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La Maraîchine Normande
2 mars 2013

DÉCOUVERTE DU TRÉSOR DU VEILLON

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Au mois d'août de l'année 1856, une taupe (les petites causes produisent quelquefois de grands effets), une taupe amenait à la surface d'un champ, appelé la Poizerie, situé à 400 mètres au nord du Veillon, un certain nombre de pièces de monnaie, fortement oxydées.

Le domestique du fermier de la Poizerie les aperçut, par hasard, et courut loyalement en avertir son maître.

Tous deux, armés de pioches, se mirent à fouiller le sol autour de la taupinière, et rencontrèrent, à une profondeur de 25 centimètres, un amas énorme de ces vieilles monnaies. Ils en remplirent un bissac, et, les estimant sans valeur, parce qu'elles n'avaient point l'effigie de l'empereur Napoléon III, ils les distribuèrent à qui en voulut, au village voisin du Quérey-Pigeon.

Deux femmes de Bourgenet, présentes à la distribution, et alléchées par cette première trouvaille, s'avisèrent de continuer les fouilles au même endroit.

Auri sacra fames ! De tout temps, l'amour de l'or est un rude chercheur !

Dans la circonstance, il fut archéologue, et les coups de pelle de ces deux paysannes imprimèrent un vrai progrès à la science des antiquités vendéennes. L'instrument de l'une d'elles heurta bientôt un bloc métallique. C'est un vase en bronze qu'elles retirent vivement de terre et d'où s'échappent, à leurs yeux émerveillés, des bijoux d'or et d'argent.

Mais, voici qu'au même instant sonna, dans le clocher de Talmont, le Sanctus de la messe.

On dirait une légende, et pourtant c'est de l'histoire. Aussitôt, saisies d'une religieuse terreur, profondément convaincues qu'il y a là-dessous quelque chose de diabolique, et que Satan est le gardien de ce trésor caché, les deux femmes prennent la fuite, n'emportant qu'une faible partie de leur trouvaille.

Le reste fut recueilli, quelques heures plus tard, par les paysans du voisinage, qui découvrirent un second vase, pareil au premier. La cachette où l'on avait logé le trésor était une sorte de petit caveau, de 1m66 de long sur 1.10 de large, avec une hauteur de 50 centimètres, et divisé, par une légère maçonnerie, en deux compartiments. Le caveau était construit avec soin, pavé en briques et couvert de gros moellons. Il était ménagé dans l'épaisseur du mur d'une antique villa, dont on voyait encore les restes au commencement du siècle.

Le trésor contenait deux vases en bronze, trente et quelques bagues ou anneaux d'or et d'argent, deux ou trois paires de boucles d'oreilles en or, une paire de bracelets en argent, deux styles et une trentaine de cuillers du même métal, huit à dix monnaies en argent, un médaillon d'Alexandre Sévère et de Mamée en bronze, et, enfin, de vingt-cinq à trente mille monnaies d'argent ou de billon, dont plus de vingt mille étaient à l'effigie de Postume.

Les monnaies d'or, au nombre de huit ou dix, se trouvaient dans le même vase que les bijoux et les ustensiles. Elle portaient les effigies d'Adrien, d'Antonin, de Faustine l'aînée, de Lucien Verus, de Commode et d'Alexandre Sévère.

On remarquait d'autres pièces aux empreintes de Claude, Claude et Agrippine, Néron, Othon, Vitellius, Vespasien, Titus, Julie, fille de Titus, Domitien, Nerva, Trajan, Marciane, Malidie, Sabine, Oelius, Marc-Aurèle, Faustine jeune, Lucille, Commode, Crispine, Pertinax, Didius, Julianus, Pescenius Niger, Albin, Septime-Sévère, Caracalla et Géta, Plautille, Macrin, Eliogabale, Maximin, Gordien, Philippe, etc.

Les bagues ont cette forme particulière qui fut introduite vers l'époque de Septime-Sévère, et qui se conserva jusqu'au onzième siècle, comme le prouve l'anneau pastoral de Goderan, enterré dans l'église de Maillezais, en 1073.

Nous devons signaler, comme une des parties les plus intéressantes du trésor, une anse de l'un des vases qui contenaient les bijoux. Elle est d'un fort beau travail. Sa partie supérieure s'arrondit en un gracieux fleuron, et sa partie inférieur est décoré d'un petit génie en haut relief, qui porte les attributs d'Apollon, la lyre et le carquois. On voit, au-dessus, un génie de moindre dimension, qui se joue à travers d'élégants emblèmes.

Le style excellent des figures, la franchise et la précision de leur modèle, semble rapporter ce petit chef-d'oeuvre artistique à la seconde moitié du deuxième siècle.

La Vendée avant 1793
légendes et récits
Pierre-L. Prunier

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