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La Maraîchine Normande
14 mai 2013

NANTES ♣ LES VACHES DE LA PRAIRIE-AU-DUC EN L'AN II

LIBERTÉ, INDIVISIBILITÉ, ÉGALITÉ
RÉPUBLIQUE FRANCAISE
Place de Nantes

Armée de l'Ouest

Circulaire

Nantes, ce 17 Floréal l'an deux
de la république une, indivisible et impérissable.

CRESSENT, Commandant Temporaire de la Place de Nantes,
Au citoyen TURREAU
Général en Chef de l'Armée de l'Ouest

Le citoyen Cressent, promu au commandement de la Place de Nantes, depuis le 5e floréal, après avoir pris connaissance de tous les lieux avoisinant les barrières de la vaste commune dont la sûreté est remise à ses soins, après avoir examiné la position de ses rivières, les issues faciles qu'elles offrent aux malveillans, ne se dissimule pas combien ses obligations sont multipliées ; mais il sait qu'un vrai sans-culottes, investi de la confiance de ses concitoyens, doit employer tous les moyens que la Loi met dans ses mains p¤ur les appliquer sans cesse à l'utilité publique ; le Commandant de la Place intimement persuadé de la vérité de ces principes :
Considérant, que les plaintes réitérées portées à ses prédécesseurs sur les sorties illégales d'une foule d'individus et sur la facilité avec laquelle on enlève de cette Commune des denrées de première nécessité ;
Considérant, que si quelques abus sont parvenus à la connaissance des divers Commandans de la Place, il est certain qu'ils en ont ignoré le plus grand nombre ; que l'existance des habitans peut être compr¤mise, aussi bien que la sûreté de la Commune ;
Considérant, que ces jours passés des militaires, secondés par leurs manoeuvres par des bargers, bateliers ou propriétaires de bateaux, ont passé sur la prairie au Duc, ont osé y traire les vaches de la République, qu'on s'est même aperçu que des veaux en avaient été dérobés ;
Considérant que si on peut si aisément entrer et sortir de la Place, la responsabilité de celui qui y commande est grandement compromise et qu'il ne pourrait plus en supporter le poids ;
Considérant, enfin que les autorités constituées ont reconnu depuis longtems la vérité de ces allégations, que le Conseil Général de cette Commune l'a reconnu lui même dans sa séance du 2 ventôse dernier. Propôse,

ART. Ier
Qu'une galiotte de la République maintenant à l'ancre, vis-à-vis la maison Durbay, et n'exigeant presque aucune réparation servira de corps de garde de police et sera stationnée au dit lieu.

ART.2e
Qu'elle sera armée de quatre pièces de quatre, servie par trente canonniers pris dans la garnison et relevés chaque jour par un même nombre.

ART. 3e
Que son équipage sera composé de quinze hommes pris dans la marine.

ART. 4e
Qu'un pont volant d'environ quarante pieds assurera la communication de la galiotte avec la terre.

ART. 5e
Qu'il sera fourni, deux guérites dont l'une, sera placée sur le pont de la galiotte et l'autre, sur le bord du quay.

ART. 6e
Que trois chaloupes, aux ordres du Commandant de la galiotte, seront armées, équipées dans le plus bref délai et servies par les hommes de l'équipage désignés dans l'article 3e.

ART. 7e
Que ces trois chaloupes seront spécialement chargées de la navigation intérieure de la Place, de la surveillance la plus exacte pour empêcher les dilapidations de tout genre, de dissiper tous les attroupemens dans les îles voisines de la Place, enfin de remplir le but d'utilité publique pour lequel elles sont créées.

Le Commandant de la Place,
Signé : CRESSENT

Bulletin de la Société archéologique de Nantes
et du Département de la Loire-Inférieure
1917

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