NOTICE ♣ LES SEIGNEURS DE SAINT-PIERRE-DU-CHEMIN (85)
SEIGNEURS DE SAINT-PIERRE-DU-CHEMIN
FAMILLE GRIGNON
Les armoiries de cette famille portent : de gueules à 3 clefs d'or, mise en pal, 2 et 1.
JEAN GRIGNON, valet, sieur de la Cigogne fait donation, à l'abbaye de Boisgrolland d'une pièce de terre sise dans son fief de la Fredonnière, le vendredi après la fête d'hiver du Bienheureux Nicolas, en 1297 (Cart. de Boisgrolland).
JEAN GRIGNON, ecclésiastique en 1349 (Augier de la Terraudière, voir plus loin).
PIERRE ET JEAN GRIGNON, écuyers, servirent le 6 août 1353, à la montre de Miles de Thouars, seigneur de Pouzauges et de Tiffauges (Arch. Hist. du Poitou, VIII, p. 412).
Hommage rendu par ANDRÉ GRIGNON, à cause de sa femme Marie Feyssiprenne (?) pour plusieurs maisons mouvant de Saint-Maixent, le 7 février 1373 (Grand Gauthier du bureau des Finances).
THOMAS GRIGNON et JEAN GRIGNON servirent comme écuyers, le premier, le 9 août 1378 et le second le 17 novembre de la même année (Montres et Revues).
L'abbaye de Notre-Dame des Fontenelles arrente à ANDRÉ GRIGNON, de Saint-Jean de la Chaize-le-Vicomte, une maison et une ouche, plus une pièce de terre, et une vigne, à raison de 5 payables la veille de Nau, en 1380 (Société d'Emulation de la Vendée, 1879)
Contrat de partage entre ANDRÉ GRIGNON et GUILLEMIN DE MAULÉON, écuyer, passé sous la cour de Parthenay, par Guignard et daté du 9 janvier 1382 (Preuves de Jean Chevalier, pour l'ordre de Malte).
JEAN GRIGNON DE PARSAY, rend un aveu au seigneur de Clisson et de Belleville, le 14 janvier 1384 (Dom Fonteneau). Il avait épousé Jeanne Chasteigner, veuve de Pierre Brillouet, écuyer, et fille de Simon, seigneur de Réaumur et d'Antigny, avec laquelle il vivait en 1395 et 1402 (Dict. hist. du Poitou).
Parmi les grands maîtres de France, nous trouvons : JEAN DE CHALON, comte de Joigny, qui épousa, en 1424, Jeanne de la Trémoille, dame de Grignon, fille de Guy de la Trémoille, seigneur d'Antigny ; de ce mariage naquit Bernard de Chalon, quatrième enfant qui est qualifié de seigneur de Grignon, marié à Marie de Rougement, dont un fils Thibault de Chalon, seigneur de Grignon, mort sans postérité vers 1512 (Père Anselme).
JEANNE GRIGNON, épousa, vers 1480, Guillaume de la Touche, écuyer, seigneur des Planches (Dict. hist. du Poitou).
JEANNE GRIGNON, épousa, vers 1480, Pierre Audoyer, écuyer, seigneur de la Maison-Neuve (idem).
ANTHOINE GRIGNON fut remplacé à l'arrière-ban du Poitou de 1488, par Guillaume Vellochier (Antiq. de l'Ouest).
JACQUES GRIGNON a présenté Colas du Breuil pour l'arrière-ban du Poitou de 1488 (idem).
MARGUERITE DE GRIGNON épousa, vers 1510, Jean des Nouhes, sieur de la Tabarière (Registre 13, p. 349).
JEAN GRIGNON était procureur du seigneur de Parthenay en 1514 (Histoire de Parthenay, p. 389).
MARIE GRIGNON était en 1516, veuve de Milet de Puitesson, écuyer, seigneur de Puitesson et de Chauché (Généalogie Puitesson).
JEAN GRIGNON, écuyer, seigneur des Vallées, épousa, vers 1725, Jeanne, alias Catherine du Chaffault, fille de Sylvestre, écuyer, seigneur de la Sénardière et de Françoise Fresneau (Dict. du Poitou, 2e éd., II, p. 203).
LOUISE GRIGNON était vers la même époque épouse de Charles Cabaret, écuyer, seigneur de Mirebeau (Id.)
RENÉ GRIGNON, écuyer, seigneur de la Mesnardière, en Saint-Pierre du Chemin, était le 2 janvier 1583, époux de Charlotte Bigot (Id.)
Filiation suivie
1 - GRIGNON (Jean) écuyer, épousa Anne, alias Jeanne de la Roche, dont il eut ;
1° ANDRÉ, qui suit ;
2° NICOLAS, écuyer, seigneur de la Forestrie ;
Les biens du père furent partagés entre les deux frères, suivant acte du 9 janvier 1424, passé devant Gazeau et Rabin, notaires à Vouvent.
2 - GRIGNON (André), chevalier seigneur de la Pélissonnière, de la Mesnardière, et du Bourg-Bastard, épousa (avant 1456) Jeanne de la Chaussée, fille de Jean IIe du nom, chevalier seigneur de la Chaussée, Bournezeau etc., et de Catherine de Parthenay, dont il eut : A) Jacquet, écuyer seigneur du Bourg-Bastard et de la Chaussée, prêtre, licencié en droit ; rendit aveu du marquisat d'Airvau, le 15 octobre 1482 pour la grande dixme de Villeneuve d'Assais, représenté par son frère François et à cause de la succession de feu Jean de la Chaussée, frère de sa mère (Marchand, notaire). Il en rendit encore aveu le 15 septembre 1487, après avoir fait opposition à une saisie faite à la requête de Jacques de Linier, seigneur d'Airvau, le 10 août 1487 ; B) FRANCOIS, qui suit :
GRIGNON (François) écuyer, seigneur de la Mesnardière, du Bourg-Bastard de la Chaussée, servit comme archer au ban du Poitou de 1491 et rendit aveu en la personne de Anceaulme d'Aubigné, sénéchal d'Airvau, pour la grande dixme de Villeneuve d'Assais, le 23 juin 1582. Il en avait déjà rendu aveu le 11 avril 1504 (date probable de la mort de son père) : François Grignon servit à Fontenay, en qualité d'homme d'armes, au ban de 1533.
Nous ignorons le nom de sa femme, mais il en eut au moins une fille nommée Catherine, qui, avant 1531 épousa Louis Bigot. Par suite de ce mariage le titre et la propriété de la Mesnardière, du Bourg-Bastard et de la Chaussée passèrent aux mains de la famille Bigot.
FAMILLE BIGOT
Les armoiries de la famille Bigot portent : Echiqueté d'argent et de gueules.
Cette famille noble et très ancienne est du nombre de celles qui ont puissamment contribués à l'expulsion des Anglais de notre pays au XIVe siècle.
Dans leur intéressant Dictionnaire des familles du Poitou, MM. BEAUCHET-FILLEAU nous apprennent que "d'après une tradition, les Bigot descendraient des rois Wisigoths, du nom de Vigo, dont six auraient régné successivement sur le Poitou. Un de leurs descendants, échappé à la proscription, qui après la défaite d'Alaric, frappa leur race, serait resté dans le pays et devenu la tige de cette maison. D'autres plus modestes, mais sans que leur opinion repose sur des fondements plus solides, veulent descendre des comtes du Poitou prétendant que les armes portées par leurs aïeux sont les mêmes que celles de ces princes ..."
Le plus ancien est Arnaldus Bigot, qui fut témoin dans plusieurs actes concernant l'abbaye de Saint-Cyprien vers 1080 et 1090 Guillaume Bigot, miles était garant vis-à-vis du Comte Alphonse, de Aymericus de Pissote, 1253.
REGNAULT BIGOT, chanoine de la cathédrale de Poitiers.
YSABELLE BIGOT, fille du chevalier Guillaume Bigot fut guérie d'une paralysie par l'intercession de Gaultier de Bruges, évêque de Poitiers (1339).
RAOUL BIGOT, chevalier seigneur de Maillé, 1349.
GILLETTE BIGOT, fille de Josselin Bigot épouse vers 1400, Guichard d'Appelvoisin, écuyer seigneur de la Jobetière.
CHARLES BIGOT, est deshérité par Guyonne de Tulières, dame de la Bernardière le 20 juin 1524.
RENÉ BIGOT était religieux de l'abbaye de la Sie (l'Absie) en Gâtine, en 1694.
BIGOT (N.), habitant de Pouzauges, où le service du culte protestant avait été interdit par suite du retour au catholicisme du marquis de Toucheprès, seigneur dudit lieu. A l'instigation de Bigot, les habitants tinrent une assemblée protestante, le 24 janvier 1687, qui fut dispersée et comme Bigot y avait rempli les fonctions de ministre, il fut pendu le 22 février 1687.
PIERRE BIGOT, fut prieur du Busseau (en Gâtine) vers l fin du XVIIe siècle.
Généalogie suivie
La famille Bigot se partage en deux branches : celle des Brion, dont nous n'avons pas à nous occuper ici et celle d'Islay ou Dillay, qui posséda les seigneuries de Saint-Pierre du Chemin.
1 - BIGOT (JAN), seigneur de Clazay, fut maire de Poitiers en 1372, 1373 et 1374 et c'est en cette qualité qu'il appela Duguesclin dans le Poitou pour en chasser les Anglais. Marié, dit-on, à Demoiselle de la Forêt, il eut plusieurs enfants dont Jousselin, qui suit ;
2 - BIGOT (JOUSSELIN), chevalier seigneur d'Islay et de la Gillardie, épousa Marquise de Ruffec, qui lui donna un fils nommé Hervé.
3 - BIGOT (HERVÉ), écuyer, seigneur d'Islay la Gillardie, la Bourelière et de Brion, rendit hommage à l'exemple de ses ancêtres, au seigneur de Belleville en Thoursais (1425-1439).
4 - BIGOT (NICOLAS), fils du précédent, s'allia avant 1439 à Françoise Goulard, dont le père était seigneur de la Geffardière.
5 - BIGOT (GUILLAUME), écuyer, fils de Nicolas et comme lui, seigneur d'Islay, etc., épousa Françoise du Fouilloux, dont il eut : A) Jean, mort jeune ; B) Louis qui suit ; C) Jean, chef de la branche dite de Brion ;
6 - BIGOT (LOUIS), conserva en qualité d'aîné, dans les partages sous la date du 29 avril 1525, les terres d'Islay, de la Gillardie et de la Bourelière. Il servit comme archer au ban de 1533, les 11 mai 1531 et 5 juin 1538, il donna procuration à Jean, son frère, pour rendre en son nom et comme tuteur de François, son fils, seigneur de Bourg-Bastard, de la Mesnardière et de la Chaussée, aveu de la grande dîme de Villeneuve d'Assais à Gilles de Liniers, barons d'Airvau. Il avait rendu aveu le 29 janvier 1525 à la duchesse de Longueville pour le fief de la Chabocière. Ayant épousé Catherine de Grignon, comme nous l'avons vu plus haut, il reçut pour dot de sa femme, la seigneurie de la Ménardière, du Bourg-Bastard et de la Chaussée. Il eut pour enfants : A) Charles, seigneur d'Islay, qui fut maistre d'hôtel du roi de Navarre et dont le petit-fils Jacques, écuyer, seigneur de la Babitnière, fut le dernier rejeton de la branche d'Islay ; B) François qui suit ;
7 - BIGOT (FRANCOIS), écuyer, seigneur de la Ménardière et autres lieux, commandait une compagnie d'arquebusiers dans le régiment du sieur de Lude, pendant les guerres de religion (1568).
En 1565, il avait obtenu de Charles IX la création de foires dans la seigneurie de la Mesnardière. Ce sont probablement celles qui existaient sous Louis XIV et se maintinrent jusqu'à la Révolution. Il y en avait cinq, qui se tenaient le 22 février, le 7 avril, le 30 juin, le 1er août et le 26 septembre, avec un marché le lundi de chaque semaine.
M François Bigot était chevalier de l'ordre du Roi. Il fut tué par son gendre, comme nous le verrons plus loin, devant le château de la Forêt-sur-Sèvre, en mai 1574.
De son mariage avec Jehanne de la Brunetière, deux filles sont nées : A) Charlotte, qui épousa René Bastard, seigneur de la Cressonnière, et eut en partage la terre et seigneurie de la Mesnardière-Grignon, ainsi appelée du nom du précédent seigneur ; B) Anne qui épousa François Girard, écuyer, seigneur des Echardières et reçut en dot les terres et seigneurie de la Gillardie et de la Bourelière, près Fontenay-le-Comte.
LA FAMILLE BASTARD
Les armoiries sont : d'argent à l'aigle de sable membrée et becquée de gueules.
Cette famille est très ancienne et la charte qui en fait mention pour la première fois date de l'an 1000. La branche qui nous occupe, comprenant les seigneurs de Masseille et de Fougeroux, marquis de la Cressonnière et barons du Petit-Château, en Vouvent, s'établit dans le Poitou au cours du XIVe siècle.
1° RENÉ BASTARD, seigneur de Fougeroux de la Cressionnière, de Bouildroux etc., devint aussi seigneur de la Mesnardière par suite de son mariage avec Charlotte Bigot, qui lui apporta en dot cette seigneurie de Saint-Pierre du Chemin.
Son grand-père embrassa la réforme l'un des premiers vers 1533 ; son père, qui fit bâtir en 1566 le grand portail de la Cressonnière, servit dans l'armée protestante avec une bravoure vraiment remarquable. René Bastard devait imiter les exemples de ses aïeux. Il combattit avec ardeur pour la même cause sous les ordres de la Noue et dut assister, pensent MM. Beauchet Filleau, à la prise de Fontenay-le-Comte dans la nuit du 23 février 1574. Peu de temps après, il devait se rendre coupable d'un crime affreux. Son beau-père ayant marié, en l'avantageant, sa seconde fille Anne nommée plus haut, René, furieux de cette préférence, attaqua le vieillard sur le pont, en face du château de la Forêt-sur-Sèvre et le tua : Charlotte, sa femme, bannit de sa présence un époux parricide que les magistrats condamnèrent par contumace en 1579. Le criminel se retira en Touraine, où il changea de nom, mais sa retraite fut connue et Balthasar Le Voyer, archer du vice-sénéchal de Fontenay-le-Comte, vint pour l'arrêter. Saisi par l'homme de la police, le misérable tenta de s'échapper, mais il fut tué dans sa fuite (1580).
Il laissa trois garçons et trois filles : 1° Paul, capitaine et ami du roi de Navarre, qui mourut assez jeune en 1593 sur un champ de bataille ; 2° Claude, qui mourut assez jeune ; 3° Henri, qui suit ; 4° Marie, qui épousa en 1594, Salomon de Bremond, chevalier, seigneur de Balanzac et de Vaudoré l'un des chefs du parti huguenot ; 5° Jehanne, qui épousa Jacques Hélges, seigneur de Surin et de la Chasteigneraye ; 6e Charlotte, dont la succession fut partagée le 8 janvier 1600.
2° - HENRI BASTARD, chevalier, baron et marquis de la Cressonnière, seigneur de la Mesnardière, du Bourg-Bastard, de Saint-Pierre du Chemin et du fief de Menomblet, gentilhomme de la Chambre de Henri IV, dont il fut l'ami, chevalier de son ordre, nommé par lui gouverneur de l'île et du château de Maillezais. Il rendit hommage de ses terres, au château de Thouars, le 29 septembre 1594 et mourut avant le 26 août 1625.
Ayant épousé Louise de Pont-Levoy, il ne eut huit enfants :
1° Henri, baron de la Cressonnière, lieutenant de Soubise, assista à la prise des Sables et fut tué à la rencontre de Mareuil, très regretté des siens (février 1622) ; 2° René, baron du Petit-Château et après la mort de son père, marquis de la Cressonnière, fut blessé au combat de Mareuil et se retira au château de Bourneau, où il mourut (avant 1655). Quelques auteurs, comme B. Fillon et Thibaudeau disent qu'il mourut au milieu même du combat ; 3° Gabrielle fut dame d'honneur de la reine Anne d'Autriche ; 4e Louise épousa, le 25 janvier 1637, Louis Maistre, chevalier, seigneur de la Papinière, d'Aizenay ; 5° Françoise, morte sans alliance ; 6° Jehanne, née à la Mesnardière, le 5 février 1599, morte sans alliance ; 7° Henriette épousa René d'Escoubleau, comte de Sourdis, chevalier de l'ordre du roi et mourut le 13 juin 1681 ; 8° Marguerite épousa, le 6 août 1656, René Chenu, seigneur de Saint-Philbert. Veuve en 1672, elle donna 6.000 livres aux jésuites de Fontenay et vendit en 1674, la terre du Petit-Château à Alexandre de Baudéan, comte de Parabère. Elle fut la dernière de sa branche.
Le combat de Mareuil, dont il est question plus haut, est raconté de la manière suivante dans un écrit du temps que nous avons sous les yeux : "La deffaicte des troupes de Monsieur de Soubise et de la Cressonnière, son lieutenant, par le sieur des Roches-Barîtaut, ès païs du bas Poictou. Ensemble la mort dudit sieur de la Cressonnière et de plusieurs autres rebelles à Sa Majesté."
"Monsieur des Roches Barîtaut partit de sa maison (pour aller à Tallemont que M. de Soubize menaçait d'assiéger) le lundy matin dernier de février au nombre de quelque quatre-vingts chevaux au plus maistres et valets et trente mousquetaires ; les protestants partent de Mareuil en mesme temps en nombre de 400 chevaux, pensans estre les premiers sur le chemin des autres ; il se trouve qu'ils estaient déjà passez, les suivent en queuë longtemps, armes en main, enfin sont découverts par quelques-uns de M. des Roches ... qui tourne teste, voir qu'ils sont grand nombre, est conseillé de faire retraicte ; mais luy brave et valeureux, songe que sa querelle est juste et que travaillant pour Dieu, Dieu travaillera pour luy ... (Les ennemis) conduits par le sieur de la Cressonnière, lieutenant de M. de Soubize, attaquent M. des Roches et les siens, qui les reçoivent courageusement ; le combat fut grand, l'espace d'une heure et demie, jusques après jour couché ... Le nombre de ceux qui ont esté tuez du costé de M. des Roches est de 15 ou 16 et plusieurs blessez. Le nombre des morts des rebelles est de 60 ou 80 au moins, de quoy il y en a 18 ou 20 de remarque et entre autres, M. de la Cressonnière, lieutenant de M. de Soubize de luy tant regretté ... tant y a qu'il fault croire véritablement que Dieu a grandement opéré en cette affaire, dequoy nous le devons remercier."
FAMILLE MAISTRE D'AIZENAY
Blazon : d'or au sautoir de gueules dentelé de sable, cantonné de quatre croissants de mesme.
LOUISE DE LA CRESSONNIERE dont nous avons parlé plus haut, apporta les terres de Saint-Pierre du Chemin à son mari Louis Maistre, seigneur de la Papinière, d'Aizenay (25 janvier 1637). De leur mariage naquirent un fils et cinq filles. Le fils probablement mourut sans postérité et nous pensons que la famille s'éteignit avec les filles de Louise de la Cressonnière. En effet une note trouvée dans les papiers de Bastard nous apprend que Louise, deuxième fille du précédent mariage et mentionnée comme héritière de sa famille, épousa le 1er avril 1661 Olivier de la Tour.
Nous trouvons par ailleurs le nom du fils, qui s'appelait Henri, dit fils aîné de feue Louise, chevalier, seigneur de la Papinière, Aizenay, Bonnefonds, Brandeau, etc. Il rend aveu le 12 mars 1648 à Marie Bouhier, femme séparée de biens de Charles, marquis de la Vieuville. Une de ses soeurs, appelée Renée, rend aveu à la même dame le 18 avril 1653, pour la terre de Brandeau. La famille porte indifféremment dans les actes notariés le nom de Maîstre et celui de Le Maître.
FAMILLE DE LA TOUR D'AIZENAY
Le mariage de Louise Maistre avec Olivier de la Tour (1er avril 1661) porta dans cette dernière famille les terres de Saint-Pierre du Chemin.
Blason de la famille de la Tour d'Aizenay ; D'argent à l'aigle éployée de sable, becquée d'or à la bordure d'azur, chargée de six besants d'or.
Aliàs : D'argent à l'aigle éployée au vol abaissé de gueules, à la bordure d'azur chargée de six besants d'or.
MM. Beauchet Filleau nous communiquent les noms suivants : ROSALIE D'AIZENAY, épouse du seigneur d'Aspremont, vers la fin du XIIe siècle, Guillaume d'Aizenay, membre de la Confrérie du Saint-Esprit de Talmond, arrante avec ses confrères le 29 mai 1319 une vigne de Barthelemy Mée (Cart. d'Orbestier).
ANDRÉ D'AIZENAY, nommé dans une visite de marais salants le 28 novembre 1410. Olivier, nommé plus haut, eut pour fils Henri-Augustin, qui porta le titre de marquis d'Aizenay et épousa demoiselle Jeanne Le Maistre, probablement une de ses parentes.
En 1689, le marquis d'Aizenay servit à la 3e brigade du ban des nobles du Poitou, assemblés à la Châtaigneraie.
Demoiselle HENRIETTE-CATHERINE DE LA TOUR, fille de Henri-Augustin, dame de la Mesnardière et de la Tardière, épousa le 9 novembre 1734 LOUIS-HENRI D'ASNIERES et porta dans cette dernière maison la seigneurie de Saint-Pierre du Chemin.
FAMILLE D'ASNIERES
Blason de famille : d'argent à trois croissants de gueules posés 2 et 1.
L'acte authentique le plus ancien qui concerne la famille d'Asnières et que citent MM. Beauchet Filleau, dans leur Dictionnaire des familles du Poitou, date de 1250, mais la branche dite de la Chasteigneraie, la seule qui nous intéresse, ne remonte qu'à 1658. C'est en effet à cette époque (le 15 décembre 1656) que naquit Me Gabriel d'Asnières, écuyer seigneur de Lucques et de Saint-Marsault, le père de Me Louis-Henri d'Asnières, chevalier (mort en 1670), dont nous allons parler.
1 - LOUIS-HENRI D'ASNIERES épousa le 9 novembre 1734, à Paris, Henriette-Catherine de la Tour d'Aizenay, fille de Henri-Augustin marquis d'Aizenay et de Jeanne Le Maistre, dont il eut deux enfants : Henri, marquis d'Aizenay et baron de Palluau etc., mestre de camp, premier enseigne des mousquetaires et brigadier des armées du roi en 1780 ; et Jean qui suit :
2 - JEAN D'ASNIERES, marquis d'Asnières la Chastegneraie, Menomblet, la baronnie du Petit-Château en Vouvent, les châtellenies du Bourg-Bastard, la Tardière, Saint-Pierre du Chemin, Saint-Marsault, les seigneuries de Marillet, du Fief-Fraigneau, etc., et il obtint du roi des lettres patentes, datées de juillet 1776, les érigeant en marquisat sous le nom d'Asnières la Chasteigneraie.
Ce fut le marquis d'Asnières qui introduisit un des premiers dans le Bas-Poitou le peuplier d'Italie. En 1775, il fit à la Mesnardière une grande plantation de ces arbres, qu'il coupa plus tard à son retour de l'émigration et dont il tira un immense profit. M. d'Asnières mourut au château de la Mesnardière le 3 janvier 1824 et fut enterré dans le cimetière de Saint-Pierre du Chemin.
Marié en 1784 à Catherine de Montmorin, il eut pour enfants : 1° Jean-Baptiste-François-Auguste qui suit ; 2° Raimond-Henri-Victorin, comte d'Asnières, né à la Mesnardière le 4 janvier 1786, qui ne laissa pas de postérité, etc.
3 - JEAN-BAPTISTE, MARQUIS D'ASNIERES LA CHASTEIGNERAYE, naquit à Paris le 20 janvier 1785. Il servit à l'armée sous le premier Empire, remplit diverses missions à Moscou et à Vienne, entra dans les gardes du corps sous la restauration, mais se retira peu après pour s'occuper de littérature.
Nous n'avons pas de détails sur ses descendants.
Anciennement les seigneurs de Saint-Pierre étaient enterrés dans un caveau voûté de trois mètres sur deux, qui se trouve auprès du choeur de l'église. Des sièges en pierres y étaient disposés pour recevoir les cercueils. En 1813, on vendit deux de ces cercueils en plomb, qui contenaient des squelettes, mais n'avaient pas d'inscriptions.
Il existait autrefois dans la paroisse plusieurs "petits castels" très curieux, qui aujourd'hui sont en ruines. Le château de la Mesnardière, séjour habituel des seigneurs du lieu, n'est plus ce qu'il était autrefois ; ses tours sont rasées, sauf une seule qui renferme un escalier d'un réel intérêt au point de vue architectural ; aussi a-t-il été reproduit par M. Robuchon dans le corps de l'article des Paysages et Monuments en Poitou, consacré par M. Vallette à Saint-Pierre du Chemin. Les bois, les prairies, les douvent qui entouraient cette maison seigneuriale devaient en faire une habitation très agréable et très poétique. On dit que plusieurs souterrains qui partent de ce château communiquent avec certaines maisons du bourg.
Abbé TEILLET
Revue du Bas-Poitou
1897 - 1ère livraison