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La Maraîchine Normande
21 janvier 2013

CHOLET ♣ QUELQUES LIEUX ...

 

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LE BORDAGE-MARC
Le Bordage-Marc était une ferme, datant de 1696, près de l'ancienne porte Baron.
Selon les Mémoires de M. l'abbé Boutillier de Saint-André (t. Ier, p. 258), le 28 mars 1794, une cinquantaine de personnes s'étaient dissimulées dans un aqueduc souterrain du Bordage-Marc. Un chien les y découvrit ; elles furent toutes fusillées par les Républicains. (Hélas, pas de traces dans les registres paroissiaux de cette époque)

LES PAGANNES (Ferme)
C'est sur les terrains de ce nom, sur la route de Vezins, que s'engage le combat du 14 mars 1793 dont le résultat est la prise de Cholet par les Vendéens.

LA GRUYERE - La Greyère (La Crélière)
Ferme près les bois de Saint-Léger et Cholet où fut livré, le 26 avril 1831, un combat entre la bande de réfractaires commandée par M. de Cambourg, ancien sous-préfet de Beaupréau, qui y fut pris, et les gardes nationaux de Cholet qui y perdirent l'un des leurs, le jeune Henri Gellusseau, âgé de 26 ans.

LA MARONNIERE
Ferme - Appartenait en 1789 à Mesnard du Pin qui y donna le premier refuge à Savary lorsqu'il s'évada en 1793 de la prison de Cholet (Mémoires de l'abbé Marin Boutillier de Saint-André).

SAINT-MELAINE

Saint Mellayne (1418) - Paroisse de Saint Melenne de la Treille (1586) - Bourg de St Melaine-les-Cholets (1676) - St Melaine-les-Sources (Cassini)

Ancien centre paroissial créé par transaction du 12 mai 1584 entre François de Rouxelle, Seigneur de la Treille, baron de Saché, et le curé de Saint-Pierre de Cholet, Pascal Duval. Son ressort pris sur celui de la paroisse de Saint-Pierre, comprenait depuis la Maillochère jusqu'à la limite de la Séguinière à l'ouest et au nord ; au sud la route de Saint-Christophe-du-Bois, à l'est l'ancien chemin de Cholet à Saint-Léger.

Cette érection fut évidemment faite pour être agréable au seigneur qui avait auparavant son enfeu dans l'église Saint-Pierre. Cette paroisse n'eût jamais d'importance. Elle comptait 35 feux en 1789. L'église dont il restait encore il y a peu de temps un pan de mur formant une grange, tombait en ruine en 1759 et n'était pas reconstruite en 1780, malgré le voeu des paroissiens. Une statuette de la Vierge en bois peint, hauteur 36 centimètres, en provient. C'est une oeuvre élégante et quelque peu mondaine, mais maniérée du XVIIIe siècle. Il a été trouvé dans les décombres de l'église deux pierres plates carrées, de 36 centimètres de côté, en calcaire de Rairie, aujourd'hui disposées au Musée de Cholet et qui étaient autrefois encastrées, dit-on, dans la façade de l'église, au-dessus des portes latérales. Elles portent des armes d'argent, à 4 lionceaux de gueules, cantonnés, armés, lampassés et couronnés d'or, et d'une molette d'éperon d'azur en abîme. Couronne de prince. Le tout placé sur un manteau et accolé de deux bannières passées en sautoir, portant à dextre de ... semé de fleurs de lis de ... au franc quartier de ... ; à semestre de ... au lion de ... armé et lampassé de ... au bâton écôté de ... posé en fasce, brisé en coeur, avec la devise : Sans départir ; le tout sommé d'une scie enroulée d'un serpent dont la queue se termine en fer de lance, avec la devise : Rodendo Roditur. - Ce sont les armes des Beauvau qui sont reproduites d'une façon absolument identique sur une pierre placée dans le mur nord de l'église de la Séguinière et que nous avons signalées dans la notice pour le Dictionnaire historique de Maine-et-Loire.

Comme partout notre église était précédée d'une galerie sous laquelle on inhumait. On ne le faisait pas moins dans l'église qui fut le tombeau de la famille de Beauvau de la Treille. J'y ai relevé les sépultures suivantes :

1er mars 1689, Françoise Goimard - non Grimault - veuve de Louis de Sesmaisons, seigneur de la Gironnière en la Chapelle-Saint-Florent ; elle était âgée de 52 ans et se trouvait alors chez sa mère, Angélique de Beauveau, au château de la Treille.
23 juillet 1690, Charles de Beauvau, écuyer, seigneur de la Treille et de la Séguinière, âgé de 70 ans.
13 octobre 1692, devant l'autel Notre-Dame, Michelle Ballet, âgée de 45 ans, femme de Pierre Barry, blanchisseur à l'Hermitage.
21 juillet 1703, devant le grand autel, Charles-Placide de Beauvau, baptisé le 17 du même mois, fils de Charles-Claude de Beauvau, seigneur de la paroisse, et de Thérèse-Placidie-Eugénie Le Sénéchal de Kercado.
24 avril 1720, Louise-Eugénie de Beauvau, fille des précédents, âgé de 3 ans.
19 novembre 1720, Louis-Aimé de Beauvau, enfant des sus-nommés.
24 novembre 1720, Thérèse-Eugénie-Placidie Le Sénéchal de Kercado, épouse de Charles-Claude de Beauvau.
28 décembre 1734, dans le choeur, vis-à-vis le maître autel, Charles-Claude de Beauvau, chevalier, seigneur de la Séguinière, Saint-André-de-la-Marche, Saint-Melaine de la Treille, décédé le 26, âgé de 81 ans.
13 mars 1740, dans le choeur, demoiselle Anne de Beauvau, décédée à la Tremblaye, âgée d'environ 83 ans.
21 juin 1741, dans le choeur, du côté de l'épître, demoiselle Jeanne-Elisabeth de Beauvau, âgée de 81 ans, décédée le 20, au château de la Tremblaye.
2 mars 1770, dans le choeur, Anne-Louis de Beauvau, marquis de la Treille, seigneur de Saint-Melaine, la Séguinière, Saint-André-de-la-Marche, chevalier de Saint-Louis et grand sénéchal du Maine, mari de Louise-Marguerite Le Sénéchal de Kercado, décédé le 1er, en son château de la Treille, âgé de 69 ans. Sont présents : Claude-Eugène de Beauvau, commandeur d'Ozon, son frère ; Louis-Pierre Jousbert de Rochetemer ; Gabriel-Louis de Villeneuve du Cazeau ; Joseph-Milton de Cumont ; René-Prosper Sapinaud de Bois-Huguet ; Jean-Baptiste Rangot de la Fresnais ; Jacques-Louis Bourrasseau de la Renolière, sénéchal de Cholet et de Mortagne ; Soucheleau, procureur fiscal du marquisat de Beauvau, et tous signent l'acte de sépulture.

La paroisse était au patronage de l'abbé de Saint-Michel-en-l'Herm et dépendait de la juridiction de la Séguinière, elle fut supprimée lors de l'organisation nouvelle. La famille de Rouxelle qui avait obtenu son érection originaire de la Touraine, elle possédait encore des biens dans les paroisses de Durtal et de la Cornuaille en Anjou, et acquit au commencement du XVIe siècle la terre de la Treille ; elle n'avait rien de commun avec notre canton de Roussel qu'elle n'a jamais possédé et qui n'a jamais constitué un fief.

Voici la liste des curés de la paroisse qui me sont connus :

Charles Haryan - non Harau - 1660, 1678
Jacques Guicheteau, 1679
Louis - non François - Piet, octobre 1686 - Il était auparavant vicaire à Notre-Dame de Cholet. Un an après, y retournait dans la même fonction.
René Desmazières, au moins dès le 27 janvier 1689, 16 février 1692.
Mathurin Delaunay, mai 1692, fils de Louis Delaunay, notaire du marquisat de Cholet, et de Françoise Perrineau. Son frère aîné, Louis, épouse le 15 novembre 1692 Françoise Lefort, nièce de Chedran, vicaire à la Chapelle-du-Genêt. Notre curé meurt le 27 novembre 1734, âgé de 72 ans, et est inhumé le 27 dans son église.
Jacques Garnier, 1734, meurt le 23 avril 1758 et est inhumé dans l'église le 24.
René-Louis-Marie-Venant Brunet du Tail, écuyer, juin 1758, 23 août 1791. Le 23 juillet 1761, il bénit deux petites cloches, l'une, pesant 140 livres, est nommée Anne, par Anne-Louis de Beauvau, seigneur de la Treille, et dame Anne-Marguerite de Laage, marquise de la Tremblaye : l'autre, pesant 103 livres, est nommée Angélique, par Claude de Beauvau, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur d'Ozon, et demoiselle Angélique de la Tremblaye. - Tous signent l'acte de baptême des cloches.

Bulletin - Société des Sciences, Lettres et Beaux-Arts de Cholet
 

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