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La Maraîchine Normande
30 mars 2013

UNE FAMILLE SAUMUROISE PENDANT LA RÉVOLUTION ♣ LES SAILLAND D'ÉPINATZ ♣ 2ème partie

UNE FAMILLE SAUMUROISE
PENDANT LA RÉVOLUTION

LES SAILLAND D'ÉPINATZ

2ème partie

L'exposant écrivit en outre au citoyen Delavau, juge du tribunal du district à Saumur, une autre lettre dont l'objet était le même que celle adressée au citoyen Chevallier. Il y joignit son blanc-seing avec prière d'y insérer dans la forme requise sa rétractation de son acceptation forcée de sa place au prétendu conseil provisoire. Il apprit depuis que le même Chevallier avait obtenu le commandement des troupes stationnées à Ingrandes. Rongé d'inquiétude et de chagrin, il se rendit auprès de cet ami, lui retraça son patriotisme et le désir dont il n'avait cessé d'être animé de se rendre utile à sa patrie. Chevallier, qui connaissait les vrais sentiments de l'exposant, n'hésita point à se rendre à ses vues. Il le fit enrôler dans le bataillon de la Sarthe pour servir en qualité de volontaire dans la compagnie du capitaine Guillet. Il le requit ensuite pour remplir la place de secrétaire à l'état-major et se l'attacha particulièrement.

L'armée aux ordres du général Aulanier étant allée à la poursuite des brigands, qui se portèrent sur Châteaugontier, l'exposant l'y suivit avec Chevallier. Mais le cheval de celui-ci s'étant trouvé fourbu aux cheval qu'il montait, d'emmener le sien dans une paroisse voisine, d'y environs de Saint-Sauveur (Saint-Sauveur-de-Flée), il requit l'exposant, qui lui remit le ... rester à faire soigner son cheval jusqu'à ce qu'il fût rétabli, avec ordre de lui en acheter un autre, notamment de surveiller l'aristocratie de concert avec la municipalité du lieu. L'exposant a ces différents ordres et réquisitoires par écrit.
Pendant son séjour dans cette paroisse , l'exposant par sa conduite ayant mérité l'estime et la confiance des officiers municipaux, le maire de la commune, récemment revêtu de pouvoirs du département de Maine-et-Loire pour faire transporter à Angers les grains de la paroisse et autres circonvoisines, l'a délégué pour le seconder dans ses opérations, suivant la commission qu'il lui a adressée en date du 7 frimaire (27 novembre 1793). Il s'est, en conséquence, transporté dans ces paroisses et n'a rien négligé pour remplir la commission dont il a été honoré et les vues du département.
Tandis que l'exposant s'occupe du soin de remplir les différentes commissions dont il a été chargé, il apprend par la liste imprimée qui vient d'être envoyée à la municipalité, qu'il est regardé comme émigré. Attérré par la nouvelle d'un traitement dont il osait espérer que la pureté de son civisme et de ses intentions l'aurait mis à couvert, il implore la bienfaisance des amis généreux qui voudront bien s'intéresser à son sort, attestant sur son honneur n'avoir rien à se reprocher, si ce n'est d'avoir abandonné ses foyers ; mais le motif qui le lui a fait faire, ne l'en rend pas moins digne de l'estime, de l'amitié et de la confiance de ses concitoyens, qu'il se flattait d'avoir acquises et de la confiance de ses concitoyens, qu'il se flattait d'avoir acquises et auxquelles il ne cessera jamais d'oser prétendre par les sentiments qu'il leur a voués et l'intégrité de sa conduite.

 Voici quelques-unes des pièces justificatives de ce rapport rédigé pro domo:

Le 26 octobre, Chevallier, commandant temporaire des troupes de la rive droite de la Loire stationnées à Ingrandes, autorisait "la citoyenne Sailland et ses trois enfants à rejoindre son époux, employé dans l'armée de l'Ouest, à l'Hôtellerie". En conséquence, il priait "tous ceux qui sont à prier de les laisser passer librement et prêter aide et assistance en cas de besoin". Ce passeport avait été signé et délivré à Ingrandes.
Le 28 octobre, le curé constitutionnel Deschamps déclarait à la municipalité de l'Hôtellerie-de-Flée "avoir chez lui Etienne-Mathurin Sailland, volontaire dans la compagnie du citoyen Guillet, bataillon de la Sarthe, et secrétaire du citoyen Chevallier, adjoint à l'état-major de l'armée des côtes de La Rochelle, et les citoyennes Perrine-Charlotte Philippeau, son épouse, et leurs trois filles d'Epinatz, L'Aunay, Niverdière".

Le 11 janvier 1794, à 11 heures du matin, on vint dire au district de Segré que Sailland d'Epinatz, juge de la ci-devant sénéchaussée de Saumur, compris sur la liste des émigrés, arrêtée par le département le 1er octobre 1793, était retiré depuis trois mois dans la maison de Deschamps, curé constitutionnel de L'Hôtellerie-de-Flée. A midi, la gendarmerie s'y transporta avec le mandat d'amener du district, et à 5 heures du soir elle était de retour à Segré, avec Sailland, sa femme, ses trois filles, une domestique et le curé chez lequel on avait trouvé tous ces individus. Le lendemain, 12 janvier, les administrateurs du directoire du district écrivaient au Comité révolutionnaire d'Angers : "Nous vous adressons cette intéressante capture, persuadés que vous allez la travailler comme elle le mérite".
Revenons un peu sur les détails de leur arrestation.

Voici d'abord le procès-verbal officiel :

Aujourd'hui, 22 nivose an II, nous, lieutenant de gendarmerie nationale du département de Maine-et-Loire, en résidence à Segré et Charles-François Desgrai, commissaire national près le Tribunal de Segré, soussignés.
En vertu du réquisitoire des administrateurs composant le directoire du district de Segré, en date de ce jour, de nous transporter avec une force suffisante dans la maison du citoyen Eustache Deschamps, curé constitutionnel de l'Hôtellerie-de-Flée, à l'effet de faire les perquisitions et recherches les plus exactes du nommé Sailland dit d'Epinatz, juge de la ci-devant sénéchaussée de Saumur, compris sur la liste des émigrés, d'arrêter ledit Sailland et toute sa famille, même le maître de la maison chez qui ils s'étaient retirés.
Nous sommes transportés à l'Hôtellerie-de-Flée, en la maison dudit Deschamps, accompagnés des gendarmes et volontaire à cheval aussi soussignés ; où étant, nous avons été mander à Deschamps s'il n'avait pas caché chez lui Sailland et sa famille. Nous a dit : "Si, les voilà." Nous leur avons déclaré l'ordre que nous avions de les arrêter et leur avons demandé leurs noms, surnoms, qualités et demeure.
Le père nous a dit se nommer Mathurin Sailland dit d'Epinatz, ci-devant juge de la sénéchaussée de Saumur.
Perrine-Charlotte Philippeau, sa femme,
Perrine Sailland, leur fille,
Jeanne Sailland, id.
Madeleine Sailland, id.
Avons de même arrêté Françoise Bonneau, leur domestique.
Conformément au réquisitoire, nous avons de même arrêté Deschamps, quoiqu'il nous ait paru par le certificat dont il est porteur, qu'il s'était mis en règle par-devant la municipalité conformément aux personnes ci-dessus dénommées.
Nous avons demandé à Sailland son portefeuille, qu'il nous a remis. Étant trop tard et voulant rendre ledit Sailland et Deschamps avant qu'il ne fit absolument nuit, nous avons cacheté le portefeuille de trois cachets, et nous avons remis le cachet à Sailland pour être par lui remis au Comité de surveillance et révolutionnaire établi à Angers, pour être confronté avec l'empreinte. Deschamps nous a déclaré avoir dans son écurie deux juments appartenant à Sailland ; nous les avons conduites pour être mises en fourrière et être conduites audit Comité. Nous avons fait mettre dans une chambre du curé les effets qu'on nous a dit appartenir à Sailland et à sa famille, et nous sommes chargés de la clef, jusqu'à nouvel ordre à cet effet de la part dudit Comité.
De tout quoi nous avons fait et dressé le présent pour servir et valoir ce que de raison.
Nous joignons de même un mémoire que Sailland nous a dit avoir fait pour sa justification (il s'agit du mémoire ci-dessus publié).
Deschamps nous a aussi déclaré qu'il avait eu chez lui un domestique de Sailland (c'était plutôt un domestique de Chevallier, que celui-ci avait donné à M. Sailland), qui avait entré au service du citoyen Hamon, maire de la commune de L'Hôtellerie ; nous avons envoyé cinq hommes pour arrêter ce domestique, ce qu'ils n'ont pu faire.
A L'Hôtellerie-de-Flée, ce jour, mois et an ci-dessus.
Caron, lieutenant
Houdbine, Desgrai, Gaultier,Bodinier, Doueteau.

Le soir de ce jour, le lieutenant Caron conduisait à la maison d'arrêt de Segré la famille Sailland ainsi que Françoise Bonneau leur domestique, et les mettait "à la charge du gardien pour en faire bonne et sûre garde." Quant à Deschamps, il fut mis sous la garde d'un gendarme, par ordre du district, "en raison de la pièce qu'il a produite de sa municipalité."
Le 13 janvier, Caron les fit extraire de la prison de Segré, et conduire le sieur Deschamps, au Comité révolutionnaire d'Angers (Un autre prisonnier fut adjoint au convoi, Jacques Davy, de Marans).
Si tous les patriotes étaient montés contre les Sailland, le curé Deschamps, lui, trouvait parmi eux des défenseurs. C'est ainsi que le district de Segré écrivait au Comité révolutionnaire d'Angers : "Deschamps vous présentera par écrit par lequel il appert avoir déclaré à sa municipalité donner asile à Sailland et compagnie : quoique cette pièce, milite en sa faveur, nous n'avons pas cru devoir le renvoyer, d'après ce que dit l'article 12 du décret du 14 frimaire : il fera valoir lui-même ses moyens d'innocence auprès de vous. Vous jugerez s'ils sont de nature à lui faire rendre la liberté." En même temps que cette lettre, une autre était adressée à Lefebvre, du Comité d'Angers, par un membre du district de Segré :

Mon camarade Deschamps se trouve dans une gabarre, qui me semble ne devoir lui procurer d'autre désagrément que celui de comparaître à votre tribunal avec des coupables que la loi a déjà condamnés à mort. Son bon coeur, la reconnaissance et l'attachement qu'il avait voué à Sailland dans le temps qu'il était vicaire dans le district de Saumur, sont les seuls motifs apparents qui semblent l'avoir déterminé à donner asile à un tel sujet et à sa famille ; mais il en a fait la déclaration à sa municipalité, il en produira les preuves, avec un mémoire indicatif de la manière vraie dont se sont passées les choses. Au reste, tu le connais comme moi pour bon citoyen, zélé patriote et l'ennemi des tyrans. Ce que je dis à cet égard, serait certifié par l'Administration si le Comité le désirait pour opérer son élargissement. Dans le cas contraire, quoique mon ami et mon pays, je serais le premier à dénoncer ses torts et à réclamer contre lui l'exécution de la loi, quelque sévère qu'elle pût être à son égard. Je me repose sur ta bonne volonté pour lui et te prie de croire à la reconnaissance que je t'aurai et à mon inviolable attachement.
Il n'est pas jusqu'à Caron lui-même qui n'ait écrit en faveur de Deschamps. Dans une lettre adressée par lui à un membre du Comité d'Angers, datée du 12 janvier, il disait : "Tu connais mieux que personne le patriotisme de ce curé : ainsi, tu peux lui faire rendre la justice qui lui sera due. Tous les vrais républicains qui le connaissent, s'intéressent à son sort. Ainsi je te prie de décider son affaire le plus tôt possible." - Il ajoutait en post-scriptum : "Marque moi ce que je dois faire des effets que j'ai fait mettre dans une chambre du curé de L'Hôtellerie appartenant à la famille Sailland. Je t'envoie un gendarme à qui tu pourras remettre ce que tu voudras pour moi."

Suivons maintenant nos prisonniers à Angers, où ils arrivèrent dans la soirée du 13 janvier.
M. Sailland fut écroué à la prison nationale (Place du Pilori) et les femmes au Calvaire. Voici la reproduction du registre d'écrou du Comité révolutionnaire :

24 nivôse an II (13 janvier 1794)
Etienne-Mathurin Sailland, âgé de 53 ans, assesseur criminel au siège de Saumur, domicilié à Saumur, arrêté à l'Hôtellerie, près Segré, a été du Comité qui établit les brigands à Saumur (Prison nationale).
Perrine-Charlotte Philippeaux, femme Sailland, âgée de 54 ans, vivant de son revenu, domiciliée à Saumur, arrêtée à l'Hôtellerie, près Segré, femme de Sailland ci-dessus désigné. (Calvaire)
Perrine Sailland, fille, âgée de 24 ans, vivant du revenu de ses père et mère désignés ci-dessus. (Calvaire)
Jeanne Sailland, âgée de 24 ans, vivant du revenu de ses père et mère désignés ci-dessus. (Calvaire)
Madeleine Sailland, âgée de 23 ans, vivant du revenu de ses père et mère désignés ci-dessus. (Calvaire).
Françoise Bonneau, fille, âgée de 30 ans, domestique cuisinière de M. et de Mme Sailland depuis sept ans sans interruption, arrêtée même endroit que ses maîtres. (Calvaire).

Quand au curé Deschamps, il fut enfermé à la citadelle. Grâce aux recommandations mentionnées ci-dessus, il comparut de suite devant le Comité révolutionnaire. Nous donnons son interrogatoire in extenso, d'après les archives de la Cour d'Appel :

Aujourd'hui 25 nivôse l'an II de la République française une et indivisible (14 janvier).
A été amené au Comité le citoyen Deschamps, ex-curé constitutionnel de L'Hôtellerie-de-Flée, pour y être interrogé de la manière qui suit :
A lui demandé  ses nom, âge, demeure et profession ? - A répondu se nommer Eustache Deschamps, ex-curé constitutionnel de L'Hôtellerie, âgé de 34 ans.
A lui demandé s'il connaît les causes de son arrestation ? - A répondu qu'il les ignore, si ce n'est néanmoins qu'il présume avoir été arrêté pour avoir donné retraite au citoyen Sailland, employé dans l'armée de l'Ouest, sous le commandement du citoyen Chevallier, l'un des commandants de ladite armée, et pour avoir également donné retraite à la femme, aux trois filles et à deux domestiques dudit Sailland.
A lui demandé si Sailland était porteur d'ordre du commandant Chevallier de rester en la commune de L'Hôtellerie-de-Flée, et quel emploi Sailland avait, si sa femme et ses enfants avaient également droit de rester dans la commune ? - A répondu que Sailland est muni d'un ordre du commandant Chevallier à rester dans la commune de L'Hôtellerie, que même il avait pouvoir d'acheter pour ce commandant un ou plusieurs chevaux, que l'épouse de Sailland est également autorisée par le commandant Chevallier à rejoindre son mari avec ses trois filles, ainsi qu'il est constaté par leur pouvoir du 26 octobre 1793 donné à Ingrandes.
A lui demandé quel jour et dans quel temps Sailland est arrivé chez lui comparant ? - A répondu que Sailland, accompagné du commandant Chevallier, vinrent chez le comparant le vendredi 25 octobre 1793, étant à la suite et faisant partie de l'armée républicaine, qui poursuivait les brigands lors de leur passage de la Loire.
A lui demandé si le commandant Chevallier est resté chez le comparant ? - A répondu qu'il y coucha dans la nuit du vendredi au samedi, qu'il partit pour suivre l'armée, que son cheval se trouvant fourbu, le comparant lui prêta le sien et le fit conduire à Châteaugontier par le domestique du comparant ; ce fut avant le départ de Chevallier, que Sailland reçut l'ordre de ce dernier de rester chez le comparant.
A lui demandé s'il a prévenu la municipalité de sa commune de ce que Sailland, sa femme et ses filles étaient chez lui demeurant ? - A répondu que le 28 octobre il prévint la municipalité de ce qu'il retirait chez lui Sailland, sa femme, ses trois filles, une domestique et un autre au commandant Chevallier.
A lui demandé s'il a connaissance que Sailland fût émigré, et qu'il avait fréquenté les brigands ? - A répondu qu'il n'en a aucune connaissance, que depuis plus d'un an il n'avait entendu parler de la famille.
A lui demandé si ses réponses contiennent vérité, s'il y persiste et s'il veut signer ? - A répondu que oui, qu'il y persiste et qu'il veut signer.
Deschamps, Lefebvre, Cordier, secrétaire.

Deschamps, réintégré au château après cet interrogatoire, fut interrogé de nouveau le 11 février suivant par Vacheron, Gouppil fils et Loizillon. Voici cette pièce :
Eustache Deschamps, 35 ans, né à Châteaugontier, ex-curé constitutionnel, domicilié à L'Hôtellerie-de-Flée. Arrêté là par des citoyens il y a un mois et plus. Sa maison servit de retraite au père, à la mère et aux trois filles Sailland pendant deux mois. Il ne pensait pas faire mal, alors qu'il croyait servir l'humanité souffrante dans la famille Sailland. Chevallier, adjoint du général Aulanier, l'excita à recevoir la famille Sailland. A ajouté avoir toujours pensé à bien, et pourtant il sait aujourd'hui qu'il a hébergé des scélérats, des ingrats envers la patrie (Mme et Mlles Sailland d'Epinatz avaient été fusillées au Champs-des-Martyrs, près Angers, le 1er février précédent). Il a encore dit que la famille Sailland avait été arrêtée chez lui par la gendarmerie de Segré à la première époque dite. Il a connu la famille Sailland quand il était vicaire de Cizay ; Leroyer de Chantepie était curé.

Les commissaires recenseurs le jugent d'abord guillotinable et inscrivent un G à la marge ; puis se ravisant, il mettent au-dessous la mention "à examiner".
Deschamps mourut avant d'avoir été jugé, à l'Hôpital militaire d'Angers, le 11 mars 1793.

Transportons-nous maintenant dans la prison du Calvaire, où étaient internées Mme et Mlles Sailland d'Epinatz.
Dès le 24 janvier, elles y subissent un interrogatoire, que nous sommes heureux de donner en entier. Les commissaires recenseurs étaient Vacheron, membre de la Commission militaire, et Baudron, du Comité révolutionnaire :

54 - Perrine-Charlotte Philippeau, âgée de 54 ans, née à Saumur, femme d'Etienne-Mathurin Sailland, assesseur criminel d'abord, depuis vivait de son revenu, demeurant ordinairement à Saint-Nicolas de Saumur, détenu dans les prisons dites du château d'Angers. Arrêtés tous deux avec trois de leurs filles il y aura demain quinze jours. Ne sait pourquoi. Avoue cependant avoir été regardée comme suspecte, parce que tous se sont absentés de leur domicile l'espace de trois mois, et ils ont passé ces trois mois dans une ferme occupée par une veuve à la distance de trois lieues de Brissac. La désertion de leur foyer eut lieu le jour de Saint-Jean après midi. (En marge G, puis F.) (Le numéro indique que Mme Sailland ne fut interrogée que la 54ème à cette séance du 24 janvier).

55 - Perrine Sailland, âgée de 25 ans, née à Saumur, fille de la précédente interrogée et d'Etienne-Mathurin Sailland, ses père et mère, qu'elle a dit avoir suivis partout où ils sont allés. (En marge à revoir, puis F.)

56 - Jeanne-Nicole-Denyse Sailland, âgée de 24 ans, née à Saumur, soeur et fille des précédentes interrogées. A suivi ses père et mère partout où ils sont allés, et fait tout comme eux. (En marge à revoir, puis F.)

57 - Madeleine-Perrine Sailland, âgée de 23 ans, née à Saumur, soeur et fille des précédentes interrogées. Elle a suivi ses père et mère partout où ils sont allés, et a fait leur volonté. (En marge à revoir, puis F.)

58 - Françoise Bonneau, âgée de 30 ans, née à Saint-Léger en Anjou, domestique depuis huit ans des précédentes interrogées, qu'elle a suivies partout où elles ont été, et comme domestique a fait leur volonté. (En marge à revoir, puis F.).

Mme et Mlles Sailland d'Epinatz survécurent peu à leur interrogatoire. Elles furent fusillées, le 1er février, au Champ-des-Martyrs, près d'Angers, avec nombre d'autres victimes.

... à suivre ...

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