ROGER dit LOISEAU ♣ COMMANDANT GÉNÉRAL DE LA CAVALERIE DE GEORGES

ROGER dit LOISEAU

Commandant général de la cavalerie de Georges ; né à Toul, département de la Meurthe. Lors de la dernière révolte en l'an VIII, Roger amené par son frère, qui avait déjà servi s¤us Puisaye, vint de Londres se joindre aux bandes de chouans.
Le frère, qui reprit son ancien commandement de la division de Mordelle, fut tué presque aussitôt son arrivée. Roger dit Loiseau passa alors au Morbihan, sous Georges ; accoutumé à une guerre en règle (telle qu'il l'avait faite aux frontières, dans les troupes des émigrés et des Autrichiens), il fut d'abord fort étonné de la nouvelle espèce de guerre et de troupes où il se trouvait engagé. Georges chercha à le retenir par un emploi marquant. Le commandement général de la cavalerie flatta son ambition ; il lui fut conféré par Georges ; mais l'illusion cessa bientôt, quand il vit de quels cavaliers il était le chef.
Au lieu de profiter de l'amnistie pour retourner dans ses foyers, il resta en Bretagne, et ensuite repassa chez les Anglais.

Lors du 3 nivôse, il se trouvait de retour à Rennes. Il était logé à l'auberge de la descente des courriers, et on a l'assurance positive qu'il servait là d'intermédiaire pour la correspondance entre Limoëlan, Saint-Régent, à Paris, et Georges, qui se tenait près de Grand-Champ. L'ordre fut donné en conséquence de l'arrêter ; mais il échappa, et on ne saisit que ses effets et ses armes, chez une demoiselle Millaud, soeur d'un ex-chanoine, laquelle, par cupidité autant que par opinion, donnait asile aux gens poursuivis. Elle avait eu long-temps ainsi pour pensionnaire le frère de Roger.

Roger, après être resté quelque temps caché en Bretagne, se rendit de nouveau à Londres. Là, ayant obtenu du Gouvernement le remboursement de son grade, ou plutôt de sa demi-paye de réf¤rme des régimens émigrés, il eut un moment l'intention de passer aux Etats-Unis ; il s'était même fait faire à Londres beaucoup d'habits et de linge pour ce voyage ; mais Georges réussit à le décider à rester auprès de lui, comme un homme d'exécution utile.
Il est débarqué d'Angleterre par la Bretagne, a pris à Rennes un faux passe-port sous le nom de Varenne, agent de change, et s'est rendu à Paris auprès de Georges, amenant avec lui le nommé Hervé, autre brigand arrêté.

Bibliothèque du Vicomte de Chabot
Archives départementales de Vendée
(1804)