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La Maraîchine Normande
12 janvier 2013

UNE PETITE COMMUNE DE VENDÉE ♣ LA LIMOUZINIERE ♣ 1ère partie : Étymologie et Généralités

ÉTYMOLOGIE ET GÉNÉRALITÉS

La paroisse de la Limouzinière, devenue depuis la Révolution de 1789 commune du même nom, était d'origine très ancienne.

Nous la trouvons citée en 1099 sur la liste des Barons de Thouars : "Ecclesia Limozinaria", et dans le Cartulaire du Bas Poitou de Marcheguay : "Lemozinaria Ecclesia" (ou "Lamesynaria") ; en 1142 et 1146 dans les Bulles d'Innocent II et d'Eugène III "Lamozinaria" ; au XIVe siècle dans le Grand Gauthier : "Limozinaria" ; en 1533 dans le Manuscrit de Luçon : "Limostiniera" et enfin en 1648 dans le Pouillé d'Alliot : "Limousineria".

Divers auteurs ont essayé de résoudre la question étymologique de la Limouzinière, et ont proposé des solutions diverses que nous allons reprendre.

H. BOURGEOIS s'attache à diverses racines latines : "Limus, Limesus" (boue ou boueux), "Limes" (bornes, chemins), "Lama" (bourbier), "Limo, Limare" (polir, forger). Si cette commune a bien par endroits un sous-sol boueux, elle ne diffère pas en cela d'autres lieux de Vendée, quant à la présence d'une voie romaine, il n'en est pas de connue dans la région : d'autre part, il ne semble pas y avoir été découvert beaucoup de souvenirs néolitiques. Le docteur Baudouin ne cite que deux haches d'époque néolitique, l'une en dionite, l'autre en silex polie (Catalogue F. Parenteau), il existe également une hache en bronze (Collection Ballereau) trouvées les unes et les autres aux Ardias. Elles se trouvent au Musée Dobrée à Nantes, mais ne peuvent à elles seules justifier l'éthymologie "Limo, Limare".

L'Abbé GOUPILLEAU nous propose la racine grecque : "Elecmosyna", ce qui semble supposer un établissement monastique ou hospitalier. Or le prieuré le plus ancien et le plus proche, celui de S. Nicolas de la Chaize-le-Vicomte, reçut, à sa fondation, les églises de la Limouzinière et de S. Florent-des-Bois. L'on peut donc supposer qu'elles étaient toutes deux de création antérieur à celle du prieuré.

B. FILLON fait dériver "Limouzinière" de "Limosin", non de la province, mais du nom porté par un habitant du lieu. Le docteur Baudouin combat cette affirmation, car, dit-il, "il faudrait démontrer qu'il y avait bien en Bas-Poitou de "Lemosin" vivant avant l'an mille."

Les avis étant largement partagés, il nous semble très difficile de conclure et de proposer une solution définitive, aussi laissons-nous ce soin à d'autres auteurs plus qualifiés. La chose en elle-même, du reste, ne présente qu'un intérêt relatif. Toutefois ajoutons, si besoin est, pour prouver l'ancienneté de la Limouzinière que l'église était orientée vers le nord-ouest, donc érigée sous la "Solsticiale d'Hiver Lever" fait assez exceptionnel en Vendée, la majorité des églises étant élevées sous l'Uroquinotiale.

SUPERFICIE - LIMITES

Si la Limouzinière est l'une des plus petites communes de Vendée par la population (201 habitants en 1946), elle l'est également par son étendue. Sa superficie n'est que de 580 hectares, il est vrai que la presque totalité des terres y sont cultivées ou en prairies, l'on y trouve très peu de terrains incultes.

La commune est bordée par les communes du Bourg-sous-la-Roche, de Saint-Florent-des-Bois et de la Chaize-le-Vicomte.

Elle est bornée par les cours d'eau le Marillet, au sud et à l'ouest, le Boureau à l'est, affluent du Marillet, la limite au nord est entièrement artificielle, au nord-ouest elle est formée par le chemin de la Rousselière. L'altitude moyenne y est de 50 mètres. Le point culminant se trouve au Moulin de la Juraire élevé de 80 mètres.

POPULATION

En l'an 2 la population est de 401 habitants d'après le recensement officiel. Ce chiffre semble pourtant exagéré et devait comprendre des personnes non domiciliées dans la commune mais s'y trouvant momentanément ; en effet, le premier recensement suivant, celui de 1836, n'indique plus que 291 habitants. Depuis le chiffre de la population se trouve en diminution, sauf toutefois 1891, 1896 et 1901 où il atteint respectivement 314, 308 et 312 habitants. En 1926, il n'est plus que de 240 personnes. Son point le plus bas est atteint en 1936 avec 184 habitants. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, il semble que comme dans l'ensemble de la France il soit en augmentation.

COMMERCE - AGRICULTURE - INDUSTRIE

Il n'existe aucun commerce dans la commune à part une épicerie au bourg. En 1900 l'on notait 2 forges-maréchaleries, 2 débits de boissons et 1 tisserand. Le dernier café a cessé toute activité en 1940, les impôts étant plus élevés que le bénéfice réel, le tisserand a également disparu, et des forges, il n'en reste plus qu'une seule.

L'industrie est représentée par un Moulin, à Sénéchaud, celui de la Juraire a fermé depuis de nombreuses années.

L'agriculture reste donc la principale ressource de la commune. Elle est celle de toutes les communes de notre bocage vendéen : blé, céréales secondaires, légumes et produits nécessaires à la vie de l'exploitation. Nous devons noter également que l'élevage tend de plus en plus à s'intensifier. La propriété est répartie en moyennes exploitations de 15 à 20 hectares environ. Les modes de culture moderne y sont peu employés, l'on ne compte que quatre tracteurs. Cependant les fermiers et métayers tendent de plus en plus chaque année à en faire usage.

Ainsi la Limouzinière est une petite commune bien vendéenne. Son peu de superficie, et, par suite sa faible population sont les seuls éléments qui l'empêchent de se classer au même rang que les autres, car de ce fait, les ressources du budget municipal sont très réduites et il est impossible de songer à entreprendre de grands travaux.

Espérons qu'après une réorganisation du mode d'alimentation des budgets locaux, prévoyant notamment une péréquation de certaines ressources, il sera possible d'entreprendre à la Limouzinière quelques ouvrages qui permettront à tous les habitants de ne plus se sentir les parents pauvres de la Vendée, et de pouvoir prétendre à une vie plus attrayante à l'intérieur même de leur territoire.

... à suivre ...

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