comme besoin urgent de cette ville la nécessité d'un collège "jusqu'à ce jour mal tenu et sans ordre". C'est une riposte à la conduite du chanoine-précepteur.

Le 10 juin 1790, "jour de l'octave de la Fête-Dieu", à 11 heures, la Garde nationale est assemblée sur la place au milieu d'une nombreuse affluence. Dès que l'abbé Lesuire sort de la Sainte-Chapelle, MM. de Vandel, lieutenant-colonel et de Mercieul, major, l'épée nue à la main, viennent le quérir pour le conduire au cercle de la troupe. L'abbé présente ses excuses au colonel ... L'explication ne fait qu'aigrir les esprits.

L'abbé parti, les officiers s'indignent du ton ironique du discours du chanoine. La Garde veut le rejoindre chez lui. L'état-major s'y oppose et préfère en référer à la Municipalité.

Sur le rapport des faits, le maire Ragonneau ordonne à la Garde nationale de mettre le sieur abbé en prison.

Il est midi. De Vandel se dirige vers le Collège, demeure de Lesuire. Il entre dans la cour et trouve le chanoine en compagnie de M. et Mme de Beauregard, de Mme de Vandel, de Mlle de la Vrillaye, de M. Dutillet, officier de la milice de Richelieu.

De Vandel demande à l'abbé Lesuire de venir avec lui s'excuser devant la Garde en disant "quelque chose d'honnête". "Venez, je vous prie, dit l'officier, mettre votre main dans celle de M. le Colonel en signe de réconciliation et je vous promets que tout sera fini ... D'un seul mot vous pouvez tout apaiser". Mais de Vandel ne parle pas de l'ordre d'arrestation donné par M. le Maire. M. de Beauregard engage Lesuire à suivre le lieutenant-colonel. L'abbé se rend à ce désir et se dirige vers la place accompagné de "toute sa société".

Arrivé à trente pas de la troupe, des murmures s'élèvent ; la Garde cherche à envelopper l'abbé qui, voyant ce mouvement, s'enfuit par les cloîtres. De nombreux coups de feu éclatent ; le chanoine, blessé, parvient cependant à disparaître. La troupe malmène ses amis.

Les officiers se rendent à la Municipalité, font un récit sans doute amplifié des faits : certains avancent que les murs du Collège sont crénelés et que l'abbé a rassemblé chez lui des gens armés.

Le Maire adresse un réquisitoire à la maréchaussée de Richelieu :
"Vu la plainte de Messieurs les officiers de la milice bourgeoise ainsi que des soldats contre le sieur abbé Lesuire, la récidive d'injures contre ce corps respectable, nous, Maire, avons ordonné que le sieur abbé Lesuire sera constitué prisonnier ès prison de cette ville. Dès ce moment icy et en cas de résistance trop forte de cet esprit récalcitrant et tendant à exciter un trouble fâcheux, s'il refuse de s'y rendre, nous ordonnons à Messieurs les cavaliers de la maréchaussée de Richelieu de se rendre icy pour donner main forte."

D'autre part, une lettre destinée au premier magistrat portait :
"Nous exhortons et prions M. le Maire de Richelieu ou tout autre officier municipal, M. le Colonel de la milice nationale de Richelieu, de joindre vingt-quatre hommes avec Messieurs de la maréchaussée, même plus, si M. de Sanglier l'exige pour sa propre sûreté ; donné à notre hôtel ce dix juin, environ deux heures après midy, mil sept cent quatre-vingt-dix - Ragonneau, Maire".

L'arrivée des miliciens de Richelieu dans le bourg de Champigny met l'émotion à son comble. On assiège le Collège ; on n'y trouve que M. de Beauregard et M. Dutillet.
Quelques heures plus tard la troupe arrête un homme monté sur un cheval qu'on reconnaît pour être celui de l'abbé. On intercepte une lettre que Prosper Lesuire, réfugié à Chinon, adresse à M. de Beauregard.
Le colonel de Sanglier envoie sur l'heure à Chinon, Mercieul, major de la Garde, accompagné de trois cavaliers de la maréchaussée avec mission d'arrêter l'abbé.
Ces émissaires le trouvent à l'hôtel du Grand Monarque, sur la place de la dite ville. Il vient d'être visité par Linacier, docteur en médecine et Maurice, chirurgien, qui ont relevé 37 blessures dont quatre à la tête. Aucune ne paraît mortelle.

Mercieul demande à l'abbé de rentrer à Champigny ; on le ramènera en voiture au pas et on le logera au château. L'abbé, très affaibli, refuse de le suivre.

11 juin 1790. Les chanoines de Champigny désavouent leur confrère. Sur le désir de la Municipalité exprimé par une lettre du Maire, ils certifient "n'avoir pris aucune part aux procédés de l'abbé Lesuire ni aux propos qu'il a exprimés à M. de Sanglier" et qu'ils désapprouvent la conduite de leur confrère. Tous signent cette déclaration.
Le même jour, à Chinon, sur l'avis de Me Poirier, avocat et de Me Maingot, procureur, l'abbé Lesuire dépose une plainte : dix témoins de Champigny sont entendus.

Le 14 juin 1790, les officiers de la Garde nationale de Champigny, inquiets de l'ampleur que prenait l'affaire, entrent en pourparlers avec les frères de l'abbé, venus à Richelieu à la suite du retentissement de l'émeute : Hippolyte Lesuire, citoyen de Tours et Narcisse Lesuire, capitaine de la Garde nationale de Châteaurenault. Un compromis est envisagé : si l'abbé retire sa plainte, les officiers de la milice de Champigny oublieront leurs griefs, les deux parties supporteraient par moitié les frais de la plainte et "de la maladie" de Prosper Lesuire.

Le 16 juin, MM. Lesuire et l'avocat de M. de Sanglier vont présenter à Chinon cette transaction au chanoine qui veut bien l'accepter si la Municipalité de Champigny y adhère. La dite assemblée "n'ayant pris aucune part à l'émeute" y consent et déclare "voir avec plaisir l'acheminement à la paix, à l'union, à la concorde".
Cet arrangement, accepté par tous, aurait pu mettre fin à cette affaire dont le retentissement s'était propagé à toute la Touraine.

Mais le 30 juin, Bruslon, curé de Faye-la-Vineuse et polémiste, voire même dénonciateur acharné, dans un article du Journal de Touraine, signale l'évènement en le déformant :
"M. Lesuire, chanoine de la Sainte-Famille de Champigny, s'était permis des propos aussi indiscrets que malhonnêtes contre la Municipalité ; celle-ci se contenta de mander l'indiscret abbé à la Maison commune. Elle chargea de ses ordres l'état-major de la Garde nationale. Un capitaine est choisi pour cette mission. Transporté chez l'abbé, cet ecclésiastique répond par un coup de pistolet au salut du militaire."

Le 24 juillet, Prosper Lesuire réfute dans un mémoire cet article dont il attribue la paternité aux trois officiers de la Garde nationale, les sieurs de Sanglier, de Vandel et Mercieul qu'il dénonce "à la justice et à l'auguste Assemblée Nationale."
Le chanoine rétracte du même coup la transaction du 16 juin qu'il a, dit-il, signée "sans avoir toute sa présence d'esprit".
De Vandel rectifie les allégations de ce mémoire dans un "Exposé des faits".

Enfin le 2 décembre 1790, l'abbé Lesuire publie un long "manifeste en réponse à l'exposé de la conduite de M. de Vandel, lieutenant-colonel de la milice nationale de Champigny-sur-Veude, dans l'attentat formel de ma vie, le 10 juin 1790, par un attroupement commandé par lui conjointement avec MM. de Sanglier, Colonel et Mercieul, major de la dite milice, tous trois co-accusés".

Dès qu'il avait été en état de marcher, Prosper Lesuire avait quitté Chinon pour Richelieu où il était accueilli par M. de Beauregard. Comme suite de ses blessures, il conservera une agitation continuelle des membres. Il évite tout d'abord de sortir, puis se montre dans les rues de Richelieu.

Le 8 février 1791, le bruit s'étant répandu que l'abbé Lesuire est au Collège de Champigny avec M. de Beauregard, M. de Sanglier fait battre la générale. Le procureur de commune Drouin, accompagné de six hommes, vient perquisitionner au Collège. Il y rencontre seulement M. de Beauregard contre lequel il verbalise pour le contraindre à évacuer la maison et à lui remettre les clefs.

Le 28 mars 1791, le Conseil général de Champigny se réunit : "Le procureur de commune expose la nécessité pour les citoyens de cette ville de profiter au plus tôt de la jouissance du Collège, signale qu'il a été répandu plusieurs mémoires faits par le sieur Prosper Lesuire ci-devant chanoine ... autant de libelles diffamatoires tant contre la Municipalité, la Garde nationale que contre les citoyens de cette ville, que s'il n'était pas fait exemple d'un pareil désordre, il pourrait en résulter des inconvénients et des risques et que pour y obvier, il est essentiel de demander réparation afin de prouver le mépris et l'indignation que mérite un pareil mémoire" ...

- Délibérant, la Municipalité décide "que le délinquant sera poursuivi devant le tribunal du district de Chinon ou autrement pour qu'il ait à rendre vague et libre le logement du Collège en enlevant les meubles, réparer les dégradations et en payer le prix de ferme jusqu'à ce jour".
- Décide en outre "que le libelle diffamatoire sera envoyé au district de Chinon pour que le sieur Lesuire soit traduit devant le tribunal en justice réglée".
- "Délègue M. de Lomeron, officier municipal, assisté de M. le Procureur de commune, avec pleins pouvoirs pour l'exécution de cette délibération".

A la suite de ce compte rendu de délibération, M. de Lomeron écrit sur le registre : "J'accepte le pouvoir cy-dessus pour ce qui regarde l'affaire à intenter contre le sieur abbé Lesuire, déclarant en ma qualité de neveu de M. de Beauregard ne prendre nulle part en ce qui le concerne". - De Lomeron, officier municipal.

Lesuire et de Beauregard répondent par une requête contre la Municipalité adressée au district de Chinon dont les administrateurs sont à cette époque très modérés. Aussi l'action de la Municipalité de Champigny reste sans effet.

Le 17 mai 1791, le Maire et les officiers municipaux assemblés s'adressent alors au Directoire du département étant "affligés depuis longtemps de ne pouvoir trouver les moyens de faire cesser les troubles et les persécutions qui chagrinent leurs concitoyens et de rétablir le bon ordre que des circonstances très particulières leur ont ravi ... ils n'ont rien négligé de leur temps, pas même de leurs intérêts particuliers pour le soutien des droits qui leur ont été confiés, ne pouvant rien par eux-mêmes, ils ont adressé leurs plaintes et pétitions aux corps administratifs, tels le vôtre pour avoir satisfaction ...
"Ils ont eu l'honneur de vous présenter qu'ils avaient été avantagés d'un collège par la maison d'Orléans qui consiste dans une maison et clôture de 4 à 5 boisselées. Ils ont eu en conséquence la satisfaction d'en jouir par l'assiduité et la bonne conduite des précepteurs qui y étaient placés, si ce n'est pourtant depuis quelques années qu'ils ont eu la disgrâce de voir cette maison occupée par un chanoine qui a profité gratuitement des revenus de cette maison sans s'être prêté en aucune manière à l'enseignement qui lui était confié.
Ses confrères, scandalisés d'une pareille conduite, l'auraient traduit en justice réglée pour l'appeler à son devoir ; il aurait été effectivement condamné par arrêt du Parlement en l'année 1784.
Ce chanoine, au lieu de s'y conformer, aurait au contraire au mépris du bon ordre et de ses obligations préféré louer cette maison à M. de Beauregard, de laquelle il a joui plusieurs années et tourné les loyers à son profit.
Les citoyens absolument mécontents de semblables procédés ont manifesté leur désir de jouir de leurs droits ; les officiers municipaux, craignant l'effervescence du peuple, se sont portés vis-à-vis du chanoine aux observations les plus sages sans avoir pu réussir à l'amener à son devoir.
Les citoyens absolument mécontents se sont soulevés et se sont décidés à le faire évacuer, ainsi que M. de Beauregard, de cette maison, il y a un an.
Depuis ce temps, le chanoine et M. de Beauregard se sont imaginés de faire un bail à ferme, comme si cette maison était à eux ; il est en date du 4 mars 1790.
En vertu du bail, M. de Beauregard a encore la témérité quoique demeurant à Richelieu, de s'imisser dans la jouissance de cette maison, d'y commettre des dégradations de tout genre ... en démolissant les boiseries et en emportant le tout avec charrette à Richelieu."

La Municipalité demande au Directoire du département de rendre les sieurs Beauregard et Lesuire plus circonspects dans leurs écrits et de rendre le Collège aux citoyens de Champigny. Les menées des deux personnages sont qualifiée de "vaines espérances de l'ancien régime".

En attendant une décision du Directoire du département, la Municipalité installe au Collège un instituteur car "les habitants de cette ville ne peuvent voir qu'avec douleur leurs enfants refusés des instructions nécessaires". La somme de 300 livres est octroyée au précepteur.

Le 19 mars 1792, le sieur Dolbeau, ancien maître de pension à Chinon, obtient la préférence, car il a enseigné dans l'Université de Paris et connaît la langue latine.

Le 5 juin 1792,  une sommation est faite au sieur de Beauregard qui "devra enlever ses effets aux risques et périls de sa fortune". Mais les registres de la Municipalité ne font plus mention de Prosper Lesuire.

L'affaire de l'abbé Lesuire a pour origine une querelle de petite ville. Il a offensé les officiers de la Garde nationale de Champigny par des paroles désobligeantes. Pour lui, il s'agissait d'une plaisanterie, mais ces messieurs, gens de petite noblesse, glorieux de leurs nouvelles prérogatives, n'admettent pas qu'on se moque de leur troupe, fut-elle ridicule.

La rixe du 10 juin 1790 a donc la même cause que celle du 31 juillet 1789 ; instruit par la mésaventure de son confrère Farouaud de la Barre, l'abbé Lesuire aurait dû se montrer plus circonspect.

Ce Richelais qui ne remplit pas régulièrement les devoirs de sa charge de précepteur n'est pas aimé à Champigny : la milice prend fait et cause pour ses officiers.

On ne peut dire que dans cette affaire l'abbé ait été victime des patriotes de Champigny : M. de Vandel, son principal accusé, va émigrer en janvier 1792.

Le  retentissement de la rixe du 10 juin 1790, prolongé par une polémique de six mois dirigée contre des membres de la petite noblesse et contre une municipalité plutôt modérée, l'entêtement de Lesuire à faire occuper le collège par son ami de Beauregard ne pouvaient que nuire à l'abbé en des temps aussi troublés.

LA MORT DE L'ABBÉ LESUIRE

PRËTREA la promulgation de la loi sur le serment des prêtres (1792), Prosper Lesuire quitte Richelieu pour la campagne environnante où il se déplace déguisé tantôt en paysan, tantôt en marchand-colporteur, sous le nom de Vincent Thibault.

Le 22 mai 1794, il vient frapper à la porte d'un ancien métayer de sa famille. La fermière seule est au logis ; elle l'accueille avec empressement et s'apprête à lui servir quelque nourriture lorsque le mari arrive. Terrifié par la loi qui punit de mort les receleurs de prêtres réfractaires, il court dénoncer l'abbé à la Municipalité de Braye, sa commune. Lesuire essaie bien de fuir, mais ses jambes refusent de le porter.

Arrêté, il est conduit à Chinon où dès le lendemain, il comparaît devant le jury d'accusation. Transféré à Tours, il est traduit le 30 mai devant le Tribunal criminel, condamné à mort et exécuté sur la place d'Aumont (aujourd'hui place Gaston-Pailhou) le 3 juin 1794.

L'abbé Audard a publié les pièces du procès. Le jugement ne fait pas état de l'affaire du 10 juin 1790. L'abbé Lesuire est condamné parce qu'il "n'a fait aucun des serments prescrits par les lois, notamment par celles des 14 août 1792 et 21, 23 avril 1793 :
"qu'il n'a point été déporté et n'a point prouvé ni même prétendu s'être rendu auprès de l'Administration du département dans le délai prescrit par la loi du 30 vendémiaire an II, à l'effet de la déportation".

Prosper Lesuire fut moins heureux que l'ancien curé de Ciran-la-Latte, Mathieu Guérin, arrêté en Brenne où il exerçait nuitamment son ministère. Dans des circonstances analogues "le petit père Mathieu" (ainsi l'appelaient ses ouailles) fut acquitté en raison de son infirmité (hernie), "laquelle avait pu l'empêcher de se soumettre au décret de déportation."

Le défenseur de Lesuire, le citoyen Moisand d'Azay-sur-Cher, plaida bien l'acquittement en se fondant sur l'impossibilité, en raison de ses infirmités, où s'était trouvé l'abbé de satisfaire à la loi du 26 août 1792 qui enjoignait aux prêtres insermentés de sortir de France dans un délai de huit jours.

Mais le Tribunal n'a pas retenu cette circonstance atténuante qui pouvait permettre d'écarter la peine de mort, en raison sans doute d'un certificat des officiers municipaux de Champigny qui attestent que Lesuire "n'a presté aucun serment" et "que pendant le temps qu'il y a demeuré il n'a cessé de donner des preuves du plus grand incivisme", en raison peut-être des dépositions de trois témoins de Champigny dont l'un parle de l'affaire du 10 juin 1790.

Prosper Lesuire ne pouvait d'ailleurs compter sur l'indulgence de l'accusateur public provisoire qui, originaire du Chinonais, le connaissait bien et souhaitait sa perte.

E. MILLET
Bulletin - Amis du vieux Chinon
1958

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