ROCHETTE, ou ROCHELLE-BRUN, dit RICHEMONT
ROCHETTE, ou ROCHELLE-BRUN, dit RICHEMONT
Sous-lieutenant au 102e régiment d'infanterie, il déserta à l'ennemi, et prit du service dans le régiment de Rohan, à la solde de l'Angleterre. Des français prisonniers le reconnurent à Oudenarde, parmi les s¤ldats chargés de les garder.
Après plusieurs campagnes à l'armée de Condé, il se fit aide-de-camp à la suite de Danican.
Arrêté en l'an VI, avec une fausse carte de sûreté, et comme prévenu d'avoir voulu assassiner un membre du Gouvernement, Rochelle contrefit le fou furieux, s'ouvrit la tête d'un coup de bouteille, et attacha sa chemise toute sanglante à une fenêtre de la tour du Temple. Ces actes, accompagnés de vociférations et de convulsions étranges, déterminèrent à le faire transférer enchaîné à l'Hôtel-Dieu, dans la salle des fous, d'où il trouva le moyen de s'évader le 20 brumaire an VII.
Rochelle a reparu à Paris au 3 nivôse ; il y était caché rue du Mûrier-Saint-Victor, chez une dame Avril, ancienne gouvernante de l'abbé de Bourbon.
Il paraît qu'il s'occupait à Paris de l'impression et distribution des libelles nombreux de Danican contre la France. On a une lettre de lui, écrite de Londres en mai 1803, par laquelle il mande à sa mère à Paris : "Le porteur désirerait avoir des échantillons qui sont chez d'Otange et c¤mpagnie (imprimeur de pamphlets) ; vous pouvez en toute confiance lui en procurer, car il pourra en acheter beaucoup." Ces derniers mots prouveraient que les libelles de Danican sont restés en majeure partie déposés chez son imprimeur.
Rochelle était, en 1802, au mois de mars, à Hambourg avec son patron. Alors ils passèrent ensemble à Londres. Là, Rochelle se distingué par ses propos violens et audacieux. Son affaire du Temple et celle de l'Hôtel-Dieu le mirent en honneur, et le firent juger capable de grandes choses, dans le sens qu'on attache à ces mots auprès de certaines personnes à Londres. Ce fut alors que Rochelle fut détaché de Danican, et placé sous la direction immédiate de M. Contye, premier aide-de-camp du prince de Condé.
Rochelle faisait déjà pressentir qu'il s'attendait à être chargé d'une mission secrète et importante pour Paris, et il prenait d'avance des mesures particulières pour y cacher son séjour. En effet, peu de temps après, il fut envoyé auprès de Lajolais, avec une lettre qui détermina ce général à passer de suite à Londres avec lui. C'est Rochelle qui a ramené le même Lajolais de Londres en janvier 1804 (?), avec Pichegru, sur la falaise de Béville, et l'a c¤nduit jusqu'à Paris avec un faux passe-port au nom de Levasseur, qu'il lui fit donner par un de ses amis, maire d'une commune près d'Abbeville. Rochelle a procuré plusieurs logemens à Paris, à Ruzilion, aux deux frères Polignac, &c., &c.
Bibliothèque du Vicomte de Chabot
Archives Départementales de Vendée
(1804)