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La Maraîchine Normande
1 février 2013

LA SOCIÉTÉ POPULAIRE DE SAINT-ARNOULT (76) EN 1794 ♣ 2ème partie

Saint-Arnoult 76

 

2ème partie


CINQUIEME SEANCE - 30 germinal (19 avril 1794)

Les trois membres présentés à la dernière séance sont "épurés" au moyen de deux marques différentes distribuées aux assistants, l'une pour l'admission, l'autre "pour la rejettion". - Ils sont admis, prêtent serment et "reçoivent l'accolade fraternelle".

Présentation d'une liste de vingt noms.
Le Maire présente une déclaration de démission de la part de deux notables et de huit membres du Comité de surveillance. Il est immédiatement procédé au vote d'une liste de vingt noms à présenter à l'Administration pour leur remplacement.

Première adresse à la Convention
Le président donne ensuite lecture de l'adresse suivante composée par les quatre commissaires désignés à la précédente séance.
"LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE
La Société populaire de Saint-Arnoult, district d'Yvetot, département de la Seine-Inférieure,
A la Convention nationale,
LEGISLATEURS,
Recevez les homages de vrais républicains sur vos immortels travaux. Des traîtres ont siégé parmi vous, ils avaient médité de nous donner de nouveaux fers en rétablissant la royauté sur les ruines de la République. Vous avès déjoué leurs infâmes complots et les avés livrés à la vengeance nationale.
Braves Montagnards, restés à votre poste, nous vous le conjurons, affermissés l'édifice que vous avés fondé et ne vous séparés point sans avoir fait tomber la tête du dernier des conspirateurs et des traîtres. Surtout, éloignés de tous les emplois civils et militaires les ci-devant nobles et les prêtres ; tant qu'ils seront au moindre poste vos grands travaux seront toujours entravés. L'expérience du passé fait frémir pour l'avenir si on ne les écarte.
Pour nous, législateurs, nous n'avons que des bras à vous offrir, nous sommes sans fortune, occupés à la culture d'un sol arride sur les plus hauts rochers de la rive droitte de la Seine, au district d'Yvetot, et entourés de forêts et vallons. Au reçu de votre décret qui invite tous les citoyens à faire des offrandes, soit en chemises, bas et souliers pour nos braves soldats, notre Municipalité, notre Comité de surveillance et la Société populaire se sont empressés de se réunir pour inviter tous les bons citoyens à cette offrande. Le produit de notre travail ne nous a procuré que trente chemises, une paire de soulliers et cinq paires de bas, mais c'est le denier de la veuve, et nous espérons qu'il ne sera pas indigne de vous, puisqu'il part de bons patriotes qui peuvent se dire tels depuis les premiers instants de la Révolution.
Législateurs, le fanatisme est terrassé dans notre commune. Notre ci-devant église est dédiée au temple de la Raison ; nos vases d'argent, nos cloches et les cercueils de plomb que l'ambition avait fait enfouir sont déposés à l'Administration de notre district ; en un mot, la Raison a remplacé la Superstition.
Pour en faire oublier jusqu'aux moindres traces nous avons délibéré que le nom de Saint-Arnoult que porte notre commune sera changé en celui de La Montagne-sur-Seine, au district d'Yvetot, nom que la nature nous donne par notre position. Nous avons arrêté qu'il vous sera présenté une pétition pour autoriser le changement et nous espérons que vous nous accorderés cette autorisation, en vous priant de croire que nous ne serons jamais indignes de notre nouveau nom, que le serment que nous avons fait d'être unis d'esprit et de coeur à la Montagne de la Convention nationale ne sera point violé. Nous le réitérons en jurant de nouveau : Guerre aux tirans, paix aux chaumières, de maintenir la Liberté, l'Egalité, l'Unité et l'Indivisibilité de la République française".
Cette adresse, adoptée à l'unanimité, sera envoyée à la Convention "dans le plus bref délai possible".

SIXIEME SEANCE - 10 floréal (29 avril), 3 heures après midy.

Démission du capitaine de la garde nationale
L'un des membres de la Société, garde des forêts nationales et en même temps capitaine d'une compagnie de la garde nationale de la commune donne sa démission de capitaine, vu l'incomptabilité des deux places, et vu qu'il n'a pas le temps de remplir cette seconde fonction.
La Municipalité sera invitée à recevoir sa démission et à le faire remplacer "dans le plus bref délai possible".

Abonnement à La Feuille du Cultivateur
Sur les indications d'un arrêté du "Directoire régénéré" du Département, la Société décide de s'abonner à La Feuille du Cultivateur, parce que ce journal sera lu au commencement de chaque séance.

Cotisation
Chaque membre paiera désormais 20 sous. - C'est sur cette masse que sera pris l'abonnement.

Nomination d'un trésorier
Un trésorier est nommé pour recevoir les fonds et payer les menues dépenses de la Société.

Invitations à la Municipalité
La Municipalité est invitée :
1° A charger en "pommes de terre" le jardin du vicariat et à engager l'ex-curé à en faire de même dans la partie de masure qui en était chargée l'année dernière ;
2° A faire disparaître les "fleurs de lys" qui sont sur les bornes de la forêt nationale "existante en cette commune".

Demandes de renseignements
Le président est chargé d'écrire à l'Administration :
1° Pour lui donner avis de l'installation de la Société, lui demander d'envoyer tous les décrets, instructions et arrêtés adressés aux Société populaires ;
2° Et pour la consulter sur le terrain de l'émigré Bailleul où il a été abattu du bois de chauffage des citoyens de la première réquisition "aux fins d'y faire planter des pommes de terre dès cette année".

Première dénonciation
R.... dénonce M.... pour avoir ce matin fait herser au mépris de l'arrêté du 4 ventôse.
M.... répond : "qu'il est bien vrai qu'il a fait herser ce matin pour finir 3 acres d'avoine dans lesquelles il avait semé du treffe hier l'après midy, qu'il fut surpris de la nuit et ne put finir ; que ce matin, le temps menaçait de donner beaucoup de pluye, qu'il en est même tombé et qu'il a craint qu'elle ne continue, ce qui l'a déterminé à achever d'arrenger son avoine, parce que si le mauvais temps eut duré deux ou trois jours son treffe en aurait souffert ; qu'il est bien dans le cas des exceptions du règlement ; puisqu'il y aurait eu péril s'il eut remis son ouvrage à demain et que la pluye eut continué."
La Société passe à l'ordre du jour pour les motifs ci-dessus indiqués, et aussi parce que M.... a été occupé presque toute la semaine à des fonctions publiques comme officier municipal.

SEPTIEME SEANCE

Dans sa septième séance, tenue le 20 floréal (9 mai), la Société n'eut à s'occuper que d'une seule affaire :

Secours aux défenseurs de la Patrie
Une membre se plaint que la loi qui accorde des secours aux parents des défenseurs de la Patrie soit restée sans exécution.
La Société décide qu'il sera écrit à la Municipalité pour l'inviter à lui donner connaissance de ce qui a été fait pour l'exécution de la loi, et, au cas où elle soit restée sans exécution, de s'en occuper sans délai.

HUITIEME SEANCE - 10 prairial (29 mai)

Lettre de la Convention nationale
Le président donne lecture d'une lettre de la Commission des Dépêches de la Convention nationale annonçant que l'adresse envoyée par la Société a été lue à la Convention le 8 de ce mois, et "qu'il en a été ordonné mention honorable, insertion au Bulletin, et qu'elle a été renvoyée aux Comités d'instruction publique et de division pour le changement de nom sollicité".

Marchés déserts - Disette de beurre et d'oeufs
Le président se plaint que les marchés sont déserts et qu'on ne peut plus y trouver ni beurre ni oeufs. Il invite les cultivateurs à apporter leurs denrées comme avant la Révolution.
Sur sa proposition, une lettre amicale sera adressée à la Société populaire de Caudebec pour l'engager à inviter la Municipalité de ladite ville à donner sûreté et protection aux vendeurs et acheteurs dans ses marchés, en posant un piquet de garde nationale sur les routes pour empêcher "qu'on n'arrête les cultivateurs pour les forcer à vendre leurs denrées avant d'être arrivés aux marchés".
De son côté, la commune d'Arnoult (sic) posera une garde jusqu'à l'extrémité de son territoire pour arrêter ces abus.
La Municipalité de Caudebec sera invitée à rapporter son règlement de police qui fixe une heure particulière  pour l'approvisionnement de ses habitants "avant que ceux des campagnes puissent y entrer".
Le citoyen Ferey, de la Société populaire de Caudebec, présent à la séance, se charge de porter cette lettre à la Société.

Disette de charbon de terre
Le citoyen Quertier, taillandier à Caudebec, sollicite l'autorisation "de faire une fournée de charbon sur la commune du Dos-d'Ane, parce qu'il est impossible de trouver du charbon de terre".
La Société et le peuple autorisent et Quertier remercie.

Invitations à la Municipalité
Le Président est chargé d'écrire à la Municipalité :
1° Pour qu'elle vende "l'herbage du cimetière" ;
2° Pour qu'elle change l'inscription qui est sur la porte du temple et d'y substituer celle voulue par le décret du ...

Seconde et troisième dénonciations
1° Un membre cherche "à donner du doute" sur le patriotisme d'un citoyen qu'il accuse de vendre au-dessus du maximum. Avant de pouvoir nommer ce citoyen, il est interpellé pour déclarer s'il est en mesure de prouver les faits qu'il entend dénoncer. Il dit que non.
Sur la demande de deux autres membres, la Société décide de passer à l'ordre du jour sur la dénonciation, mais que, par mesure d'ordre, à l'avenir, tout dénonciateur qui ne prouvera pas les faits dénoncés par lui "sera rayé de la Société et regardé comme mauvais citoyen et dénoncé comme calomniateur et suspect" ;
2° F.... est dénoncé par B.... pour avoir tenu des propos inciviques contre la Municipalité et la Garde Nationale qui sont allés faire une visite domiciliaire chez lui.
B.... se dit être en état de le prouver. En conséquence, tous deux seront convoqués pour la prochaine séance.

NEUVIEME SEANCE - 20 prairial (8 juin)

Marché de Caudebec - Toujours la disette de beurre et d'oeufs
Lecture est donnée d'une lettre de la Société populaire de Caudebec remerciant de la lettre envoyée à l'occasion des mesures à prendre pour l'approvisionnement du marché. Elle annonce qu'aux deux derniers marchés, grâce aux mesures prises, les vendeurs et les acheteurs n'ont éprouvé aucune difficulté, malgré le peu de denrées apportées.
Le président propose qu'il soit écrit aux Sociétés populaire d'Anquetierville, Grandcamp et Maurice-d'Etelan pour les inviter à engager leurs cultivateurs à porter tout leur beurre et tous leurs oeufs aux marchés sans en vendre ailleurs. - Adopté.
Un membre dit qu'une femme de la commune s'est plainte qu'elle n'a pu avoir de beurre à Caudebec lors du dernier marché, qu'il lui en a été refusé par les commissaires présents. Cette femme sera convoquée à la prochaine séance.

Première radiation d'un membre
A ce moment un coup de théâtre se produit. Le citoyen F.... se présente et monte à la tribune pour se justifier de l'accusation portée contre lui à la dernière séance.
De ses réponses, il résulte "qu'il a tenu des propos indécents contre la Municipalité qui lui avait donné une réquisition de fournir du bled à un citoyen ; qu'il s'était refusé de satisfaire à cette réquisition en disant qu'il ne lui restait que la valleur de treize boisseaux de bled, tant en grains qu'en farines, tandis que de la perquisition qui a été faite chez lui, il en est résulté qu'on y a trouvé sept boisseaux de criblures, six boisseaux convertis en farine, un autre boisseau de bled et six boisseaux au moulin, et qu'en outre on a trouvé six autres boisseaux cachés dans des paquets de lin, que cette conduite de F.... a été réprimée par la Municipalité qui l'a désarmé et condamné en dix-huit livres d'amende".
La Société, indignée d'une pareille conduite de la part d'un de ses frères, "décide de le rayer sur le champ de la liste". - Il descend de la tribune et se retire immédiatement.
"Cet acte de justice", ajoute le procès-verbal "a été singulièrement approuvé par tous les citoyens des tribunes".

Félicitations au public
Le président témoigne ensuite au peuple sa satisfaction de le voir assister en si grand nombre à cette séance et à la précédente. Il l'invite à continuer d'assister à toutes les séances et à s'abstenir de tout travail le jour des décades.
Pour la première fois, la séance est terminée par le chant d'un "cantique à l'Etre suprême".

DIXIEME SEANCE - 30 prairial (18 juin)

Renouvellement du Bureau
Sur la demande du président qui expose que le Bureau est en fonctions depuis trois mois, de nouvelles élections ont lieu et il est décidé qu'il en sera fait tous les trois mois.
Le président est élu secrétaire et le secrétaire est élu président.
- Seuls le vice-président et le secrétaire adjoint sont remplacés.

Lecture du journal
Le nouveau secrétaire donne lecture du journal par lequel on apprend l'heureuse nouvelle de l'arrivée à Brest de notre grand convoi et d'un avantage remporté sur les Anglais par notre flotte inférieure en nombre à celle "de ces insulaires".
Pour remercier l'Etre suprême de protéger d'une façon si visible les armées de la République, il lui est chanté des actions de grâces par l'instituteur et le secrétaire de la Municipalité.

Quatrième dénonciation et seconde radiation
Un membre dénonce le citoyen D...., membre de la Société "qui a travaillé aujourd'hui à sarcler du lin". Celui-ci convient du fait et est immédiatement "retranché" du nombre des sociétaires.

Invitation à la Municipalité
Sur la demande du secrétaire, la Municipalité et le Comité de surveillance sont invités à faire promulguer au son du tambour dans tous les carrefours et places publiques le décret de la Convention du 18 floréal instituant des fêtes décadaires, et à prendre des arrêtés pour le faire exécuter.

ONZIEME SEANCE - 10 messidor (28 juin)

Lettre au Comité de salut public.
Encore une séance très courte.
Après la lecture des journaux, la Société décide d'écrire au Comité de Salut public, pour le consulter sur le fait de savoir si l'on peut obliger les citoyens à fêter les décades et autres fêtes décrétées par la Convention, et pour se plaindre de ce que, dans la plupart des communes de ce district, les fêtes ne sont point observées, et pour demander qu'il soit proposé une loi pour l'observance de ces fêtes.

DOUZIEME SEANCE - 20 messidor (8 juillet)

Délivrance de la France
Les journaux apprennent la nouvelle que nos armées ont repoussé les ennemis de tous les points envahis, et que la France est enfin sauvée de l'invasion européenne. "Ces nouvelles ont été singulièrement applaudies par les membres de la Société et par le peuple des tribunes". - Un hymne d'actions de grâces à l'Etre suprême sera chanté en fin de séance par l'instituteur et ses élèves.

Fête du 14 juillet
La Municipalité et le Comité de surveillance sont invités à prendre tous les moyens en leur pouvoir pour donner à la fête du 14 juillet "vieux stille", toute la pompe et la magnificence dues à un jour aussi mémorable".

Salaire des moissonneurs
Il sera écrit au Sociétés populaires des environs pour leur donner avis que celle de Saint-Arnoult (sic) se dispose à prendre toutes les mesures possibles pour l'exécution de l'arrêté du Comité de salut public qui fixe le prix des moissonneurs pour la prochaine récolte, et veiller à ce qu'il ne soit fait aucune distinction entre les jours ouvrables et les ci-devant dimanches.

Repos des jours décadaires
Un membre dit que presque tous les bûcherons travaillent les jours décadaires dans la forêt et se reposent les jours des ci-devant dimanches. Il sera écrit au citoyen Deschamps, de Caudebec, pour l'inviter à faire cesser le travail dans ses ventes lesdits jours, et à la Société populaire de Caudebec pour l'inviter à recommander audit citoyen de s'y conformer.

Cinquième dénonciation
Un citoyen demande la parole. - Quoique n'étant pas de la Société, elle lui est accordée.
Il dit qu'un membre de la Société avec lequel il a fait route dimanche dernier (sic) en allant travailler à la vente lui a dit qu'il avait tort de travailler le dimanche. Sommé de dire le nom, il accuse L.... père. Mais comme il ne se dit pas en état "de prouver son avancé", il est décidé qu'ils seront convoqués tous deux à la prochaine séance.

Toujours les pommes de terre
Des ouvriers seront mis en réquisition pour "fouir et renchausser" les pommes de terre que la Société a fait planter dans le jardin du ci-devant vicariat. - Des mandats leur seront délivrés par le président pour se faire payer par le trésorier.

TREIZIEME SEANCE - 24 messidor, 7 heures du soir (12 juillet)

Fête du 14 juillet à Yvetot
La Société est convoquée extraordinairement pour élire deux délégués chargés de se rendre le lendemain à Yvetot, afin d'assister à la cérémonie organisée pour l'anniversaire de la journée du 14 juillet 1789, "jour qui a vu tomber les affreux cachots creusés par la tirannie et briser les fers de l'esclavage".
Deux membres sont élus pour "fraterniser avec les frères de cette grande commune". Il leur est délivré immédiatement un extrait de leur nomination.

QUATORZIEME SEANCE - 30 messidor (18 juillet)

Disette d'huile
L'inscription concernant la reconnaissance de l'Etre suprême et de l'immortalité de l'âme n'étant pas encore apposée sur le temple, le secrétaire de la Municipalité, qui s'en était chargé, affirme "que c'est parce qu'il n'a pas encore pu se procurer d'huille" et il promet de faire tous ses efforts pour en avoir dans le plus court délai.

Compte rendu de délégation
L'un des deux commissaires élus à la dernière séance rend compte de sa délégation à Yvetot. Il dit qu'il y a été très bien reçu et qu'il est chargé de donner à tous ses frères l'accolade fraternelle de la part de ceux d'Yvetot. Ce qu'il fait aux cris répétés de : "Vive la République ! Vive la Montagne !"

Sixième dénonciation
Le même commissaire fait ensuite reproche au président d'avoir dit à la séance du 20 dernier que son père "ne pourrait montrer un fer forgé dans sa forge les jours qu'on appellait jadis fêtes et dimanches".
Le président quitte son fauteuil et monte à la tribune. Il reconnaît "qu'il est bien vrai qu'à la dernière séance pendant que L.... père s'expliquait avec Jean R...., il a dit que celui-ci était un bon patriote qui avait toujours respecté la décade et travaillé les autres jours, tandis que L.... père aurait peut-être de la peine à faire voir un fer qu'il ait fabriqué le dimanche".
L.... fils, piqué au vif, en profite pour le dénoncer de cumuler plusieurs places et de recevoir un traitement comme greffier de juge de paix et un autre comme instituteur.
Le président répond qu'il a déjà donné sa démission de greffier, qu'il la réitère, mais qu'il est obligé de continuer ses fonctions jusqu'à son remplacement.
L.... fils recommence ses reproches. Pour sortir de cette "dispute", il est décidé que cette affaire est "ajournée" à la prochaine séance, et acte est donné au président de la "réitération" de sa démission.

QUINZIEME SEANCE - 10 thermidor (28 juillet)

Le citoyen Pierre Béquet, de Villequier, sollicite son inscription. - Renvoyé à la prochaine séance pour l'enquête obligatoire.
La moisson étant la cause "que peu de citoyens se sont trouvés à la séance", celle-ci est levée aux cris de : "Vive la République ! Vive la Montagne !"

SEIZIEME SEANCE - 20 thermidor (7 août 1794)

Salpêtre
Le citoyen A...., nommé commissaire pour faire des cendres du salpêtre, donnera à la prochaine séance les noms des citoyens n'ayant pas satisfait à l'invitation qui leur a été faite de fournir des bourrées d'arbustes, ronces, etc. afin de les inviter de nouveau à faire leur devoir.

Seconde adresse à la Convention nationale.
Une nouvelle adresse est votée à la Convention à l'occasion de l'exécution de Robespierre. Elle est conçue en ces termes :
"LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE.
La Société populaire et tous les habitants de la commune d'Arnoult, canton de Caudebec, district d'Yvetot, département de la Seine-Inférieure,
A la Convention nationale,
LEGISLATEURS,
Relégués au fond des campagnes, aussitôt la fatale nouvelle de l'infâme trahison du tiran Robespierre et de ses complices, nous avons frémi d'horreur, nous avons formé des regrets d'être aussi éloignés de vous, nous eussions couru au devant des dangers et nous vous eussions fait un rampart de nos corps si on eût ossé effectuer les crimes médités contre vous. Mais lorsque nous avons appris cette nouvelle conspiration, les traîtres avaient déjà payé de leurs têtes les attentats qu'ils avaient médités contre la représentation nationale et la liberté du peuple françois. Le génie de la France l'a encore une fois sauvée, les sections de Paris veillent à la conservation de nos dignes représentans, elles sont dignes de nos reconnaissances.
Vous, pères du peuple, restés fermes à votre poste, nous vous en conjurons, toutes les conspirations seront détruites et leurs auteurs, à l'exemple de ce nouveau Catilina leur modèle, périront sur l'échafaud.
Vive la République ! Vive la Montagne !

DIX-SEPTIEME SEANCE - 30 thermidor (17 août)

Distribution de savon non faite
Sur la motion d'un membre, la Société invite la Municipalité à faire le plus tôt possible la distribution du savon qu'elle a reçu.

Distribution de secours aux indigents non faite
Sur la motion d'un autre membre il sera rappelé à la municipalité qu'elle a reçu il y a plus d'un mois "une somme de 72 livres pour les patriotes indigents" et qu'elle ne s'est pas encore occupée d'en faire la répartition qui aurait dû être faite sans délai "puisque tout travail doit cesser pour saisir l'occasion qui se présente de secourir les malheureux".

Démission du lieutenant de la garde nationale
Le citoyen H...., membre du Comité de surveillance et lieutenant de la garde nationale, donne sa démission de lieutenant, pour cause d'incompatibilité entre les deux places.
Comme le capitaine D.... est aussi démissionnaire et n'est pas encore remplacé, il sera écrit à la Municipalité pour qu'elle pourvoie au remplacement de ces deux officiers.

DIX-HUITIEME SEANCE - 10 fructidor (27 août)

Distribution de graines non faite.
Le citoyen M...., officier municipal est invité à venir s'expliquer au sujet d'une distribution, qu'il n'a pas encore faite aux habitants, de graines reçues par lui de la Municipalité de Caudebec.
Il reconnaît avoir reçu un paquet de différentes graines, mais qu'il en a égaré une partie et que le surplus a été oublié dans ses poches. Il en rendra compte au peuple à la prochaine décade.

Lecture des lois
Un membre se plaint que la lecture des lois annoncée pour 10 h 1/2 du matin n'a jamais lieu avant 11 heures et même plus, ce qui fait que beaucoup de personnes s'ennuient et s'en vont "sans attendre les lois".
Il sera écrit à la Municipalité pour qu'elle respecte l'heure qu'elle a fixé elle-même dans son arrêté.

Nouvelle épuration demandée
Un autre membre demande qu'une nouvelle épuration des membres de la Société soit faite dans le plus bref délai. - Il est décidé qu'elle sera faite le quartidi de la prochaine décade à 6 heures du matin.

DIX-NEUVIEME SEANCE - 14 fructidor (31 août)

Désignation de deux commissaires à l'épuration.
Séance très courte, dans laquelle le président et le secrétaire sont désignés pour procéder à l'épurement demandé à la dernière séance, et pour poser des questions aux membres de la Société.
Eux-mêmes n'entreront en fonctions qu'après avoir été épurés sur les questions qui leur seront posées par le vice-président ou par des commissaires nommés à cet effet.

... à suivre ...

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