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La Maraîchine Normande
14 février 2013

LES ÉCHAUBROGNES - 7ème partie - GRAND CHOC DES ÉCHAUBROGNES

PAR L'ABBÉ VICTOR GRÉGOIRE

GRAND CHOC DES ECHAUBROGNES

17 mai 1815
On était aux Cent jours, et la Vendée, toujours frémissante, avait repris les armes ; mais cette fois la question était plutôt politique que religieuse, aussi la lutte ne fut ni aussi spontanée ni aussi générale, ni surtout aussi longue.

Capture plein écran 14022013 144349"... M. Auguste de la Rochejaquelein entrait, le 17 mai, aux Aubiers, où 2400 hommes s'étaient mis sous ses ordres. Au moment où il s'occupe à faire reconnaître aux volontaires les officiers de leurs divisions, il apprend que d'Autichamp se dispose à attaquer Cholet. Pour coopérer à la prise de ce poste important, il ordonne à tout son corps d'armée de se diriger sur cette ville. Cependant, avant le départ, il fait, comme dans l'ancienne guerre, assister ses soldats à une messe solennelle, pour attirer la bénédiction du ciel sur ses armes. Le curé qui officie engage les assistants à se battre bravement pour Dieu et le Roi, et leur donne une bénédiction générale. Alors les tambours battent, deux divisions défilent et prennent le chemin des Echaubrognes. Celle des Aubiers qui avait déjà refusé de se ranger sous le commandement de M. Allard que lui avait choisi M. de la Rochejaquelein, le voyant encore se mettre à sa tête, se mutine de nouveau. M. Auguste de la Rochejaquelein arrive et entend qu'elle obéisse au chef qu'il lui a donné : les capitaines se regardent, murmurent et refusent d'accepter ce commandant qui n'est pas de leur chair. M. Auguste s'emporte, mais rien n'y fait. Dans cette position pénible, M. des Nouhes, que la division des Aubiers s'était choisi pour chef parce qu'il était le fils de leur ancien commandant (on l'avait mandé la veille de Pouzauges, où il commandait un millier d'hommes dans la division de M. de Frottier de Bagneux) voit la position pénible de M. Allard et veut se retirer et aller rejoindre ses volontaires. Les adjudants majors Chabauty et Rivière de Nueil, Chacun, des Aubiers, Vandangeon, d'Izernay, Charrier de Saint-Clémentin, et les capitaines Gentet, des Aubiers, De...lot (?), de Somloire, Faligan, des Cerqueux ; les sous-officiers Ménard, Girardeau, et les deux frères Moreau, des Aubiers, déclarent que, si on ne leur donne pas pour chef M. des Nouhes, ils vont se retirer dans leurs foyers. En présence d'une pareille résistance, l'état-major est obligé de céder et fait un devoir à  M. Alexis des Nouhes de prendre le commandement en second de la division des Aubiers. La mutinerie cesse à l'instant et cette division suit l'armée. Elle était en marche quand on vint avertir M. de la Rochejaquelein que le 26e de ligne qui manquait de vivres et qui avait reçu l'ordre de rallier le général Travot, à Bourbon-Vendée, avait quitté Cholet et occupait les Echaubrognes. Il fait aussitôt attaquer de front les Bonapartistes par cent cinquante hommes commandés par Nicolas, et se jette lui-même sur leur droite, tandis que Canuel cet ancien adversaire de la Vendée, et rallié maintenant à sa cause, s'élance sur leur gauche. Provost, le colonel, pris à l'improviste ne se déconcerte pas, il répond vigoureusement à la fusillade des royalistes mais ne peut, à raison de l'épais bocage, déployer toute sa troupe. Il lance ses grenadiers et ses voltigeurs en tirailleurs pour contenir la furie des assaillants. Ces compagnies d'élite sont bientôt écrasées et obligées de se replier sur le gros de leur troupe qui recule à leur tour sous le feu meurtrier des royalistes. Dupérat, Allart, Le Maignan, Delessert, des Nouhes, Delagarde, Cathelineau, Lunel, les frères Delaunay et une foule d'autres braves, les voyant rétrograder, poussent des cris enthousiastes : "Vive le roi !" et les poursuivent avec une ardeur extrême. Les Bonapartistes s'abritent derrière les plis de terrain et ne se laissent pas entamer ; ils subissent néanmoins des pertes sensibles. Les paysans, qui veulent les écraser, se ruent sur eux avec le plus insouciant mépris de la mort. Des jeunes gens, à peine sortis de l'enfance, courent sur les grenadiers, le bâton à la main, les contraignent de leur livrer leurs fusils et de se constituer prisonniers. Ils vont forcer tous les Bleus à déposer les armes, lorsque tout à coup les cartouches leur font défaut. Pierre Souchet, de Combrand, après avoir échangé une balle avec un grenadier, s'est pris à bras le corps avec lui, et a roulé sur un pré en pente, pressé contre son ennemi, jusqu'à une rigole où Souchet se trouve le dessous. Il va être étranglé par son adversaire qui lui serre la cravate, lorsqu'un de ses camarades tire sur eux et tue le grenadier. Pendant deux lieues, les paysans poursuivent les Bonapartistes à la baïonnette et les piquent aux reins, et déploient un courage digne de leurs pères. Cependant, au ralentissement de leur feu, le colonel Provost a compris qu'il n'a plus rien à craindre : il opère sa retraite sans obstacle, et couronne les hauteurs qui entourent Châtillon. Retranché dans ce lieu, il oblige par son attitude les royalistes à se retirer sur Saint-Aubin de Baubigné.

Des deux côté on s'attribua la victoire. Les royalistes qui avaient harcelé constamment les soldats de Napoléon et les avaient fait fuir devant eux, crurent, à bon droit, se l'approprier ; et ceux-ci dont les rangs n'avaient pas été brisés ne voulurent pas convenir de leur défaite. Quoi qu'il en soit, ils ne purent continuer leur marche et revinrent le lendemain à Cholet, traînant à leur suite plusieurs charrettes chargées de blessés. Ce spectacle les affecta tellement et si vivement, qu'ils cessèrent de couvrir, de leur mépris et de leurs sarcasmes, des paysans si mal armés, mais qui leur avaient montré tant de courage". (Deniau, tome VI, p. 301)

"Cette première rencontre, ajoute Crétineau Joly, avait été d'autant plus fatale aux Bonapartistes qu'elle leur présageait de plus sérieux combats. Car les royalistes, sans arme, avaient osé se ruer sur de vieux soldats. C'est ainsi qu'avaient procédé les gars de Cathelineau ; et dans les bivouacs, où tout se raconte autrement que sur un bulletin destinée à la publicité, cette tactique inconnue démoralisait le soldat.

L'aîné de mes frères était alors en nourrice en une maison du bourg située à l'endroit où le choc fut des plus violents, aux Venelles. Les volets fermés de l'habitation où il se trouvait furent criblés de balles. Un jeune homme, fils d'une pauvre veuve habitant la maison voisine, fut tué sur le seuil de la porte au moment où il en levait le loquet : il venait pour embrasser sa mère avant d'aller se joindre aux combattants. La lutte terminée, chacun s'empressa, et mon père était du nombre, d'aller recueillir et panser les blessés, sans distinction de partis. Seule, une femme, une mégère, encore la malheureuse était-elle dans un état qui aurait dû lui inspirer plus d'humanité et de pudeur, s'acharnait auprès des mourants, et même des cadavres, pour s'enrichir de leurs dépouilles. "Ah ! lui disait un des malheureux blessés, si ma mère était ici, ce serait une fortune que vous pourriez gagner en me soignant, au lieu de me voler et de me dépouiller comme vous le faites !"

Il y a peu de chose à dire sur les Echaubrognes pendant les années qui suivirent. Notre paroisse avait accueilli avec de vifs transports de joie le retour des Bourbons, elle prit part à toutes les démonstrations d'une allégresse qui alors était générale et sincère chez presque tous. Car la France épuisée implorait à grands cris le repos. Mais cette paix qu'elle acclame, elle sera incapable de la goûter. Nous allons la voir se poser en défiance contre ses rois, ou plutôt contre le principe d'autorité ; elle va applaudir à tout ce qui résiste, et de nouveau, elle s'acheminera en aveugle vers la Révolution. Mais la Vendée n'en est pas encore arrivée là ; on ne l'a pas encore travaillée savamment comme on le fera plus tard ; elle garde encore la mémoire du coeur, et, quand il s'agit de rendre les derniers honneurs à ceux sous lesquels elle avait été si heureuse de combattre et de verser son sang pour la cause de Dieu et celle de son roi, elle se lève encore une fois tout entière pour prendre part à ces grands deuils.

Le 7 février 1816, le corps du général Louis de la Rochejaquelein est rapporté de Saint-Gilles à Saint-Aubin de Baubigné. Le cortège traverse la Vendée entière. La population se porte en foule sur les lieux où passe le convoi. Arrivé à Saint-Aubin, il fut reçu par le comte Auguste, accompagné de ses soeurs Mme de Guerry de Beauregard et Mlle Louise. Le 13, le corps fut déposé dans le caveau qui lui avait été préparé.

Capture plein écran 14022013 144621Mais les difficultés surgirent plus grandes et plus nombreuses quand il s'agit, en cette même année 1816, de transporter au même caveau les restes de son frère Henri. La famille, dit l'auteur de Henri de la Rochejaquelein et la guerre de la Vendée, chargea M. Turpault, maire de Cholet, de procéder à une enquête pour s'assurer du lien où le jeune héros avait été enseveli. Plusieurs avis furent émis, et plusieurs témoins furent appelés à déposer devant lui. L'un d'eux Louis Fortin, métayer au Bois d'Ouin commune de Cholet, déclara que "peu de jours après le ... février 1794, le général Stofflet lui avait dit avoir fait enterrer M. Henri de la Rochejaquelein, que Grégoire (mon grand-père) domestique de M. Stofflet lui avait assuré quelque temps après qu'il avait été enterré auprès de plusieurs cerisiers près la Haie-Bureau, ce que le dit Fortin a entendu répéter par beaucoup de personnes ..." C'est à cet avis qu'on se rangea pour procéder aux fouilles qui furent faites heureusement. Le corps retrouvé et parfaitement reconnaissable à sa blessure, dans la région de l'oeil, fut mis dans un cercueil et déposé provisoirement sous l'autel de Saint-Sébastien dans l'église de Saint-Pierre de Cholet. L'année suivante, le 7 mai, après une cérémonie à la fois religieuse et militaire, il fut transporté à Saint-Aubin sous une escorte de militaires et d'assistants en tête desquels étaient Mrs et Mmes de la Rochejaquelein. Le cortège se mit en marche pour l'accompagner jusqu'aux extrémités de la ville, sur la route de Maulévrier, c'est alors qu'on a pu juger combien l'affluence était grande et quel effet produisait la réunion de tout ce que l'attachement avait suggéré pour donner de l'éclat à cette lugubre cérémonie, puis les généreux paysans qui l'avaient suivi jusqu'à sa dernière demeure rentrèrent paisiblement dans leurs bocages illustrés par vingt-cinq années de gloire et de malheurs.

En 1819, le libéralisme, ce chancre hideux qui rongea le faible gouvernement de la Restauration, conspire déjà de toutes parts et on désarme ces trop fidèles Vendéens, dont le dévouement devient dangereux pour le ministère ! On tourne en dérision cette même fidélité de nos populations à leurs principes religieux et politiques, et, en effet, beaucoup de nos gens, dans leurs simplicité, en viennent à rougir de ce qui devrait être à jamais leur plus beau titre de gloire. Le gouvernement fait tardivement voter, pour les débris des armées vendéennes, un demi-million de secours répartis entre dix départements de l'Ouest. Ces faveurs, bien minimes, avaient l'inconvénient d'être distribuées avec trop d'apparat, et elles soulevèrent ainsi la jalousie autant qu'elles excitaient à la reconnaissance.

En 1826, j'ai hâte d'en finir avec cette triste époque, à Maulévrier, on célèbre un service funèbre solennel en l'honneur du général Stofflet. A l'issue de la cérémonie religieuse, la très nombreuse réunion se rend à l'obélisque élevé à sa mémoire sur l'esplanade du château. Le comte de Colbert prononce l'éloge de son ancien garde-chasse. A quatre années de là, en 1830, la population maulévraise témoigna, à sa façon, sa reconnaissance envers M. de Colbert qui avait tant fait pour elle ; les libéraux de la localité mutilèrent, une nuit, le monument et enlevèrent brutalement la fleur-de-lis qui le surmontait.
En cette même année 1826, mourut le vénérable M. Huet à l'âge de 78 ans. Depuis deux ans déjà, il n'était plus à la tête de notre paroisse des Echaubrognes qu'il avait tant aimée et dirigée avec un si grand zèle. Les terribles épreuves subies pendant la persécution, les peines éprouvées depuis lors, et dans son ministère, et de la part de sa famille même, qui habitait non loin de là, à Cholet avait été un écueil où sa raison avait fini par sombrer. Il fut relégué à la maison du Vicariat, où après dix-huit mois à deux ans de maladie, il se laissa dit-on mourir de faim.
Celui qui fut choisi pour lui succéder fut M. Jean Louis Hubert, originaire de Baigne, en Saintonge, et vicaire alors de la paroisse de la Trinité à Châtillon. Il administra notre paroisse pendant 44 ans, et nous aurons occasion d'en parler plus d'une fois, surtout à l'article concernant nos églises. Si, sous bien des rapports, M. Hubert a rendu tant de réels services à cette paroisse, il n'est pas moins vrai qu'au point de vue archéologique il lui a été préjudiciable, abattant, faisant disparaître sans pitié tout ce qui pouvait servir à rappeler son passé. Il mourut le 6 février 1868, âgé de près de 78 ans.

MADAME LA DUCHESSE DE BERRY AUX ECHAUBROGNES ET A SAINT-AUBIN

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8 Juillet 1828
Les Bourbons, grâce aux sourdes menées de leurs ennemis, voyaient leur popularité décroître. Par suite de mesures qu'on arrachait à sa faiblesse, Charles X avait mécontenté profondément ses amis ; quant à ses ennemis, malgré toutes ses concessions, il était impossible qu'il les apaisât. Le gouvernement se souvint alors qu'il y avait une Vendée, toujours dévouée, toujours fidèle. C'est là qu'il songea, bien tardivement, à aller retremper sa popularité, et le voyage de Mme la duchesse de Berry en Vendée fut résolu.

Mme la duchesse de Berry allait arriver dans le département des Deux-Sèvres ; partie de Paris au commencement de Juillet, son voyage par Chartres, Vendôme, Blois, Tours, Saumur, Rennes, Vannes et Nantes, n'avait été qu'une ovation. On l'attendait, le 8, à Saint-Aubin de Baubigné. Elle devait poser la première pierre du monument de MM. de Lescure, de Donnissan, Henri et Louis de la Rochejaquelein.
M. de Beaumont, préfet des Deux-Sèvres, accompagné de M. de Beaucorps, accourut au-devant de la princesse. Une souscription avait été ouverte à Paris, à Bourbon, Vendée et à Bressuire pour l'érection de ce monument. Le roi donna les marbres. Il y eut un concours extraordinaire de population.
Le Journal des Deux-Sèvres fait ainsi le récit de ces journées :
"Avant d'entrer sur ce territoire, Madame s'est arrêtée au superbe château de Maulévrier où elle a déjeuné. M. et Mme de Colbert avait tout disposé pour y recevoir l'auguste voyageuse. Imitant leur zèle, et jalouses d'offrir aussi à Son Altesse Royale, des marques d'amour à la légitimité, de nombreuses gardes nationales vendéennes étaient accourues dans la cour du château. Elles s'y sont rangées en bataille près du monument de Stofflet qu'elles ont environné de leurs drapeaux. C'est au milieu de ces braves gens que M. et Mme de Colbert ont reçu S.A.R. On n'y entendait de toutes parts que les cris répétés de : "Vive le Roi, vive Madame, vive Mgr le duc de Bordeaux !" Un grand concours d'officiers de l'armée royale et de propriétaires des environs étaient présents, ainsi que les préfets de Maine-et-Loire et des Deux-Sèvres.
Après le déjeuner, S.A.R. s'est dirigée vers les Echaubrognes. Un arc de triomphe y était élevé par les habitants, il portait pour légende : "Courte visite et long souvenir !" On voyait quatre cents hommes sous les armes et des flots de population. Madame fut saluée par les démonstrations de joie les plus ardentes et les plus sincères.

M. de Beaumont complimenta alors la princesse en ces termes :

"Madame, Votre Altesse Royale daignera-t-elle permettre qu'en déposant à ses pieds l'hommage respectueux des habitants du Bocage, j'essaie de lui exprimer les regrets de ceux du chef-lieu du département ? Présents ici par la pensée de leur coeur, que ne peuvent-ils l'être encore en réalité ! Une famille plus complète environnerait de son amour l'auguste mère du Prédestiné de la France et Votre Altesse Royale pourrait dire comme ce général vendéen qui venait d'assister à une autre fête : "On ne m'a point trompé, personne n'a manqué au rendez-vous".
Les acclamations ont accompagné la princesse jusqu'à Saint-Aubin. A l'entrée du village, Mgr de Bouillé et le maire du lieu, ont complimenté Madame qui est allée, de là, en la maison de la famille de la Rochejaquelein. Une foule immense de peuple se tenait assemblée et on y remarquait une garde nationale de cinq à six mille Vendéens.
Arrivée à l'endroit de la cérémonie, elle a posé la première pierre, et s'est placée sur un lieu élevé préparé pour elle. M. le comte de la Rochejaquelein lui a adressé un discours avec une touchante énergie, et, après lui, M. Lambert a prononcé l'oraison funèbre des martyrs de la fidélité. S.A.R. a passé en revue les braves Vendéens, elle les a entretenus avec bonté et a bien voulu accorder des pensions aux blessés de la cause royale.
On avait placé sous une tente élégante une table de trente couverts pour Madame, trois autres tables de quatre cents couverts étaient disposées autour de celle-ci pour les personnes accourues, sur invitation, de tous les pays voisins. Des vivres avaient en outre été préparés pour tous les hommes sous les armes qui s'assirent derrière les tables. Ce spectacle présentait l'image d'un camp et une multitude d'hommes et de femmes augmentait encore ce groupe qui était de 10 à 12000 âmes. Madame fit asseoir à côté d'elle M. le Préfet des Deux-Sèvres et M. de la Rochejaquelein. Après le dîner elle s'est occupée à lire les pétitions qu'elle avait reçues sur son passage. Le lendemain, 9 juillet, elle quitta Saint-Aubin, malgré le mauvais temps, et a voulu courageusement continuer le voyage à cheval ; de Châtillon à Saint-Laurent éclata un affreux orage : l'intrépidité de la princesse augmentait encore l'enthousiasme qu'elle inspirait. C'est à Saint-Laurent que M. le comte de Beaumont a cessé d'escorter Madame."

... Que de réflexions nous suggèrent ces choses, à la foi si éloignées et si voisines ! ... Que de fêtes ont passé depuis pour d'autres têtes couronnées ! Que de protestations d'amour déjà évanouies ! ...

Avec le récit du passage de Madame dans notre contrée finit notre tâche d'historien : nous entrons dans la période contemporaine, et rien de spécial ne s'est accompli chez nous depuis lors. Pour achever cette première partie de mon travail, il ne me reste plus qu'à parler de nos églises. Sans doute l'histoire du lieu saint mérite la première place, mais j'en ai renvoyé ici la notice, afin de n'avoir point à m'interrompre dans ce que je puis avoir à en dire. Là surtout, l'histoire des personnes se trouvera souvent mêlée à celle des oeuvres, et parfois les appréciations deviendront plus délicates à formuler ; aussi, plus que jamais, serai-je heureux lorsque je pourrai passer la plume à des mains plus habiles et plus autorisées que les miennes.

... à suivre ...

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