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La Maraîchine Normande
28 mars 2013

LES ÉCHAUBROGNES ♣ LA GRANDE ÉCURIE

Vers la fin du siècle dernier, la famille Mercier, branche de Marigny, originaire du Bas-Poitou, était propriétaire du logis de la Grande Ecurie, en Basse-Marche, paroisse de Saint-Pierre d'Echaubrognes. Le sieur Remi-Charles-Etienne-Denis de la Guérivière conseiller du roy et receveur des imp¤sitions à Châtillon, acheta, le 29 mars 1784, de dame Jeanne-Françoise-Marie-Madeleine Mercier de Marigny, épouse de messire Alexis-Hilaire des Nouhes, et de Jeanne-Henriette-Florence-Adélaïde Mercier de Marigny, épouse du sieur Baptiste-Michel Pasquier, bourgeois, t¤us demeurant paroisse des Aubiers, la terre et seigneurie de la Grande Ecurie, à charge de payer sept charges de blé à la seigneurie de Landebergère, quatre boisseaux à l'abbaye de la Trinité de Châtillon, 12 boisseaux au château de Châtillon, huit boisseaux pour gros de dîmes à la cure de Saint-Pierre d'Echaubrogne, quatre boisseaux à la seigneurie de la Durbelière, trois boisseaux à la seigneurie de Maulévrier. A la charge en outre des rentes constituées ci-après, trois charges de blé, dûes au nommé Lapin, de Moulin, au principal de 900 livres ; 84 livres dûes au sieur de la Plainte-Mauvif, d'Angers ; 75 livres dûes à la Maison-Dieu de Poitiers ; 17 livres 17 sols au sieur Pasquier de Laudinière ; 12 sous dûs à messire Raoul, seigneur du Soulier ; 110 livres à la demoiselle de Belleau-Carville, veuve de messire André Turpeau ; 102 livres aux héritiers Desaivre, prieur de Moulins. Les dames venderesses devront jouir encore quatre années de tous les menus suffrages dûs par le fermier. Le tout pour la somme de 15.600 livres. Ladite terre appartenait aux dames venderesses, de la succession de messire Joseph-Louis-Madelaine-Florent Mercier, chevalier, seigneur de Marigny, la Galière et autres lieux, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, leur père, époux de Marie-Madeleine-Thérèse de Fesque, fille de Jean Charel, seigneur de Marmande. La pièce qui relate cette vente est sur parchemin, et est munie d'un sceau à empreinte effacée. La famille de Marigny, éteinte maintenant, portait : d'azur, à la croix entourée de quatre coquilles de même. M. de la Guérivière-Bersy a vendu depuis lors cette terre à M. Brissonnière, de Nantes.

Le logis de la Grande-Ecurie est un manoir du XVIe siècle. On y remarque un bel escalier en spirale, au sommet duquel est une voûte supportée par une colonne qui n'est autre que le prolongement du moyeu de l'escalier, et qui s'épanouit en quatre nervures prismatiques. Dans la grande salle basse est une vaste cheminée, et les poutres à leur sortie de la muraille, sont supportées par des consoles ou corbelets en enroulement. La façade du logis est très simple et sans écussons ni armoiries. Des douves, en partie comblées maintenant, font le tour, non seulement du logis, mais même de la terrasse qui le précède. En avant de la cour est une chapelle qui sert maintenant d'étable à brebis. Elle est de même âge que le logis. Sa porte d'entrée est cintrée à anse de panier, et ornée de quelques moulures, alternativement toriques et prismatiques. L'intérieur de l'oratoire a deux travées. Les nervures de la voûte partent d'une base élevée de près d'un mètre au-dessus du sol. Cette voûte est toute bosselée et sillonnée de nombreuses lézardes. Une corniche formant une moulure fait le tour de la chapelle. Il n'y a plus d'autel, un petit bénitier, à l'entrée, est à moitié engagé dans la muraille. Au chevet, une fenêtre sans meneau est ornée de deux lobes formant un trèfle.

D'où vient ce nom de Grande Ecurie ? ... A la fin du XVIe siècle, vivait à la cour des Valois, François d'Escoubleau, premier écuyer de la "Grande Ecurie" chevalier de l'ordre : c'est le père du cardinal de Sourdis. Est-il vraisemblable de supposer qu'il aurait fait construire, à quelques pas d'Escoubleau, berceau de la famille, ce petit manoir, auquel il aurait donné ce nom de Grande-Ecurie en souvenir de la dignité dont l'avait revêtu son prince ? A cette époque, ces flatteries en acte n'étaient pas absolument chose rare ; qu'on se souvienne des "figures retraictes au naturel des plus renommés chevaulx du roy Henry deuxiesme qui estaient en son écurye à son avènement à la couronne" selon que le rapporte une inscription qu'on peut lire sous une arcade au superbe château d'Oyron, dans notre voisinage.

La chapelle des Rouchères sur les terres de l'Ecurie, mais située près l'Emonière, a été construite par un sieur Ayrault, fermier, il y a une cinquantaine d'années. Elle est dédiée à Saint Cloud. Le 15 juillet mil huit cent trente sept, Mgr de Bouillé a accordé l'autorisation de faire célébrer la sainte messe trois fois par année dans l'humble chapelle.

Revue historique de l'Ouest
1901

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