HONORÉ-AYMÉ RENOUL, MÉDECIN DES GUERRES DE VENDÉE
Honoré-Aymé Renoul, né le 30 avril 1766 à Drain (49), fils de Noble Homme Pierre Renoul de Moulin-Robert, avocat en parlement de Bretagne, sénéchal de Liré (49). Il épousera Marie-Perrine Boutand, fille de Noble Homme Simon Boutand, chef de l’insurrection à Vertou en 1793, chirurgien à l’armée de Charette.
Orphelin à 7 ans, il fit des études à l’université d’Angers et y suivit les cours de l’école de médecine puis de l’école de chirurgiens de marine de Nantes. Il obtint aussi le 27 janvier 1787 le titre de «maître es arts libéraux» de la faculté d’Angers.
Globe-trotter
Il embarque à Nantes sur le navire négrier « les Deux sœurs » comme second chirurgien. Après escales « de traite » sur les côtes du Congo et du Gabon, et ventes à la Martinique et à Saint-Domingue, il rentre à Nantes le 18 mai 1788. Les mauvais traitements prodigués aux Noirs, même aux malades malgré les protestations du médecin, le décidèrent à ne pas rembarquer sur ce genre de navire. Il navigua ensuite dans l’océan Indien et fit relâche à l’Ile-de-France et à Pondichéry. Le 8 octobre 1792 il fut reçu par l’académie de chirurgie de Nantes pour exercer la médecine et chirurgie au Loroux-Bottereau où il s’installa au mois de novembre 1792.
Chirurgien à Saint-Laurent/Sèvre
Honoré-Aymé Renoul de Moulin-Robert, dès le commencement de l’insurrection vendéenne en mars 1793, fut chirurgien dans la division royaliste de Lyrot de la Patouillère puis attaché à l’hôpital militaire de Saint-Laurent-sur-Sèvre jusqu’à son évacuation le 10 octobre 1793 sur Beaupréau. Il passa ensuite la Loire et fit avec les Vendéens la virée de Galerne jusqu’au désastre de Savenay. Ayant pu repasser la Loire il fut nommé chirurgien-major dans la division du Fief-Sauvin dépendant de Stofflet. Il y resta jusqu’à la pacification de la Jaunaye.
Maire du Loroux
Il se réinstalle au Loroux-Bottereau avec sa famille en 1796. Élu maire en 1796, il démissionne la même année. Le 14 août 1805 il achète au Loroux une maison rue des Forges où il habitera jusqu’à sa mort. Il est élu conseiller municipal en 1814, et par ordonnance du roi du 10 septembre 1817 il est nommé Chirurgien-Major de la 3e légion de la Garde Nationale. Le 30 août 1826 «le roi connaissant (dit le brevet) le dévouement et les malheurs de Maître Renoul, lui accorde une pension de 300 livres». Par conviction légitimiste, avec les autres membres du conseil municipal du Loroux-Bottereau, il refuse de prêter serment de fidélité à Louis-Philippe en septembre 1830 et le conseil est dissous. Il repose dans le cimetière du Loroux.
Une famille fidèle
Son fils aîné, Aymé-Simon Renoul (1795-1863) médecin, sera maire du Loroux et constructeur de l’église actuelle, tandis que son cadet Jean-Charles Renoul (1798-1872) deviendra adjoint au maire de Nantes et conseiller général. Son petit-fils, François-Aymé, notaire et adjoint au maire s’attaquera à l’histoire médiévale du Loroux, épluchant les chartriers des anciennes seigneuries. Il participera à l’érection d’une croix au lieu où mourut André Ripoche, le Saint de Bas-Briacé.
Joseph-Aymé Renoul, fils de François-Aymé, docteur en médecine accomplira le travail de la mémoire vendéenne des «Gars du Loroux» et des massacres accomplis par les colonnes infernales de Cordelier en érigeant des croix au Maillon, au Douet Rouaud, à la Blanchetière et dans les marais du Recoin. Il initiera également la restauration de la statue de Louis XVI pour le 150e anniversaire de son exécution en 1943.
Son fils François acceptera d’être le correspondant cantonal du Souvenir vendéen.
En août 1988, le Duc d’Anjou, Aîné des Capétiens s’inclinera devant la statue royale, à l’initiative de Pierre Renoul, petit-fils du docteur.
La famille Renoul est toujours présente au Loroux-Bottereau.
Photo : Honoré-Aymé Renoul de Moulin-Robert, 1766-1844.
Article de M. Henry Renoul