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La Maraîchine Normande
14 mars 2013

PIERRE-ADRIEN TOULORGE ♣ ORDRE DES PRÉMONTÉS ♣ MARTYR DE LA VÉRITÉ

Issu d'une famille terrienne, Pierre-Adrien est le fils de Julien Toulorge, laboureur, et de Julienne Hamel, qui se sont mariés le 9 novembre 1747 à Linverville.

Le père de Pierre-Adrien est le quatrième des six enfants d'Adrien et d'Anne Onfroy, de Muneville tous les deux. Sa mère est la fille de maître Nicolas Hamel, sieur de La Rivière, laboureur, et de Valentine Boursier, l'un et l'autre de Linverville.

Les parents de Pierre-Adrien ont une fille, Jeanne, l'aînée, et deux fils : Jean-Baptiste et Pierre-Adrien, qui perdent leur mère en couches, suite à la naissance du troisième enfant ; elle est inhumée le 9 mai 1757 dans l'église paroissiale, comme il est de coutume pour les mères mortes dans ces circonstances.

Julien Toulorge se remarie, le 1er septembre 1761, avec Marie Duprey, veuve d'André Adde, de la même paroisse : elle assurera l'éducation des trois jeunes enfants.

Capture plein écran 14032013 090751Pierre-Adrien est baptisé le jour de sa naissance par l'un des deux vicaires de Muneville, M. Le Royer, aux fonts baptismaux du XIIe siècle toujours en place dans l'église. Son parrain est Jean Toulorge, fils de Louis, laboureur, qui a signé, et sa marraine Jeanne Fatou, fille de Thomas, aussi laboureur, l'un et l'autre du même lieu. Il reçoit sa première formation chrétienne des trois prêtres de la paroisse : Charles Le Scellier, déjà présent en 1744, - il mourra en 1785 -, assisté de Guillaume Montigny, né à L'Orbehaye, où il mourra en 1824, et de Nicolas-François Lecesne, né à Muneville, prêtre en 1765 et vicaire de sa paroisse depuis 1766, et mort en Angleterre en 1801.

Il est très vraisemblable que le jeune Pierre-Adrien ait fait ses études au collège de Coutances, qui compte alors plusieurs centaines d'élèves, puis au séminaire voisin, fondé par saint Jean Eudes.

Après avoir été précepteur chez M. du Hérissier de Gerville, au château de Gerville, dans les années 1760-1783, il accède aux ordres sacrés : après avoir été tonsuré et avoir reçu les ordres mineurs le 12 juin 1778, il est ordonné sous-diacre le 23 septembre 1780, diacre le 8 mai 1781 et prêtre à la Saint-Pierre 1782.

Le père de Pierre-Adrien meurt le 31 mars de la même année et il est inhumé le 1er avril dans le cimetière de sa paroisse.

En décembre 1782, Pierre-Adrien est nommé vicaire séculier à Doville, dont le curé, François Le Canut, est un religieux prémontré de l'abbaye de Blanchelande, où le jeune Munevillais se rend souvent.

En 1786, conquis par l’idéal de Saint-Norbert, il entre au noviciat de l'abbaye de Beauport, au diocèse de Tréguier, aujourd'hui de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). Il y suit sa formation canoniale pendant deux ans et revient non à Doville, où un confrère l’a remplacé, mais à l'abbaye de Blanchelande jusqu’en 1792. Après le vote de la Constitution civile du clergé (12 juillet 1790), il poursuit son ministère dans les paroisses des alentours mais il ne devient pas fonctionnaire public.

Capture plein écran 14032013 090237(Vitrail d'origine (1868) dans l'église de Muneville-le-Ringard, diocèse de Coutances et Avranches)

 

La loi du 26 août 1792 condamne à la déportation les prêtres fonctionnaires publics qui n'ont pas prêté serment. Pierre-Adrien Toulorge se croit visé, et, le 12 septembre 1792, il se réfugie sur l'île de Jersey. C'est une méprise, il n'est pas concerné par cette loi de bannissement des prêtres réfractaires. Quant il l'apprend, il revient clandestinement sur le continent, débarque à Portbail. Il se cache d'abord chez le curé de Saint-Martin-du-Mesnil, Jean-Nicolas Toulorge, cousin germain issu de Pierre-André, né à Muneville-le-Bingard le 24 février 1745, puis il décide de fuir : il s'enfonce dans les landes pendant un an.

Mais, le 3 septembre 1793, il est capturé et déféré au Directoire du District de Carentan. Il est interrogé le 4, et, après les interrogatoires de divers témoins, il est emmené le 8 septembre à Coutances. Il se sait poursuivi parce qu'il est prêtre. Le tribunal ne possède pas de preuve de son passage à Jersey.

Le dimanche 22 septembre, il comparaît devant la première juridiction coutançaise : il est inculpé d'émigration. Il est détenu au Fort-Colin, non loin du grand séminaire. Sachant qu'il met sa vie en péril, il dit néanmoins la vérité et il est condamné le 12 octobre à être guillotiné le lendemain, place de la Croûte. Il va à la mort avec paix et sérénité. Conduit au pied de l’échafaud, il dit simplement : « Mon Dieu, je remets mon âme entre vos mains ! Pardonnez, je vous prie, à mes ennemis. »

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D'après un témoin oculaire, la guillotine est dressée en face de la maison du maire de Coutances. La foule muette d'émotion en voyant ce jeune prêtre aller à la mort avec sérénité et paix. Conduit au pied de l'échafaud, revêtu d'une longue redingote verte, boutonnée jusqu'au col, le père Toulorge dit seulement : "Mon Dieu, je remets mon âme entre vos mains ! Je vous demande le rétablissement et la conservation de votre Église, Pardonnez, je vous prie, à mes ennemis". Après l'exécution, le bourreau saisit la tête sanglante par les cheveux et la montre à la foule. Il est quatre heures et demie. Une charrette emporte le corps au cimetière Saint-Pierre.

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Son corps est inhumé au cimetière Saint-Pierre de Coutances.

Plusieurs autres prêtres de la Manche furent condamnés et guillotinés après Pierre-Adrien Toulorge.

Le cousin de Pierre-Adrien, Jean-Nicolas Toulorge , d’abord vicaire à La Feuillie, puis curé de Saint-Martien-du-Mesnil le 16 mai 1776, prêta le serment constitutionnel, se rétracta plus tard et mourut curé du Mesnil le 3 octobre 1817, à soixante-dix-huit ans : il était presque aveugle.


PROCES DE BÉATIFICATION

1922 - début du procès de béatification, mais il tombe dans l'oubli vers 1928-1930
1995 - Mgr Marcel Van de Ven reprend la cause de canonisation. Le 1er décembre, c'est le début du procès informatif diocésain
1996 - le 29 juillet, fin du procès informatif
2000 - le 5 décembre les consulteurs historiens de la Congrégation pour la Cause des Saints émettent un jugement unanime et positif
2010 - le 13 juillet, les consulteurs théologiens émettent un jugement positif sur la réalité du martyre de Pierre-Adrien Toulorge
2011 - le 1er mars, les cardinaux et évêques, membres de la Congrégation pour les Causes des Saints, doivent se prononcer définitivement, avant que la Cause soit remise entre les mains du pape pour que celui-ci autorise de procéder à la béatification. Le 2 avril, Benoît XVI autorise la promulgation du décret de béatification par la Congrégation.
2012 - le 29 avril, la cérémonie de béatification a lieu à la cathédrale de Coutances.

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La cérémonie de béatification, une première à Coutances, est présidée par le cardinal Angelo Amato, le préfet de la Congrégation pour les causes des saints à Rome, le représentant du Pape. Elle réunit quinze évêques, une vingtaine de pères abbés et prieurs, 130 prêtres, des diacres et 150 religieux de l'Ordre des Prémontés et environ 1.500 fidèles. Après lecture de la lettre apostolique du pape Benoît XVI par le cardinal Amato, un portrait de 6 m sur 8, dû à l'artiste manchoise Oxana Dvornikova-Sanson, est dévoilé. Dans son homélie, le cardinal Amato déclare que le bienheureux Toulorge "a donné sa vie pour ses fidèles, en les défendant des loups."

 

Sources : Wikimanche et http://www.coutances.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/sanctuaires/pierre-adrien-toulorge/pierre-adrien-toulorge-ordre-des-premontres-martyr-de-la-verite-..html

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