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La Maraîchine Normande
18 mai 2013

ANTIGNY (85) - SAINT-ÉTIENNE-DE-CHIGNY (37) - ROSE-PULCHÉRIE DE RECHIGNEVOISIN (1776 - 1847) ET M. DE MARIGNY

L'ODYSSÉE DE ROSETTE

Dans la dernière édition de l'Histoire de la Vendée militaire de Crétineau-Joly, où le R.P. Drochon a pieusement rassemblé tant de curieux croquis faisant revivre les monuments, les lieux célèbres, les exploits et les héros de la Grand'Guerre, figure, à la page 442 du deuxième volume, la gracieuse silhouette d'un petit Vendéen à mine futée, décoré d'un Sacré-Coeur et paraissant tout fier de montrer une paire de gros pistolets passés à la ceinture. Le médaillon est ainsi signé : Marchand fecit 1794.
En réalité, ce délicieux croquis représente, non point un petit Vendéen, mais bien une mignonne Vendéenne déguisée en gâs : Rose-Pulchérie de Rechignevoisin, future comtesse de la Béraudière, célèbre dans l'histoire de la Vendée militaire sous le nom familier de Rosette et qui, de compte à demi avec Marigny, fut l'héroïne de l'un des plus touchants épisodes de la campagne d'outre-Loire.

Rosette


Je dois à l'aimable obligeance de M. l'abbé Coutand, curé d'Antigny (canton de la Châtaigneraie), communication d'un extrait des archives de cette paroisse, daté du 13 octobre 1776 et authentiquant le baptême de "Rose-Pulchérie, née du même jour au château de la Boursière, issue du légitime mariage de M. Pierre-Gabriel de Rechignevoisin de Guron, chevalier, seigneur de la Boursière, Antigny, la Ténissière, Caunay, la Madelaine et autres lieux, et de dame Hélène Pulchérie de la Tullaye." Le même extrait porte que le parrain a été M. René de la Tullaye, chevalier, seigneur de Varenne, conseiller au Parlement de Bretagne, et la marraine dlle Renée-Rose de Rechignevoisin de Guron."

 

Acte de naissance Rose Pulchérie de R


Notre petite Rosette (car c'est elle qui fut ainsi baptisée, le jour de sa naissance) avait donc un peu plus de seize ans lorsque éclata l'insurrection vendéenne, et tout juste dix-sept au moment du passage de la Loire par la Grande Armée. Mais, au témoignage de Mme de la Rochejaquelein qui, nous le verrons t¤ut à l'heure, vécut dans son intimité pendant la campagne d'outre-Loire et après le désastre de Savenay, elle était si menue, si délicate, si frêle, qu'elle "avait l'air de n'avoir que douze ans."

M. de Rechignevoisin ayant émigré dès le début de la Révolution, Rosette et sa mère vivaient seules au château de la Boursière et c'est de là qu'elles partirent pour suivre, comme tant d'autres, la fortune de la Grande Armée, lorsque les Bleus eurent envahi le Bocage. Comme tant d'autres aussi, après les funestes batailles livrées autour de Cholet, elles suivirent vers la Loire les Vendéens en déroute, passèrent le fleuve avec les fugitifs et firent partie de cette foule éplorée de femmes et d'enfants qui, pêle-mêle avec les s¤ldats de La Rochejaquelein, errèrent, pendant deux mois, à travers la Bretagne, le Maine et la Normandie.

Déjà malade à son arrivée sur les bords de Loire, Mme de Rechignevoisin paraissait incapable de supporter bien longtemps les fatigues et les émotions quotidiennes du lamentable exode et tout porte à croire qu'elle eût succombé dès le début, sans l'admirable dévouement de Marigny, auquel l'unissaient les liens d'une parenté quelque peu éloignée.

Coeur sensible non moins que soldat intrépide, le bon général avait les soins les plus attentionnés pour la pauvre châtelaine de la Boursière et pour la petite Rosette. Grâce à lui, et malgré le désarroi qui allait s'aggravant de jour en jour, toutes deux, la mère et la fille, jouissaient d'un bien-être au moins relatif : en cours de route, c'était lui, Marigny, qui les escortait et veillait sur elles, sans les quitter d'un pas ; à chaque étape, il s'arrangeait pour leur préparer le meilleur gîte, et, quand une alerte l'appelait à la bataille, il n'abandonnait momentanément ses protégés qu'après les avoir confiées à la garde de quelques-uns de ses plus fidèles soldats.

Mais, malgré les soins affectueux dont elle était entourée, Mme de Rechignevoisin s'affaiblissait de plus en plus et, un soir, après avoir été cahotée, pendant toute la journée, dans le charriot qui lui servait de berline, elle s'éteignit doucement entre les bras de s¤n protecteur.

Gaspard_de_Bernard_de_MarignyAvant de mourir, elle avait serré la main de Marigny et, d'une voix qui n'était plus qu'un souffle, elle avait légué au général le seul trésor qui lui restât au monde : "Ma petite Rosette n'a plus que vous ... je vous la donne ... veillez sur elle et servez-lui de père !"

Marigny avait eu juste le temps de jurer à la mourante que ses dernières volontés seraient accomplies, et jamais serment ne fut mieux tenu que celui-là ! Le héros poitevin, le rude sabreur, si impitoyable pour les Bleus, se consacra tout entier à sa fille adoptive, et ses attentions paternelles - je devrais dire maternelles - pour la petite orpheline firent l'admiration de l'armée :
"Cet homme, écrit Crétineau-Joly, dont les colères contre les Nationaux étaient si terribles et qui si souvent regretta l'inutile humanité de Lescure et de La Rochejaquelein, avait un coeur doux et compatissant. Il n'était implacable que pour les bourreaux. Il avait adopté Mlle de Rechignevoisin ; il ne la quittait jamais. La nuit, il l'enveloppait de son manteau, il la faisait coucher sur l'affût d'un canon et s'endormait auprès de l'enfant, active sentinelle dont les républicains ne mirent jamais la surveillance en défaut."
Portant sa fille adoptive en croupe, veillant sur elle nuit et jour, la dorlotant comme une mère dorlote son enfant, le général poitevin fit ainsi toute la campagne d'outre-Loire, et, grâce à lui, la petite Rosette put échapper à tous les périls où tant de malheureuses Vendéennes trouvèrent la mort !

Prévoyant le désastre qui attendait les Vendéens à Savenay, Marigny n'avait point voulu exposer sa petite protégée au risque de cette dernière bataille où lui-même, suivant la belle expression de Crétineau-Joly, allait conduire le deuil de la Grande Armée expirante : la veille, et bien qu'il lui en coutât de se séparer de son précieux dépôt, il avait emmené Rosette à Donges. Ici je passe la plume à Mme de la Rochejaquelein qui va témoigner, de visu, de la suite de l'odyssée de notre héroïne :
"M. de Marigny, dit-elle, s'était chargé d'une très jeune personne, Mlle de Rechignevoisin, qui avait perdu sa mère à l'armée ; il la cacha chez un homme de Donges, lui donna de l'argent pour la sauver et le menaça de venir le tuer, s'il la dénonçait. Cet homme se trouva être un patriote, mais, soit qu'il eût peur de la vengeance de M. de Marigny, soit humanité, il la cacha dans un lit. Son fils, qui s'était joint aux Bleus, arriva avec beaucoup d'autres pour manger et se reposer ; il venait de poursuivre nos gens. Le père lui dit : "La fièvre vient de prendre ta soeur. - Ma soeur" ? fit-il étonné (car il n'en avait pas). "Mon Dieu, oui, la voilà couchée", dit le père en lui prenant la main ; le garçon, revenu à lui, fut voir sa prétendue soeur ; les Bleus et tous les gens de la maison passèrent la nuit à se réjouir de leur victoire."
La petite Vendéenne l'avait échappé belle, mais elle ne devait pas faire un long séjour chez le bon Pataud de Donges :
"Le lendemain, poursuit Mme de la Rochejaquelein, le maître dit à Mlle de Rechignevoisin : "Je vous ai sauvée, mais je ne puis vous garder ; je vais vous envoyer du côté de Prinquiau." Elle ne demandait pas mieux que de quitter cette maison ; elle arriva par hasard dans le même village que nous, elle prit le nom de Rosette ; elle gardait les moutons ; petite et délicate, elle avait l'air de n'avoir que douze ans, et elle en avait seize. Elle avait beaucoup de courage, d'esprit, mais l'étourderie de son âge, et nous la vîmes le moins possible."

Rosette avait été à l'école de Marigny, et elle le faisait bien voir !

Rosette"Dans la première édition de ses Mémoires (le témoignage que je viens de transcrire est tiré de la dernière), Mme de la Rochejaquelein avait même souligné davantage l'étonnante et - à son avis - compromettante bravoure de la petite Vendéenne déguisée en gardeuse de moutons : "Nous l'évitions, écrivait-elle, parce que son âge et sa bravoure la rendaient fort imprudente." Et ailleurs : "Rosette était si petite et si brave, que jamais elle n'inspirait de soupçons aux Bleus, même quand ils la rencontraient. Un jour ils voulurent tuer son chien ; elle se mit entre eux et lui, et le défendit."

Il y avait environ deux mois que Rosette, réfugiée à Prinquiau, gardait ainsi les moutons en faisant la nique aux Bleus, lorsque Marigny, qui n'avait cessé de rôder entre Savenay et Nantes pour y provoquer une levée d'armes, voulut s'assurer du sort de l'orpheline et revint à Donges :
"M. de Marigny" (c'est encore Mme de la Rochejaquelein qui raconte) "quoique très grand, d'une tournure remarquable, connu à Nantes et même dénoncé, y allait sans cesse, ainsi qu'à Savenay, à Pontchâteau ; il avait le talent de se déguiser, parlait toutes sortes de patois ; d'ailleurs sa témérité, que rien ne pouvait déconcerter, le faisait passer partout. Il conduisait tantôt des cochons, tantôt des oies ; il courait tout le pays pour chercher à le faire révolter, et pour connaître la force des garnisons. Au bout de deux mois, il revint à Donges et demanda ce qu'était devenue Mlle de Rechignevoisin ; le patriote lui dit qu'elle était vers Prinquiau ; il y vint et, sachant notre présence, il passa deux heures avec nous, nous annonça qu'il allait soulever le pays, et nous dit la nuit et l'heure du rassemblement avec lequel il comptait surprendre Savenay."
Après avoir tendrement embrassé Rosette et fait toutes ses recommandations aux braves gens chez lesquels elle avait trouvé asile, Marigny retourna vers Savenay pour exécuter le coup de main qu'il avait préparé. Sa tentative n'eut malheureusement aucun succès ; les paysans sur lesquels il comptait, au nombre de six cents, lâchèrent pied avant même d'avoir tiré un coup de fusil ! Tout l'effet de ce coup manqué fut de donner l'éveil aux autorités républicaines, qui mirent plus d'acharnement que jamais à la recherche des pauvres brigands et brigandes qu'ils savaient cachés dans le pays. Rosette et ses compagnes durent s'enfuir de Prinquiau, où il n'y avait plus pour elles aucune sécurité :

"Le rassemblement de M. de Marigny manqué, nous dit Mme de la Rochejaquelein, les paysans eurent beaucoup d'effroi, surtout ceux de la paroisse de Prinquiau, dont le maire était obligé de se cacher. Nous allons, ainsi que d'autres, dans celle de Pontchâteau, au village de la Mélinais, à une demi-lieue. Nous arrivons le soir dans la maison de Julien Riallot ; Rosette s'y trouve ; nous nous jetons tout déshabillés sur une couette dans le grenier ; vers minuit, le hurlement des chiens nous réveille ; Julien entr'ouvre la porte, il voit passer une troupe de soldats. Il avait sa femme et plusieurs filles ; il nous dit qu'avec nous en plus, cette quantité de femmes trouvées dans sa maison ne manquerait pas de nous exposer, qu'il lui paraissait prudent de nous enfuir. Il nous fait en conséquence traverser le village, heureusement les Bleus n'y avaient laissé aucune sentinelle ; de là nous gagnons un petit bouquet de futaie, tout voisin et dépendant du château de Besné. Maman (Mme de Donnissan) dit à Rosette qu'elle avait bien assez de moi à sauver ; qu'il fallait qu'elle choisît, ou de rester là, ou d'être conduite par Julien à Prinquiau, et nous prendrions l'autre parti ; Rosette préféra s'en aller. Nous restons dans le trou d'un arbre arraché ; je mets ma tête sur les genoux de maman et m'endors, suivant ma coutume."

Voilà donc la pauvre Rosette obligée de retourner toute seule à Prinquiau ! Dès le lendemain, toutefois, ses deux compagnes revinrent l'y rejoindre, aucun asile, tout bien considéré, ne leur paraissant plus sûr.

A partir de ce jour, ce furent des alertes continuelles. Un Allemand déserteur, enrôlé dans la Grande Armée et blessé à Savenay, avait été pris par les Bleus ; pour sauver sa vie, il s'était fait dénonciateur, et, sur les indications de ce traître, des patrouilles sillonnaient sans cesse les villages de la contrée, à la recherche de Mlle de Rechignevoisin, que l'allemand avait spécialement annoncée en la disant femme de Marigny. Mais la brave petite Rosette, sous son costume de gardeuse de moutons, était si bien déguisée, qu'elle pouvait impunément rire au nez de ceux qui la traquaient : "Elle parla plusieurs fois aux Bleus, note Mme de la Rochejaquelein, mais j'ai dit qu'elle avait l'air d'un enfant de douze ans, ils ne purent deviner que c'était elle qu'ils cherchaient."

Dépité de n'avoir pu soulever les Bretons, et comprenant enfin qu'aucune prise d'armes n'était à espérer sur la rive droite de la Loire, Marigny résolut de repasser le fleuve et de retourner sur le théâtre de l'ex-Grande Armée, où La Rochejaquelein et Stofflet avaient recommencé la guerre. Mais il ne voulut point partir sans avoir embrassé sa fille adoptive et vint passer quelques heures à Prinquiau."

de Bernard de MarignyLes adieux furent déchirants. Rosette avait le pressentiment que cette entrevue serait la dernière. Au moment de la séparation, elle se jeta au cou de son protecteur et, le tenant étroitement serré, déclara qu'elle aussi voulait partir, ajoutant qu'elle était prête, s'il le fallait, à faire le coup de feu ! Marigny eut beaucoup de peine à faire comprendre à la vaillante enfant qu'elle ne serait pour lui qu'un embarras sur les champs de bataille ; il lui rappela qu'elle était entre ses mains un dépôt sacré qu'il avait juré de conserver à tout prix ; il insista sur la sécurité de l'asile où elle se trouvait, fit valoir son autorité de père adoptif, promit de revenir bientôt et réussit enfin, après bien des sanglots et des larmes, à se dégager des deux bras qui l'enlaçaient. Puis il partit d'un pas rapide sans oser regarder en arrière, ayant lui-même le coeur bien gros et le visage inondé de pleurs !
Hélas ! les pressentiments de Rosette ne l'avaient point trompée ! ... Marigny et sa pupille ne devaient plus se revoir en ce monde !

Depuis le départ de son père adoptif, la petite gardeuse de moutons était devenue de plus en plus triste ; elle n'avait qu'un désir : rejoindre là-bas, tout là-bas, dans le Bocage de la Vendée, celui qu'elle aimait d'une affection vraiment filiale, auquel elle devait la vie et dont elle rêvait de partager les dangers. Si intrépide qu'elle fût, la pauvre enfant ne pouvait songer à entreprendre seule ce long voyage à travers des contrées qu'elle ne connaissait pas et qui, plus que jamais, étaient sillonnées par les patrouilles républicaines et par les colonnes infernales de Turreau ; mais elle attendait avec impatience, bien décidée à saisir la première occasion de partir sous la protection d'un guide quelconque. Cette occasion se présenta enfin, et voici comment Mme de la Rochejaquelein raconte le départ de Rosette et les aventures de son retour en Vendée :

charette"Cependant Rosette voulut traverser la Loire avec M. Dargent, médecin de Charette, et dont le fils était officier dans son armée, sa femme, ses deux filles et trois soldats vendéens. Ils firent ce qu'ils purent pour nous décider à partir ; je le désirais, maman ne le voulut jamais, ne me trouvant pas en état de faire des marches forcées, et c'était bien vrai. Ils partirent ; nous avons su qu'après mille dangers, de l'autre côté de la Loire, les soldats de Charette les prirent pour des espions, fusillèrent les trois hommes ; M. Dargent fut au moment de l'être aussi, il ne dut sa vie qu'aux cris de sa famille et surtout à son âge ; on le mena enchaîné à Charette, qui le reconnut ..."

A peine arrivée au camp de Charette, notre héroïne aurait bien voulu partir sans délai pour le Bocage où elle avait hâte de rejoindre son protecteur ; mais il lui fallut attendre assez longtemps, et, lorsqu'elle put enfin gagner l'ancien territoire de la Grande Armée, ce fut pour y apprendre la mort de Marigny, tombé, comme on le sait, sous des balles vendéennes, victime des basses intrigues de l'entourage de Stofflet !

Recueillie par des amis de sa famille qui habitaient l'Anjou, elle demeura dans ce pays et y assista à la fin de la guerre. Ce fut alors qu'elle revêtit le costume masculin et guerrier auquel j'ai fait allusion au début de ce récit. Fit-elle réellement le coup de feu en compagnie des derniers insurgés angevins ? Je ne saurais l'affirmer ; mais l'hypothèse n'a rien que de très vraisemblable, si l'on s'en tient au certificat d'audacieuse et imprudente bravoure décerné par Mme de la Rochejaquelein à la gardeuse de moutons de Prinquiau.

Quelque temps après la pacification de Hoche, Rosette épousa le comte Jacques-Philippe de la Béraudière dont elle avait fait la connaissance vers la fin de la guerre et qui, revenu d'émigration en 1795, avait pris part aux dernières campagnes de l'armée d'Anjou. Le mariage fut célébré à Jallais, le 14 septembre 1796. Comme le marié n'avait pas d'habit de cérémonie (les gentilshommes vendéens n'ayant point encore eu le loisir de renouveler leur garde-robe), il dut emprunter pour la circonstance celui d'un vieil homme de loi du voisinage.

Château de Beauvais

 

La comtesse de la Béraudière mourut le 30 avril 1847, au château de Beauvais, commune de Saint-Etienne-de-Chigny (Indre-et-Loire). On raconte que, durant sa longue vie, elle ne manqua jamais, chaque soir, de réciter une fervente prière pour le père adoptif qui l'avait sauvée des Bleus ; elle lui devait bien ça !

ROSE PULCHERIE DE RECHIGNEVOISIN DECES



LA VENDÉE HISTORIQUE
1910

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