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La Maraîchine Normande
3 février 2013

LE BILAN DE LA RÉPUBLIQUE ♣ AVIS AUX HABITANTS DES CAMPAGNES ♣ LA RÉPUBLIQUE EST-ELLE LE GOUVERNEMENT DE LA FRATERNITÉ ?

LE BILAN DE LA RÉPUBLIQUE
AVIS AUX HABITANTS DES CAMPAGNES

PAR AURÉLIEN MARIOTTE
1872

LA RÉPUBLIQUE EST-ELLE LE GOUVERNEMENT DE LA FRATERNITÉ ?

Qu'y a-t-il en effet de plus fraternel et de plus charitable que les procédés qui suivent :

En 1789, les républicains assassinent M. de Launay, gouverneur de la Bastille, après lui avoir arraché les cheveux ; M. de Montesson est fusillé au Mans ; son beau-père est égorgé. En languedoc, M. de Barras est coupé en morceaux devant sa femme prête d'accoucher. En Normandie, un seigneur paralytique est abandonné sur un bûcher d'où on le retire les mains brûlées. En Franche-Comté, Mmes de Batteville, de Listenay, de Tonnerre, M. Lallement sont torturés ; le chevalier d'Ambly, traîné sur un fumier, a les cheveux et les sourcils arrachés ; M. d'Ormesson, M. et Mme de Montessu sont, après une torture de trois heures, jetés dans un étang.
Le 14 février 1793, la république met au prix de cent livres la tête de chaque prêtre non assermenté. Au mois de septembre de la même année, on massacre plus de deux cents prêtres aux prisons des Carmes, de la Force, de Sainte-Pélagie, de la Conciergerie, de Saint-Firmin, de l'Abbaye, du grand Châtelet, du cloître des Bernardins.
Le 21 janvier 1793, Louis XVI, le meilleur des rois, était monté sur l'échafaud. Marie-Antoinette et Mme Elisabeth l'y suivaient un peu plus tard ; et l'on sait quel fut le sort de cette pauvre victime qui porta nom Louis XVII.
Dans le département de l'Oise, les sans-culottes de Vaugirard s'emparent de cent prêtres.
Le 20 janvier 1794, la Convention condamne à mort tous les rois de la terre. Jean Debry propose l'organisation d'un corps de douze cents assassins chargés de les poignarder, et l'Assemblée prend en considération cette demande.
En Vendée, vingt villes, dix-huit cents villages sont ruinés et réduits en cendres.
A Paris, aux journées de septembre, Fouquier-Tinville fait massacrer sans procès 4.089 prisonniers. De 1793 au 27 juillet 1794, il fait périr régulièrement 50 à 70 personnes par jour.
Hentz et Francastel en font mourir 2.700.
En quinze jours, Maignet fait tomber mille têtes à Orange.
Digne successeur de Diderot, qui demandait à étrangler le dernier des rois avec le boyau du dernier des prêtres, Carrier, à Nantes, fait noyer, le 15 septembre 1793, 94 prêtres dans un bateau à soupape. Peu après c'est le tour de 58 autres, puis celui de 3.000 petits enfants. Pendant plus d'un mois, il massacre toutes les nuits des centaines de prisonniers de tout genre ... Ayant gagné une maladie vénérienne par suite de ses débauches, il fait noyer pour se venger une centaine de fille publiques. Quinze mille personnes périssent dans ses prisons par suite de la faim, du froid, des mauvais traitements, ou en sont extraites pour la noyade.
Chaque jour, dans les carrières de Gigan, il fait fusiller cinq cents victimes.
A Lyon, Collot d'Herbois fait mourir seize cents personnes par le fusil, la guillotine et le canon.
A Avignon, Jourdan fait assommer à coups de barres de fer soixante personnes, dont treize femmes. Les horreurs qu'il commet dans le Comtat sont inouïes et lui valent le surnom de Jourdan Coupe-tête.
A Arras, Lebon se rendit coupable de choses monstrueuses ; après avoir violé de malheureuses jeunes filles, il les envoyait à l'échafaud.
A Strasbourg, Schneider, accusateur public, entre un jour dans une commune où il demande cinq têtes. Bien que le bourgmestre proteste qu'il n'y a pas de coupables, il fait exécuter cinq personnes ... Passant au village d'Essrg, il est invité à dîner par le juge de paix Kuhn ; il accepte, et, pour se divertir, fait guillotiner son hôte au dessert. Il voit passer un vieux militaire avec une jambe de bois : Guillotinez-moi cet hommes, dit-il, il ne peut plus servir la république.
En somme, on peut fixer ainsi le nombre des victimes de la Terreur, en n'y comprenant pas les massacres de septembre à Paris, de Toulon, de Marseille et de Versailles :

Nobles guillotinés : 1.278
Femmes nobles (id.) : 750
Femmes de laboureurs et d'ouvriers : 1.467
Religieuses (id.) : 350
Prêtres (id.) : 1.135
Ouvriers et laboureurs (id.) : 13.633
Femmes enceintes, mortes de frayeur : 3.748
Femmes vendéennes tuées : 15.000
enfants vendéens (id.) : 22.000
Vendéens (id.) : 900.000
Victimes de Carrier à Nantes : 32.000
Victimes de Lyon : 31.000.

Total : un million vingt-deux mille trois cent soixante-un.

Et pour couronner leur oeuvre diabolique, ces monstres se faisaient faire des culottes de peau d'homme. A la fête de l'Etre suprême plusieurs députés avaient des culottes de peau humaine (Journal de Prudhomme) ; des généraux républicains en portèrent en Vendée. (Moniteur). Il y avait à Meudon, à Etampes, au Pont-de-Cé des tanneries de peaux humaines ; on en reliait des livres.

Quoi d'étonnant, du reste, quand on voit transformer en bal public, sous le nom de bal Zéphire, le cimetière Saint-Sulpice, dont les tombes n'étaient même pas enlevées, et quand on entend décréter (le 1er août 1793) que tous les tombeaux et mausolées de Saint-Denis et autres lieux seront détruits dans les dix jours dans toute l'étendue de la république.
En 1793, les Jacobins de Saint-Denis traînent à la Convention la tête et les ossements de Saint-Denis, lui demandant de les débarrasser de cette relique puante.
Plus tard, c'est le Directoire qui fait traîner, à l'âge de quatre-vingts ans, le pape Pie VI de prison en prison et le fait jeter dans la citadelle de Valence, où il meurt le 29 août 1799 ...

Mais ce qu'il y a de plus fort, c'est que ces excellents "frères et amis", faisant mentir le proverbe, que les loups ne se mangent pas entre eux, se dévoraient parfaitement les uns les autres ... Voyez un peu le sort des républicains de la première république.
Décrété d'accusation et mis hors la loi, le 3 octobre 1793, Condorcet s'empoisonne.
Le conventionnel Pétion proscrit avec les Girondins, se suicide pour échapper au bourreau.
Déporté à la Guyanne, Collot d'Herbois s'administre une bouteille entière de rhum, et en meurt le 8 janvier 1796.
En 1794, Roux, prêtre apostat, officier municipal à Paris, se poignarde pour échapper au supplice.
Le conventionnel Rovère meurt à Cayenne en 1798.
Puis sont guillotinés les évêques assermentés : Gouttes, 26 mars 1794 ; Gobel, en avril 1794 ; Expilly, 21 juin 1794 ; Roux, 27 avril 1795.

Les conventionnels :
Brissot, 21 octobre 1793
Jean Cara, Ducos, Lacaze, Amar, Duchâtel, 30 octobre 1793
Fauchet, Deperret, Jean Duprat, Vergniaud, Gensonné, Boyer-Fonfrède, Sillery, Lasource, Antiboul, Lesterpt-Beauvais, Boileau, Lehardy, Dufriche-Valazé, 31 octobre 1793
Barbaroux, 7 messidor an II
Hugues, 6 octobre 1796
Chabot, Danton, Fabre d'Eglantine, Bazire, Desazy, Phélipeaux, Camille Desmoulins, Gorsas, 5 avril 1794
Bourbotte, Duroy, 15 et 16 juin 1795
Guadet, Osselin, 23 et 27 juin 1794
Saint-Just, Couthon, Robespierre aîné, Robespierre jeune, 28 juillet 1794
Lacroix, 8 avril 1794
Coustard, Philippe-Egalité, 7 novembre 1793
Grangeneuve, 20 décembre 1793
Rabaud Saint-Etienne, Rabant-Pommier, 15 et 16 décembre 1793
Manuel, Cussy, 14 et 15 novembre 1793
Delaunay, en l'an II
Soubrany, en 1795
Biroteau, 14 octobre 1793
Sallès, 19 juin 1794
Anarcharsis Clootz, 24 mars 1794
Carrier, proconsul de Nantes, 16 septembre 1794
Chaumette, procureur de la Commune 13 avril 1794
G. Schneider, accusateur public à Strasbourg, 1er avril 1794
Hébert, substitut du procureur de la Commune, dès 1792
Bailly, maire de Paris, 12 novembre 1793
Fouquier-Tinville, accusateur public à Paris, en 1794
Hérault de Seychelles, proconsul du Haut-Rhin, 3 avril 1794
Jourdan, le tyran d'Avignon, 17 mai 1794
Mme Roland, femme du ministre républicain, 9 novembre 1793
Joseph Lebon, proconsul d'Arras, 9 octobre 1795
Puis ce sont les conventionnels Javogue et Cusset, qui sont fusillés les 9 et 10 octobre 1796 ; puis ce sont les généraux Custine, Bouchard, Brunet, Birou, Beauharnais, Lamarlière, Chancel, qui périssent sur l'échafaud, etc., etc.

Et tout cela se passe sous le couvert de la fameuse devise : Liberté, égalité, fraternité !!! ... C'est bien le cas d'ajouter : ou la mort !

Liberté, égalité, fraternité !!!

Mais voyez donc les républicains de 1830 massacrer la troupe fidèle à son devoir et les malheureux gardes suisses, martyrs de la consigne et du dévouement ! Voyez les donc en 1848 assassiner Mgr Affre, ce messager angélique de paix et de concorde ; voyez-les assassiner le général Bréa et son aide-de-camp, assassiner, aux tristes journées de juin, les soldats fidèles et les gardes mobiles, défenseurs de l'ordre et de la société !

Ne sont-ce pas toujours les mêmes citoyens remplis de fraternité et de mansuétude ? Ne sont-ce pas ces gredins infâmes qui ont lâchement assassiné, en 1871, Mgr Darboy, l'abbé Deguerry, M. Bonjean et tant d'autres ? Ne sont-ce pas eux qui ont ordonné, le 22 mars, les fusillades de la place Vendôme, sur des gens inoffensifs et sans armes, et qui ont tué ou blessé MM. Henry de Pène, Otto Hottinguer, Gaston Jollivet, Bellanger, Dehersin, Barle, Miet, Valin, François, Baude, de Molinet, Tiby, Tinnel, Colin, Lemel, Niel, Charron, Sassary, Vinganot, Train, Brière, etc., etc ? Ne sont-ce pas eux qui nous ont tué huit cent soixante dix-sept officiers et soldats, qui nous en ont blessé six mille quatre cent cinquante-quatre ? (Rapport offic. du Mal Mac-Mahon)

Pauvres gens, qui comptaient prendre dans leurs foyers le juste repos auquel leur donnaient droit les dures épreuves de la captivité prussienne, et qui trouvaient la mort dans leur propre patrie, en luttant contre des brigands déchaînés ! ...

Ne sont-ce pas eux, les misérables lâches, qui ont assassiné de nobles coeurs, les généraux Lecomte et Clément Thomas ? ... Ne sont-ce pas eux, toujours eux, ces héros de la fraternité, qui, sur la place du Carrousel, ont, pour se divertir, tiré sur onze passants tranquilles, parmi lesquelles fut mortellement atteint un jeune homme à la fleur de l'âge, M. Trémelot ? ... Ne sont-ce pas eux qui ont, comme en 1793, recommencé à se dévorer entre eux ? - C'est le Comité, qui emprisonne Lullier et Lebeau ; c'est Cluseret, qui emprisonne Bergeret ; c'est Chaudey, républicain modéré, que la Commune assassine ; c'est Closeret, qui, à son tour, est incarcéré ; c'est Rossel, qui fait arrêter Mégy, qui fait arrêter Piazza, chef de la 14e légion, qui fait arrêter Boursier, commandant de la 1ère ; c'est le comité de salut public, qui fait arrêter Rossel ; c'est encore lui qui fait arrêter le citoyen Jules Allix, le modéré Glais-Bizoin ; c'est Ferré, qui emprisonne le colonel Masson, etc., etc.

Vous voyez que les républicains sont des gens qui s'accordent de la manière la plus parfaite, et qu'ils ont bien raison de s'intituler les apôtres de la fraternité.
Méfiez-vous donc, chers ruraux ; encore une fois, méfiez-vous. Quand cette poignée de gens qui s'intitulent "les républicains honnêtes" viendront vous dire :

Mais c'est une république honnête que nous voulons, une république d'honnêtes gens ! - Répondez-leur hardiment : Camarades, vous êtes peut-être honnêtes et de bonne foi ; c'est possible, bien que nous n'ayions pas lieu d'être satisfaits de votre attitude équivoque pendant le règne de la Commune. Mais dans votre république, où tout le monde est maître, ce sont les plus nombreux et les plus entreprenants qui font la loi. Or, parmi les républicains les plus nombreux, les plus ardents, les plus acharnés, ce sont les rouges, les communards, qui ont tout simplement pour but de nous voler ce que nous possédons. Si donc nous acclamions la république, ces messieurs, qui sont les plus forts parmi vous, auraient beau jeu ; ils nous serviraient de suite une nouvelle édition de la Commune ; ils nous fusilleraient, ils nous guillotineraient, et vous, qui vous dites républicains honnêtes, ils vous traiteraient comme les Girondins et comme ils ont traité Chaudey.

Merci donc de l'expérience ; faites sur le papier de jolis plans de république ; rêver l'homme parfait, l'abolition de la peine de mort, le règne du peuple souverain, dont les sujets seront probablement alors les chevaux et les chiens ; cela nous importe fort peu. Mais nous, nous voulons l'ordre, nous voulons la prospérité du commerce, la grandeur de la France, et nous savons que nous ne les aurons qu'avec un chef, un roi, c'est-à-dire avec Henri V ...

 

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