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La Maraîchine Normande
12 avril 2013

FONTENAY-LE-PEUPLE ♣ PROCES-VERBAL DE LA PLANTATION DE L'ARBRE DE LA LIBERTÉ ♣ 10 MARS 1794

PROCES-VERBAL DE LA PLANTATION DE L'ARBRE DE LA LIBERTÉ
10 mars 1794

Séance du 20 ventôse an 2 de la République française une et indivisible

La fête de la plantation de l'arbre vert de la liberté a eu lieu de la manière annoncée dans l'avertissement du conseil à ses concitoyens d'hier. La plus grande joie, l'allégresse la plus pure et l'enthousiasme républicain le plus vif a régné dans cette fête, où les citoyens de tout âge de tout sexe et tout état conf¤ndus, présentoient l'image de l'égalité parfaite de tous les individus d'une même famille. Les troupes, la garnison et la garde nationale de cette commune étoient sous les armes et ont donné le plus grand éclat à cette fête. Le maire, au nom du Conseil, a prononcé un discours suivi de chants patriotiques. Des commissaires du canton ... (?) se sont joints à nous pour la célébration de cette fête, l'un deux a chanté un hymne patriotique auquel tout le peuple a répondu en choeur. Des cris mille fois répétés de Vive la République ! ont marqué chaque moment de cette fête, et l'ont terminée aux acclamations générales. Un fait particulier a fixé l'attention de toute l'assemblée : une citoyenne de cette commune, la femme Boutin, épouse du citoyen Berger, charpentier, a paru dans les rangs des volontaires armée d'un fusil, avec la prestance d'un guerrier. Le citoyen maire est allé la prendre par la main et la conduire sur l'estrade. Il l'a proposée pour exemple à toutes les citoyennes de la commune, et cette héroïne a pris la parole pour exh¤rter ses compagnes à défendre la liberté et leurs foyers, et à employer pour cela toutes les armes et tous les moyens qui seront en leur pouvoir. Elle a attaché à l'arbre de la liberté un ruban tricolore qui ornait son fusil. Cette citoyenne a reçu toutes les félicitations dues à son courage, et à son patriotisme prononcé.

DISCOURS DU MAIRE

Notre arbre de la liberté, notre arbre de vie est élevé sur sa tige et confié à nos soins. Ceux qui regardent sa croissance, sa conservation, ne seront pas négligés, mais citoyen, un autre soin, un devoir bien plus important nous est imposé. Nous devons défendre notre liberté, protéger cet arbre chéri qui en est le symbole jusqu'à la mort. Dans aucune contrée de la République, ce serment, cette obligation sacrée ne fût plus réelle que dans la nôtre. Nous fournissons du défenseur aux frontière, l'ennemi intérieur ravage notre malheureux pays ; depuis un an, nous combattons une horde de brigands que le fanatisme, le despotisme et la scélératesse ont suscité pour renverser le plus beau monument de la raison humaine, la Constitution Française. Nous combattons des brigands qui versent leur sang pour reprendre les chaînes de l'esclavage, s'entourer des ... (?) de la superstition et se donner toutes les entraves, tous les liens que le peuple Français a si généreusement secoués. Notre commune sans doute ne sera pas envahie ; mais elle peut être attaquée et si elle l'est, citoyens de Fontenay-le-peuple, vous devez à vos serments de donner l'exemple du développement du plus grand courage, de l'énergie républicaine, et périr sur votre sol, plutôt que de le laisser souiller par la présence infâme de satellites de la royauté et des fauteurs du fanatisme.

Si vous en aviez besoin pour exciter votre courage, vous avez l'exemple des communes de Port-Malo et Granville, dont les habitants généreux ont repoussé, au prix de leur sang, les brigands qui se sont présentés devant leurs murs. Si vous aviez besoin d'être excités par le tableau de votre intérêt personnel, quels plus grands intérêts ont pu jamais déterminer une grande résistance ! Vous avez à défendre vos femmes, vos enfants, vos propriétés, votre vie contre les brigands ; vous avez à montrer à la République entière que vous avez des droits à son estime, à son secours. Il ne faut pas se le dissimuler, si notre commune étoit envahie, la faute en retomberoit sur ses habitants, que l'on accuseroit de lâcheté, peut-être même de complicité ! Vous, vos femmes, vos enfants seriez dispersés, disséminés dans l'étendue du territoire de la République et traités peut-être comme rebelles ! Vous frémissez de ce tableau de vos misères, si notre commune tombait jamais au pouvoir des brigands. Déjà nous vous avons présenté différentes fois ces importantes considérations, et nous ne cesserons de vous les mettre sous les yeux. Elevez donc ; soutenez donc, frères et amis, votre courage au niveau des circonstances. Promettez, jurez au pied de cet arbre, que vous avez accompagné, que vos mains ont planté, de défendre votre liberté, vos foyers jusqu'à la mort. Vous serez secondés par la brave garnison qui est dans vos murs, et l'estime de toute la République, la reconnaissance de la postérité sera votre récompense.

Fait, clos et arrêté le jour, mois et an susdits.

(Suivent les signatures)

Archives de la municipalité
Archives départementales de Vendée

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