Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Maraîchine Normande
28 mars 2013

LES ÉCHAUBROGNES ♣ LOUISIERE

Sur la route des Echaubrognes à Châtillon et au sommet du plateau qui s'étend entre le ruisseau de la Picoulée et celui de la Planche-aux-Moines, s'élève le vieux logis de Louisière. Il est formé d'un seul corps de bâtiment, et accosté au midi d'une tour carrée, trapue, avec toiture en ard¤ises. Il domine le paysage quelque peu dénudé des alentours.
Ce castel, avec la teinte grisâtre que lui a donné le temps, et entouré de murailles de clôture, trouées en plus d'un endroit, ressemble plutôt, vu de la voie ferrée qui le longe, à une ruine, qu'à une habitation méritant le titre trop pompeux de château. Contrairement à ses pareils, cependant, il ne paraît pas avoir tr¤p souffert pendant la période révolutionnaire. Nulle part je n'ai trouvé trace d'armoiries. Son ensemble accuse une construction du XVIe siècle. Le portail d'entrée surmonté de son cintre a disparu. La pièce principale de l'habitation est une vaste salle avec cheminée de première grandeur et dont le manteau repose sur deux énormes consoles. Deux poutres supportent le plancher. On arrive à l'étage supérieur par un vaste escalier en pierre qui occupe tout l'intérieur de la grosse tour dont nous avons parlé. Dans une des pièces du logis se voyait encore, il y a une soixantaine d'années, une armure complète de chevalier que le propriétaire a fait disparaître depuis.

Les redevances dont cette seigneurie était grevée envers l'abbaye de la Trinité de Châtillon paraissent avoir donné du souci aux religieux. Ils durent avoir à soutenir, vers 1560, un procès considérable à cette occasion, comme il appert par leur pouillé rédigé en 1669 et années suivantes, par l'un d'eux, frère Jacques Thieulin. Voici les notes que j'y ai trouvées éparses, et qui sont presque tout ce que j'ai pu butiner concernant Louisière.

"Sur la maison de Louisière paroisse d'Echaubrognes, il est dû au 3 septembre, 30 l. 8 s. 8 d. comme rente provenant du procès de Louisière, pour la poursuite duquel on a amorti cinq ou six anniversaires. Cette rente doit tenir lieu des anniversaires amortis. - Le couvent est tenu à faire un anniversaire pour frère Pierre Torode, prieur de Saint-Pierre (de Mauléon) le 7 février. Il a donné 100 l. qui sont employées au procès de Louisière. Plus un anniversaire pour Jean de Gaucourt, abbé, le jeudi d'après les cendres ; il a donné 100 l. qui sont employées au procès de Louisière. Plus un anniversaire, le 16 mars, pour frère Jean de Bons, provost ; outre l'anniversaire, tous les prebstres de l'abbaye sont obligés de dire une basse messe, il a donné pour cela sept livres sur Louisière. Plus un anniversaire pour frère Laurent Mallineau, prieur de l'abbaye, le 18 novembre, lequel a donné 100 l. qui sont employées au procès de Louisière. Sur Louisière, paroisse d'Echaubrognes, appartenant à Jacques Boisson, écuyer, sieur de la Guierche, en Saint-Amand, est due au couvent la somme de 700 l. de rente foncière rendable, terme de chacun 8e jour de septembre. Sur Louisière, paroisse de Saint-Pierre d'Echaubrognes, appartenant à François Sapinaut, sieur de Bois-Huguet, est dû au couvent 30 l. 8 s. 8 d. de rente hypothécaire, par contrat passé par Fuseau notaire de Mauléon, le 7 septembre 1686. Cette rente est remboursée et les arrérages entièrement payés par le bois d'Aubert."

La famille sapinaut, maintenue noble par sentence rendue par M. Rouillé du Coudray, le 24 mars 1670, porte d'argent à trois merlettes de sable. "Le 21 mars 1701, Jacques Gillebert de la (Petite) Louisière, procureur fiscal à Mauléon, offre foy et hommage, et présente son aveu au seigneur de Grande-Louisière, pour raison de la Petite-Louisière, et il a consigné 50 livres et 4 boisseaux et demi de bled pour le rachapt de la moitié dudit lieu, regardant le Poitou, deub par le décez de sa mère. Laquelle consignation dame Bonne de Laurens, au nom et comme tutrice d'Urbain Boisson son fils, a retirée de Challet, le 1er avril. Te tout suivant l'acte d'offre fait par Brosseau et ledit Challet qui en a la minute, quittance estant au pied."

Revue historique de l'Ouest
1901

Publicité
Commentaires
La Maraîchine Normande
  • EN MÉMOIRE DU ROI LOUIS XVI, DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE ET DE LA FAMILLE ROYALE ; EN MÉMOIRE DES BRIGANDS ET DES CHOUANS ; EN MÉMOIRE DES HOMMES, FEMMES, VIEILLARDS, ENFANTS ASSASSINÉS, NOYÉS, GUILLOTINÉS, DÉPORTÉS ET MASSACRÉS ... PAR LA RIPOUBLIFRIC
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Archives
Derniers commentaires
Publicité